Enfin un peu de lumière
Prologue
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Une fiction un peu différente des autres.. même si j'ai déjà donné dans les fic dramatiques ! Je vous laisse découvrir celle-ci, qui commence par un prologue assez court, mais qui de toute manière n'a pas besoin d'être plus long que ça pour planter le décor !
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Les bruits des semelles claquaient sur les pavés du couloir. Pour une personne normale, ce n'était que du bruit. Une vague lointaine et tumultueuse, qui nous apparaît comme une sorte de bourdonnement. Quelque chose de normal, anodin, familier, auquel on ne prête presque plus attention. C'est comme respirer : dans les grandes écoles, on n'y prêtait plus vraiment gaffe. Parfois, on entendait le claquement plus sonore des talons que les filles portaient, ou alors le frottement des baskets que les garçons dédaignaient de lever. Personne ne le remarquait plus en fin de compte. Mais quand on fermaient les yeux et que l'on se concentrait de toutes nos forces, on pouvait apprendre beaucoup de choses à propos des gens.
Par exemple, les filles qui portaient les chaussures à talons haut pour la première fois. On entendait leurs bruits de pas hésitants, maladroits. Elles raclaient le sol de manière pas vraiment féminine. Et si on faisait bien attention à leurs propos, elles parlaient d'une voix aïgue et extrêmement agaçante.
Ceux qui au contraire étaient pressés se sentaient, ou du moins, s'entendaient, au son de leurs pas démesurés. Leurs appuis sur le sol étaient cours et bref, et selon le bruit, bien distinct, on pouvait comprendre qu'ils attaquaient le sol qu'avec le bout de leurs pieds. Qu'ils ne prenaient même pas la peine de poser le talon sur les pavés tellement ils étaient pressés.
Mais pour comprendre tout cela, pour réaliser telle ou telle chose à propos des gens rien qu'à leur façon de marcher, il fallait être concentré.
C'est ce que je faisais toute la journée. J'avais toujours les yeux fermés et se concentrait tout le temps, à chaque secondes de la journée, pour éviter de me prendre les autres élèves en pleine face ou de trébucher sur les dalles des couloir au point de faire tomber ses livres et être la risée de tout Poudlard.
Sans crier gare, un jeune homme, plus grand que moi si on en croyait la taille, me fonça dedans, trop brutalement pour que je puisse dévier la trajectoire.
- Regarde où tu mets les pieds, hissa-t-il, furieux d'avoir fait tombé ses livres.
- Elle peut pas, connard ! hurla Ginny à ma droite.
Confuse, je me fondit en excuses, la meilleure chose à faire de toute façon, plutôt que de me lancer dans un combat que je savais inutile.
Et je faisais cela tout les jours, pour la simple et bonne raison que je ne pouvais pas faire autrement.
Je suis aveugle depuis que je suis toute petite. Je suis née avec. Je ne sais même pas à quoi ressemble mes parents, ni mon grand frère. Et les autres membres de ma famille... N'y parlons pas. J'ai découvert leur visage avec mes mains, en fait. Mais j'ai tellement exploré leurs joues, leur bouche, leur nez, que je les connais mieux que personne. Quand j'ai du apprendre le nom des objets, on me les mettais dans mes mains, et on me répétais tout ce qu'il fallait savoir jusqu'à ce que je connaisse chaque détail.
Mes autres sens étaient aiguisés. J'avais peut-être perdu la vue, mais pas le reste. L'ouïe m'était très précieuse. Ceux qui parlaient de moi dans mon dos, je pouvais les entendre, bien plus que ceux qui étaient dotés de leurs yeux. J'entendais mieux les portes qui s'ouvraient, et parfois, selon leur façon de bouger, je pouvais même déterminer si c'était une fille ou un garçon. quand je regardais la télévision, et que je ne voyais pas les acteurs, on me brieffais quelque peu au début, puis je me concentrais sur leurs voix. Si celle-ci grondait, le personnage était en colère. Si elle était froide, ce dernier était hautain. Douce, mielleuse, suave, si l'acteur aboyait, ou se voulait triste. Les musiques m'aidaient énormément. Je ne pouvais transposer les émotions sur les visages que je ne pouvais pas voir. Alors la musique m'aidait. Le classique me donnait une certaine idée de la passion, de la tristesse, de l'amour. Le rock me permettait plus d'avoir une idée un peu plus précise de la colère et de la haine que l'on pouvait ressentir. Le style hippie, plus quelque chose de décontracté. La pop était celui que je préférais comme style. Tout en un coup.
Le goût m'aidais énormément. La poire était associée au goût juteux et sucré, le café, à un breuvage âcre et méga tonifiant, que l'on me disait associé à du marron. Mais quand j'y pense... Je ne savais pas à quoi était associé la couleur marron. Le lait était plus épais, je le sentais sur ma langue. La fraise avait des petits grains sur sa peau, et j'avais appris que la queue s'enlevait avant de la manger. Si on me disait qu'un gâteau était succulent, il fallait d'abord que je le goûte pour en juger !
Le toucher à présent. "Regarde ma nouvelle robe !". Si je ne pouvais pas palper le tissu et deviner la forme du vêtement, comment je pourrais m'en sortir ? Je devinais la forme des objets, et il était étonnant comment ce sens s'était développé. Une fois, je me souviens que la maîtresse de CE2 nous avait fait un test à l'aveugle, pour que les autres puissent se rendre compte de ce que je pouvais vivre tous les jours. On nous avait glissé des objets dans le dos, et le but du jeu était de deviner ce que c'était. J'avais reçu une clé USB, quelque chose d'un peu plus compliqué que ce que les autres pouvaient recevoir. A peine touché, à peine reconnu.
L'odorat était extraordinaire. Pour les aliments surtout. Quand je ne savais pas ce que j'avais dans mon assiette, mon nez m'aidait énormément. Pas la peine pour ma famille de me dire ce que je pouvais manger. Et puis même pour les parfums, cela était plus que pratique pour savoir si on avait une fille ou un homme en face de nous, à moins que ce soit le Directeur, son odeur de parchemins et de poussière qui la précédait partout où il allait.
- Ils sont vraiment tous très cons, marmonna Ginny.
- Ne t'en fais pas, ils en ont juste pas l'habitude, la rassurait-je, en plaçant une main sur son bras après une vaine tentative. J'ai les yeux ouverts je te rappelle. Ils ne peuvent pas se douter que je suis aveugle.
- Non-voyante, Hermione. Tu es non-voyante. Ca me perturbe quand tu emploies ce mot.
Je haussa les épaules, un peu amusée de voir mon amie mal à l'aise.
Puis j'inspira profondément. Sixième année à Poudlard. Six ans très difficiles, en fait. Etre handicapé dans une école de sorcellerie, c'était pas ce qu'il y avait de plus facile. J'avais beau dire que me repérer était un vrai jeu d'enfant, c'est vrai que lorsqu'on a perdu la vue, on est tout de suite beaucoup plus mal au point.
Et puis, même si je ne peux pas les voir, les gens me dévisagent bizarrement. Il y avait deux types de personnes que je côtoyais. Les premières étaient celles qui ne savaient pas vraiment comment agir avec moi, s'il elles devaient me traiter comme une personne normale ou pas. Pour beaucoup, ils estimaient que je n'étais qu'une pauvre enfant (y compris les professeurs). Cela les rassuraient, et ils étaient alors d'être plus à l'aise avec moi. Même si je ne l'étais pas vraiment.
Puis il y avait la deuxième catégorie. ceux qui se moquaient de moi. Quand j'hésitais et que je devais tâtonner là et ça à la recherche d'une plume ou d'un livre. Le pire, c'était quand je travaillais sur ma machine à écrire (invention moldue très pratique car il nous avertissait quand on était en bout de ligne). Il y avait toujours la même blague incessante : "Ding ! Entrez !" ou "Ding ! Ascenseur !" ou encore d'autres stupidités dans ce genre-là.
Ginny m'aida à m'installer sur le banc le long des grandes tables de Poudlard, alors que, selon ses commentaires et la musique triomphante qui venait de surgir, les nouveaux arrivaient enfin. J'entendais à leurs pas désordonnés et mal assurés, leurs trébuchements, pas encore habitués au pavé traître, leurs chuchotements effrayés de voir tant de nouveaux visages d'un coup, qui en plus les fixaient. Comme des gladiateurs entrant dans l'arène, songeais-je.
- A l'appel de votre nom, vous viendrez vous installer sur le tabouret, et je placerais le Choixpeau sur votre tête. C'est lui qui indiquera dans quelle maison vous serez, tout au long de votre scolarité.
McGonagall prononça comme à son habitude le discours initiatique. Je me souviens la première fois. J'étais complètement paniquée. Perdue. Je m'étais emballée les pinceaux, et j'avais faillit tomber alors que j'allais m'avancer vers le tabouret. Une main secourable m'étais venue en aide - la seule je crois. En réalité, je n'ai jamais su qui m'avait prêté main forte et m'avais empêchée d'être la risée de la salle. Bien sûr, tout le monde avait vu à ce moment-là que je ne pouvais pas voir. Dumbledore lui-même m'avait raccompagné à la table, où j'avais été reçue comme une reine par les Griffondors. Si j'avais voulu faire une entrée discrète, c'était un peu loupé.
Perdue dans mes pensées, je n'avais pas remarqué les bruits de couverts significatif du signe qu'il était temps de manger. Je saisis, bien qu'à tâtons, ma fourchette, et la planta dans une cuisse de poulet que j'avais repérer à quelques assiettes de là. La première journée à Poudlard n'était pas si horrible que ça finalement. D'un autre côté, ce n'était que la rentrée. Il y avait encore 365 jours à tenir pour cette année. Ca pouvait être un jeu d'enfant comme un vrai cauchemar, tout dépendait de quel côté on voyait le tout.
- Ca c'est plutôt bien passé aujourd'hui, commenta Harry à côté de moi, comme s'il avait lu dans mes pensées. (Il était reconnaissable à sa voix qui commençait à muer, ce qui me faisait beaucoup rire par moments.) Pas d'incidents, je veux dire.
Je tourna la tête vers lui. Je pouvais sentir ses yeux vert bouteille me dévisager avec compassion et l'amour qu'un frère pourrait porter à sa soeur. Je souris et hocha doucement la tête.
- Oui, ça a été, dis-je simplement, ne voulant pas continuer sur un long discours comme quoi tous les jours étaient éprouvant, que je devais sans cesse me repérer dans le noir, et que toute ma vie avait été bouleversée par un stupide nerf qui ne voulait pas fonctionner. Oui, il n'y a pas eu de problème, ajoutais-je dans un souffle.
Pourvu que cela reste ainsi toute l'année...
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Voilà petit prologue qui vous met en bouche...
Je peux vous assurer que l'écriture de cette fiction sera assez difficile, donc ne soyez pas trop exigeant quand aux publications... Il fait savoir se mettre dans la peau d'une aveugle, et qui plus est une sorcière, cela risque de ne pas être très simple à raconter... Vous pouvez vous en douter, elle va trouver l'amour, mais qui ? Ahaha je pense que vous le savez déjà !
Vous avez des commentaires à faire ? Des idées sur la suite de l'histoire ou sur les difficultés que pourrais trouver Hermione ? Des défis ou des challenges éventuellement ?
N'hésitez pas à lâchez un petit commentaire ! Reviews ! ça me ferait super plaisir de voir que ce début d'histoire est apprécié !
P.L.P
