Prologue :

Fin mars 796, Satan city. La paix régnait depuis de nombreuses années. Depuis l'éviction de Majin Boo, aucune menace sérieuse n'était apparue, les familles des héros continuaient à prospérer tout en gardant en tête que la paix sur Terre n'était sans doute pas éternelle.

Agée de dix-sept ans, Pan était attablée dans un salon de thé avec Danuki, avec qui elle sortait depuis plus de deux mois.

Elle semblait à l'aise, appuyée paresseusement sur le dossier de sa chaise dans ses vêtements de ville qui lui donnaient un air de garçon manqué. Cependant, ses cheveux mi-longs effilés et sauvages, ses baskets claires, son jeans trois-quarts et t-shirt jaune à col très évasé n'enlevaient rien à la féminité naturelle qu'elle dégageait.

Le jeune homme déposa sa tasse fumante sur la table après en avoir but une gorgée, en disant :

« Je trouve qu'on est bien tous les deux, maintenant ! Tu peux pas savoir comme j'étais heureux lorsque tu as accepté mon invitation pour la première fois ! On se connaissait depuis tellement de temps, je ne pensais pas que tu accepterais d'aller plus loin. »

Pan répondit seulement d'un sourire poli. Elle ne savait plus quoi répondre car chaque semaine à peu près, il lui disait des choses similaires : qu'il était bien avec elle, qu'elle était une des plus belles choses qu'il lui soit arrivé, qu'il tenait beaucoup à elle, qu'il voulait sans doute être avec elle depuis leur toute première rencontre, à un tournoi régional d'arts martiaux organisé par Mr. Satan.

Ça lui faisait fort plaisir qu'il lui dise tout ça et il avait raison : Jeunes, beux et athlétiques, ils allaient très bien ensemble. Mais ce n'était pas que physiquement qu'ils s'accordaient bien : ils étaient en parfaite entente, ne se disputaient jamais, aimaient discuter pendant des heures, faisaient tous les deux des arts martiaux avec passion tout en appréciant des sorties plus traditionnelles pour des jeunes de leur âge. Le tout, en continuant de suivre leurs études avec sérieux.

En touillant dans sa propre tasse, la jeune fille ne l'écoutait plus que d'une oreille, réfléchissait à cette situation… Somme toute parfaite. Il venait d'avoir 19 ans, il était grand, beau, fort, serviable, généreux, amoureux, passionné de combat comme elle… ! Elle aurait dû être en joie en permanence ! ... Mais alors pourquoi n'était-elle pas si heureuse que ça lorsqu'elle les imaginait ensemble ?

Un silence un peu tendu s'installa entre les deux jeunes gens. Danuki se gratta le morceau de crâne apparaissant au-dessus de son oreille gauche, il était coiffé d'une large crête bleue, ses cheveux relativement disciplinés vers l'arrière.

Dans le souci de changer de sujet, Pan reprit la parole :
« Au fait, pour samedi ! Si notre emploi du temps le permet, il y a un film que je voudrais aller voir. Ça devrait te plaire et… »

« Attends s'il te plait ! », la coupa-t-il en lui prenant les mains pour avoir complètement son attention.

Elle le regarda, interloquée. Il avait remarqué que sa petite amie était distante depuis quelques jours et il avait décidé d'agir. C'était un de ses traits de caractère majeur : il ne laissait pas traîner les choses. Il réagissait immédiatement à la moindre difficulté. Selon lui, c'était le meilleur moyen d'avancer : tout mettre en œuvre pour arriver à son but en écartant tous les obstacles. Il continua d'un ton diamétralement opposé à celui utilisé quelques minutes avant.

« Je suis amoureux de toi, Pan », il fit une pause pour observer ce qu'il interpréta comme un manque de réaction de la jeune fille éberluée. « ou en tout cas les sentiments que je te porte s'approchent de plus en plus de l'amour. Par contre, je ne ressens aucun sentiment semblable de ta part pour moi… Je viens encore d'en avoir l'impression à l'instant. Je te couvre d'éloges depuis que tu as accepté de sortir avec moi mais toi tu n'as pas changé. Comme si amis ou amoureux, c'était pareil… »

Il avait visé juste. Et elle ne savait pas quoi répondre… Il était très bien et elle l'aimait beaucoup. Mais il y avait quelque chose qui clochait, qui manquait.

« Oui… » dit-elle un peu bêtement. Elle vit le regard de son compagnon voilé par la surprise et la déception.

Il aurait tellement voulu avoir tort.

« Tu ne me contredis pas alors ? »

« Je suis désolée… Je ne tombe pas amoureuse facilement, je crois. »

« Tu… Tu crois ? C'est moi ? J'ai fait quelque chose ? ... »

« Non, c'est pas ça… Tu es très gentil, généreux, je te trouve même beau et attirant ! En plus, j'adore discuter et passer du temps avec toi, mais… » elle repensa à tous les moments passés ensemble puis lâcha enfin « ça s'arrête là. »

Elle avait la tête baissée et dit cela avec beaucoup de calme et de sincérité. Elle n'osait plus le regarder en face… Alors Dan fut fidèle à lui-même. Aussitôt, il lui lâcha les mains, se leva, sortit un billet de sa poche de jeans pour payer les consommations et s'en alla en lui disant une dernière chose en guise d'au revoir :

« Donc c'est fini. À la prochaine. »

Elle ne répondit rien, troublée par son ton froid. Il sortit. Elle frappa brusquement la table de son poing et se sentit idiote. C'était le troisième garçon respectable en un an qu'elle repoussait mais c'était surtout celui en qui elle avait le plus d'espérance ! Qu'est-ce qui n'allait pas chez elle ? Pourquoi était-elle si difficile ?

« Eh ben ! Tu fais une de ces têtes ! »

Bra s'assit à la place occupée juste avant par Dan en déposant ses sacs débordant de vêtements neufs par terre.

Elle était devenue une très belle jeune femme, responsable, brillante, pleine de caractère et elle était la meilleure amie de Pan bien qu'elle ait un an de moins qu'elle. Leur différence majeure était que Bra ne combattait pas : elle avait appris à voler puis s'était arrêté là, préférant jouer au mécano avec sa mère ; avec ses longs cheveux violets, elle ressemblait d'ailleurs très fort à Bulma, sa mère.

Pan la regarda avec les larmes aux yeux. L'autre comprit tout de suite et soupira. « Rhan non ! Tu l'as plaqué aussi ! Mais il était génial pour toi ce mec ! Tu lui reprochais quoi ? »

« Rien... Justement, je ressentais rien ! Et c'est pas moi qui l'ai compris en premier, c'est lui. »

« En plus, c'était un clairvoyant, dommage. » elle enchaîna en voyant que sa dernière remarque n'enchantait guère son amie. « Enfin, relativise ! Tu as battu ton record ! Deux mois et demi ! »

Bra avait un gros défaut : elle compatissait très peu. Lorsque Pan se confiait à elle, elle la laissait parler sans rien faire et lui donnait rarement de conseils constructifs ! Enfin elles savaient qu'elles s'adoraient et qu'elles pourraient toujours compter l'une sur l'autre et que c'était le principal.

La fille de Végéta pensait que celle de Gohan pleurnichait souvent pour pas grand-chose, elle finirait bien par aimer quelqu'un pour de vrai ou se contenterait de ce qu'il y a quand elle le voudra !

Pan s'essuya les yeux, termina son café et changea de sujet, comprenant que son amie n'ajouterait rien à propos de celui-là.

« Tu n'as toujours pas changé d'avis pour la chasse aux dragon balls ? Tu ne viens toujours pas avec nous ? »

« Non… J'ai autre chose à faire ! Et voici mon vœu ! Je compte sur toi ! » elle lui tendit un papier plié en quatre. Pan s'en saisit et soupira en constatant qu'il contenait une série de phrases détaillant le souhait de son amie à prononcer : non seulement Bra ne voulait pas se salir les mains pour son vœu mais en plus elle avait des desideratas très précis à propos de ce dernier.

« Je vais essayer de ne pas oublier… Où sont les petits ? »

« En face, évidemment. Ils jouent aux jeux vidéo ! »

Les petits en question étaient Miiky et Zarina, respectivement le petit frère de Pan et la nièce de Bra. Cette dernière avait les cheveux châtains portés vers l'avant, touffus et épais comme des Saiyens.

Quant à Miiky, il était le portrait craché de son père quand il avait les cheveux courts avec le caractère naïf et passionné de son grand-père Son Goku.

Les deux jeunes filles sortirent du salon de thé dans lequel elles étaient et retrouvèrent les enfants.

« Youppie ! Je gagne ! Regarde grande sœur ! »

En effet, quelques secondes après le cri de joie de Miiky, la machine annonça d'une voix mécanique 'player two winner'. Zarina tapa du pied et grogna de rage.

« Tu verras en vrai quand on se battra ! Je te le ferai payer ! »

Trunks et sa femme Tressi, ses parents, travaillaient beaucoup pendant la semaine, Zarina passait énormément de temps en compagnie de son grand-père Végéta, qu'elle adorait presque jusqu'à l'idôlatrer. Inévitablement, elle adoptait son mauvais caractère ainsi que son petit genre hautain.

De plus, elle n'arrêtait pas d'être agressive avec tout le monde, particulièrement avec le frère de Pan, sans doute parce que celui-ci lui répondait toujours avec naïveté et bonne humeur.

« C'est quand qu'on va chercher les dragon balls ensemble ? » demanda ce dernier. « J'ai super hâte ! Y'a plein de trucs à faire ! J'ai plein de trucs à demander ! »

« Mais on doit choisir ensemble avec Yanu ! On a droit qu'on un seul vœu sur les trois ! » s'exclama Zarina.

« Il y a moyen de faire un très beau vœu qui vous rendra heureux tous les trois ! » précisa Pan en direction de son petit frère qui faisait des yeux ronds. Elle savait son petit frère éloquent et donc qu'il allait se mettre à argumenter la règle universelle énoncée par sa comparse, de manière somme toute inutile.

« On peut encore faire une partie, s'il vous plait ? » demandèrent en chœur les enfants, satisfaits de la réponse de Pan. Les ainées acquiescèrent, soulagées que le débat sur les vœux fût clôt.

Après une dernière partie interminable où Zarina finit par gagner, Bra reconduisit Pan et Miiky jusqu'à la sortie de la ville en voiture. Les Son saluèrent les Végéta Brief et s'envolèrent.

En arrivant à leur maison, voisine de celle de Son Goku et son épouse Chichi, ils aperçurent au loin deux silhouettes en mouvements. Il s'agissait de leur oncle Goten en train de s'entrainer gentiment avec son fils Yanu. Ce dernier avait un an de plus que Miiky et était très gai, farceur et enthousiaste, à l'instar de son père.

Le petit faisait des tas de gestes totalement loufoques dans tous les sens en face de son père, qui restait patiemment en position de combat.

« Je t'ai déjà dit et répété que ça ne servait à rien tous ces gestes de ballerine ! » lui dit-il.

« Mais si ! »

Soudain, il fit deux tours sur lui-même et sauta en l'air. Il retomba pile devant son père qui n'avait pas bougé, trop occupé à observer son mouvement, et lui flanqua son pied au beau milieu de la figure. Goten recula sous la surprise en se prenant le nez à deux mains

il était totalement déconcerté en dévisageant Yanu qui s'était écroulé de rire.

« Joli coup, Yanu ! » s'exclama Miiky en atterrissant près d'eux avec sa sœur. « Je peux me battre avec vous ? » l'envie de pratiqué son activité favorite le repris.

« Ouais, sans problème ! C'est partiiii … »

« Ce sera sans moi ! Tu m'as déjà pété le nez, je m'en vais ! » déclara Goten en rentrant dans la maison de son frère. Il croisa à la porte, sa belle-sœur : Videl. Elle sortait saluer les enfants de retour.

« Bulma vient de téléphoner. Tu pourras aller chercher le détecteur de dragon balls dès demain mais interdiction de partir à l'aventure avant le week-end sinon Zarina ne travaillera pas pour l'école, a-t-elle dit. » annonça-t-elle à sa fille en accueillant son fils qui avait sauté dans ses bras.

« Génial ! » s'exclamèrent en chœur les deux petits.

Les trois jeunes enfants avaient fait part de leur souhait de partir à la chasse aux dragon balls. Toute la famille Son et la famille de Bulma avaient fait des vœux, il était temps que les quarterons en profitent à leur tour !

Le lendemain soir, Pan arriva à Capsule Corporation en même temps que Trunks. Mallette jetée sur l'épaule, il marchait de manière déterminée dans son allée.

« Eh ! Trunks ! » cria-t-elle en l'apercevant. Il ne répondit pas et passa la paume de sa main libre devant le capteur de la porte d'entrée. Sa maison le salua pendant que la porte coulissait. Contrariée, Pan cria son nom en avançant plus rapidement dans l'allée dans l'espoir de le rejoindre. A sa grande satisfaction, le fils de Végéta se retourna en roulant des yeux, passablement agacé d'être arrêté dans son élan. « Bonjour quand même. »

« Tu viens tous les jours ou presque, j'ai l'impression de passer mon temps à te dire bonjour ! »

« Oh quel culot ! » ils entrèrent dans la maison. « Tu as déménagé chez moi pendant six mois quand t'avais quinze ans je te rappelle ! »

Il déposa ses affaires, retira son veston, le donna au robot qui passait à proximité dans ce but et se dirigea vers la cuisine principale.

« T'étais encore tout bébé, ça t'a pas trop dérangé ! »

Il se souvenait très bien de cette époque où Goten et lui ne faisaient presque rien de productif.

« Je n'ai jamais eu autant envie de te frapper qu'à cette époque, Trunks… » fit remarquer Végéta qui venait d'accéder à la même cuisine par une autre porte.

« C'était ma période rebelle… Tu n'as jamais compris que plus on provoque un adolescent moins on a de résultats ! Et d'abord, j'y peux rien si les saiyens ont leur puberté après quinze ans… ! » il n'avait pas envie de dire devant Pan mais, avec le recul, il pouvait reconnaître que son comportement de l'époque laissait à désirer.

« C'est bien le contraire, à cet âge, les saiyens sont des hommes ! » osa dire le prince d'un air presque solennel.

« Des hommes d'un mètre de haut comme Goku était à douze ans ?... »

En entendant son père grogner, il ajouta qu'il avait vu des photos justifiant ses dire. Végéta savait que Trunks n'avait lâché ça que pour sous-entendre que lui-même ne devait pas être grand en taille à cet âge…

Une petite fusée rousse déboula alors dans la cuisine.

« Papa ! » Zarina s'arrêta juste devant lui, interrompant brusquement son élan.

Elle croisa les bras à la manière de son grand-père et lui dit d'un ton qu'elle voulut froid et cassant. « T'es encore en retard ! »

« Effectivement. » répondit Trunks, blasé. Il avait avec sa fille un rapport particulier : ils ne se parlaient pas toujours comme un père et sa fille mais plutôt comme des camarades en perpétuel conflit… À l'image de la relation qu'il avait d'une certaine manière avec son propre père virgule d'après sa mère et son épouse.

« Je travaille pour te faire vivre, ma grande ! » il s'assit en l'emportant sur ses genoux.

« Menteur ! Notre famille est riche ! »

« Et alors ? Si je te coupe les vivres, tu feras quoi ? » il se mit à la chatouiller. Elle essaya de garder son sang-froid mais n'y parvint pas longtemps. Au bout de quelques éclats de rire, elle réussit à récupérer un air sérieux en répliquant

« Puh ! Je viendrais vivre avec grand-père, tiens ! » elle se remit ensuite à rire.

Pan quitta la pièce, se dirigeant vers les escaliers en tentant de cacher son hilarité. Elle trouvait les trois générations Végéta Brief très drôles et elle aurait bien aimé continuer à écouter leur discussion mais Bra l'attendait et la princesse gâtée n'avait pas beaucoup de patience.

Végéta haussa les sourcils à la remarque de Zarina en retenant un sourire et intervint :

« Tu ne pourras vivre ici plus d'une semaine de suite que si tu arrives à battre Yanu trois fois consécutivement !… »

Sa petite-fille le regarda d'un air effaré puis reprit un air renfrogné pour bouder. Son grand-père sourit franchement, Zarina était bien prévisible… Elle ne savait plus quoi répondre car ce sujet ne la faisait pas rire parce que c'était précisément le but ultime de la petite fille, dépasser le cousin de Miiky ! Mais c'était difficile car il avait un an de plus et une technique déjà plus efficace que la sienne… Le frère de Pan n'était pas directement son rival car il ne cherchait pas à avoir d'adversaires, son unique but était de se surpasser lui-même car c'était ce que lui avait appris son papa qu'il disait toujours.

Zarina était recroquevillée dans les bras de Trunks et ne bougeait plus. Celui-ci lui posa une main dans le dos, ne comprenant pas immédiatement ce qui lui arrivait.

Il fut surpris de sentir un léger soubresaut, puis elle se mit à pleurnicher.

Végéta poussa un gémissement d'exaspération et Trunks la serra un peu plus dans l'espoir de désamorcer une potentielle crise de larmes.

« Zarina, tu ne vas pas pleurer quand même… C'est pour rire. » il l'entendit renifler dans son cou.

« Toi oui mais grand-père non, il est fâché parce que je ne suis pas forte… »

« Mais non, ton grand-père râle à longueur de journée, ça ne veut rien dire… Je suis sur que tu fais des progrès… » il lança un regard significatif à son père qui était appuyé contre un plan de travail à observer sa petite-fille rouspéter pour rien. Il n'avait pas envie d'ajouter quoi que ce soit mais Trunks ne le laisserait pas rester muet.

« N'est-ce pas, papa ? »

Il se décolla du meuble et dit, agacé « Disons que ça ne tient qu'à toi, Zarina, de faire des progrès. Arrêter de te plaindre une fois sur deux quand je te demande de venir t'entraîner serait un bon début ! »

Zarina se détourna vivement du cou de son père, se redressa sur les genoux et dévisagea Végéta avec un air de défi. « D'accord ! Je viens demain à l'aube et on se battra toute la journée jusqu'à la mort ! »

Trunks soupira, il trouvait que sa fille s'entraînait assez pour son âge… Il préféra ne rien ajouter,

se disant que c'était lui qui avait insisté pour que son père réponde à la petite fille. Il fronça malgré tout les sourcils, se souvenant que le lendemain était un jeudi… Il fut coupé dans sa pensée par sa mère qui fit irruption dans la cuisine, pas très ravie de ce qu'elle venait d'entendre.

« Végéta, si tu vas dans la salle de gravité avec Zarina demain matin tu peux plier bagage et ne jamais revenir ! Tressi me l'a confiée pendant son voyage d'affaires dans la capitale du Nord et j'ai déjà beaucoup de mal à la faire travailler alors mets-y un peu du tien ! »

Son fils la remercia intérieurement. Les enfants de Bulma n'avaient jamais eu de problèmes à l'école, c'en était presque vexant pour Goten parce que Trunks ne fichait absolument rien et avait mieux réussi que le fils de Goku qui avait dû faire des efforts pour réussir ; Bulma n'avait donc pas l'habitude de faire travailler un enfant et ça la rendait un peu nerveuse : quasiment à la retraite, elle était plus faible et ne pouvait plus autant se remuer qu'avant.

A cette frustration s'ajoutait Végéta qui, avec un an de plus qu'elle, en paraissait dix ou quinze de moins.

Le silence régnait à présent dans la cuisine : lorsque Bulma parlait avec autant d'autorité, il était inutile de répondre.
Soudain ils entendirent des voix et des bruits de pas venant de l'escalier. Il s'agissait de Pan et Bra qui redescendaient plongée dans leur conversation.

« Mais il faisait des arts martiaux à bon niveau en plus, c'était ce que tu voulais, non ? » fit Bra.

« Ahhh ! Non ! J'avais complètement oublié ! » s'exclama Pan sans répondre à son amie. « Je vais le voir vendredi prochain comme il est aussi entraîneur à l'école de mon grand-père ! Je vais lui dire quoi, moi ? D'habitude mes anciens petits amis je les revois quasi jamais… Et surtout pas une semaine après ! »

« Pan, tu t'inquiètes pour rien ! Tu dis poliment bonjour et tu continues ton chemin ! »

Elles se tournèrent et se retrouvèrent face aux autres dans la cuisine. Végéta soupira.

« J'ai supporté Goten pendant vingt ans au moins trois fois par semaine et maintenant j'ai Pan. » fit-il remarquer.

« Pardon… Je dérange ? » Demanda la fille de Gohan, gênée. D'un regard, elle constata que toute la famille de son amie était à la maison. Trunks s'en amusa et répondit par l'affirmative pour la mettre encore plus mal à l'aise. Puis il sourit en la voyant rougir.

« Mais tu sais bien que tu es la bienvenue, j'ai squatté chez toi pendant vingt ans aussi comme tu l'as rappelé tout à l'heure ! A propos comment va ton père ? Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu ! Que de temps perdu dans cette société… »

« Holà ! Tu permets, c'est toi qui as voulu que je te lègue la Capsule Corporation avant même que j'atteigne l'âge de la retraite ! » répliqua Bulma, piquée au vif.

« Et j'en suis très content, mais je peux quand même dire que ça me bouffe du temps sans cracher dans la soupe ! »

« Et ne t'avise surtout pas de laisser tomber, ça serait la mort de la société… Aucune chance que je fasse ce que tu fais ! » ajouta Bra.

Pan cacha son sourire derrière le biscuit qu'elle avait commencé à manger. Elle avait toujours adoré la famille de Végéta et Bulma, elle trouvait leurs personnalités tout à fait géniales ! Il n'y avait aucun adopté et ça se voyait ! Et Tressi, l'épouse de Trunks, se fondait très bien dans le décor. Elle était tout le contraire d'eux : discrète, modeste, elle avait une voix douce et posée. Elle ne criait quasiment jamais. Grâce à son visage d'ange, son honnêteté et son impartialité, la femme aux cheveux châtains avait su se faire respecter. Elle avait rencontré Trunks en devenant une de ses assistantes, la première année où il avait été officiellement employé comme concepteur de projets à la Capsule Corps. Petit à petit, ils avaient fini par se rapprocher, jusqu'à ne plus pouvoir se quitter.

A présent, Tressi était présidente adjointe de la Corporation, elle s'occupait principalement des tâches commerciales et publicitaires, pendant que Trunks gérait d'une main de maître les volets techniques, logistiques et politiques.

Bulma sursauta en se souvenant subitement de la raison qui l'avait fait remonter du laboratoire.

« Oh ! Tiens, Pan ! J'ai terminé le détecteur ! » Elle sortit l'appareil de sa poche et le lui tendit. Zarina bondit des bras de son père et lui prit des mains. Sans écouter le cri indigné de sa grand-mère, elle sourit de satisfaction à la petite machine.

Elle avait vraiment hâte d'être au week-end.

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