Bonjour petite floppée d'étoiles!
Bienvenue dans cette nouvelle aventure que je vous propose en ce doux mais néanmoins trop chaleureux mois d'août!
Pour changer de mes bonnes vieilles habitudes de Fangirl perverse, j'ai décidé de vous offrir une histoire en quelques chapitres.
Birth of Madness, traduisez par La Naissance de la folie. En effet, je m'intéresse ici à Mathieu et sa schyzophrénie. Vous pourrez donc voir dans ces trois chapitres les trois stades de la naissance des bébés de Mathieu (Le Geek, Le Hippie et le Patron). L'ordre ne correspond pas à leur apparition dans SLG mais cela me paraissait plus logique dans mon sens.
J'espère sincèrement que vous apprécierez ce premier chapitre! Bonne lecture! Reviews? Disclaimer: Bien évidemment, les personnages ne m'appartiennent pas et Mathieu Sommet encore moins! :D
Birth of Madness.
Stade1 : Tout le monde me déteste.
La vie n'est pas faite pour t'aimer. Elle t'insulte, elle te brûle et elle te crache au visage. Et lorsque tu es au plus bas, elle t'enfonce au plus profond d'un gouffre crasseux et humide tout en riant de pouvoir de nouveau te fouler en plein visage.
Mathieu était dans cette époque terrible que l'on appelle « adolescence ». Bercé par le désir de reconnaissance, la douleur d'être soi-même et la peur des autres. Il avait cette place ridicule de gamin ignoré, oublié au fond d'une salle de classe. Le genre de camarade que l'on remarque à peine, à qui on demande une feuille lorsqu'on est trop con pour remplir sa pochette avant une série de devoir sur table. Le genre d'élève dont on saute le nom dans la liste d'appels, inconsciemment. Les joies ultimes d'entrer en seconde.
C'était à cette époque que Mathieu avait compris ce qu'était véritablement la « vie » et c'était indépendamment de sa volonté que sa réponse se formait dans un creux de son esprit.
Au début, il ne faisait que penser, quelques insultes murmurées au fond de la classe, quelques croche-pieds imaginés en haut des escaliers, quelques fantasmes chaleureux dans une nuit glacée.
Mais les critiques sifflées dans les couloirs lui donnaient des mots de ventres, les échecs amoureux enchainés lui arrachaient des larmes et la présence intense de la solitude le confortait dans ce monde fantaisiste que sont les jeux vidéo.
Chaque jour était une subtile copie de la veille. Se lever, déjeuner, aller au lycée, détester, rentrer, manger, s'enfermer, jouer, pleurer, jouer, dormir. Et cette boucle ne s'arrêtait jamais. Pourquoi en parler ? Qui voudrait l'écouter ? Un soir alors qu'il venait d'avaler un plat de lasagne savamment cuisiné par sa mère, il s'allongea sur son lit, écoutant le dernier album de Muse avant de s'endormir.
La musique l'avait bercé, l'emmenant loin de ses idées sombres qui creusaient son esprit jusqu'à la folie. Pourtant, quelque chose le dérangea, brisant l'harmonie que formaient les crissements de guitare électrique, les vocalises de Matthew Bellamy et le rythme presque cardiaque de la batterie. Il ouvrit doucement les yeux en entendant ses sanglots incessants, les pleurs d'un enfant à qui l'on a retiré sa mère. Il observa sa chambre d'un œil étrange, curieux et incertain. Peut-être était-il en plein rêve. Puis, son regard s'arrêta sur la vitre du balcon. Oui, il en était certain, cette voix cristalline résonnait derrière cette porte. Il se redressa vivement, serrant sa main sur son t-shirt Captain America pour ralentir les battements affolés de son cœur. Puis, d'un geste vif, il ouvrit la porte de verre.
Le silence. Il ne s'était même pas aperçu que la musique c'était arrêté. C'était peut-être cela qui l'avait réveillé après tout. Et ses pleurs ?... Un simple rêve éveillé. Rien de plus. Qu'est-ce que ça pouvait être de plus ?
Depuis ce jour, Mathieu prenait soin d'ouvrir légèrement la porte de son balcon, laissant l'air frais de janvier s'infiltrer dans son antre. Peut-être, pensait-il, que cet enfant reviendra, peut-être qu'il pourrait lui demander ce qui n'allait pas… Peut-être deviendraient-ils amis ?
Les jours au lycée restaient les mêmes et les quelques critiques envoyées dans les couloirs s'étaient rapidement transformées en bousculade contre les murs des toilettes des hommes. Et les brimades murmurées n'étaient plus que de lointain souvenir lorsque dans la salle de classe il recevait des boules de papier sur le crâne et qu'on lui crachait quelques mots tendres au visage : « Hé ! Le nain, tu sais pas que c'est pas ici la classe de CP ? », « Ils font pas de cours pour les attardés chez les schtroumpfs ? », « Hé ! Morveux, on t'a jamais dit que… »
Si on lui avait certainement déjà dit, et probablement un millier de fois déjà.
Le soir, les repas devenaient plus court mais les parties de Starcraft finissaient par s'allonger. Une heure du matin ? Deux heures ? Peu importe, demain il se réveillerait pour retourner au lycée alors pourquoi ne pas profiter ?
Le matin, il mettait quelques minutes de plus à sortir du lit, peu pressé de rencontrer ses idiots moqueurs de sa classe. D'autant que la fille dont il était amoureux était la première à rire de leurs humiliantes blagues.
Une nuit, alors qu'il était épuisé par une journée des plus banales, il prit une douche revigorante, ne pouvant s'empêcher de penser aux sublimes femmes qu'il admirait tant. Des chanteuses, des actrices, des musiciennes aussi. Une, en particulier. Lorsqu'il enroula la serviette autour de sa taille, il se rendit compte que ses pensées l'avaient rapidement émoustillé. Affolé par l'idée de croiser ses parents ou son frère dans le couloir, il se précipita dans sa chambre et s'enferma à double tour. Hors de question d'essuyer ce genre d'humiliation ce soir. Il regarda d'un œil accusateur la serviette qui couvrait à peine son désir tangible et soupira. Ca faisait longtemps qu'il n'avait pas eu ce genre de troubles si caractéristique des jeunes en mal d'amour. Avoir une érection en pensant simplement au sourire de jeunes virtuoses était assez honteux selon lui.
Il s'allongea sur le dos et retira doucement la serviette, mais siffla doucement en sentant le tissu spongieux contre son membre durci. La frustration sexuelle de l'adolescence… Quelle plaie.
Il ferma les yeux et tenta d'oublier le rouge de ses joues alors que ses doigts commençaient à le soulager d'un geste lent et contrôlé. Quelle idée avait-il eu de penser à toutes ses femmes aussi ? Il n'était pas du genre à aimer la superficialité et les femmes de ses fantasmes en étaient loin. Mais pourquoi fallait-il qu'il est ce genre de frustration d'adolescents ? Il détestait devoir faire cela. Du moins, il détestait que cela lui rappelle sa solitude.
Il se cambra légèrement lorsque d'autres images plus sensuelles vinrent envahir son esprit et que sa main, machinalement, avait accéléré.
Ses gémissements devinrent plus rauques et brisèrent le silence oppressant de la chambre alors qu'il sentait sa libération approcher.
Pourtant, de manière indescriptible, une petite voix cristalline s'insinua dans l'antre du jeune homme, parvenant à ses oreilles dans un sanglot. Il se mordit brusquement la lèvre. Cette voix… Ce petit…Ce Gamin. Son cœur accéléra sensiblement, ses pleurs étaient soudainement devenus extatiques. Fou de désir, il ouvrit brusquement des yeux de glace et regarda la porte vitrée, de grands yeux clairs lui répondirent et le temps s'arrêta une seconde.
« Gamin, tonna une voix rauque dans l'ensemble de la petite chambre »
Et il n'en fallut pas plus pour que Mathieu vienne dans un gémissement aigu, ses paupières se refermant sur sa jouissance.
L'antre devint de nouveau silencieux alors que la respiration saccadée du jeune adolescent se calmait. Il mit plusieurs minutes à se remettre de l'euphorie post-orgasmique. Il tendit la main et attrapa le paquet de mouchoir trônant sur sa table de nuit. Puis il nettoya son ventre souillé en grognant à l'idée d'une seconde douche.
Il se redressa en soupirant, enfilant un boxer aux couleurs sombres alors qu'un souffle glacé lui provint du balcon. Curieux, il se retourna et lorsque son regard se posa sur la porte de verre, il se rappela des yeux innocents qu'il avait croisé. Il eût un rire nerveux. Qu'imaginait-il encore ? Des pleurs. Des yeux clairs. Et cette soudaine excitation. Cette violence. Il se laissa retomber sur son lit. Demain, il prendrait une douche. Demain ça irait mieux. Il s'endormit soudainement, ne faisant pas attention à la légère odeur de tabac qui vint chatouiller ses narines. C'était si apaisant. Cette chaleur.
Pourtant, rien ne c'était arrangé, les jours de son année de seconde lui rappelait le mythe de Prométhée. Punition éternelle, sensiblement la même à chaque instant, solitude, douleur et humiliation.
Quelques nuits plus tard alors que sa troisième partie de Starcraft commençait, Mathieu sentait ses yeux papillonner. Non, ce n'était pas maintenant qu'il dormirait. Vingt-trois heures ? Il avait à peine commencé. Il fixa correctement son casque sur ses oreilles après avoir passé une main tremblante sur son visage. Il soupira, il continuerait de jouer. La vie était trop courte, il aurait tout le temps de dormir après sa mort, non ? Il se remit à cliquer sur sa souris et puis, il s'arrêta soudainement. Ce son. Familier. Singulier. Etranger. Il ne savait plus vraiment s'il le connaissait ou non. Des pleurs d'enfants. L'enfant ? Il appuya sur le bouton « P » de son clavier, mettant son jeu en condition de pause puis lentement il retira son casque, comme si l'enlever trop rapidement pouvait effrayer le petit être qui sanglotait. Il tourna sur sa chaise de bureau, faisant face, à présent, au balcon, refuge de son invité surprise. Doucement, il se leva, agrippa la patte de sa peluche Yoshi et la blottit contre son torse, cachant le bleu du héros Marvel qui ornait son T-shirt rouge. Son T-shirt préféré.
Il approcha de la porte vitrée, entendant les pleurs plus distinctement. Puis, sur l'alcôve il distingua une forme, pendant une seconde l'idée que ce fût son reflet lui traversa l'esprit. Mais la position de l'être n'était pas du tout semblable à la sienne.
Avec conviction, il ouvrit la porte et vint s'accroupir face au jeune adolescent tremblant sous les sanglots.
« Bonsoir ? S'enquit-il avec douceur. »
Oui, ce petit, il le connaissait, il en était certain. Et ses pleurs lui fendaient le cœur.
« Tout le monde me déteste, tout le monde me déteste, répétait le jeune adolescent dont la crinière était prisonnière sous une casquette beige. »
Mathieu serra Yoshi un peu plus fort contre son cœur et noyé de tristesse, il força un sourire sur son visage fatigué avant de tendre la peluche vers son camarade.
« Je suis sûr que Yoshi t'adore lui, souffla-t-il alors que sa gorge retenait difficilement un sanglot. Tu aimerais jouer avec lui ? »
Le jeune homme leva la tête vers lui et leur regard se rencontrèrent une fraction de seconde alors qu'il prenait le dinosaure d'une main tremblante.
« Est-ce que tu veux jouer avec moi ? S'enquit Mathieu en tendant la main à son acolyte. Après tout, tu m'as l'air d'être un Geek toi aussi. »
Le sourire de Mathieu se refléta alors sur les joues humides du garçon et c'est en serrant Yoshi contre son ventre que l'enfant pris la main chaleureuse de son créateur.
« Allons-y, Geek. »
Le jeune adolescent le suivit à l'intérieur de sa chambre et tous deux s'installèrent au sol, branchant les manettes sur l'ordinateur pour commencer une partie de Left 4 Dead.
Ce fût la soirée la plus amusant que Mathieu passa en cette année de lycée, apaisé, il s'allongea à côté de cet être candide qui lui offrait une singulière amitié, avant de s'endormir paisiblement jusqu'au jour prochain.
Voilà, ce premier chapitre est terminé! L'apparition du Geek donc. Qu'en avez-vous pensé?
Le prochain chapitre s'intitulera:
Stade 2 : La société a un problème avec elle-même.
Evidemment, vous comprenez qui sera la personnalité :)
Reviews? :)
