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Bonjour à tous! Je voulais vraiment vous remercier pour tous vos commentaires et vos encouragements sur mon OS, ça a réellement été incoyable et ça m'a énormément touchée.

Je tiens aussi spécialement à remercier Fishy-chan18, qui m'a beaucoup supporté dans le projet de cette fanfic et pour toutes ses remarques qui m'ont permis de m'améliorer en l'écrivant.

Juste un mot avant que vous ne commenciez à lire: cette histoire prend la suite de la saison 5, mais 'spoil' des évènements de la saison 6.

Il y aura plus de notes à la fin de ce prologue, pour vous expliquez quelques petits trucs.

Bonne lecture !


Prologue

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Son frère était mort. Non, en fait c'était faux son frère était coincé dans une cage avec Lucifer, en enfer. Lui était seul. Il avait repris la route, sans Bobby, sans Castiel.

Dean était revenu chez Lisa, comme Sam le lui avait demandé. Elle semblait tellement soulagée de le voir là, vivant. Elle le laissa entrer, elle le laissa se reposer. Mais il n'expliqua rien. J'ai perdu Sammy. Ce fut tout. Et deux semaines plus tard, elle le vit prendre son sac et partir.

Il devait ramener son frère.

Il partageait son temps entre les chasses, les recherches, les tortures pour la moindre bribe d'information qu'aucun monstre ou démon ne semblait avoir. Et lorsqu'il perdait espoir, une ou deux bouteilles pour l'aider à s'endormir.

Lorsqu'il rentra dans sa chambre de motel un soir, bien trop blessé et bien trop saoul, il pria un ange pour un peu d'aide. Et l'ange vint.

Castiel le soigna. Puis il se redressa, comme s'il allait s'en aller. Dean sentit la panique lui tordre l'estomac et s'entendit demander à l'ange de rester. S'il te plait. Castiel tiqua. Et il resta debout face à lui jusqu'à ce que l'homme s'endorme, à même le sol.

La même situation se reproduit plusieurs fois, surtout dès Dean perdit tout espoir de ramener son frère et qu'il se laissa sombrer. Lui qui priait pour Castiel, l'ange qui apparaissait et restait près de lui jusqu'à ce que l'épuisement l'emporte.

Sans Castiel, il aurait fini par mourir dans sa chambre d'hôtel après avoir trop but. Mais son ange ne le laissa pas faire. Il fut clair très rapidement que Castiel n'était pas doué pour consoler les gens, ni pour les motiver à quoique ce soit. Mais il apprit vite. Par contre, il mit du temps à comprendre que certain geste n'était pas ceux d'un ami, qu'ils voulaient dire plus, que Dean voulait plus sans être vraiment capable de le formuler. Leur relation évolua progressivement, naturellement, comme une évidence.

Puis, un jour, après plusieurs mois, Dean avait osé retourner chez Bobby. Sa vie retrouvant alors une nouvelle forme de normalité.

Et un jour, lors d'une chasse, Sam fut là. Debout, vivant, conscient. Dean lui fit subir tous les tests qu'il connaissait, mais son frère était vraiment là. Tous avaient posé la même question : comment ? Et personne n'avaient trouvé de réponses.

Au bout de quelques semaines, ils comprirent pourtant que quelque chose n'allait pas avec Sam. Castiel avait donné son diagnostic : il n'avait plus d'âme. Il leur fallu l'aide de la Mort et de celle de l'ange pour arriver à la reprendre et à la lui rendre. Une âme protégée et reconstruite par quelque chose que Castiel tenait d'en haut. Sam allait mieux. Dean voyait sa famille être de nouveau au complet.

Et Castiel disparut.

C'était devenu inhabituel que l'ange disparaisse. Ce n'était pas normal qu'il ne revienne pas. Pas au bout de plusieurs jours. Pas au bout de plusieurs semaines. Pas au bout de plus de six mois. Six mois où Dean avait cru devenir dingue. Six mois à prier, à chercher, à torturer pour des informations, alors que bien sûr les démons n'en savaient rien, à suivre les pistes les plus improbables. Six mois à se demander où était Castiel. Si son ange allait bien. Six putains de mois sans lui.


Dean roulait trop vite, bien trop vite, même pour ses habitudes. Il essayait de ne pas penser, et cela ne marchait pas. Si Sam était à côté de lui il lui demanderait de ralentir, de s'arrêter, de lui passer le volant. Ou bien il dirait quelque chose pour le distraire, ce qui évidemment ne marcherait pas. Sam essayerait de le faire parler, mais il n'avait pas envie de parler. Il n'avait jamais envie de parler, surtout pas en ce moment, surtout pas de ça.

Il freina brusquement et se rangea sur le côté de la route. Les pneus de l'Impala crissèrent sur le goudron avant que la voiture ne s'arrête totalement dans un soubresaut. Il devait reprendre son souffle. Il n'arrivait plus à respirer. Il ne voyait plus rien. Ses larmes lui brouillaient totalement la vue. Ses mains étaient crispées sur le volant et il laissa sa tête retomber entre ses bras, défait.

Il n'en pouvait plus. Il n'était plus capable de supporter ce sentiment plus longtemps. Cela faisait des mois maintenant qu'il suivait chaque signe, chaque minuscule piste aussi improbable pouvait-elle être. Des mois maintenant qu'il avait perdu Castiel. L'ange ayant un jour disparu, envolé quelque part et jamais revenu. Son téléphone sonnait dans le vide, les prières ne recevaient aucune réponse, et cela faisait bien trop longtemps.

Où est-il passé bordel ?! Il n'aurait jamais disparu aussi longtemps sans donner de nouvelles, pas sans lui en donner à lui. Plus maintenant, et certainement pas après ce qu'ils avaient enfin réussit à avoir entre eux. Castiel aurait su à quel point Dean se serait inquiété. Il l'aurait su, et il aurait su se mettre à sa place.

Dean avait déjà souffert avant. Il l'avait perdu ses parents, son frère, des gens qu'il aimait, il ne les comptait même plus, mais cela n'avait jamais été une personne qu'il avait aimée ainsi. Il n'avait jamais aimé ainsi. Il mourrait à chaque fois qu'il pensait à ce qui avait pu arriver à Castiel pour qu'il disparaisse de cette manière, et il refusait l'idée de ne pas réussir à le retrouver. Il devait le retrouver. Il ne pouvait pas faire autrement.

Lorsqu'il avait eu une piste quelques jours plus tôt, Sam avait évidemment voulu venir avec lui mais Dean avait refusé. Son frère ne cessait de le regarder avec un regard qui empestait la pitié, et il ne pouvait même pas lui en vouloir, il se sentait lui-même tellement pathétique. Il ne dormait plus et mangeait à peine, alors c'était normal que le cadet s'inquiète. Il n'arrivait même pas à se souvenir de comment il avait persuadé Sam de le laisser partir seul. Ah oui, il avait filé en douce. Il se demanda une seconde comment est-ce que cela pouvait encore marcher. Il savait que Sam serait furieux quand il arriverait, mais qu'il ne lui hurlerait pas dessus, à peine le lui reprocherait-il. Lorsqu'il le verrait, sans Castiel, il n'en aurait certainement pas le courage.

Dean n'essaya même pas de retenir ses larmes, il n'en avait tout simplement plus la force. Le seul soulagement qu'il ressentait résidait dans fait que personne n'était là pour le voir. Et dans un sans, cela lui faisait peut-être même encore plus mal. Il était seul. Aucun ange n'apparaitrait soudainement pour lui.

Son téléphone sonna, il le sortit de sa poche et regarda l'écran pour y voir inscrit le nom de son frère. Bordel, il ne voulait vraiment pas décrocher. Il prit une grande inspiration et le fit quand même, sachant que s'il le laissait sonner ce serait pire. Si Sam voulait lui hurler dessus, qu'il le fasse, peu importe.

-Ouais ?

Sa voix était rauque, mais il espérait que Sam ne le remarquerait pas. Il y eut du silence au bout de la ligne avant que son frère ne prenne la parole.

-Où tu es ?

-Ok Sammy, écoute je …

-Il faut que tu rentres.

Dean fronça les sourcils. Bordel, ça sentait tellement les problèmes.

-Qu'est-ce qui se passe ?

Sam resta silencieux quelques secondes. Dean avait très envie de lui en coller une pour cet effet dramatique, il n'avait absolument pas la patience, là, maintenant.

- Il est là.

- Qui est là ? demanda-t-il exaspéré.

- Cas.

Le cœur de Dean fit un bond, puis il aurait juré qu'il s'était arrêté de battre. Castiel était avec Sam.

- Quoi ?

- Castiel est là.

Castiel était avec Sam.

Et celui-ci ne lui en disait pas plus. Et lui n'était même pas là. Et pourquoi est-ce que Castiel était allé voir Sam avant d'aller le voir lui, bordel ?!

- Il faut que tu rentres.

- Evidemment que je rentre, qu'est-ce que tu penses que je vais faire ?!

- Hum,… il … il est …

- Quoi ?!

- On a vraiment besoin de toi là.

- Je suis en route, dit-il avant de raccrocher et de jeter son téléphone à côté de lui.

Il enfonça l'accélérateur, en pensant à combien il n'aimait pas ça. Castiel était revenu, mais il avait été absent des mois, et qu'il soit miraculeusement de retour était tellement improbable que les instincts de Dean lui soufflaient tous que quelque chose n'allait pas. Le fait qu'il y ait un problème n'était vraiment pas étonnant, ce qui ne voulait pas dire que cela ne l'inquiétait pas. Il sentait cette horrible sensation dans son estomac et cette boule dans sa gorge. Son inquiétude avait à peine diminuée comparée à lorsqu'il ne savait pas où il se trouvait.

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Quand Dean arriva enfin chez Bobby, il faisait nuit noire et les lumières de la maison étaient presque toutes allumées, éclairant l'espace devant chez eux presque aussi bien que le faisait le soleil durant la journée. Il se gara et sortit précipitamment de l'Impala. Il courrait presque en s'approchant du perron, le trajet lui ayant permis de s'imaginer une infinité de scénarios, ne pas savoir le rendait dingue. Il monta les quelques marches et Sam ouvrit la porte, ayant visiblement guetté son arrivée. Il continua d'avancer et se cogna presque contre son frère avant de comprendre que celui-ci lui barrait volontairement le passage.

Dean lui lança un regard à la fois interrogateur et menaçant, mais Sam de bougea pas.

- Sammy, grogna-t-il impatiemment.

Son frère le regarda avec son regard de chien battu et pris une grande inspiration. Il passa son regard de Dean au sol, puis regarda au loin avant de recroiser le regard de son frère et c'est ainsi que l'ainé eu une idée d'au combien tout ceci était mauvais.

- Dean, hum …

- Je te jure que sois tu parles, sois tu me laisses passer.

Dean savait qu'il n'aurait pas dû être aussi brusque et agressif avec son cadet, mais il s'agissait de Castiel. Sam avait eu le temps de voir combien il était devenu sensible à ce sujet. Il savait de quoi il en retournait, ce qui s'était passé lorsqu'il n'était pas là. Et il était assez bien placé pour savoir à quel point les derniers mois avait été éprouvant pour lui, et que la patience de son ainé ne tiendrait certainement pas alors que la personne qu'il souhaitait voir plus que tout se tenait derrière une simple putain de porte.

- Il va mal, du genre très mal, dit-il finalement.

Dean sentit la boule dans sa gorge tripler de volume.

- Je ne sais pas ce qui lui ait arrivé, mais … ça l'a sévèrement … touché.

- Laisses-moi passer, Sammy.

- Je ne veux pas que tu …

- Sam.

Il n'était même plus capable de le regarder dans les yeux. Il ne voulait pas que son frère lui explique à quel point Castiel pouvait être amoché, il voulait le voir. Il en avait besoin. Et il eut l'air de comprendre, puisqu'il prit une autre grande inspiration avant de s'écarter. L'ainé entra rapidement, suivit de son frère. Il vit Bobby assit à son bureau et celui-ci détourna rapidement le regard lorsqu'il croisa celui de son fils d'adoption. Ce dernier parcourut la pièce du regard mais Castiel n'y était pas.

- Il est là-haut, indiqua simplement Sam.

Dean le regarda avant de se diriger vers les escaliers, montant rapidement les marches alors qu'il sentait le regard de Sam bruler dans son dos. Sans comprendre pourquoi exactement, Dean ralentit lorsqu'il arriva dans le couloir aux murs blancs nus, l'une des pièces de l'étage avait sa porte en bois brun foncé entre-ouverte alors que les autres étaient fermées, et il la regarda quelques secondes avant d'avança jusqu'à elle. Il la poussa doucement avec appréhension, remarquant avec un léger pincement au cœur que Sam et Bobby ne l'avait pas suivi. Le souffle coupé, il fit un pas dans la pièce.

Castiel était debout devant la fenêtre, vêtu de son éternel trench-coat beige. Dean inspira profondément, il avait l'impression de ne plus avoir respiré depuis des mois.

-Cas, appela-t-il, le sourire aux lèvres.

L'ange n'eut aucune réaction. Dean présuma qu'il devait être perdu dans ses pensées, comme c'était si souvent le cas, aussi il avança encore jusqu'à être juste derrière lui.

-Cas.

Mais il n'eut de nouveau aucune réaction. Il fronça les sourcils et posa sa main sur son bras. Puis il le contourna jusqu'à lui faire face.

-Cas ?

Castiel avait le visage totalement inexpressif, ses beaux yeux bleus étaient vides et Dean ne se souvenait pas les avoir jamais vu ainsi. C'était comme s'il n'était pas là mentalement, comme si son corps était présent mais que son esprit était gardé ailleurs. Dean sentit son cœur battre beaucoup plus rapidement, pour une toute autre raison.

-Cas ? CAS ?

Il ne remarqua pas qu'il avait presque hurlé. Il empoigna le manteau de Castiel de chaque côté au niveau des bras et le secoua. Il hurla son nom encore une fois. Il le hurla en entier. Mais l'ange fixa toujours l'espace droit devant lui avec ses yeux vides et son visage inexpressif.

-Il est comme ça depuis qu'on l'a trouvé, dit Sammy depuis l'entrée de la pièce.

Dean releva les yeux sur son frère, avant de les reposer sur le visage de Castiel. Il va mal, les mots résonnaient dans son esprit, et une voix en lui hurlait que c'était un putain d'euphémisme. Dean n'arrivait même pas à demander comment et où ils l'avaient trouvé. Il était totalement obnubilé par les yeux de saphirs brisés de Castiel. Il se souvient avec brutalité du dernier regard qu'il lui avait lancé. De toute l'affection qu'il pouvait y lire, du sourire qu'il lui offrit avant de l'embrasser.

Dean ouvrit la bouche et la referma, incapable de formuler quoique ce soit. Il lâcha le manteau et leva une de ses mains jusqu'au visage de Castiel, le caressant du bout des doigts avant d'arrêter sa main sur sa mâchoire. Réagit, bordel. Réagit.

- Après que tu sois parti, un des chasseurs que Bobby avait prévenus est arrivé avec lui, expliqua Sam. Il serait apparu au milieu de nulle part, des gens l'ont trouvé et alerté la police mais il a capté l'appel et y est allé. Il l'a reconnu d'après la description de Bobby. Et comme il était … déjà dans cet état, il l'a amené ici. Je t'ai appelé directement et on n'a pas réussi à faire quoique ce soit avec lui. On l'a monté jusqu'ici en se disant qu'il réagirait peut-être à un environnement familier. Mais non. Je suis resté là jusqu'à ce que tu arrives.

Durant toute l'explication de Sam, il garda les yeux sur Castiel. Il comprit au bout de plusieurs secondes que l'environnement familier était la chambre qu'il prenait lorsqu'ils passaient du temps chez Bobby chambre qui, du coup, avait pu devenir leur chambre, lorsqu'ils restaient ici. Il avait du mal à s'y faire. Pas au fait que lui et Cas ait dépassé la case « amis », mais au fait que Sam et Bobby s'y soit accoutumés aussi facilement.

Qu'est-ce que ces fils de putes t'ont fait ?

Il caressa les joues de Castiel de ses pouces, doucement, comme si ce contact allait soudainement le réveiller, qu'il allait simplement le regarder comme il le faisait, s'excuser et qu'ils allaient recommencer leur vie là où ils l'avaient laissée, il y a des mois.

-Qu'est-ce qu'on fait ? demanda Sam.

Dean ne quittait toujours pas du regard les yeux céruléens vides devant lui. Il n'en savait foutrement rien.

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Dean resta planter là, à fixer Castiel, attendant un miracle qui le ferait reprendre ses esprits. Et alors l'ange pencherait la tête sur le côté et froncerait les sourcils, demandant silencieusement à Dean pourquoi il pleurait.

Sam n'avait pas quitté la pièce, mais il n'avait aucune idée de quoi dire ou faire. Dean n'avait pu se retenir de pleurer, posant son front contre celui de l'ange en tremblant légèrement alors qu'il tentait de garder muets les sanglots qui le secouaient. Il pleurait parce qu'il en avait besoin, parce que maintenant il ne pouvait plus fuir en s'imaginant que Castiel reviendrait et que tout irait de nouveau bien. Parce que là, en regardant les yeux bleus vides de la personne qu'il aimait, il n'y croyait plus.

Il avait doucement poussé Castiel en arrière, jusqu'au lit. L'ange fit ces quelques pas en arrière de façon purement automatique. Dean l'avait fait s'assoir sur le bord du lit. Et il s'était agenouillé devant lui, prenant son visage en coupe.

Sam savait qu'il aurait dû partir, que son frère se sentirait mal lorsqu'il réaliserait qu'il avait vu ça. Mais au fond de lui il se demandait comment son ainé pourrait aller encore plus mal. Il savait plus que bien ce que l'on ressentait en perdant la personne qu'on aimait. Mais savait aussi que ce qui était arrivé à Jess était loin de ce qui était en train d'arriver à l'ange. En cet instant, égoïstement, Sam était plus qu'heureux de ne pas être à la place de son frère.

Puis, Dean avait arrêté de pleurer, se mettant à regarder fixement Castiel, dans une expression aussi figé que celle de l'ange, mais qui hurlait la douleur qu'il ressentait. Le cadet était redescendu en bas, avec Bobby. Celui-ci cherchait dans ses livres quelque chose qui pourrait expliquer où Castiel était parti, ce qui avait pu lui arriver, comment l'aider. Comme si avec les derniers mois ils n'avaient pas la certitude de ne rien avoir pouvant expliquer quoique ce soit. Mais il essayait quand même, puisque c'était tout ce qu'ils avaient à faire.

Chacun d'eux lançait fréquemment des regards aux escaliers, croyant entendre des pas qui n'existaient pas descendre les marches vieillies et craquantes. Au bout de quelques heures, ceux de Dean résonnèrent dans le silence. Il avait les yeux rouges, et il n'essayait même pas de le cacher. Il marchait comme si le poids qui pesait sur lui était finalement devenu trop lourd à porter alors qu'il se dirigeait vers le frigo. Arrivé devant celui-ci, il y prit une bière.

- Dean ? l'appela Bobby.

Mais celui-ci ne répondit rien, se contentant de décapsuler la bouteille et d'en prendre une grande gorgée. Bobby avait un regard inquiet, peut-être même légèrement paniqué, mais l'homme fuyait les regards des deux hommes.

- Pose-moi ça, dit le vieux chasseur d'une voix ferme.

Dean secoua lentement la tête. Bobby se leva et contourna rapidement son bureau, se dirigeant droit vers son fils d'adoption et lui arrachant la bouteille des mains. Il s'apprêtait à lui hurler dessus quand il vit le regard perdu et exténué du garçon se lever vers lui et l'appeler silencieusement à l'aide.

Le vieil homme posa la main sur son épaule, et à peine l'eu-t-il touché que Dean se prit le visage dans les mains, ses doigts se refermant sur les quelques mèches désormais légèrement trop longues qui tombaient sur son front. Il se mit à trembler et le laissa glisser contre le meuble de la cuisine. Leur père de substitution s'agenouilla à ses côtés, prenant maladroitement dans ses bras ce corps agité par des sanglots silencieux.

Sam observait la scène de loin, assis sur une chaise devant le bureau, incapable de bouger, tétanisé devant la douleur de son frère. Et lorsqu'après de longues minutes, Bobby lui fit signe d'approche, il remarqua que Dean s'était endormi.

Ils échangèrent un regard et sans un mot, ils le prirent chacun sous un bras et le remontèrent à l'étage, jusque dans la chambre de Bobby. Ils l'allongèrent sur le lit et pendant que Sam lui enlevait ses chaussures, le vieil homme le recouvrait d'une couverture.

Puis, ils restèrent tous les deux là à le regarder.

- Qu'est-ce qu'on fait ? demanda Sam.

Et Bobby ne répondit pas. Il n'en savait foutrement rien.

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Maintenant, voilà la partie 'explication': si vous vous demandez où je vais avec cette histoire, et que tout ceci vous semble étrange, ne vous inquiétez pas, on va évidemment comprendre ce qui se passe et voir comment ils en sont arrivés là dans les chapitres suivant. Donc si tout est flou et confus pour l'instant, ne vous inquiétez pas ça ne durera pas.

J'ai commencé à écrire cette histoire il y a presque un an maintenant. Elle est terminée et fait 14 chapitres plus un épilogue, je publierai les chapitres à un rythme régulier (toutes les deux semaines). J'espère qu'elle vous plaira !

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