Genre (un peu plus pointu) : guimauve (GSR encore et toujours) et AU (si ça veut bien dire ce que je pense : 'Alternative Univers' ou un truc dans ce genre là, à savoir que j'utilise dans personnage de la série mais que cette histoire n'a aucun rapport avec la série. Disons que l'histoire est sensée se passer avant le début de la série mais qu'en plus – dans mon optique – elle va modifier la situation telle qu'on la connaît dans la série. Suis-je claire ? Pas tellement je crois. Peut-être que le résumé vous aidera, sans quoi vous serez obligé de lire ;-))

Saison : well, vu le genre de la fiction, je dirais aucune (sauf si '– 8' ça compte comme une saison, ce dont je doute très fortement)

Spoilers : idem (puisque c'est sensé se passer 'avant'), en fait j'ai même pris quelques petites libertés avec le passé de Sara (du moins avec celui de sa 'biographie' sur le site officiel)

Disclaimer : ni les personnages ni l'histoire originale ne sont à moi (sauf si le Père Noël vient juste de décider que j'ai été particulièrement sage cette année), enfin sauf Megan, Ben, Lily, James et quelque autres que j'ai créé pour l'occasion…

Notes : Je ne vous dirais pas que c'est seulement ma troisième fiction et que donc je vous demanderais d'être indulgent – mais quand même… Par contre je m'essaye à quelque chose d'assez différent cette fois ('AU' donc, quoi que cela puisse signifier) d'une part parce que j'en avais très envie, que je n'avais pas encore lu de fic qui correspondait à ce que j'avais envie de lire sur le sujet (après tout, on n'est jamais mieux servi que par soi-même) et d'autre part parce que je voulais voir ce que ça pouvait donner (sans doute pas grand-chose de mémorable mais j'ai tenter de faire de mon mieux).

Je ne pense pas trop m'avancer en vous prévenant que cela sera long (mais certainement pas plus que 'Après la pluie', pas de panique). J'espère que ça vous plaira en tous cas. Pour le titre, il ne faut pas chercher… c'est par rapport à la chanson de 'Ace of base' mais le lien avec l'histoire est obscure (même pour moi, lol).

Dédicace à : d'abord Leïla (parce qu'elle reste ma meilleure amie même si, d'après elle, je suis 'désespérante'), Isa (parce que je l'adore et qu'elle est toujours de bon conseil) et Lily (parce que je l'adore aussi, n'est-ce pas, puce ?)

Note (bis) : Je fais encore des chapitres (Megara, j'espère que tu es fière de moi ;-)) mais ils risquent d'arriver plus « lentement » que la dernière fois parce que (pour le coup) rien n'est écrit pour l'instant (et puis j'ai besoin qu'Isa me donne son feu vert à chaque fois). Dites-moi votre avis pour ce chapitre pour que je sache si je dois continuer où s'il vaut mieux que je me remettre au tricot (enfin pas au tricot, je suis anti-douée, mais l'idée est là…)


(Pretty woman, Ray Orbison)

Manhattan. Lexington avenue. 10h08 du matin. La foule se pressait sur les trottoirs. Nuées de travailleurs pressés, de flâneurs nonchalants et de touristes enthousiastes… Le trafic incessant des voitures entretenait un bruit de fond presque réconfortant. L'imposant immeuble du Radisson Lexington hôtel était barré d'une large bannière. L'affiche – relayée par quelques pancartes – indiquait aux passants les dates et le planning de la conférence sur les sciences forensiques qui devait se tenir là. Quelques curieux interrompaient parfois leur marche et levaient la tête avant de repartir, intrigués, amusés, perplexes ou juste indifférents. Soudain, dans un crissement de pneu, une Land Rover gris métallisé déboucha à vive allure sur l'avenue et continua son chemin sans freiner d'un iota.

Semblant faire fis des autres véhicules, elle vint se garer juste devant les portes de l'hôtel. En double file – cela allait de soit – et sans prêter la moindre attention aux coups de klaxons rageurs des automobilistes alentour. Un jeune homme en smoking, plutôt séduisant, descendit du véhicule par l'arrière, côté rue. Il fit le tour pour venir ouvrir très galamment les deux portières côté trottoir. Deux jeunes femmes en robes de soirée émergèrent à leur tour de la voiture. A première vue, elles pouvaient avoir une petite vingtaine d'années et semblaient quasiment identiques. Toutes les deux grandes, brunes, élancées, les traits fins, pas vraiment 'belles', mais jolies sans aucun doute… charmantes. Une fois sorties, elles enlacèrent le jeune homme à tour de rôle puis prirent congé pour rejoindre le trottoir.

Elles marchaient avec précaution, pieds nus et leurs sandales à la main, riant parfois lorsque l'une ou l'autre esquissait une grimace. En y prêtant plus d'attention, passée une surprenante ressemblance, leurs différences sautaient au yeux. L'une d'elle était légèrement plus grande que l'autre. Elle était plus mince aussi. Et plus pâle. Ses yeux étaient plus sombres mais ses cheveux – retombant souplement sur ses épaules – étaient plus courts. Elle portait une longue robe de satin pourpre qui épousait parfaitement ses formes et mettait en valeur la finesse de sa silhouette. L'autre était vêtue d'une robe bustier noire resserrée, juste sous la poitrine et tombant élégamment sur ses chevilles, qui lui allait à merveille.

- « Meg', qu'est-ce que tu me fais faire ! » s'exclama la plus grande des deux, mi-agacée, mi-amusée en gagnant finalement le seuil de l'hôtel avant de sortir un badge de son sac à main et de tenter de l'ajuster sur son décolleté.

- « Hey ! » s'offusqua la dénommée Megan en replaçant gracieusement derrière une de ses boucles brunes derrière son oreille, une lueur espiègle dans le regard, son propre badge déjà épinglée sur sa poitrine. « Je t'accompagne à cette conférence sur les cafards ou je ne sais quel truc aussi dégoûtant alors si tu ne veux pas que je te laisse toute seule… » menaça t'elle son amie, un sourire malicieux démentant ses paroles.

- « Ce n'est pas sur les cafards » la corrigea l'autre jeune femme en secouant doucement la tête avant de lever les yeux au ciel, l'air faussement exaspérée. Megan. Sa meilleure amie en fait. Elles passaient leur temps à se taquiner mais elles s'adoraient. « Il s'agit d'entomologie et de son rôle dans la résolution scientifique des enquêtes judiciaires » expliqua t'elle avec passion, les yeux brillants.

- « Si tu le dis… concéda » son amie, attendrie malgré elle par l'enthousiasme contenu dans la voix de la brunette. « Sara, ne cours pas ! » reprit-elle en suivant, sans accélérer le pas, sa compagne qui se précipitait déjà dans le hall. « Sweetie, tu vas avoir l'air de quoi si tu arrives toute essoufflée ? » la sermonna t'elle en plaisantant. « Que va penser ton monsieur 'le plus grand, le plus intelligent et le plus beau entomologiste de tous les temps' Grissom ? » insinua Megan, mutine, alors que Sara stoppait net dans sa course et rougissait significativement devant le sous-entendu.

- « Je n'ai jamais dit qu'il… » commença à se récrier la jeune brune, tentant tant bien que mal de retrouver une contenance.

- « Bien sûr que non » la coupa l'espiègle new-yorkaise. « En attendant, tu vas va te repoudrer et plus vite que ça » fit Megan sur un ton qui ne souffrait pas de réplique.

- « Mais on est déjà en retard » tenta Sara, tout en sachant combien Megan pouvait se montrer têtue – c'est-à-dire au moins autant qu'elle.

- « Justement » rétorqua son amie, suivant une logique qui lui était toute personnelle. « On est déjà en retard. Alors quitte à l'être, autant l'être convenablement. »

Sara ne put que se résigner et regarda Meg se diriger vers le comptoir de la réception. Ses lèvres s'étirèrent d'un sourire lorsqu'elle vit ce petit air – totalement adorable et ingénu – que la jeune brune adoptait toujours quand elle voulait obtenir quelque chose d'un homme. Ce n'était sans doute pas très fair-play mais ça marchait à chaque fois. Après tout, comme disait Megan, 'si les hommes nous considèrent comme des objets de désir et d'attention, autant s'en servir…'. Megan avait tout un tas de phrases toutes faites dans le même genre, songea t'elle avec affection. Son leitmotiv était d'ailleurs 'Les femmes sont bien plus intelligentes que les hommes' ou bien 'Les hommes sont tous des imbéciles égocentriques' ou quelque chose dans ce goût là quelle qu'en soit la formulation exacte.

Pour sa part elle était un peu plus… optimiste. Et un peu plus compréhensive. Megan n'était pas très facile à suivre déjà pour elle, sa meilleure amie, alors comment un homme aurait humainement pu s'y retrouver ? Il y en avait bien un en fait mais… Enfin, elle était plus encline à accorder le bénéfice du doute aux mâles qui peuplaient cette planète. Pourtant elle avait vu ce qu'il y avait de pire en eux – avec un père violent – et continuait en travaillant au laboratoire de police scientifique de Manhattan. Elle aimait ce qu'elle faisait. En fait, il n'y avait rien qu'elle aimait plus que son job. A part Megan. Elles s'étaient connues en première année à Harvard. Rencontre assez improbable entre une gosse de riche sans but précis et une droguée du travail enchaînant les familles d'accueil.

Le fait est que Megan n'était ni méprisante ni arrogante et Sara n'était ni amère ni envieuse. Et elles partageaient en plus une certaine animosité envers les blondes et les pom-pom girls. Sara avait entamé des études de physique et de criminalistique avec beaucoup d'acharnement, aidée par une très vive intelligence et un esprit logique déjà très aiguisé. Elle savait ce qu'elle voulait faire : résoudre des énigmes grâce à la science, rendre justice aux victimes… et elle s'en donnait les moyens. Pour Megan, ça avait été un peu différent. Elle avait d'abord fait de la physique puis était passé à l'histoire et enfin au droit. Techniquement, elle n'avait pas besoin de travailler. Sa famille était l'une des plus influentes de Californie et l'héritage que lui laisseraient ses parents serait bien suffisant…

Mais, tout comme Sara, elle aimait apprendre. Elle n'était juste pas encore sûre de ce qu'elle voulait apprendre. Elles avaient passé 4 ans à Harvard avant que la jeune scientifique se voie offrir une place à Manhattan. Megan l'avait tout naturellement suivie et travaillait actuellement pour un magazine 'girly' comme elle se plaisait à le qualifier. Elle s'y amusait vraiment beaucoup et cette certitude rassurait Sara qui s'était un peu sentie coupable d'être la cause de l'arrêt de ses études. L'experte sourit intérieurement en repensant à leurs débuts sur l'île… elle ne savait pas trop comment elle aurait fait sans Megan. Elle se serait débrouillée bien sûr. Mais elle n'aurait certainement pas rencontré autant de gens. Elle n'aurait pas habité un loft de 150 mètres carré à deux minutes de Times Square.

Et elle ne se serait pas sentie aussi vite 'chez elle'. Elle ne se serait jamais sentie 'chez elle' du tout. Après des années à passer de famille d'accueil en famille d'accueil, cette notion avait perdu son sens. 'Chez elle' ne se rattachait plus à présent à un lieu en particulier mais à une personne, Megan en l'occurrence… Megan qui était en ce moment même en train de lui faire signe de la rejoindre. Sara s'exécuta et salua le réceptionniste qui semblait avoir bien du mal à s'arracher à la contemplation de son amie mais qui la salua tout de même d'un sourire charmeur – d'un effet plutôt limité à vrai dire. Sans un mot de plus – mais en ayant pris soin d'adresser un nouveau clin d'œil espiègle au jeune employé – Meg entraîna Sara au cœur de l'hôtel. Six minutes plus tard, elles sortaient des toilettes maquillées et coiffées, rayonnantes comme si elles sortaient d'une bonne nuit de sommeil au lieu d'une longue nuit d'euphorie.


TBC