Titre: Blueberry

Raiting: T (juste pour être certaine)

Auteur: Myllie

Disclaimer: Le monde magique appartient à la merveilleuse J.K. Rowling, je ne fais qu'emprunter quelques uns de ses personnages.

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Après avoir lu quelques fanfictions sur le couple Albus/OC, une idée m'a germée dans la tête et je me suis empressée de l'écrire.

Bonne lecture!

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Chapitre 1: She's ferocious

- Ceci est inadmissible, gronda Mcgonagall le visage crispé en une moue réprobatrice.

Pour m'éviter d'autres vociférations de sa part, je baissai les yeux et regardai mes jointures rougies en signe de regret.

- Frapper un étudiant de la sorte est I-NAC-CEP-TA-BLE. Poudlard n'est pas un lieu pour des bagarres infantiles…

Ah non, celle-là, je ne l'encaissais pas, me prenait-elle pour une conne?

- Des bagarres infantiles!? Potter est celui qui s'est moqué de mon frère. Et pourquoi? Parce que mon frère est schizophrène et qu'il croyait avoir des oiseaux jaunes à pois roses dans sa tête. Potter est un imbécile, un vrai de vrai imbécile!, rageai-je scandalisée.

- Calmez-vous Miss Bee et assoyez-vous, intima la directrice en pinçant ses lèvres, augmentant au passage les rides qui en grignotaient déjà le contour.

Je ne m'étais pas aperçue que, lors de ma tirade, je m'étais levée. Je me rassis, ronchonnant à moitié.

- Je parlerai personnellement avec M. Potter de sa conduite. Quant à la votre, je souhaite ou plutôt je vous exige de cesser ce type de comportement. Tant que je vivrai, se bagarrer à la moldue ne sera pas permis à Poudlard sous peine de grosse sanction. Me suis-je bien fait comprendre?

- Oui, professeure, c'est compris.

J'hochai la tête pour appuyer mes dires.

- Et je vous prierai d'aller vous excuser auprès de M. Potter.

- Quoi? Jamais, ce petit morveux ne mérite que de croupir…

- Maintenant Miss Bee, je veux que vous alliez vous excuser immédiatement, m'interrompit-elle.

- Mais…

- J'ai dit immédiatement.

Elle devint rouge, sa tempe gauche palpitante. Son corps osseux sembla souffrir sous le coup de l'émotion et ses doigts se crispèrent sur la table. J'acquiesçai mollement et filai en manquant de peu de me faire étrangler par une mamie vieille de 100 ans, ce qui tout compte fait réduisait les risques que son cœur s'arrête sous l'impact d'un trop-plein de colère.

Le chemin vers l'infirmerie se fit en ruminant. Je n'arrivai pas à croire que ce con de Potter devait recevoir des excuses de ma part. D'accord, j'avais peut-être dépassé les bornes en lui brisant le nez et en lui fracturant deux côtes, ce qu'il était fait fragile tout de même! En y repensant, le son qu'avait fait son nez quand mon poing l'avait heurté m'avait grandement satisfaite. Je sais, je n'y étais pas allée de main morte, mais quand on s'en prenait à mon frère schizophrène et, en générale, aux démunis, je voyais rouge. C'était toujours comme ça, les plus forts ne pouvaient s'empêcher de se moquer des plus faibles. J'abhorrai cela, encore plus que ceux qui prônaient l'extinction des roux, au du moins ceux qui croyaient qu'on n'avait pas d'âme. À ceux-là, je les faisais bouffer des feuilles remplies de merde de chenille. Mais les types comme Potter, ceux-là, je ne pouvais pas les sentir. Grosse tête et chevilles enflés, ce gars-là ne pouvait entrer dans une pièce sans qu'on perçoive l'immensité de sa bêtise. Son ego atteignait des proportions démesurées et tout cela parce que son père dixit l'élu avait sauvé le monde à 17 ans. Il était donc né avec une montagne d'yeux braqués sur lui. Popularité en bas âge, il n'y avait pas de quoi s'étonner de sa vantardise. Par contre, son frère était son exact opposé, d'un calme olympien à toute épreuve même quand je ne pouvais m'empêcher de l'asticoter plus que nécessaire. La moue qu'il faisait après méritait tous mes efforts déployés. À chaque fois que je pensais à lui, mon cœur frétillait de bonheur et lucioles, papillons, coccinelles dansaient la macarena dans ma tête. Mon corps, quant à lui, sous l'effet des hormones avait une furieuse envie de se coller au sien pour, au passage, lui arracher des vêtements. Dommage qu'il ne pouvait me supporter ni en peinture…

Je pénétrai dans l'antre de Mme Pomfresh, le sourire un peu niais vu que je pensais toujours à un certain garçon. J'avais même complètement oubliée la raison de ma présence jusqu'à ce qu'un raclement de gorge se fasse entendre au fond de la pièce. Je tournai mon regard vers le bruit et découvris Potter père assis à côté de Potter mère qui tenait elle la main de Potter fils premier dixit chevilles enflées, tandis que Potter fille était assise au pied du lit, jouant aux échecs avec le meilleur des Potter, le mien bien entendu. En somme, j'étais devant la famille Potter au complet, le seul intrus était un homme roux d'une quarantaine d'année, bedonnant et souriant de toutes ses dents comme si j'étais la blague du siècle… mmm de quoi se méfier.

- Oui? Est-ce que je peux t'aider?, demanda le sauveur du monde, rien de plus étonnant de sa part.

Je n'étais pas impressionnée par sa personne, il était vrai qu'il dégageait une prestance sans égale, mais je pouvais aisément soutenir son regard émeraude, teinté d'une douleur profonde, sans que je m'évanouisse comme, avais-je ouïe dire, certaines personnes.

- Papa, c'est elle la fille qui m'a frappé, lui chuchota Potter, son énorme tête dépassant des draps blancs.

Je manquai de m'étrangler de rire en apercevant le bandage qu'il avait autour de sa tête et qui couvrait son nez. Potter mère me fixa sévèrement, m'avertissant peut-être d'essayer quoi que ce soit de nouveau contre son fils. Comment de telles personnes, vénérées par l'entièreté de la population sorcière, ont pu engendrer un emmerdeur comme lui? Bon, je sais, en voyant leur deuxième fils, on leur pardonnait un peu.

- Je suis venue m'excuser…, commençai-je

- À la première oui, tu t'excuses pour mieux me frapper plus tard, s'exclama James Potter dont la présence de ses parents le rendait davantage courageux.

Je me fis violence pour ne pas lui arracher les yeux.

- Sache Potter que je viens ici avec la seule intention de suivre les consignes de notre directrice, donc, voilà, je m'excuse. Mais la prochaine fois qu'il te tentera de te moquer de mon frère ayant des problèmes de santé mentale, ce n'est plus mes poings que tu recevras, ce sera ma baguette dans l'œil, grinçai-je menaçante.

- C'est des menaces? Papa, écoute-la, elle me menace, dit Potter d'une voix geignarde.

L'homme roux s'esclaffa, se bidonnait littéralement.

- Ron, s'écria Potter mère, sûrement vexée de voir que son propre frère se moquait de son fils.

Il fit de grands efforts pour s'arrêter. Albus Potter, quant à lui, me regarda sévèrement, ressemblant trait pour trait à sa mère, et je lui offris un clin d'œil coquin. Lily releva sa tête rousse du jeu d'échecs version sorciers pour nous jeter un regard attentif.

- James, cette fille à raison, tu ne peux pas continuer à te comporter comme un gamin de six ans. Nous t'avons appris certaines valeurs et se moquer des gens comme son frère n'en fait définitivement pas parti.

Voilà, Harry Potter avait tout dit. Hum, j'aimais cet homme! Pas que je ne l'aimais pas avant, il avait quand même tué un mage noir très puissant et il méritait nos plus amples éloges, mais là chapeau, me donner raison quand son fils venait de subir mes coups de poing, fallait le faire.

- Oui, pour ce coup-là, tu as agis comme un vrai con James, s'enquit Albus.

Mon cœur se remplit d'une autre couche de fierté, mon Albus Potter venait de me défendre. Je pouvais maintenant mourir en paix. D'accord, c'est vrai, défendre est un grand mot, mais il a quand même pris mon parti. Tralalilalère, c'est qui la meilleure?, avais-je envie de dire à Potter premier du nom. Ce dernier offrit à son frère un regard meurtrier.

- Ça va Al'? Je pense que je t'ai pas sonné, rétorqua-t-il le visage dur.

Albus semblait sur le point de jeter une réplique acerbe dont il avait le don, mais sa mère mit une main sur son épaule, ce qui l'abstint de continuer les piques.

- Ça suffit les garçons. James, c'est à ton tour de t'excuser, fit Harry Potter le ton calme.

Albus ressemblait davantage à son père qu'à sa mère, même regard, d'une intense couleur émeraude à faire tomber les midinettes par terre, même cheveux décoiffés dont je rêvais de passer mes doigts et même tranquillité se dégageant de ses pores. L'emmerdeur lui portait le même sourire que son oncle. Et la petite Lily? Comme sa mère je dirais, un regard espiègle. Une petite fille sûrement toujours prête à semer le trouble, elle avait l'air d'une adorable peste à l'égale de moi-même.

- Mais pourquoi? C'est elle qui m'a frappé, s'écria l'aîné.

Il aurait fallu qu'on lui lance une pelle pour qu'il redécouvre l'intelligence.

- Laissez faire M. Potter, je n'en ai rien à faire de ses excuses, il devrait plutôt les donner à mon frère. Sur ce, M. et Mme Potter, M. Weasley, Cervelle d'écureuil, Lily, Albus chéri, je vous quitte. Au revoir, dis-je en partant d'un pas assuré et faisant voler élégamment mes cheveux cuivrés.

Après la sortie de la jeune fille, la jolie famille resta dans la pièce légèrement surprise.

- Albus chéri?, s'enquit immédiatement Ginny Potter, les sourcils interrogatifs.

Albus Potter secoua ses cheveux d'ébène qui devinrent encore plus si possible décoiffés, tandis que Ron Weasley riait sous cape.

- Oui… en fait, c'est un peu gênant (raclement de gorge pour se donner contenance). Elle s'est mise dans la tête que j'étais l'homme de sa vie, avoua Albus dont la vue de ses mains devint forte intéressante.

Ginny et son mari échangèrent un sourire complice.

- Et pourquoi ce sourire?, demanda Lily Luna avide de curiosité.

Ginny fit un geste à Harry de prendre la parole.

- Votre grand-père, mes enfants, pensait que votre grand-mère était la femme de sa vie. Alors, il passait son temps à lui demander de sortir avec lui, elle refusait toujours, mais elle finit par consentir lors de sa septième année à Poudlard. Et nous voici maintenant, dit Harry, le sourire aux lèvres, légèrement nostalgique, comme cela lui arrivait si souvent, d'une époque et de personnes dont il ne connaîtrait jamais réellement.

Les enfants Potter se regardèrent pendant deux secondes.

- Ouuuh Al', tu es un vrai coquin!

- Quoi? Je n'ai pas envie que cette espèce de folle fasse partie de la famille, s'écria James à la suite de sa sœur.

- Elle ne fera pas partie de la famille, soyez-en sûr, elle m'énerve trop pour que cela puisse être ne serait-ce qu'une éventualité, bougonna Albus.

Ginny éclata d'un rire franc suivi de près par Harry et Ron.

- Moi, en tout cas, j'ai envie qu'elle fasse partie de la famille. Avec une fille comme ça, nos réunions familiales seraient encore plus divertissantes. Vous avez vu sa répartie, j'adore, s'exclama Ron se frottant les mains avec une certaine délectation.

Albus leva les yeux au ciel, rien de moins étonnant que la réaction de son oncle. Il manquait juste tante Hermione pour le remettre à sa place.

- Elle me rappelle un peu toi Gin', sourit Harry en regardant sa femme amoureusement.

Ginny lui répondit avec un regard langoureux jusqu'à ce Ron fit stopper la scène embarrassante de sa sœur et de son meilleur ami en proie à des idées guimauves avec un claquement de doigts. Harry revint à la réalité et se tourna vers son fils aîné, la mine sévère.

- Bon, James, parlons de ton cas…

Pendant ce temps, une rousse arriva enfin dans sa salle commune.

Il fallait que j'aille parler à mon frère, il était fâché avec moi depuis la bagarre parce que supposément je n'avais pas le droit de prendre sa défense. Mon cul ouais, pas le droit de le défendre, si je ne l'avais pas fait, où est-ce que Potter et ses amis seraient rendus avec lui, hein? J'allais lui dire ma façon de penser sur…

- Et puis Berry chérie qu'est-ce que Mcgonagall t'as dit?, demanda mon meilleur ami coupant ainsi net mes divagations.

Berry chérie? C'était moi. Mon prénom au complet étant Blueberry Bee. Original oui, archi-laid aussi. Et chérie? De trop. Celui qui avait osé le prononcer n'était autre que Scorpius Malfoy, un aristocrate blond dont le magnétisme en était tel qu'on avait toujours envie de briser en morceaux son visage de cire parfaite pour qu'il arrête de nous attirer. Il était assis sur le divan à côté de mon autre meilleur ami, Louis Weasley. Ce dernier avait le visage constellé de minuscules tâches de rousseur, ce qui était accentué par ses cheveux d'un blond vénitien. Il était plus petit que Scorpius et dégageait, à l'inverse de lui, une certaine maladresse. Et puis, il fallait que je le dise avant que toute confusion s'installe, ces deux-là s'attiraient comme des aimants, cela en était même dérangeant pour quiconque se trouvait à proximité. Il manquait toujours de peu pour qu'ils se sautent dessus, s'arrachent les vêtements sauvagement et se mettent à s'embrasser à s'asphyxier. Cela avait commencé il y a quelques temps, je dirais trois mois, précisément depuis que Louis avait aperçu Scorp' en train de coucher avec un autre garçon dans leur dortoir commun. Louis qui me l'avait raconté m'avait avoué non sans gêne qu'il désirait depuis ce moment son meilleur ami. Il avait même été étonné de savoir son ami homosexuel, ce que je lui avais répondu en lui riant au nez. Scorp' n'avait jamais caché ce côté de lui, en tout cas, c'était trop évident pour tenter de l'occulter. Il était si beau avec ses yeux d'un gris d'acier, dégageait tant de charisme que même les garçons les plus hétéros ne pouvaient s'empêcher de ressentir du désir envers lui. Pour une fille comme moi, cela en devenait, à la longue, très écœurant.

- Elle m'a demandé de m'excuser auprès de Potter. Vous imaginez! C'était un vrai calvaire, me plaignis-je en m'affalant entre les deux.

Leurs genoux jusque là étaient collés imperceptiblement et je coupai donc court à leur appétit sexuel. Ils croyaient que je ne le voyais pas, mais un aveugle aurait pu le remarquer. Cela sautait à plein nez. Malheureusement, ils étaient convaincus que ce n'était pas réciproque et restaient donc chacun de leur côté avec leur frustration.

- Oh ne sois pas si dure avec mon cousin, protesta Louis.

Je le fusillai du regard, tandis que Scorpius se chargeait de lui asséner une claque derrière la tête.

- Ton cousin est un parfait imbécile, rétorqua Scorp'.

- Mais l'autre est divinement beau, soupirai-je.

Mes amis secouèrent leurs têtes et partirent à rire devant mon air niais.

- Il faudrait sérieusement penser à te faire une cure de désintox d'Albus Potter.

Ouais, ce ne serait définitivement pas une mauvaise idée, sinon je devrais me coltiner son binoclard de grand frère pour le reste de ma vie. Une vraie horreur.

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J'espère que ça vous a plu. La suite viendra plus tard!