-Tu ne comprends pas ! Ils sont morts définitivement et irréversiblement mort ! Pour toujours !

Désespoir, désespoir. Une grande douleur s'empare de moi. Je connais par cœur cette sensation. Mon cœur qui se serre douloureusement, ma respiration qui se bloque, mes yeux qui piquent et qui laissent échapper un torrent de larmes chaudes qui contrastent avec ma peau glacé. Toujours le même combat, à chaque fois la même chose, la même horreur qui aveugle nos sens. Je me croyais en plein cauchemar et me trouvais au bord d'un gouffre immense près du quel je pouvais tomber à chaque instant. Seul un instinct de survie enfoui en moi me permettrait d'hésiter. Cependant il n'était pas assez grand pour m'y faire renoncer définitivement. Comme j'aimerai que le ciel soit bleu aujourd'hui, comme j'aimerai les entendre me parler de choses insignifiantes qui m'agacent le plus souvent. Seulement je ne peux à cet instant que retenir le bruit de ma conscience qui s'effondre et éclate sur le sol comme un verre qui se brise en mille éclats. Je n'arrive pas à suivre le rythme de la course effrénée des personnes qui poussent et me tirent vers l'avant. A quoi bon continuer ? Rien ne sera jamais plus comme avant, tout changera et je ne pourrai que continuer à vivre dans un cauchemar perpétuel jusqu'à ce qu'ils décident de me laisser ma liberté. Je regarde le ciel un instant et j'essaie d'apercevoir quelque chose, quelque chose… Je veux voir des oiseaux mais il n'y en a aucun. Le ciel est triste et sombre comme les évènements d'aujourd'hui. Je sens que je ralentis. Une douleur dans mes jambes me surprend et je m'effondre sur le sol. Il y a des voix que je ne perçois pas clairement autour de moi.

-Il faut … pas possible … Harry…

-Lai… Laissez-moi… Laissez-moi murmurai-je d'une voix rempli de tourments.

Je sens qu'on me soulève difficilement mais rapidement, et le balancement de mon corps me dit qu'ils continuent à courir. Mais la fuite est inutile, de toute façon ils vont nous rattraper, c'est certain, c'est le destin. Stupide, stupide destin. Il me semble que mes larmes coulent encore. Elles ne cessent pas et ne cesseront pas jusqu'au dessèchement de mon corps. Ma conscience est prisonnière de mon corps, j'ai l'impression de ne plus pouvoir bouger. Aucun de mes membres ne réagit, je ne peux que penser et penser et me souvenir jusqu'à la folie et l'insanité. Rien que mon nom me provoque des cauchemars « Harry Potter », suis-je condamné à l'enfer ?