Voilà un moment que je songeais à écrire une fic Star Trek sortant un peu de l'ordinaire (sans être tout à fait originale non plus, je l'admets)… Je ne sais pas encore comment ça va tourner, j'espère juste que ça ne sera pas trop proche du n'importe quoi absolu. Je vais tâcher de ne pas trop m'éloigner du canon, mais si ça dérape un peu par moments, ne m'en veuillez pas trop ! -) Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture. Reviews plus que bienvenues, bien entendu ! ^^

Petit disclaimer : rien de tout ceci ne m'appartient, je ne touche pas un rond pour cette fic rédigée durant mon temps libre et de toute façon, la monnaie n'existe plus au XXIIIe siècle. ^^


San Francisco, juillet 2228.

Sarek, ambassadeur sur Terre de Vulcain, quitta les bâtiments de la Fédération des Planètes Unies et respira pour la première fois l'air d'une métropole terrienne. Autour de lui, un beau parc couvert de verdure un peu plus loin, la baie de San Francisco, surplombée par le Golden Gate Bridge. Des oiseaux chantant dans les arbres. Un immense ciel bleu, sans nuage. « Fascinant… » souffla l'ambassadeur, absorbé dans la contemplation du paysage. Il avait beau déjà avoir vu tout ça par écran interposé… le spectacle véritable en valait la peine. La Terre était vivante, toute en couleurs froide, couverte aux deux tiers d'eau… En résumé, elle était tout ce que Vulcain n'était pas. Et ça suffisait à rendre le séjour intéressant.

Sarek s'avança vers l'aspect le plus surprenant du paysage : l'océan. Il n'eut qu'un bref regard pour le Golden Gate Bridge (des passerelles semblables, on en trouvait beaucoup par-dessus les crevasses de Vulcain, après tout, et leur construction était un jeu d'enfant), puis descendit jusqu'au bord de la baie. Pas trop près : en bon Vulcain, il n'était pas vraiment à l'aise avec l'élément aqueux, surtout lorsque son volume se calcule en hectomètres-cubes, et encore moins lorsqu'il savait le courant très fort et les pierres glissantes… En somme, la logique lui hurlait que les gens qui souhaitaient se baigner étaient vraiment inconscients. Et il ne se considérait pas comme tel.

Après un long moment passé à regarder l'océan (et le soleil se coucher par la même occasion), Sarek reprit le chemin de son logement de fonction, hésita un peu alors qu'il s'approchait de la porte, puis rebroussa chemin : il n'était pas fatigué du tout. Plus exactement, le besoin de découvrir le monde qu'il allait habiter ces prochains temps reléguait sa fatigue au rang de petit fait dérisoire. Il retraversa une bonne partie du parc – que des cadets de Starfleet envahissaient peu à peu – et vit quelques bancs. Sur l'un d'entre eux, une très jeune femme achevait la lecture d'un livre : il ne lui restait que deux ou trois pages. Elle se leva, rangea l'ouvrage dans un sac et quitta les lieux.

Dès lors, Sarek se retrouva aux prises avec le hasard – quand bien même il n'y croyait pas. Il lui semblait croiser cette femme au moins une fois par jour, à divers endroits. La première fois, c'était dans Chinatown : elle traversait la rue, un sachet de papier en main. Ensuite, il l'avait vue attablée à une terrasse, avec trois autres filles de son âge. Et ainsi de suite, à plusieurs endroits de la ville… quand ce n'était pas sur le pont ou dans le parc. Bien évidemment, ce n'était pas logique. C'était même très improbable. Sarek trouva heureusement une explication facile à cette curieuse impression : il avait à peine vu la lectrice. Elle était de taille moyenne, de corpulence mince et dotée de longs cheveux bruns. Beaucoup d'humaines correspondaient au signalement, sans pour autant être elle. Il se faisait des idées… Encore un peu de temps, et il apprendrait à distinguer chacune de ces femmes, il reconnaîtrait avoir été abusé par le dépaysement, et l'affaire en resterait là.

Ca ne semblait pas bien difficile.

D'ailleurs, pour quelle raison la voyait-il, elle en particulier ? Elle n'avait rien de plus, n'était rien de plus que toutes les autres humaines, après tout. Il fallait pourtant que quelque chose l'ait frappé… Son attitude sur le banc, absorbée dans sa lecture, peut-être ? Ou l'élégance de sa démarche ? Bah ! tout ceci était parfaitement irrationnel.

Certes. C'était absurde. Mais ça continuait.

Sarek finit par se persuader qu'étant sur une planète illogique peuplée d'êtres tout aussi illogiques, il était logique qu'il croise à tout bout de champ la même femme, dès qu'il décidait de se livrer à l'ethnologie de terrain. Pourquoi pas, après tout…

Il haussa un sourcil. Effectivement : pourquoi pas ?