Bonjour tout le monde, j'espère que ce premier chapitre vous plaira. Elle est basée sur la relation Daryl/Carol mais la prochaine pourrait bien être Daryl/Beth. Je n'ai pas de préférence sur celle qui gagnera le cœur de mon chouchou…je veux juste qu'il trouve l'amour ! Bonne lecture, et n'oubliez pas de me dire ce que vous en pensez…

Carol s'approche de la tente de Daryl et se penche pour voir s'il est à l'intérieur. Mais aucunes traces de lui. Elle inspecte alors son campement et tombe sur ses trophées de chasse accrochés à un fil. Des oreilles de rôdeurs attachées ensembles attirent son attention. Elle se demande pour quelle raison il garde ces choses avec lui. Mais à peine a-t'elle mentalement le temps de finir sa phrase qu'une voix gronde derrière elle.

« Qu'est-ce que tu fais là ? »

Elle se retourne et voit Daryl, l'air assez mécontent.

« Je viens pour garder un œil sur toi. »

« T'es vraiment un ange. »

Son ton est sarcastique mais elle n'y prête aucune attention.

« Je ne te laisserai pas t'isoler. Ta place est parmi nous. »

Visiblement, la gentillesse et la bienveillance de Carol n'ont aucun effet sur lui.

« Si tu t'étais un peu occupée d'ta fille au lieu d'passer ton temps à fourrer ton nez dans les affaires des autres, elle s'rai peut-être encore en vie. »

Il est en colère. Elle comprend cette colère, mais elle est blessée qu'il la dirige directement contre elle.

« Continue. »

Les larmes commencent à monter derrière ses paupières mais elle tient bon. Elle le met au défi.

Quant à Daryl, il est un peu pris au dépourvu. Il ne sait trop quoi dire.

« Pourquoi j'me fatiguerai ? »

Et puis en un éclair la colère est de retour.

« Tu sais quoi aller fout l'camp ! J'veux pas voir ta gueule ! »

Mais elle reste impassible. Elle le regarde droit dans les yeux et ne bouge pas, ce qui clairement n'est pas du tout du goût de Daryl. Il s'approche plus près d'elle en la pointant du doigt.

« T'es un sacré numéro toi ! »

Toujours aucune réaction.

« Quoi, tu vas m'parler d'mon père ou j'sais pas d'quelle connerie encore ? »

Il piétine sur place, pris au piège par son mutisme. Pourquoi diable ne réagit-elle pas ?

« Pfff, tu sais que dalle. T'as peur ! »

A l'intérieur elle meurt, comme si chaque mot est une lame qui la tranche au vif. Elle sait qu'il est en colère que Sophia soit morte. Et cette colère doit sortir d'une façon ou d'une autre. Alors si elle doit être l'exutoire de Daryl, qu'à cela ne tienne.

« T'as peur parce que t'es toute seule. T'as perdu ton mari…ta fille…et tu sais plus quoi faire de ta vie. Mais c'est pas mon problème. Et même chose pour Sophia ! »

Il est fou de rage. Cette femme a perdu sa famille mais agit comme si de rien n'était. Il sait que ses mots sont durs mais il n'arrive pas à se contrôler. Il est si furieux qu'il va dire une chose qu'il va immédiatement regretter.

« C'est sur elle que t'aurais dû garder un œil ! »

Le coup de poignard est asséné avec une telle force que Carol prend tout ce qu'elle a pour ne pas tomber. Elle n'aurait jamais pensé qu'un jour elle pourrait l'entendre lui dire une horreur pareille. Sa respiration est difficile. Elle hésite entre fondre en larmes ou se jeter sur lui et le frapper jusqu'à ce qu'il s'excuse. Elle pourrait aussi hurler. Mais sa bouche refuse de s'ouvrir. Elle reste donc là, sans bouger.

Il voudrait pouvoir remonter dans le temps et effacer sa dernière phrase. Mais il sait que c'est impossible. Il voit dans les yeux de Carol qu'il est allé trop loin, qu'il a franchit la limite.

Ils sont KO debout tous les deux. Comment les choses ont-elles pu dégénérer à ce point entre eux en quelques jours ? Les liens qu'ils avaient silencieusement tissés au fil du temps semblaient pourtant solides, et même leurs sentiments paraissaient évoluer dans ce chao qui n'est pourtant propice à aucun espoir.

Toute sa vie d'adulte lui semble soudainement n'être qu'une série d'humiliations. Ed la traitait comme une moins que rien. Et maintenant c'est au tour de Daryl d'agir avec elle comme si elle ne comptait pas. Il semblerait que tous les hommes auxquels elle s'intéresse sont identiques. Ou alors le problème vient d'elle ? Elle secoue la tête et se dit que non, elle ne mérite absolument pas qu'il la traite comme ça. Elle est désormais une femme forte. Elle a traversé trop d'épreuves pour craquer maintenant. Elle essuie rapidement ses yeux avec le dos de sa main droite, prend une grande inspiration et se lance.

« Tu as terminé ? »

Daryl est surpris par le ton déterminé de ses mots. Comme il ne répond pas, elle repose sa question, plus sèchement cette fois-ci.

« Je t'ai demandé si tu as terminé ? »

Il ne dit toujours rien. Elle tourne légèrement la tête, comme si elle tendait l'oreille pour mieux entendre ce qu'il a à dire.

« Parce que si c'est le cas je pense que c'est à moi de parler. »

Elle fait deux pas dans sa direction afin de placer son visage à une vingtaine de centimètres du sien. Son regard est si glacial que Daryl avale sa salive.

« Je ne t'ai jamais rien demandé en ce qui concerne ma fille. C'est toi qui un jour a décidé de partir à sa recherche et de la retrouver. Je t'ai laissé faire parce que tout le monde sait que quand Daryl Dixon a quelque chose dans la tête, il est inutile de l'en dissuader. Je t'ai donc laissé faire. Ta persévérance m'a fait peu à peu entrevoir l'homme bon que tu peux être… »

Elle fait une légère pause et lève son menton.

« …parfois…car le reste du temps tu n'es qu'un connard suffisant et méprisant qui se moque de tout et de tout le monde. »

Daryl plisse les yeux et entrouvre sa bouche mais il n'a pas le temps de l'ouvrir entièrement car Carol lève une main pour lui signifier de s'arrêter.

« Je t'ai demandé tout à l'heure si tu avais terminé. Tu n'as pas répondu donc il est trop tard. Tu te tais et tu m'écoutes, je n'ai pas terminé. »

Il n'en croit pas ses oreilles. Cette femme si douce et d'ordinaire si gentille s'est transformée en tigresse. Dans d'autres circonstances il aurait souri. Mais pour le moment ce n'est pas le cas.

« Ton passé difficile ne te dispense pas de respecter les gens. Tu es un adulte et tu devrais savoir que l'on ne peut pas toujours dire à haute voix ce qui nous passe par la tête. »

Elle réduit alors la vingtaine de centimètres qui les séparaient à cinq environ.

« Et te venger sur moi d'avoir échoué à retrouver Sophia ne la ramènera pas. »

Elle lève sa main et pose la pointe de son index sur le torse de Daryl.

« TU m'avais promis de me la ramener vivante et en bonne santé ! Je pense que si quelqu'un doit être en colère ici, c'est MOI ! »

Les larmes reviennent mais cette fois-ci elles arrivent trop vite pour qu'elle puisse cacher sa tristesse. Et elle s'en moque, elle ne fait rien pour les arrêter. Elle recule et manque de trébucher. Elle se stabilise rapidement et essuie les paumes moites de ses mains sur les jambes de son pantalon. Elle pleure ouvertement maintenant, ne retenant plus aucunes émotions.

« A aucun moment je ne t'en ai voulu de m'avoir fait croire que toi seul pouvais me ramener ma petite fille. J'avais pourtant tellement confiance en toi. Si tu n'avais pas été là je n'aurai pas pu traverser cette épreuve. Et quand elle est sortie de cette grange, tu as encore été celui qui m'a soutenu. Tu as toujours été là. »

Elle s'arrête, ses pleurs trop forts pour continuer. Ses épaules montent et descendent au rythme de ses sanglots, et sa tête s'incline vers le sol.

Daryl est furieux contre lui. Qu'a-t-il encore fait ? Pourquoi ne peut-il pas se comporter comme une personne normale ? Le besoin est trop grand. Il s'avance, tend son bras et pose doucement une main sur son bras pour la réconforter. Mais sa réaction n'est pas celle qu'il attendait. D'un geste violent, elle écarte sa main et redresse la tête, le feu brûlant dans ses yeux.

« Je t'interdis de me toucher ! Tu as perdu ce droit quand tu m'as accusé de la mort de ma fille. Tu n'es pas digne d'être mon ami, ni autre chose d'ailleurs. A partir de maintenant, tu agiras comme tu le fais depuis plusieurs jours déjà : tu m'ignoreras. Tu feras comme si je n'existais pas. La seule différence sera que je ferai la même chose. »

Une fois sa déclaration terminée, elle se retourne sans attendre sa réaction et part précipitamment.

Daryl reste là, complètement perdu, se demandant si ce qui vient de se passer est bien vrai.

Et alors qu'il ne distingue plus que sa silhouette dans la pénombre, quelque chose le frappe de plein fouet : il est hors de question que leur histoire se termine comme ça…