NdA : Cette fic se passe dans un léger AU, c'est à dire que l'univers est bien celui du manga mais que la trame scénaristique n'est pas vraiment respectée. Il s'agit en fait d'une suite à un RP avec une amie, où Eren et Armin s'avouent leurs sentiments peu après la reconquête du Mur Maria (comprendre par là qu'ils ont passé plusieurs années à traquer tous les titans du territoire et que donc ils approchent tous les deux des vingt ans). Je tiens à prévenir que ce ship provoque chez moi des crises de fangirlisme aigües et me pousse donc à écrire des trucs dont la niaiserie pourrait alimenter le Vaginarium pendant un mois au moins (si vous voyez pas de quoi je parle, cherchez sur YouTube. Promis, vous regretterez pas.) Je tiens aussi à préciser que c'est la première fois que je m'essaie au smut yaoi. Donc pas taper siouplé ;_; Sur ce j'arrête cette note à rallonge et vous souhaite une bonne lecture !


La reconquête du Mur Maria a fait gagner au Bataillon d'Exploration la plus grande reconnaissance publique dont on se souvienne. A tel point que les supérieurs de la division ainsi que l'escouade Levi, comprenant Eren et ses camarades, furent conviés aux « Deux Licornes », l'auberge la plus luxueuse de la Capitale. Ils y resteraient une semaine en qualité d'invités d'honneur avant de débuter les préparatifs pour leur prochaine expédition : la première sortie dans le Vaste Monde depuis des années. A cette idée, Eren ne parvenait pas à tenir en place. Il faisait les cent pas dans sa chambre, où il s'est retiré avant la fin du dîner pour fuir la présence envahissante des serveuses. Décidément, il ne s'était même pas passé un jour que toute cette inactivité le rendait déjà nerveux au possible. Le soldat savait que c'était un cadeau qu'on leur faisait, et qu'après la lutte sans merci pour le Mur Maria le repos était nécessaire à tout le Bataillon. Pourtant, (et il se demandait non sans un brin d'inquiétude s'il était le seul dans ce cas) il avait la sensation d'avoir entièrement perdu la capacité à se reposer.

Eren s'arrêta près de la fenêtre et regarda au loin. Au-delà des bâtiments hauts et clairs de la Capitale, l'horizon, que le coucher de soleil teintait d'or et de rose, l'appelait irrésistiblement. L'idée le traversa alors, que s'il y avait une personne pour partager ce sentiment, ce ne pouvait être qu'Armin. Aussitôt qu'il le pensa, le brun entendit frapper à sa porte.

- Oui ? dit-il en se détournant de la fenêtre.

Le visage d'Eren s'illumina lorsqu'il vit son ami blond apparaitre dans l'entrée. A peine la porte refermée ils étaient déjà dans les bras l'un de l'autre, croyant encore à peine à leur bonheur d'être vivants et ensemble. Armin frottait son visage contre celui d'Eren à la manière d'un petit chaton, au point que le brun eut un doute :

- Armin, me dis pas que t'as bu ? dit-il, soudain gêné par cette effusion de tendresse.

Le blond fit non de la tête :

- C'est toi qui m'enivres.

Eren ne put s'empêcher de rougir. Armin était un orateur redoutable, et ce n'était jamais aussi vrai que lorsqu'il parlait à lui.

Ils restèrent un moment ainsi, à se regarder avec des sourires un peu niais dans la tiédeur du soir d'été. C'est alors qu'Eren se souvint de la conversation qu'il voulait avoir avec lui :

- Dis, Armin.

- Oui ?

- Tu ne trouves pas que ce séjour à l'auberge est un peu une perte de temps ? Je veux dire, on aurait très bien pu nous reposer à la caserne, et en même temps participer aux plans du prochain itinéraire –

- Perte de temps ? l'interrompit Armin, les yeux ronds. Mais non ! Qu'est-ce que tu racontes ?

Eren resta un instant interdit face à son air incrédule. Alors, Armin en profita pour reprendre la parole :

- Eren, lui dit-il d'une voix douce où transparaissait l'émotion. As-tu seulement songé que pendant la semaine qui va suivre, on va pouvoir oublier qu'on est des soldats ? Vivre en tant qu'humains, et pas en tant que machines de guerre ? Que pendant sept jours et sept nuits, toi et moi, on pourra nous voir où on veut, quand on veut ?

Le soldat se sentit à nouveau rougir face au regard intense du blondinet.

- Mais… Et le Vaste Monde alors ? se hasarda-t-il à prononcer sans véritable conviction.

Une étincelle vint alors danser dans les yeux d'Armin :

- Le Vaste Monde… répéta-il d'une voix rêveuse.

Son regard bleu flotta un moment au large de ses pensées, avant de se plonger à nouveau dans celui du brun.

- Eren. Tu me connais mieux que personne. Tu sais qu'explorer avec toi le territoire au-delà des Murs a toujours été mon rêve le plus cher. Mais dans l'instant présent…

Armin marqua une pause, comme s'il pesait le pour et le contre de sa confession.

- Dans l'instant présent, il y a autre chose que j'aimerais qu'on découvre. Ensemble.

Le blond avait fini sa phrase en détournant malgré lui les yeux. Eren remarqua que ses joues avaient rosi et ne put s'empêcher de le trouver adorable.

- D'accord, accepta-t-il avec un sourire timide. Et… il faut que je fasse quoi ?

Armin ne s'attendait manifestement pas à cette question car il rougit de plus belle. Il hésita un instant avant de parler :

- D'abord, demanda-t-il en regardant cette fois Eren dans les yeux. Embrasse-moi. Comme la première fois, à Shiganshina.

Depuis cette toute première fois et pendant tout leur trajet de retour, le jeune homme en mourait d'envie. Or, le fait d'entendre Armin en exprimer ainsi, à haute voix, le désir réciproque, lui sembla amplifier le sien. Ainsi il ne se fit pas prier. Il posa une main sur la joue du blond, et, fermant les yeux pour mieux ressentir sa chaleur et la douceur des mèches dorées entre ses doigts, joignit sa bouche à la sienne.

Il n'imaginait pas qu'elle telle chose était possible, mais ce baiser-la lui sembla infiniment plus agréable que celui de ses souvenirs. Il se demanda si Armin les percevait aussi, tous ces innombrables et divins détails auxquels ils n'avaient pas pu faire attention la première fois. L'étrange et tendre démangeaison des nez proches, le naturel avec lequel les lèvres se complètent, la saveur unique de deux langues qui s'entremêlent… Il sentait les paumes à la douceur un peu moite d'Armin sur sa joue et dans son cou, en miroir à ses paumes à lui. Il sentait leurs souffles précipités qui se joignaient à la frontière de leurs bouches. Leurs corps se répondaient dans un désir vertigineux. Eren ne pouvait ignorer la chaleur qui maintenant, en plus de leurs visages, avait gagné leur torse et bas-ventre. Et il se demanda si pour Armin aussi, la chambre s'était évanouie dans un nuage de vapeur enivrante.

Lorsqu'ils rompirent le baiser, Armin avait les joues plus roses que s'il avait vidé une bouteille de vin, et Eren sut instinctivement que son visage grisé devait être le reflet du sien. Car maintenant plus que jamais, ils étaient sur la même longueur d'onde.

- Et maintenant ? s'enquérit le brun d'une voix rauque qu'il ne se connaissait pas.

Pour toute réponse, Armin se délesta de sa veste d'uniforme et entreprit de déboutonner sa chemise avec des gestes maladroits. Eren se mit à l'assister avec zèle. Finalement débarrassé des lanières supérieures de son équipement au prix d'impatients efforts et d'un bouton de chemise arraché, le buste d'Armin se révéla au regard du brun. Celui-ci, comme étourdi par l'effet que produisait sur lui ces muscles finement dessinés, entama de les couvrir de baisers. Il laissa sa bouche courir le long de la peau qui s'offrait à lui, et ses mains s'égarer sous la chemise qui voilait encore le dos du blond. Eren sentait le jeune homme frémir sous ses caresses. Les siennes étaient plus chastes. Ses doigts lui effleuraient la nuque, ébouriffaient ses cheveux, et cette douceur l'encourageait à continuer, à aller plus loin. Lorsqu'Eren se hasarda à attraper un téton d'Armin entre ses lèvres, celui-ci laissa échapper ce qui était indubitablement un gémissement de plaisir. Sentant qu'il était sur le bon chemin, sentant sa propre excitation croître à chaque seconde, le jeune homme entreprit de cercler de sa langue le petit rond de peau tendue.

- Eren ? retentit la voix du blond en un soupir.

- Hm ?

L'intéressé leva le regard, le bout de chair rose toujours dans sa bouche. Cette langueur dans ces yeux bleus… Il l'aimait à folie.

- Tu ne penses pas qu'on serait plus… à l'aise sur le lit ?

Ils furent effectivement plus à l'aise sur le lit. A califourchon sur Eren, le blond commença par le débarrasser lui aussi du haut de son uniforme. En un rien de temps, ils étaient tous deux torse-nu, à s'embrasser de nouveau. Ce fut alors au tour d'Eren de recevoir les caresses du jeune homme et d'en éprouver la béatitude. Le cuir de son équipement parti, sa peau semblait respirer à nouveau. Le toucher d'Armin était aussi léger qu'une brise, et en même temps il semblait deviner d'instinct où se poser pour éveiller le plus de plaisir. Ses doigts vinrent jouer avec ses tétons sans crier gare, et ses lèvres fuyèrent les siennes pour mordiller oreille et cou. Un gémissement échappa de la gorge d'Eren. Il ne savait plus où se donner la tête, submergé de cette déferlante de sensations qu'était Armin. Celui-ci choisit ce moment pour le faire basculer sur le dos et s'étendre sur lui, la tête posée contre sa poitrine. Eren entoura alors le blond de ses bras, et pour un temps, ils étaient simplement allongés, reprenant leur souffle, savourant ce nouveau type de proximité.

- Je t'aime, leur échappa-t-il à tous les deux.

Armin et Eren eurent un regard étonné, puis ce dernier ébouriffa les cheveux du blond et tous deux rirent de contentement. Cet instant de flottement permit aux jeunes hommes d'éprouver leur chaleur, odeur et contact respectifs avec une acuité nouvelle, et aussi de se rendre compte à quel point ils se sentaient à l'étroit dans leur pantalon d'uniforme.

Sans prévenir, Armin tira sur une lanière d'Eren puis la relâcha, la faisant claquer contre sa cuisse.

- Mmh !

Le brun étouffa un gémissement et ses doigts se crispèrent dans le dos du jeune homme. Celui-ci s'était mis à quatre pattes, et continuait de jouer avec cette même lanière. Eren le vit lui sourire d'un air malicieux au-dessus de lui. Les pupilles du brun se dilatèrent. Il n'avait jamais connu Armin ainsi, et ce visage de désir débridé le surprenait et l'excitait. Le torrent de chaleur qui affluait vers son bas-ventre devenait presque douloureux.

Alors, avec un brusque élan, Eren fit basculer Armin de côté. L'instant suivant, il était sur lui et l'embrassait avec une fougue renouvelée. Sa main vint trouver la ceinture du blond. Au même moment, il sentit les doigts du jeune homme atteindre la sienne et la défaire précipitamment. Le frottement du tissu sur son membre rendait Eren fou, et lorsque soudain il sentit la main chaude d'Armin se refermer sur lui, il rejeta la tête en arrière, les yeux fermés et la bouche ouverte sur un grognement de plaisir. Le blond continua son impudique caresse, et c'était comme si l'air autour d'eux se dissolvait, s'évaporait dans une canicule de passion. Eren ne réprimait pas les sons que lui arrachait le toucher du jeune homme et qui l'encourageaient à ne pas s'arrêter. Il plongea le regard dans celui d'Armin, et y lut le reflet de son propre désir plus clairement que jamais. Alors, en plus du désir, il voulut lui rendre la jouissance.

Eren défit la ceinture d'Armin et s'empara de son membre tendu avec des gestes quasi-frénétiques. Le blond gémit à ce contact et ce son acheva de faire perdre la tête au jeune homme. Esprit et corps s'unirent en un seul impératif : donner du plaisir à Armin. Le brun accéléra la cadence de ses caresses tout en se penchant sur Armin pour embrasser tout ce qui était à sa portée. Oreilles, cou, tétons, ventre. Tout. Mais ce n'était toujours pas assez.

Le jeune homme descendit sa bouche le long du torse d'Armin. Alors il plongea son regard de braise dans celui aux yeux bleus, et attendit sa réaction. Armin acquiesça d'un signe de tête. A l'expression de son visage, le brun comprit qu'il avait désiré cela depuis le début, sans oser le dire à haute voix. Alors, sans plus attendre, Eren lui donna ce dont il avait envie. Armin se cambra et enfouit ses doigts dans les cheveux bruns du jeune homme. Le sexe était doux et chaud à l'intérieur de sa bouche. Eren le sentait pulser sous sa langue. Il alternait lèchements et succions à un rythme de plus en plus effréné. Les gémissements du blond résonnaient dans ses oreilles. Eren étendit une main jusqu'à un téton frémissant du jeune homme. De l'autre, il massa son propre membre durci. L'air qu'ils respiraient était d'eau de feu et l'un comme l'autre, ils étaient au seuil du paroxysme. Le brun ferma les yeux, s'abandonnant à l'ivresse de cette expérience indescriptible. « Fièvre ». « Extase ». Ces mots ne se rapprochent qu'à peine de ce qu'on éprouve à un tel stade d'intimité et de jouissance reçue, offerte, partagée avec la personne qu'on aime.

Le cap franchi, une douce langueur vient prendre la relève de la passion. Eren s'allongea auprès d'Armin, les yeux mi-clos, et l'embrassa sur la joue. Le blond tourna son visage vers lui et sourit d'un air paisible. Derrière la fenêtre, le bleu de la nuit avait tempéré les derniers éclats du soleil couchant. Eren et Armin n'avaient pas mis un orteil en dehors de cette chambre, et pourtant tous deux avaient le sentiment d'être de retour d'un long et merveilleux voyage. Maintenant tout ce dont ils avaient envie était de s'endormir l'un contre l'autre, dans ces draps chauds et sur ce lit confortable. Heureusement, ils avaient encore sept jours et sept nuits devant eux pour poursuivre leur exploration.