Titre: Someone like You

Disclaimer: Les personnages ci-présents ne m'appartiennent pas. J'écris juste pour le fun.

NDLR: Si vous n'avez pas vu la saison 5, mon histoire peut contenir quelques spoilers, notamment au niveau de certain dialogue.


Someone like you

L'amour ne pèse pas, cette branche ne casse que si l'oiseau posé sur elle s'envole, "ce qui peut me briser, ce n'est pas que tu t'appuies trop sur moi, c'est que tu m'abandonnes."

[Gustave Thibon]


Olivia Dunham s'était rendue seule à l'opéra lors de son passage dans l'autre univers. C'est à ce moment que Septembre lui est apparu, blessé, presque mourant.

« J'ai regardé tous les futurs possibles...Quoiqu'il arrive, vous devez mourir. »

Cette phrase lui trottait dans la tête. Elle n'en avait jamais parlé à personne, de peur de les inquiéter. Walter, Astrid et Peter ont déjà pas mal de problèmes sur les épaules.

2h15. Elle tournait dans son lit, fixait le plafond comme s'il allait lui répondre. Elle n'avait qu'une seule pensée en tête : Septembre.

Pourquoi était il venu la prévenir alors qu'il était grièvement blessé ? Pourquoi, encore une fois, avait il prit le risque de se faire repérer en l'avertissant alors qu'il lui est strictement interdit d'influer sur le déroulement des choses?

Pourquoi, au péril de sa vie, avait-il voulu sauver la sienne ?

Elle ne pouvait rester plus longtemps dans cette éternelle tourmente et se leva, s'habilla et sortie prendre l'air. Marcher dans les rues lui faisait le plus grand bien. Cette ambiance paisible lui permettait d'y voir plus clair. Elle réalisait peu à peu la place qu'avait prit cet homme dans sa vie. Pourtant si... distant, elle devait se rendre à l'évidence que Septembre, comme les autres membres de son équipe, comptait pour elle. Il lui était apparu tellement de fois pour elle. Pour l'aider. La prévenir, lui sauver la vie. Elle le respectait, et l'admirait... l'enviait.

Cet homme que rien n'atteint car dénué de sentiment, si présent mais si distant à la fois. Ce charisme et cette étrange douleur qui émanait de lui... Tout ceci... La troublait.

Alors qu'un air frais lui caressa le visage, elle se rappela de ce moment :


« Éloignez vous de lui . Lâchez votre arme, en douceur...»

« A quoi est- ce que vous jouez ? »

« Ça doit se bousculer en ce moment dans votre tête, j'en suis sûre. Mais rien de tout ça n'est important à côté de ce que je vais vous dire. Si vous voulez revoir votre cher Walter, posez votre arme. »

« Vous êtes avec Bell ? »

« Si vous êtes là c'est que c'est important ! POURQUOI VOUS N'INTERVENEZ PAS !? »

« Il ne peut rien faire. La rune de la stase sous ses pieds l'immobilise. Il est figé sur place. Malheureusement pour vous, il n'a pas su prédire ce que l'avenir lui prédisait. Il semble très soucieux de vous et particulièrement, de ce qui vous arrive. Le Dr Bell été convaincu que, si l'on vous mettez en danger, il apparaîtrait. »

« Vous vous êtes délibérément laissé infecter... Et vous n'avez pas de fille...»

« Je déteste les gosses ! Bien... Et si on vérifiait à quel point VOUS êtes soucieuse de lui, et de ce qui lui arrive ? »

Trois coups de feu, trois balles au sol. Un sourire de soulagement.

« Lui et ses semblables peuvent passer en mode « hypertemps », à le regarder on dirait presque de la magie. Mais ça n'en est pas, c'est de la technologie, rien d'autre. En gros, ça lui permet de se mouvoir très très rapidement. D'où l'invention de cette arme, le Dr Bell a accéléré la propulsion : la balle va plus vite. »

Un coup de feu. Une tache de sang.

« Qu'est ce que vous voulez ? Pourquoi vous faites ça ? NON ! Arrêtez ! Posez l'arme à terre ! Essayons de discuter calmement. »

« Il ne ressent aucune émotion... Ni même aucune douleur peut être... Ça ne va pas le perturber plus que ça. Mais ça vous perturbe vous ! »

« NON arrêtez ne faites pas ça ! Dites nous ce que vous voulez ! »

Trois coup de feu. Trois balles. Sa main protégea Septembre et tua une femme.


Un sourire incontrôlable se dessina sur son visage.

Il à l'air de beaucoup se soucier de vous.

Et de toute évidence, elle se souciait également de lui. Elle se remémora ce sentiment qui l'empoigna quand elle se plaça devant lui pour le protéger. Cette faiblesse qui s'empara de lui quand il s'écroula, à bout de force. Elle avait eu peur.

Olivia n'avait plus revu Septembre depuis. Mais tous ces souvenirs revenaient sans cesse la hanter. Elle releva la tête et se trouva sur le campus de la célèbre université d'Harvard. Un court instant d'étonnement puis un léger rire se fit entendre. L'endroit était désert. Olivia venait tellement souvent ici qu'elle s'y été rendu sans même s'en rendre compte.

« Je vais en profiter pour dire bonsoir à Walter ».

Le scientifique passait bien souvent ses nuits dans son laboratoire à bidouiller, tester et réaliser diverses expériences... Olivia s'engagea, confiante, dans le bâtiment.

Noir... Le laboratoire de Walter été plongé dans l'obscurité. Le Docteur n'était visiblement pas ici.

La jeune femme s'en assura, tout en allumant quelques-unes des lampes qui se trouvaient dispatchées un peu partout dans le Laboratoire. Ce dernier n'était jamais bien rangé. Enfin... en toute subjectivité. Walter seul savait où se trouvait le moindre échantillon, le moindre morceau de tissu, la moindre fiole ou autre récipient. Il avait un mode de rangement assez spécial mais il s'y retrouvait, c'était l'essentiel. Astrid y avait pris goût et avait fini par s'y habituer également. Elle admirait beaucoup cette femme.

«Walter ? C'est Olivia, vous êtes là ? »

Pas de réponse.

Un sursaut, des frissons.

« Septembre ? »

« Agent Dunham »

« Septembre, qu'est ce que vous faites ici? Vous allez bien ? »

« Vous êtes contrariée Olivia ? » déclara-t-il en penchant légèrement la tête.

Elle resta plantée là, sans savoir que dire. Il semblait lire en elle... Comme un livre ouvert. Elle doutait d'obtenir des réponses mais elle tenta quand même :

« Septembre, vous... ceux de votre... espèce... Je veux dire... Vous n'apparaissez que lors d'événements importants, alors, pourquoi... pourquoi vous êtes là ? »

Il la regarda, différemment de d'habitude mais il semblait se dégager toujours la même tristesse de son être.

« Parce que vous êtes importante »

« Importante ? Je m'en serais doutée, vous avez passé ces dernières années à me prévenir, me protéger, au péril de votre propre vie, de votre mission. Je.. Mais, importante, pour quoi ? »

Elle ne détournait pas son regard de l'observateur.

« Pour moi... Je crois ».

Un soubresaut, son cœur rata un battement. Il continua.

« Je ne peux... Je ne sais pas... comment l'expliquer ».

Il baissa la tête.

« Septembre... »

Olivia approcha sa main du visage de l'homme et la déposa sur sa joue. Elle ne réalisa pas immédiatement ce qu'elle venait de faire et la question ne lui traversa même pas l'esprit. L'observateur leva les yeux et pencha doucement la tête vers la droite.

« Nous sommes 12. Étions, 12. Nous avons été envoyé sur votre planète pour... étudier. Assister aux déroulements des événements importants de l'Histoire. Ce qui nous a valu ce nom que vous nous avez donné : Observateur.

L'un d'entre nous, a été tué lors d'une enquête que vous meniez. L'enlèvement d'enfant. Il a déclaré, avant de mourir, qu'il... ressentait quelque chose que vous appelez... l'amour. »

Olivia buvait ses paroles. Elle voyait en chacune de ses phrases, une occasion de réponse à ses questions.

« Au fil du temps... des... fréquentations avec vous, certains d'entre nous ont commencé à ressentir toutes sortes d'émotions. Alors que nous étions censés en être... biologiquement incapable ».

« Vous êtes humain ? Mais... des humains, modifiés ? »

« En quelques sortes oui. Nous avons été crée... L'idée est venu d'un scientifique. Il s'est rendu compte qu'en retirant la partie du cerveau produisant la jalousie, il pouvait augmenter les fonctions cognitives, sacrifiant les émotions à l'intelligence. Ces expériences ont été développées et cette découverte à été le catalyseur pour la création d'être humain appelé « Observateur ». Son travail a évolué et de plus en plus d'émotions ont été perçues comme bloquant l'intelligence supérieure. La colère, la cupidité, l'agressivité... ont les a abandonnées dans un but intellectuel. L'humanité est devenue plus intelligente et compétente en perdant la valeur de ces émotions. Les négatives mais aussi les positives : l'empathie, la compassion, l'amour sont devenues des distractions gênantes... Ils les ont donc éliminé... au profit, de la rationalité. »

« Vous trouvez ça rationnel de vous téléporter ? »

« Ce n'est que de la technologie. Nous avons la faculté de nous mouvoir très rapidement... comme vous l'a dit Jessica dans l'entrepôt.»

« Donc, si je comprend bien. Le fait que, parmi votre organisation, certains développent des sentiments, vient du temps passé en notre présence ? »

« Je pense, oui.»

« Mais ? »

« Mais ce n'est pas le cas pour tout le monde. Le chef de notre organisation, Décembre, n'approuve pas ceci. C'est pourquoi, beaucoup d'entre nous refoule ces sentiments et... »

Elle ne le laissa pas finir.

« Et vous, Septembre ? » Cette question lui brûlait les lèvres.

« Je vous l'ai dit. Je ne comprends pas. Je n'ai pas... l'habitude. Pourquoi vous inquiétez vous, agent Dunham ? »

« Je... Je ne sais pas vraiment. Vous avez pris une place dans ma vie, d'une façon à la fois étrange et... plaisante. »

Elle lui devait la sincérité après ce qu'il lui avait confié. Et elle pensait également que si elle était tout à fait honnête avec lui, il en ferait de même.

« Je ne sais pas ce qui se passe Septembre, quand je suis en votre présence... Il y a quelque chose d'autre. »

Elle commençait à se sentir gênée sous le poids du regard intense de l'homme en face d'elle. La lumière tamisée instaurait une ambiance particulière. Il ne disait rien et Olivia... ne savait plus quoi dire.

Dans un élan incontrôlé. Elle s'approcha de lui, bien trop près.