Disclaimer : Ah !, malheureusement, Anthony Dinozzo ne m'appartient pas – heureusement pour lui, le pauvre, sinon xD -, idem pour Gibbs, Ziva et McGee. En bref, je ne possède aucun droits sur NCIS ou sur ses personnages. Quel désespoir.
Avertissement : Cette fic ne sera pas très joyeuse, j'en suis désolée. Bref, un peu d'injures, un peu de sexe, un peu de limp / angst / broken ! Tony, un peu de violence, et peut-être un peu de slash. Pour l'instant en rating T, mais ça pourrait changer.
Résumé : Anthony Dinozzo est un agent banal du NCIS. Bon, mais dissipé, parfois trop. C'est du moins ce que les apparences portent à croire. Que se passe-t-il quand Abby se met en tête de découvrir ses secrets, quand Gibbs et son équipe sont confrontés à une affaire de meurtres en série dans laquelle le clan Dinozzo semble impliqué ?
Genre : Angst, crime, drama, family, hurt/comfort, romance, thriller.
Spoilers : Aucun. Quelques mentions de la peste, des choses de ce genre, quoi. Si vous avez eut un aperçu de la septième saison, disons qu'elle y fait suite.
Pairings : Je ne sais pas si ce sera un Tony/Gibbs. Je verrai au fil de l'écriture. Par contre, il y aura du Abby/McGee. Et puis, Abby/Gibbs et Ziva/Gibbs, style filles/père ; Abby/Tony, style soeur/frère. Grande famille, quoi.
Note : C'est ma première fic sur l'univers NCIS, bah oui, alors si vous pouviez éviter les tomates, ça serait sympa =). C'est la première fois que j'écris de cette façon, c'est à dire en utilisant vraiment le point de vue d'un personnage, donc celui de Tony. Donc, le style pourrait ne pas plaire. Et puis, bon, j'ai tendance à bousculer les acquis et à jouer dans le sadisme très poussé, donc ... Pour vous dire, l'idée de cette fic mais venue après une rediffusion de Requiem For A Dream. Si vous connaissez le film, vous voyez l'état d'esprit général. Le tout ne sera pas une partie de plaisir, mes cocos ( du moins pour le pauvre Tony, qui va malheureusement servir de cobaye pour mes expériences sadiques ).
Bref, voici le prologue. Bonne lecture, et en attendant vos avis et reviews !
Il y a toujours eut un certain mécanisme dans ses gestes.
Parfois, ses mains, ses jambes, ses membres, s'activent sans même qu'il y pense, sans même qu'il en donne l'ordre à son corps. C'était déconcertant, surprenant. Ca l'avait été, au début, lorsqu'il sortait de cette sorte de transe, levant les yeux pour découvrir qu'il ne savait même pas où il se trouvait. Et puis, c'était devenu un phénomène habituel, las, fatiguant. Il avait finit par s'y accommoder et n'y pensait même plus.
Sourire. Blaguer. Esquiver les légendaires claques du patron. Rassembler des informations. Prendre ses affaires. Monter en voiture. Tirer. Tuer. Se sauver. Sauver les autres. Revenir au bureau. Repartir. Faire tomber le masque pour un temps, jusqu'au lendemain, où tout recommencera, encore, et encore, et encore ...
Ses doigts, posés sur le bureau composé d'un plastique puant l'industrie américaine, se mirent à valser le long d'une musique imaginaire, erratique, folle, floue. Une ombre passa devant lui et lui jeta un dossier. Un réflexe mécanique empêcha la paperasse de s'étaler sur le sol.
Ses yeux se levèrent sur l'écran brillant d'une lumière artificielle, face à lui, et il lut avec une légère indifférence la proche arrivée de l'aube. Ils avaient été retenus toute la nuit à cause d'une sale affaire de meurtres en série qui s'éternisait un peu trop au goût de leurs supérieurs. Vance les avaient obligés à potasser jusqu'à ce qu'ils mettent la main sur le coupable. Son regard coula vers l'homme assit au bureau à sa droite et il observa un instant ses gestes maladroits, son visage éreinté, bien qu'il venait de passer quelques heures d'un sommeil mérité dans le labo sous leurs pieds. Peut-être Abby avait-elle usée d'une musique trop forte, comme à son habitude.
Puis, ses yeux se posèrent sur la silhouette de Ziva, l'agent de liaison du Mossad, aujourd'hui si présente dans leurs vies qu'il arrivait qu'ils en oublient tous, un instant, Kate Todd. Il tressaillit et battit vivement des paupières lorsque la vision de son ancienne collègue, assise à son bureau, riant et répondant à ses moqueries, s'imprima sur sa rétine. Ce n'était pas le bon moment pour se laisser aller à l'imaginaire. Pas alors que le patron était tout prêt.
- Dinozzo ! Tu te bouges ou quoi ?! Ce n'est pas en restant assit qu'on va réussir à l'attraper, cette pourriture !
Mécaniquement, il se leva. Mécaniquement, il se plaça face à l'écran, baragouina quelques excuses, plaça une idiotie entre quelques bons mots, esquiva la tape du patron. McGee leva les yeux au ciel, Ziva eut un mince sourire amusé, Gibbs se mit à aboyer.
Il détestait quand Gibbs se mettait en colère. Ça lui rappelait un peu trop les crises de rage qu'avait souvent son père, dans sa jeunesse.
- Qu'est-ce que tu as trouvé, Tony ?
Si la version robotisée s'attela à la tâche de l'explication des informations, du déroulement du job quotidien, l'autre partie, elle, enfermée profondément en lui depuis si longtemps, s'insurgea contre le surnom. Il n'avait jamais aimé ce diminutif, ' Tony '. On le lui avait attribué dès le collège, parce que c'était bien plus court et mignon que le pompeux ' Anthony '. On ne lui avait jamais demandé si cela lui plaisait. Collège, lycée, université, commissariats, NCIS. Tony était devenu récurrent. Au début, à chaque nouvel endroit, il s'était un peu battu, faisant rappeler son prénom complet lorsqu'on utilisait un peu trop le raccourci, mais rien n'avait été efficace contre ce fléau. Car, c'était bel et bien un fléau.
Celui de sentir les coups sur sa chair à chaque interpellation, alors que, par le passé, le retentissant ' Tony ' était devenu l'appellation habituelle du dégoût, de la haine, de la désillusion.
Mais, il ne pouvait pas leur dire, à tous, qu'il ne voulait plus qu'ils l'appellent Tony à cause d'une expérience passée assez douloureuse, n'est-ce pas ? Car, l'explication amènerait à la justification, et il n'était pas encore assez fort pour subir la colère et la pitié des autres. Peut-être, un jour.
- En bref, nous en sommes toujours au même point. Ziva, je veux les dossiers des victimes, les détails de leur vie, de leur couleur préférée à leur parfum de glace favori.
- Compris, Boss.
- McGee, je veux le listing de tous les appels, entrants comme sortants, et les antécédents de chaque personne possédant le numéro des six victimes.
- Mais, Boss, ...
- Dinozzo, vas te reposer. Je ne veux pas te revoir avant sept heures, c'est compris ?
- Je peux encore rester, Boss, je n'ai ...
- C'est un ordre, Tony. Je te veux opérationnel, sur ce coup, et ce n'est pas en veillant pendant 72 heures que tu vas m'être utile.
Il cligna des paupières, abasourdit de tant d'inquiétude. Semblait-il si fatigué pour susciter l'attention de Gibbs ? A cette pensée, il se redressa, essaya d'effacer toute preuve pouvant amener à le penser inapte au travail. Il ne voulait pas passer pour un incapable. Pourtant, lorsque Gibbs lui jeta un regard noir, il ne se fit pas prier et prit, avec un clair sentiment de colère, le chemin menant au sous-sol.
Comme à l'habitude, c'est une musique mêlant métal et symphonie qui l'accueillit à sa sortie de l'ascenseur. Il eut un vague sourire, alors qu'il pénétrait dans l'antre de la laborantine, ses yeux accrochant la forme endormie d'Abby qui, visiblement épuisée, avait la tête posée près de son clavier.
Quelques instants plus tard, elle dormait paisiblement sur une couverture posée sur le sol, alors qu'il avait prit la place de la jeune femme devant l'ordinateur.
Il baissa légèrement le son de la musique puis, après s'être assuré que personne ne viendrait le déranger, se tourna vers les recherches entrepris, un peu plus tôt, par la jeune femme. Ses doigts volèrent sur le clavier, alors que, sourcils froncés, il passa en revue les analyses toxicologiques des victimes. Le masque était baissé. Il espérait juste que Gibbs ne vienne pas vérifier, d'une minute à l'autre, s'il avait effectivement suivit ses ordres.
Il ne comprendrait pas, alors, pourquoi le Tony paresseux, toujours en retard, qu'il connaissait n'avait pas profité de l'occasion pour dormir. Il ne comprendrait pas comment cet empoté de Tony pouvait utiliser un ordinateur alors qu'il arrivait à peine, en temps normal, au su et vu de tous, à écrire ses rapports. Il ne comprendrait pas comment le flic Dinozzo pouvait lire des analyses plombées de mots scientifiques et compliqués, en les comprenant sans aucune difficulté. Gibbs ne pouvait pas comprendre.
Personne ne le pouvait.
Faire part de son incapacité à dormir, de ses insomnies, de cet attrait pour la technologie, de ces quelques capacités intellectuelles, c'était comme faire part d'une douloureuse partie de son passé. Il préférait que personne ne sache. Les gens se contentaient toujours d'un sourire vide et de quelques mots montrant la capacité intellectuelle limitée à une personnalité plus complexe, plus sombre.
Pour les autres, Tony était un garçon empoté, certes bon enquêteur, mais trop coureur, trop gamin, pour être réellement sérieux. Ils se fiaient aux études universitaires simplement basées sur le cursus sportif, et en déduisaient le caractère bellâtre sans cervelle de l'homme. Ils pensaient que le côté indécis et impulsif amenait au changement étrange de commissariats, de postes, de lieux.
Qui pourrait comprendre le véritable Anthony, celui qui était coincé dans un rôle qu'il s'était forgé pour se protéger des autres, sans savoir, qu'un jour, il lui serait impossible de revenir en arrière ? Il s'était dit, plusieurs fois, qu'il serait drôle de venir, un jour, au bureau, en arborant sa véritable personnalité. Non, ça ne serait pas drôle. Gibbs et les autres poseraient des questions, ou s'entêteraient et diraient que c'était une simple lubie de leur pathétique compagnon et il se mettrait en colère et il n'arriverait pas à se contrôler et ...
Ses doigts tremblants, il releva la tête, ses yeux se posèrent sur la jeune laborantine, paisiblement endormie, à ses côtés. Il ferma les paupières, un instant, alors qu'il se força à respirer lentement, calmement. Puis, ses doigts se posèrent à nouveau sur le clavier.
L'affaire était banale, en soit, autant qu'une affaire de meurtres en série pouvait être banale, du moins. Six victimes, trois hommes, trois femmes, de type caucasien, tous engagés dans les Marines à des postes différents. Un banal serial killer, certainement ex-Marines, qui frappait de façon aléatoire. C'est du moins ce que pensaient Gibbs.
Il nota les bilans toxicologiques et autres informations révélées par les analyses et les envoya à McGee. Il ne s'inquiéta pas quand aux questions qu'Abby allait poser, il aviserait, comme toujours.
Abby avait l'incroyable capacité de comprendre les choses avant même qu'on lui en fasse part. De tous, elle était certainement la personne la plus proche de ses secrets. Si un jour il devait quitter le NCIS, il le savait, se serait à cause d'elle. Il lui était inconcevable de rester si elle parvenait à décoder la complexe énigme qu'il représentait. Or, Abigaël Scuito était la reine du décodage des énigmes insolubles.
Elle savait, bien qu'elle ne lui en ait jamais vraiment parlé, qu'il était bien plus intelligent qu'il le laissait croire. Il était certain qu'elle l'avait entendu parler, un jour, au téléphone avec un ancien collègue installé en Allemagne. Or, son CV ne mentionnait pas un quelconque apprentissage de l'allemand. Elle savait aussi qu'il ne s'était jamais blessé au genou et qu'il avait donc toujours eut la capacité de jouer au basket au niveau universitaire. Ça, c'était à cause d'un stupide interne qui avait fait réussit à lui faire une radio du genou au lieu d'une radio des poumons, au temps de l'y-pestis. La dite photographie était revenue par erreur aux mains de Gibbs, puis d'Abby. Si le premier n'avait rien vu d'anormal, la deuxième, bien plus experte dans ce genre de chose, avait tout de suite vue l'anomalie.
Mais, Abby ne disait jamais rien. Elle se contentait de couler vers lui un regard interrogateur et inquiet, à chaque fois qu'elle pensait qu'il ne la regardait pas. Il lui en était infiniment reconnaissant.
Il jeta un coup d'oeil au fichier des empreintes qui continuait à tourner, dans le vide, exempt de suspect, puis, éteignit l'écran et les lumières. La jeune femme remua légèrement, sans pour autant se réveiller, serrant contre elle son hippopotame en peluche. La vision le fit sourire. Il baissa à nouveau la musique, sachant que la jeune femme préférait baigner dans le bruit plutôt que dans le silence le plus complet, et quitta le laboratoire.
Derrière lui, Abby se redressa lentement, sourcils froncés, le regard tourné vers la silhouette s'éloignant lentement vers l'ascenseur. Anthony Dinozzo s'avérait être un mystère complet et complexe. Alors qu'elle se recouchait, l'esprit pourtant embrouillé d'images et de mots, elle se fit la promesse de découvrir ce que ce nom cachait, ce que le masque pouvait bien dissimuler.
Elle adorait les énigmes non résolues, et Anthony en était une à sa portée.
Alors, votre avis ?
