C'était Chiyo
Bonjour à tous,
Me voici avec une toute nouvelle histoire que j'ai déjà terminée (rassurez-vous, il n'y aura aucune interruption dans les parutions). Elle est composée de chapitres extrêmement courts, de fait vous pourrez facilement la lire.
Mais je tiens à vous prévenir que ce ne sera pas une fiction joyeuse. Elle se repose sur une tragédie et sur la façon dont le personnage central va s'y prendre pour s'en sortir.
J'espère néanmoins que certains se laisseront tenter par ce récit. Je compte sur vous pour me laisser vos impressions.
Bonne lecture !
Prologue
Elle avait toujours été comme ça.
Intrépide, imprévisible, incalculable.
On ne savait jamais à quoi elle pensait, malgré un flot de paroles abondant. Elle parlait de tout, sauf de ce qui comptait vraiment. De ses inquiétudes, de ses manques, de ses souffrances. Car elle avait du souffrir, sinon elle n'aurait jamais fait ça.
Elle avait toujours été comme ça.
Blessante, égoïste, lâche.
Elle refusait qu'il l'appelle, mais elle le tiraillait sans cesse à coup de mails, toujours pour un rien. Elle débarquait comme ça, à l'improviste, quand ça l'arrangeait, et elle le perturbait au plus haut point.
Le savait-elle ?
Elle jouait bien la comédie. Elle s'enfermait elle-même dans un carcan sans en ressentir jamais de honte. Elle exagérait, toujours. Son rire était exacerbé, son sourire figé, on aurait pu croire une vieille parodie du bonheur. Sauf qu'elle ne semblait pas heureuse, et pourtant elle riait…
Et il aimait l'entendre rire. Il ne le lui disait pas elle n'aurait pas voulu l'entendre. Mais il aimait le son de sa voix, le boucan qu'elle faisait toujours dans sa chambre, les incessantes questions qu'elle lui posait sans trop attendre de réponse… Elle l'empêchait de se concentrer. Sur ses devoirs, sur ses lectures, quand il regardait des matchs à la télévision. Elle l'embêtait tout le temps, du moins c'était ce qu'il prétendait alors qu'en fait, il se languissait d'elle dès qu'elle n'était pas là. Les jours où elle ne venait pas, il n'arrivait pas à se concentrer.
Il s'habituait tellement à elle qu'elle avait intégré son univers. Il lui était normal de la voir pénétrer sa chambre en entrant par la fenêtre après avoir grimpé au cerisier bordant le côté droit de sa maison. Elle voguait dans sa chambre en farfouillant partout, en déplaçant toutes ses affaires sans jamais les ranger. Elle mettait sa chambre en vrac, un bordel sans nom, qu'il était obligé de ranger après chacun de ses passages, pour ne pas que sa mère le gronde.
Personne ne savait pour ses visites. Elle ne s'annonçait pas et malgré tout le tapage qu'elle faisait, elle ne se faisait jamais prendre. Combien de fois avait-il prétexté être tombé pour la couvrir ? Combien de fois s'était-il fait disputer par sa faute ?
Elle ne lui avait jamais dit « merci » ou même « pardon ». Elle ne s'intéressait pas à ses problèmes et disparaissait du sillage dès qu'il se montrait affaibli. Elle n'aimait pas la faiblesse, la tristesse, la colère. Elle ne voulait que le positif qu'elle vampirisait sans se mesurer.
Parfois, elle l'épuisait. S'il tentait de la raisonner, elle se bouchait les oreilles. S'il osait lui faire un reproche ou s'énerver, elle partait et disparaissait pendant plusieurs jours.
Et puis, un jour, elle ne revint plus.
