Avant-propos. Pour le chapitre, c'est un peu plus bas...


Ce qui suit est un projet double. Tout d'abord, une tentative désespérée de rappeler à ma mémoire ce qu'était le texte original de La Belle e(s)t la Bête. J'ai commencé à rédiger la version originale tout de suite après la sortie du premier film Pokémon au cinéma. J'étais alors en CM2, ou au collège, je ne sais plus trop. J'étais tombée amoureuse du clavier ergonomique du vieux Win95 de mes parents et je voulais absolument écrire quelque chose avec ce joli clavier. C'est au fond grâce à ce clavier que je me suis mise à écrire sérieusement, et à apprendre à taper correctement avec les deux mains. Maintenant je peux taper sans regarder mes doigts, c'est trop la classe ! Mais je m'égare.

La version originale donc, je m'en suis rendue compte vers la fin – et c'est ainsi que je l'ai abandonnée – était un florilège de Mary-Sue-isme. Rédigée à la première personne, égo-centrée sur le personnage principal, sans scénario, bref, une belle erreur de débutant comme nous en faisons tous un jour ou l'autre. Après l'abandon de cette fanfic, j'ai tenté en vrac une fic de piraterie (jamais allée plus loin que le premier chapitre), un roman de science-fiction (scénario beaucoup trop long et refait des dizaines de fois, jamais allée plus loin que la moitié du premier tome sur une série de dix ou vingt), une fanfic sur le Seigneur des Anneaux avec une cohorte de personnages féminins tous plus Mary-Sue les unes que les autres, un roman dans un monde de fantasy inventé par mes soins (avec centaures, chimères, peuple ailé, magie, bref, tous les clichés), un roman mélangeant science-fiction et fantasy et basé sur un jeu de tarot. De tous ces projets, le seul qui n'a jamais quitté ma tête, c'est cette fanfic Pokémon.

Ensuite, c'est un projet de rédaction de « mauvais exemple » pour toutes les personnes qui veulent savoir ce que c'est qu'une fic avec un personnage de type Mary-Sue. J'ai donc forcé le trait de départ et voilà. Ce n'est donc pas qu'une simple réécriture de la fic.

Pour commencer, le portrait Mary-Sue de Viperle :

Le nom de Viperle vient d'un livre que j'avais bien aimé, une histoire avec une bourse contenant 777 perles, chacune conférant un pouvoir. La « méchante » de l'histoire s'appelle Viperle. Cela souligne son double caractère, à la fois précieuse et venimeuse.
Viperle ressemblait à l'époque à mon fantasme personnel d'apparence physique. Je vais essayer de conserver ça, bien qu'avec le temps, mon amoureux, et un régime, je me sois réconciliée avec moi-même. Elle était décrite de manière poétique, je vais essayer de conserver ça aussi. Pareil pour les vêtements, Viperle portait tous les trucs cools que j'aurais aimé pouvoir porter à l'époque. Hum, dix ans après, ça va être dur de se souvenir... ça impliquait ces chaussures plateforme et ces jupes-portefeuille qui étaient super à la mode quand j'étais au collège, je crois.
Viperle a toujours de quoi s'acheter tout ce qu'elle veut.
À la base Viperle devait pouvoir parler avec les Pokémon mais finalement, j'avais retiré ce détail. Je ne sais plus si je l'avais remis ou pas ? On va dire que non.
Viperle est orpheline, ses parents étaient les scientifiques qui ont créé Mewtwo. Elle veut donc retrouver Mewtwo pour se venger.

Dans la version originale, Viperle était décrite dans les moindres détails dès le premier paragraphe. Bon, va falloir faire cette monstruosité à nouveau. Beurk. C'est un personnage du canon, Dr Fuji, son père, qui lui a appris tout ce qu'elle sait sur les pokémons. Elle sait des choses sur Mewtwo que seuls les personnages-canons devraient savoir, et son histoire change complètement le canon. Elle finit par être amoureuse de Mewtwo (non, sans blague...) et être aimée en retour. (Oui, à l'époque, le pauvre pokémon solitaire détesté de tout le monde, ça avait marqué mon esprit de préado idéaliste. En fait, je crois que tous ceux de ma génération ont, à un moment ou à un autre, voulu lui faire un gros câlin pour le réconforter. Mais je m'égare.) Viperle vit chez Giovanni pendant un temps, puis, plus tard, avec Mewtwo. Viperle est impliquée dans le passé de Mewtwo d'une façon qui contredit l'histoire d'origine. Tout est raconté à la première personne, du point de vue de Viperle. Elle résout les problèmes personnels de Mewtwo. Elle finit par prendre la place de Giovanni à l'Arène, de manière permanente. Elle met un terme à l'existence de la Team Rocket.

L'équipe de Viperle était composée de : un ectoplasma dont le nom m'échappe : un léviator nommé Yannick un florizarre nommé Newton une galopa nommée Amalthea un miaouss dont le nom m'échappe une nuée de nosféraptis un roucoups on va lui rajouter un séviper, et un dimoret, pour son côté fourbe, ainsi que des tas d'autres pokémons (n'oublions pas qu'elle les collectionne) mais aucun qui évolue par amour pour son dresseur. Oh attendez, il me semblait à un moment qu'elle recueillait les pokémons maltraités, faisant écho au M. Fuji de Lavanville... C'est un peu confus dans ma tête, il y a eu plusieurs versions, je ne sais plus exactement à laquelle j'avais arrêté mon processus d'écriture.

Son score de Mary-Sue explose tous les plafonds : 71 voire même plus. Pour rappel, un perso est à jeter à la poubelle à partir de 50 points de Mary-Sue. Oh bon sang. Je vais être obligée de raconter cette histoire, pour les annales. Ça va être épique.

J'ai séparé le scénario original en une dizaine de chapitres qui seront assez courts. Enfin, j'espère. J'espère aussi ne pas commencer à partir en vrille et à bien rester dans l'esprit original. À la base la fic faisait 70 pages en Arial 14, je vais tenter de ne pas dépasser ce format en Times 12.


Voici le guide-lignes que je vais utiliser pour la réécriture de cette fic au Mary-Sue-isme épique :

Viperle vit au labo sur l'Île Neuve avec ses parents, elle les aide sur le projet Mewtwo. Elle veut absolument être présente quand M2 va se réveiller. Alors qu'elle fait une sortie en mer, son téléphone sonne, c'est l'heure ! Malheureusement, elle arrive trop tard.

Viperle cherche des indices sur la mort de ses parents (Dr Fuji est son père) dans les ruines du laboratoire de l'Île Neuve. Elle trouve des indices concernant Mewtwo et Giovanni.

Camp durant lequel les Champions d'Arène et des dresseurs méritants se rencontrent. Viperle envoie ses nosféraptis et son ectoplasma terroriser Giovanni et d'une voix d'outre-tombe elle le force à l'adopter.

Viperle arrive à l'Arène, est accueillie par la Team Rocket, s'installe. Grand jardin sous serre pour ses pokémons avec Centre Pokémon privé, salle de bain qui fait plus piscine que salle de bain. Une salle est interdite.

Viperle observe Giovanni poutrer tout le monde avec un nouveau pokémon. Elle découvre qu'il se trouve dans la salle interdite, et que c'est bien Mewtwo.

Viperle fait connaissance de Mewtwo. Elle voit à quel point il est mal traité, elle reconnaît que la mort de ses parents est due à un accident et que ce n'est pas la faute de Mewtwo.

Viperle et Mewtwo se lient d'amitié, Giovanni confie à Viperle la garde de Mewtwo.

Mewtwo et Viperle dénoncent Giovanni et la Team Rocket.

Viperle est catapultée Championne de Jadielle grâce à Mewtwo.

Mewtwo fait rencontrer Mew (fin de la fic originale) et les Oiseaux Légendaires et plein d'autres à Viperle.

Épilogue : Happy end, Viperle gagne les championnats de la Ligue à l'aide de pokémons légendaires uniquement.


Soyez donc prévenus, cette fic ne se prend pas au sérieux. Celle d'époque n'était sans doute pas aussi Mary-Sue, mais il faut bien, à un moment où à un autre, avoir un mauvais exemple à donner, non ?


CHAPITRE


Bonjour, je me présente : je suis Viperle, la fille du Docteur Fuji et de sa femme, Doctoresse Fuji. J'ai quatorze ans et je suis une dresseuse et une collectionneuse de pokémons. Je suis plutôt grande pour mon âge : je fais quand même un mètre soixante ! J'ai les cheveux bruns auburn, joliment ondulés comme les vagues de la mer, et les yeux d'un vert émeraude. Je suis presque rousse en fait. J'ai aussi des taches de rousseur sur les joues, mais seulement sur les joues. J'ai la peau très blanche, comme les rousses, et veloutée comme une pêche. J'ai aussi un grain de beauté près de la bouche, en haut à gauche, et un autre exactement entre les deux seins. J'ai aussi quelques cicatrices. Je suis une casse-cou !

Je me fais toujours les ongles avec application, bien taillés, et avec une french manucure. Aux mains, et aux pieds. Ce n'est pas parce qu'on est une dresseuse qu'on ne va pas être coquette. J'évite le fard à paupières, pour ne pas gâcher la couleur de mes yeux. Par contre je n'oublie jamais le rouge à lèvres, même dans les situations les plus catastrophiques. J'ai déjà un corps de femme, après tout, et je sais mettre mes avantages de femme en valeur.

Je suis plutôt du genre athlétique, car je passe la plupart du temps avec mes pokémons. Je les entraîne beaucoup, la moitié du temps en fait. L'autre moitié du temps, j'étudie avec mon père, le Docteur Fuji. Il sait tout sur les pokémons, et je ne suis pas loin de le rattraper. Enfin, ça serait plus facile si j'avais un pokédex, mais ce n'est pas grave.

Laissez-moi vous présenter mes pokémons !

Il y a d'abord Yannick, le léviator. Je l'ai depuis que c'est une petite magicarpe. Nous avons grandi ensemble. Il est très affectueux, même s'il fait un peu peur. Il a tendance à sauter sur les gens sans prévenir pour les lécher. Il nage très bien et il m'emporte partout. Grâce à lui je peux m'évader un peu de l'île où travaillent mes parents.

Ensuite il y a Newton. C'est un florizarre un peu philosophe et très calme. C'est le pokémon que j'ai reçu pour mes dix ans. Il ne faut pas se fier à son air pantouflard et paresseux ! En réalité, il est très vif au combat, et il peut facilement tenir tête à Amalthea.

Amalthea est ma monture terrestre. Cette galopa file comme le vent. Je l'ai reçue pour mes six ans, en même temps que des leçons d'équitation. Elle ne sait pas faire que combattre : nous avons aussi appris à faire des représentations dans les concours. Volte, demi-volte, ruade en plein saut, elle est belle et gracieuse. Des fois, on a l'impression qu'elle vole.

Mimi le miaouss cleptomane est mon pokémon de compagnie. Au début je voulais un évoli puis finalement, je me suis dit, un évoli, avec toutes ses différentes possibilités d'évolution, c'est vraiment trop un casse-tête. Un miaouss, c'est mignon aussi. Et puis, les miaouss peuvent utiliser l'attaque jackpot ! Et ils ramassent tout le temps plein de trucs !

Casper est un ectoplasma qui hantait depuis un bon siècle la maison de mes grands-parents. Enfin, hanter est un grand mot. Disons que c'était plutôt le pokémon de la famille, ou de la maison. Jamais rien de méchant, toujours à adorer s'amuser avec les enfants. Quand je lui ai dit que je ne pourrai pas venir passer mes prochaines vacances avec lui à cause du travail de mes parents, il a décidé de me suivre. J'en profite pour l'entraîner un peu, ça lui fait de l'exercice.

Viviane est ma seviper. Je l'ai ramassée pendant une balade en forêt quand j'avais huit ans. Au début Papa et Maman étaient pas trop d'accord pour que je la garde, à cause de sa morsure empoisonnée. Puis finalement, ils se sont rendus compte qu'elle va à la perfection avec mon caractère. Et oui, je suis fourbe et arriviste. Je sais manipuler les gens pour obtenir ce que je veux. La plupart du temps en tout cas.

Faucille le dimoret est un cadeau de Papa. Cadeau de Noël d'il y a trois ans. Il a dit qu'il complétait bien mon équipe, qu'il faut toujours avoir avec soi un pokémon de type glace ou de type ténèbres. Il a beaucoup insisté sur le type ténèbres. Son projet, c'est de travailler avec un pokémon de type psy très puissant. Dès qu'il a su qu'il allait devoir nous emmener avec lui, Maman et moi, pour l'aider dans son travail, il m'a offert un farfuret. Faucille est grand à présent, et très rapide aussi. Ses griffes sont très aiguisées. Il est difficile à « tenir » et n'obéit pas facilement.

Rourou le roucarnage est le dernier venu de la bande. C'était un petit roucool balloté par la tempête qui s'est écrasé une nuit sur mes fenêtres. Je l'ai recueilli, je l'ai soigné, et maintenant, il reste avec moi. Il faut encore que je lui apprenne à me porter sur son dos. Il n'est pas encore tout à fait suffisamment fort. Il a peur d'un peu tout, mais c'est pas grave, je l'aime quand même.

Oh, et j'allais oublier Dracula le nosféralto ! Quand nous sommes arrivés sur l'Île Neuve pour construire le laboratoire et commencer à travailler, il y avait toute une colonie de nosféraptis dirigée par un nosféralto. Nous avons dû les chasser de leur territoire pour nous installer, et j'ai insisté pour qu'ils soient relogés dans un bâtiment spécialement construit pour eux. Depuis, nous sommes tous super-copains ! D'après ce que j'ai pu observer, ils vont se nourrir sur le continent toutes les nuits. Ça fait quand même une sacré distance, mais ça n'a pas l'air de les déranger plus que ça.

Mes parents à présent. Ce sont tous les deux des grands chercheurs en génétique. Mon père surtout, s'est spécialisé dans le clonage. Je n'ai pas compris vraiment qui finance le projet, mais c'est un homme très riche et je reçois plein d'argent de poche pour m'acheter tout ce que je veux ! J'ai des supers vêtements d'Indiana Jones, et aussi ceux de Britney Spears, c'est vraiment cool.

Oh, bien sûr que j'aide mes parents dans leur travail ! Ils s'acharnent à cloner un fossile de Mew. Ce n'est pas facile, il a fallu compléter les séquences d'ADN manquantes avec un peu de tout ce qui passait sous la main. Ce n'était pas facile, de nombreux embryons sont morts avant d'arriver à un stade bien développé. Maintenant, on a un spécimen adulte qui est à quelques jours de se réveiller, et quelques autres encore enfants ou adolescents, au cas où l'adulte ne survit pas. Je l'ai surveillé de très près, ce pokémon. Il est vraiment étrange, il ne ressemble à aucun autre que j'ai vu auparavant. Et depuis quelques temps, il donne des signes de devoir se réveiller bientôt. Je n'en dors plus la nuit, je veux absolument être là quand il va se réveiller !

Aujourd'hui j'ai décidé de faire un tour en mer pour me calmer. Je suis partie sur le dos de Yannick et à tout hasard, j'ai emporté toutes mes pokéballs avec tous mes pokémons. Il faut que je me réhabitue. Mewtwo va bientôt se réveiller, et une fois qu'on en aura terminé avec les analyses et les tests, il va être emporté. Je le sais, j'ai entendu Papa en parler. La personne qui a financé le projet veut utiliser Mewtwo comme machine de guerre dans une arène. C'est vraiment nul. Il ne faut pas traiter comme ça les pokémons qui sont puissants. Parce qu'ils ont suffisamment de force pour se rebeller un jour, pour désobéir à leur dresseur ou détruire tout système ayant pour but de les enfermer ou de les forcer à obéir. Il faut toujours traiter les pokémons avec respect et amour, même ceux qu'on n'aime pas, histoire de sauver sa peau par avance. Tous les bons dresseurs savent ça.

- Allez Yannick ! Plus vite !

Ça me grise, le vent de la mer. Ça me change les idées aussi. Ça me permet de me détendre, de penser à autre chose qu'au pokémon qui m'attend, là-bas, dans le laboratoire. Je veux absolument être la première personne qu'il va voir. Peu importe si le commanditaire va l'emporter après. Je veux ce pokémon. Si je suis la première qu'il voit, il m'obéira toujours, quelles que soient les circonstances. C'est pour ça que j'ai demandé à mon père de recevoir un message d'alarme sur mon téléphone dès que les ondes cérébrales auront passé un certain seuil. Je ne veux pour rien au monde rater le réveil de Mewtwo.

Soudain, la sonnerie tant attendue retentit à mes oreilles. Ça y est, c'est enfin l'heure ! Je rappelle les nosféraptis qui m'accompagnent et serre Mimi contre moi. Je n'oublie pas de me remettre du rouge à lèvres.

- Allez, tout le monde ! On rentre à la maison, en vitesse ! Rourou, demi-tour !

Le roucarnage vire sur l'aile alors que le léviator exécute une courbe serrée mais gracieuse dans les flots. Les nosféraptis, plus agiles de leurs ailes, pivotent sur eux-mêmes presque instantanément.

- Oh zut, qu'est-ce qui m'a pris d'aller aussi loin ! Nous sommes à des kilomètres de l'île ! Il va nous falloir une heure avant de rentrer ! Yannick, où avais-je la tête ? On était censé faire des cercles et tourner autour du laboratoire, pas filer tout droit !

Le léviator me rugit quelques mots d'excuse, même si ce n'est pas vraiment sa faute. Il nage à toute vitesse, même si ce n'est pas assez.


Ce qu'il ne fallait pas faire


On ne commence JAMAIS une fic par présenter les personnages, et surtout pas en détail comme dans cet exemple. Il aurait fallu commencer par planter le décor. Puis, parler vaguement d' « une fille sur son léviator qui fait une promenade en mer ». Rappeler qui elle est, pourquoi elle fait un tour en mer. Et égrener sa description au fur et à mesure de la narration, sur au moins les trois premiers chapitres. Pareil pour les pokémons : se garder sous le coude la description de leur histoire et de leur caractère, pour les réutiliser par la suite, lorsque la situation se présentera (au fil des conversations entre les personnages par exemple).