Chapitre 1 : Une introduction aux sorts.

Les doigts sales d'un jeune homme aux cheveux noirs jais tremblaient tandis qu'il lisait le gros titre en lambeaux du numéro de la semaine dernière de la Gazette du sorcier qu'il tenait dans ses mains. " DIXIÈME ANNIVERSAIRE DE LA CHUTE DE VOLDEMORT ET DE LA MORT DE 'L'ÉLU' HARRY POTTER MARQUÉ PAR DES FÊTES ET DES COMMÉMORATIONS. " Il sentit une boule se former une boule dans le ventre au fil de sa lecture. Cela faisait combien de temps? Avec des doigts tremblants, il retraça la cicatrice en forme d'éclair sur son front. Il regarda la date inscrite dans le coin du journal qu'il avait dans ses mains -16 juillet-. Il y a exactement une semaine, ce jour-là, ça faisait dix ans qu'il avait tué Tom Elvis Jedusor, connu dans le monde sorcier sous le nom de Lord Voldemort, dix ans depuis le jour où il avait coupé les ponts avec tout le monde et tout ce qu'il connaissait. En ce qui concernait chaque sorcier dans le monde, Harry James Potter était un homme mort, mais, en réalité, il mentait juste en attendant…

En attendant quoi, exactement, ça Harry James Potter était incapable de vous le dire. En fait, il ne le savait pas lui-même. La vérité était qu'Harry James Potter n'avait aucune idée de pourquoi il ne pouvait pas supporter d'être confronté au monde sorcier. Peut-être qu'il se sentait honteux d'avoir tué quelqu'un, même si ce quelqu'un était malveillant. Peut-être avait-il peur d'être considéré en vrai héros. Malgré ces suppositions, il ne savait pas.

Soupirant, Harry regarda sa maison. Il résidait au 12, square Grimmauld depuis sa soi-disant mort. La maison était sombre et lugubre, et après avoir été confiné à l'intérieur pendant dix ans, il pouvait facilement comprendre pourquoi Sirius haïssait cette maison. Pendant que lui et Kreattur, l'elfe de maison dont il avait hérité de Sirius ainsi que cet endroit qu'il appelait "maison", vivaient assez confortablement, Harry n'ayant jamais vu la lumière du jour pendant toutes ces années - il se sentait comme s'il était à Azkaban.

Harry finissait tranquillement de lire la gazette du sorcier. Elle ne comportait rien d'autre d'important, juste quelques discussions à propos des prix des ingrédients chez les apothicaires en hausse avec des commentaires sur le sujet du Ministre de la Magie, Arthur Weasley. Harry avait été ravi d'entendre que M. Weasley avait été nommé à ce poste pour deux, trois ans après sa disparition, et que depuis il avait été réélu de nombreuses fois. Ça ne lui était jamais venu à l'esprit, toutefois, que toutes les personnes qu'il avait connu et déserté avaient changé et il ne savait pas ce qu'ils étaient devenus. Il ne savait pas ce qu'il en était de la relation naissante entre Ron et Hermione, il ne savait comment Fleur était entrée dans la famille Weasley après s'être mariée avec Bill, il ne savait pas non plus si le professeur Lupin et Tonks étaient encore ensemble, et le plus dérangeant pour lui est qu'il ne savait rien sur Ginny.

Alors qu'il ruminait ses pensées dans sa tête, Harry ressentit un désir ardent de revenir à la vie qu'il avait quitté il y a des années. Tandis que le sommeil lui venait, la dernière pensée d'Harry était qu'il se demandait ce qu'il était arrivé à Ginny durant toutes ces années. Était-elle mariée? Avait-elle des enfants? Ou peut-être, Harry se détestait presque d'espérer ça, était-elle encore en deuil de l'homme qu'elle avait perdu il y a de ça dix ans…

Quelques jours plus tard, Harry était inquiet en descendant le Chemin de Traverse. Un sac de vêtements de rechange cliquetait dans la poche de sa cape, et il portait un chapeau vert d'armée sur sa tête en espérant cacher sa cicatrice. Il passa à l'apothicaire et au vieux magasin de baguettes magiques, qui était maintenant aussi abandonné que dans son souvenir de la Cabane Hurlante dans sa troisième année à Poudlard. Les fenêtres étaient fermées, et il y avait une plaque commémorative sur la porte en mémoire de M. Ollivander, le meilleur fabricant de baguettes magiques que le monde sorcier ait jamais connu. La même plaque, celle-ci dédiée à Florian Fortarôme, se reflétait sur le store-avant de la glacerie Fortarôme et Harry ressentit un pincement au cœur quand il pensa aux moments où il était assis à ces tables en troisième année pendant que M. Fortarôme lui-même l'ada à faire son devoir d'Histoire de la Magie.

Il alla vers chacune de plaques commémoratives, qui avaient été placées à chaque résidence et bâtiment dans lesquels des sorciers et sorcières avaient été assassinés par Lord Voldemort et ses Mangemorts, et dit un seul mot de remerciement pour chacun de ces sorciers qui l'avaient aidé dans son combat, avant de continuer sa route. Harry passa Fleury & Bott, Au Royaume du Hibou et le magasin des robes de chez Mme Guipure en silence, s'arrêta pour regarder longuement la vitrine d'exposition du magasin de Quidditch, et ensuite se faufila dan le magasin où il redoutait le plus d'être reconnu - les Farces pour Sorciers Facétieux.

Harry marcha dans le magasin, où était entassée une foule de sorciers et sorcières sans doute se préparant à une nouvelle année scolaire bien remplie. Il regarda autour de lui, puis enfonça un peu plus son chapeau sur sa tête, se dirigea vers un rayon où ne s'étaient aventurés qu'un ou deux garçons aux regards inquiets qui devaient probablement être des premières années. Il n'y avait pourtant rien de spécial dans ce rayon, et, quand il se retourna pour jeter un coup d'oeil ailleurs, il faillit se heurter à une petite fille. Elle avait une chevelure rousse lisse avec des yeux chocolats, et des taches de rousseur ornaient son nez et ses pomettes gracieusement. Elle rappelait à Harry une fille avec qui il avait été à l'école du nom de Lavande Brown.

- Excusez-moi monsieur, lui dit-elle, est-ce que vous savez si les Boursouflets sont acceptés à Poudlard ?

Harry baissa son regard et vit un petit bébé Boursouflet violet dans les mains de la petite fille. Elle le regardait dans les yeux, et Harry put y voir de l'intensité et de la puissance en eux.

- Euh, je crois que oui... Une fille qui avait un an de moins que moi en avait un quand j'allais à l'école, répondit-il, sursautant. Il était inquiet à l'idée de quelqu'un le reconnaissant et ce qui pourrait se passer ensuite ; Harry Potter revenant tout d'un coup d'entre les morts provoquerait sûrement beaucoup de remous.

La fillette fronça légèrement des sourcils et regarda la touffe de ses poils dans sa main.

- Mon papa dit que ma tata en avait un quand elle était à Poudlard, mais c'était avant qu'ils ferment l'école. Dans la lettre que j'ai reçu la semaine dernière, ils disaient qu'on pouvaient avoir un chat, un rat, un hibou ou un crapaud, donc je suis pas sûre si...

- Tu es en première année ? lui demanda-t-il.

- Oui.
Il la regarda. Elle avait la chevelure Weasley, les taches de rousseur Weasley, et l'idée que sa tante puisse être Ginny... mais elle ressemblait à Lavande. Ron et Lavande se seraient-ils mariés ? Non, la fillette en face de lui était trop âgée pour... Harry s'enleva ses doutes de la tête -peut-être qu'elle n'avait aucun lien de parenté avec les Weasleys.

- Bon, merci pour votre aide monsieur lui dit la fillette.

- Comment comptes-tu l'appeller ? lui demanda-t-il.

Elle s'arrêta dans sa réflexion.

- Je ne sais pas.

- Que penses-tu d'Arnold ?

- Je l'aime bien, mais c'est le nom qu'avait donné ma tata au s...

La voix de la fillette s'estompa et ensuite elle le regarda.

- Comment vous vous appelllez ? lui demanda-t-elle.

- Harry Potter, lui dit-il presque dans un soupir. Mais ne le répète à personne.

La fille le regarda avec de gros yeux ronds et se mordit la lèvre. Elle ouvrit la bouche et s'apprêtait à dire quelque chose quand elle fut arrêté par une voix derrière elle.

- Lily, chérie, je me demandais où tu étais passée...

La voix de Ron stoppa net. Il avait dix ans de plpus par rapport à l'image dont Harry se souvenait de lui, mais il était toujours aussi grand et gangly avec son long nez, ses tahces de rousseur, et la chevelure flamboyante Weasley. Ses yeux sortirent de leurs orbites, et il sembla sceptique pendant un moment. Harry comprenait pourquoi -après tout, il devait penser qu'il voyait le fantôme de son meilleur ami après tant d'années- mais il ne savait pas quoi dire. Peut-être était-ce à cause de ça qu'il n'avait jamais tenté de réapparaître - l'explication, qu'il venait de réaliser, allait être dure.

- Mince, Harry...

Les trois personnes restèrent un moment ainsi, debout, enchaînant un long silence avant que Ron s'avance et donne à Harry une longue étreinte, souriant de toutes ses dents.

Quelques minutes plus tard, le trio était sortit du magasin de Fred et George et descendait les rues ensoleilléess du Chemin de Traverse.

- Harry ? Que ? Où ? Pourquoi ? demanda Ron incrédule, déchiré entre l'excitation d'avoir retrouvé son meilleur ami et la colère contre celui-ci pour ne pas l'avoir mis au courant à propos de sa survie après la guerre.

Harry ne pu s'empêcher de rire au problème d'articulation de son ami.

- Je... J'avais juste besoin de passer un peu de temps seul, c'est tout.

- 10 ans ça fait long pour 'un peu de temps seul'... murmura Ron, et Harry grimaça.

- Honnêtement ? J'étais angoissé à l'idée que vous me haïriez pour être parti aussi longtemps, alors je me suis enfermé au Square Grimmauld. Si j'ai été absent trop longtemps, je comprends que... commença Harry, mais Ron fut le plus rapide en se mettant face à face avec lui.

- Ne songe même pas à retourner t'enfermer dans cette vieille baraque pourrie avec Kreattur, tu...tu...toi !

Ron et Harry rièrent, et Lily les regarda comme si ils étaient les plus grands idiots du monde.

- Papa, dit-elle, regardant sa montre-bracelet, si on n'y va pas maintenant, on va être en retard !

- Oh, j'avais presque oublié. Harry, t'as quelque chose de prévu aujourd'hui ? demanda Ron.

- Oui, en fait j'avias dans l'idée d'aller hanter la Cabane Hurlante jusqu'au coucher du soleil à peu près et après aller boire un verre aux Trois Balais et... mais non, je n'ai rien prévu aujourd'hui, espèce d'idiot ! Harry hurlait à moitié quand il vit que Ron le prenait au sérieux.

- Excellent, dans ce cas tu nous accompagnes. La famille toute entière vient pour dïner ce soir, et tout le monde sera là ! Fred, George, Bill, Charlie, Ginny, Hermione, Tonks, Lupin, Fleur, et tous les enfants...

Harry coula dans le reste de la liste des noms que Ron avait cité ; ses oreilles avaient arrêtées de fonctionner quand il entendit Ron prononcer le prénom de Ginny. Alors elle était vivante ! Mais, avait-elle un mari ? Il ouvrit la bouche pour le demander, mais non... Il attendrait de la voir et de lui demander lui-même.

- Harry ?

- Quoi ?

- Je disais, tu viens ?

- Oui, ça a l'air bien.

Harry sourit. Combien de temps s'était écoulé depuis son dernier repas complet, chaud, fait-maison ? Et, qui plus est, un repas Weasley ! Il ,ne l'avait jamais remarqué avant, mais dans la décennie qui venait de passer, il était devenu un vrai squelette. Il ne pu s'empêcher de sourire en s'imaginant Mrs Weasley le réprimander.

- On y va par Poudre de Cheminette, et je garde un oeil sur toi -tu ne nous échapperas pas encore une fois !

Harry et Ron rièrent du bon vieux temps, et, tandis que Ron tendait son bras et attrapait la main de sa petite fille, ils entraient dans le Chaudron Baveur pour retourner au Terrier...

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Quand Harry, Ron et Lily arrivèrent dans l'antre de la cheminée du Terrier, la maison était vide.

- Parfait, dit Ron à Harry. Tu vois, si Maman avait été là, elle aurait fait une attaque.

Harry sourit, et Ron le fit monter les escaliers, le menant vers son ancienne chambre. Les murs étaient à présent blancs, et le dessus de lit à l'orange violent était partit -à la place, une couette aussi blanche était mise. De plus, il n'y avait plus le vivarium d'oeufs de crapauds qui étaient là la dernière fois qu'Harry était venu au Terrier.

- Ça a changé, dit-il, et Ron acquiesça, regardant son ancienne chambre.

- Bon, ça fait un moment. Euh, ça te dérangerait d'attendre un moment ici ? Je pense que je vais faire la surprise à tout le monde.

Harry acquiesça, et tandis que Ron et Lily quittaient la chambre il pouvait l'entendre expliquer qu'elle ne dirait rien à propos de la réapparition de Harry.

Se jetant sur le lit, Harry ferma les yeux. Beaucoup de choses étaient arrivées aujourd'hui, et il en savait encore plus sur ce qui allait se passer. C'était tellement bizarre, Ron ayant une fille. C'était bizarre d'être ici, au Terrier, de tous les endroits, après 10 ans d'étouffement au Square Grimmauld. Que lui diraient les Weasleys ? L'accueilleraient-ils à bras ouverts, ou le jeteraient-ils dehors, furieux contre lui comme Ron l'avait été au départ ? Seraient-ils en colère car il ne leur avait pas dit qu'il était toujours vivant, pour les avoir laissé en deuil et inquiets et pensant qu'il était partit ?

- Harry, Harry, réveille-toi.

La voix de Ron résonnait dans sa tête. Harry ouvrit les yeux rapidement, d'asseyant droit comme un piquet.

- T'as l'air endormi. Allez, J'ai dit à tout le monde que j'avais une surprise, et ils sont en train d'attendre.

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- Je me demande bien ce qui lui prend autant de temps ? demanda Ginny à haute voix.

- Je ne sais pas, chérie, mais il descendra bientôt dit Mrs Weasley à sa fille. Alors Bill, comment vous allez avec Fleur ? demanda-t-elle.

- Ça va très bien. Il fit un large sourire, regardant son fils de cinq ans, Bailey. Elle est vraiment désolée de ne pas avoir pu venir, mais les nausées matinales ont vraiment été très présentes cette nuit. Je n'ai pas voulu la laissée, mais elle m'a fait venir.

Mrs Weasley sourit en entendant le fait qu'un autre petit-enfant soit en route. A travers le temps, Fleur était devenue beaucoup plus supportable pour les Weasleys, surtout à la naissance de leur premier enfant. De l'autre côté de la pièce, Remus et Tonks Lupin sourièrent en entendant la réponse de Bill ; eux aussi attendaient un heureux évènement.

- Tout le monde ferme les yeux ! cria Ron des escaliers, et tout le monde présent le fit. Lentement, Ron descendit avec Harry. Quand il eut placé son ami là où tout le monde pourrait le voir, il donna le signal aux autres qu'ils ouvrent les yeux.

- Oh mon dieu...