Auteur : Genevieve Black
Titre : Loose your mind
Genre : Drama, violence...
Rating : euh.. PG-13 pour mention de vilaines choses à ne pas faire.
Disclamers : JKR a été professeur de Français, 'savez... J'espère juste qu'elle vient pas lire ce truc, et d'autres disponibles sur ce site. Ça fout les jetons ! J'ai pas vraiment d'argent pour payer les poursuites !
NDLA : Encore un truc. Ch'ais pas si c'est bon. Je trouve juste ça bizarre... Donnez-m'en des nouvelles, okay ? Michi et Bonne Lecture.
Dédicace : Ch'est pour Arielllll ! Mon namie à mouah! Elle m'a endurée hier avec mes délires et elle est malade, en plus, alors je la remercie et je lui fais un 'ros papou.
Suite de Pour un quelconque espoir demain ou ce soir. ( Heure du Qc ) Bisou !
Loose your mind
Le sol était froid et humide.
L'air était lourd. Son parfum métallique, ferreux.
La pièce était petite. Étroite et sale. Les rats couinaient. On aurait pu croire qu'ils riaient. Vermine qui courait sur les dalles craquelées et moisies. L'air puait leurs excréments aussi. Puanteur insupportable dans laquelle il baignait depuis... depuis trop longtemps.
Il étouffait. Toussait depuis un certain temps. Il en avait perdu la notion, en fait. Il n'y avait pas de fenêtres. Une bougie brûlait éternellement, suspendue sur un mur. Il fixait la flamme orange-bleutée dans l'espoir de la voir vaciller. Mais on ne venait que rarement le voir et il n'y avait aucune brèche dans cet endroit. Seulement une porte lourde magiquement scellée qu'il était venu à craindre. Peur de la voir s'ouvrir. Qu'elle ne lui révèle un futur menaçant, des instants le meurtrissant. Il préférait ne penser à rien, oublier jusqu'à son propre nom. Dur. Lorsqu'il croyait finalement y être parvenu, quelqu'un venait et le crachait. On le frappait aussi. Tout son corps. On voulait qu'il supplie, qu'il pleure, qu'il hurle...Simplement, il avait oublié comment...
Il ne disait rien, ne gémissait pas en entendant les os de son propre squelette se rompre sous la hargne de ses visiteurs. Ses yeux demeuraient fixes et secs, contemplant la pierre grise et difforme ou la paille défraîchie de sa minable couche. Les ombres finissaient toujours par s'en aller, de toute façon. Puis, c'était sûrement la nuit. Ou peut-être n'était-ce que la perte momentanée de conscience... Quoi qu'il en soit, l'Autre venait toujours à ce moment-là. Après que les inconnus soient venus le punir. Il effleurait sa peau tailladée, ouverte, survolait de ses longs doigts fins et chauds son visage. Il appliquait des onguents sur son corps, massait ses muscles endoloris. L'Autre lui donnait à boire. Quelque chose de sucré mais d'amer à la fois. Il rejetait toujours tout après son départ. Sans doute ne le savait-il pas.
Il ne connaissait pas son visage. Jamais il n'ouvrait les yeux quand il venait le soigner. Il ne voulait pas voir la pitié dépeinte dans les traits inconnus. Il imaginait simplement un sourire ami. Il se foutait du reste. Il y avait si peu, de toutes façons...
L'Autre lui promettait du secours. Il disait que, bientôt, on viendrait le chercher. Il ne le croyait pas mais il hochait la tête. On ne pouvait pas le retrouver. Il était perdu... Et puis l'Autre partait sans jamais dire au revoir Un bruissement de tissu souple. Plus rien, ensuite. Comme s'il n'y avait jamais rien eu. Peut-être divaguait-il.
Il y avait des nuits pires que d'autres. Parfois, ils ne faisaient pas que frapper. La douleur explosait à l'intérieur de son corps, de son cœur. Le sang coulait, éclaboussait des murs pour les teinter, encore et encore. Ils entraient et ils le déchiraient de toutes parts. Riaient grassement, haletaient et gémissaient en disant ces choses monstrueuses... Ils insultaient et violaient sa chair. Ils le violaient, lui.
Pleurer aurait été facile. L'Autre l'y encourageait. Il disait que ça l'aiderait. Mais il ne croyait plus personne. Car personne ne venait, sinon les ombres criminelles. Elles seules se préoccupaient de lui. À choisir, il aurait préféré qu'elles l'oublient aussi, finalement.
Il aurait voulu dormir, aussi, mais ses yeux refusaient de se clore. Ils étaient secs. Vides, sans doute. Mais ce n'était guère étonnant.
Il était mort, après tout.
Quelques fois, il entendait des cris. Des gens hurlaient, au dehors. Peut-être qu'on les torturait, eux aussi. Le méritaient-ils autant que lui ? Les cris lui rappelaient son passé. Il avait presque oublié mais il avait encore des flashs. Rien que des massacres. Une petite voix dans sa tête lui disait que c'était lui, le responsable de toutes ces horreurs.
La petite voix. Elle lui disait beaucoup de choses. Quand les ombres venaient, elle lui susurrait qu'il méritait tout cela. Que c'était sa punition pour tant de pêchés. Elle lui sifflait sa lâcheté, son vice. Impur, hurlait-elle. Elle a raison. Comment pourrait-il en être autrement ? Il avait fait tant de mal autour de lui. Il méritait que chaque seconde de son existence soit inspirée de la torture, aussi abjecte soit-elle. Il méritait tout.
Ils pensaient qu'il ne ressentait plus. Peut-être finiraient-ils par se lasser. Dommage. Il devrait trouver autre chose pour ressentir, pour avoir mal. La Voix lui marmonnait des idées, par moments. La Voix voulait l'aider. Elle était son amie. Sa seule amie.
Parce qu'il était seul, n'est-ce pas ? Seul avec sa honte grandissante. À cela, même l'Autre ne pouvait rien. C'était son fardeau, c'était sa sentence. Mort à vie.
Le monde était fou. Le monde était flou. Il avait perdu ces objets ronds... Ses lunettes... Elles s'étaient cassées au tout début... Les verres étaient quelque part, au fond de la cellule. La Voix aimait bien lui répéter qu'il pourrait s'en servir... Alors il restait à fixer ses poignets dans la pénombre obscure, imaginant les traces sanglantes qui marqueraient sa peau pâle, voire diaphane.
L'Autre disait qu'il ne devait pas oublier qui il était. Ce qu'il représentait. Il contait cela avec froideur, avec distance. Mais lui, l'oublié, il n'attendait plus rien depuis trop longtemps pour lui en vouloir de ne rien comprendre. L'Autre ne pouvait pas savoir tout ce qu'il avait fait. Quelle immondice il était. À choisir, il préférait qu'il continue à ignorer. Comme cela, il continuerait à venir, à lui prodiguer un peu de sa chaleur si rare en ces lieux.
L'Autre ne l'aimait pas. Il le sentait. C'était derrière ses mots, dans ses gestes. Il ne savait pas pourquoi et ne se le demandait que très rarement. Il finissait toujours par se dire, inexorablement, que c'était simplement tout naturel. Qui de sensé voudrait bien de lui ? Il était impur. La Voix avait raison. La morte serait douce. La mort serait sa dernière offrande véritable, son cadeau pour se racheter de ce qu'il avait osé faire à ceux qui étaient dehors.
Mais après tout, sûrement que l'Autre mentait. Il se moquait peut-être de lui en lui promettant l'impossible. Il lui faisait du mal en faisant luire des lueurs d'espoir vains. L'Autre le détestait, c'était un fait. Il jouait sans doute le jeu. Il était de mèche avec les ombres sadiques. C'était un piège. Il n'y tomberait pas. Il ne croyait plus. Qu'est-ce que c'était que de croire, après tout ?
Il avait soif. Il avait mal. Les ombres venaient de venir. L'odeur âcre du sperme flottait encore dans l'air. Il ne l'avait jamais dit à l'Autre, et ne savait pas s'il était au courant. Il ne disait jamais rien, de toute façon. Il était courbaturé. Blessé de partout, déchiré d'en dedans comme d'en dehors. Son corps hurlait et ses dents meurtrissaient ses lèvres. Le sang dans sa bouche. Doux et pourtant si amer. La solitude. Il avait attendu. Longtemps. Enfin, sûrement. Il le supposait. L'Autre ne venait pas. Il ignorait pourquoi. La Voix lui disait qu'elle l'avait prévenu. Tout le monde l'abandonnait.
Le verre, disait-elle. Prends le verre. Coupe, tranche, transperce. Nourris la pierre de ce liquide si impur qui coule dans tes veines. Il n'y a qu'ainsi que tes péchés seront expiés. Meurs et tu verras enfin se lever l'aube.
La lumière... Il voulait voir la lumière. Être aveuglé par elle. Se nourrir de sa pureté, boire à la source de son immortalité. Il rampa jusqu'à la paille et tendit une main squelettique, décharnée et bleutée. Il avait froid, tiens. Au travers du cette paillasse improvisée, il y avait les éclats de verre.
Il les prit dans sa paume et ferma les yeux. Si simple... Quelques secondes à peine pour que le fil de son destin ne soit tranché.
Fais-le ! Hurlait la Voix. Et elle était sage, c'était bien connu. Son amie. Sa compagne. Fais-le !
Ses pupilles dilatées fixaient le verre. Doux et aidant, lui. Bien. Un autre allié. Le dernier ? Il l'approcha lentement des veines de son poignet. Allait appuyer gentiment...
Des cris. Des grognements et des pleurs. Là, dans les couloirs. Pas pour lui. Sans doute amenait-on d'autre pêcheurs, comme lui. Ils apprendraient à leur tour. Il leur libérait sa place. Ils apprendraient, oui, la véritable nature du monde, leur véritable nature. Leur ignominie. Leur laideur. Ils faisaient partie de cette petite minorité qui accèderait à l'univers des justes. Des pardonnés. La Voix l'en assurait. Le rassurait.
Des cris, encore. Silence ! Sa tête bourdonnait. Mourir, crever, partir. On ne le pleurerait pas. On ne le regretterait pas. Sinon les ombres privées de leur jouet. Mais elles en trouveraient un autre. Il n'était pas irremplaçable.
Des pas. Des bruits devant sa cellule. L'Autre ? Non ! Pas maintenant ! Des chuchotements. Allez-vous en ! Le verre trancha, la douleur éclata. Élancements vulgaires face aux visites. Vite !
La porte s'ouvrait. Des cris, encore. Sa tête allait exploser. Son esprit s'embrouilla. Le sang coulait, tâchait encore plus son corps vêtu de haillons déchirés et sales. On se jetait sur lui. Point de défense. Il trouva simplement la force de sourire et de dire quelques mots.
Vous ne m'aurez pas...
Et il sombra.
C'était blanc... Là, et là aussi... Partout. Ses paupières frémirent, menacèrent de se clore mais il repoussa la faiblesse du sommeil. L'habitude. Les murs, le plafond. Blanc. Les draps aussi... C'était doux, le coton. Ça sentait bon. Il y avait une fenêtre. Entr'ouverte. Il pouvait sentir la bise sur sa peau. Fraîche, caressante. Son corps ne lui faisait presque plus mal.
Il se redressa, et le drap glissa le long de son ventre. Il regarda sa peau. Elle était striée de cicatrices et bleutée par endroit. Ce n'était pas un rêve, alors. Enfin, un cauchemar. Et il était bien vivant. Il sentait son cœur pulser, remarqua-t-il en posant sa main sur sa poitrine. Il referma les yeux un court instant et serra les dents. Il avait échoué, alors...
Il s'assied sur le bord du matelas et, lentement, se mis debout, tentant de retrouver l'équilibre. Il chancela et manqua tomber, se retenant de justesse au lit, mais parvint finalement à faire quelques pas jusqu'à la fenêtre pour s'agripper au cadre.
Le soleil brillait au dessus d'un lac paisible. Une grande forêt l'entourait et ses arbres cambraient légèrement dans le vent. Il pouvait entendre le bruissement des feuilles de là où il était. Le paysage lui était familier... Sous ses mains, il sentit la pierre bourdonner, comme si elle cherchait à lui faire remarquer sa présence. Il trouva ce constat idiot mais une force étrange le poussa à fermer les yeux. Et un mot le frappa de plein fouet.
Pourdlard.
Il recula et tomba, sous le choc, retenant un glapissement effrayé. Non...
Harry Potter... Le Survivant... Les Dursley... Voldemort... Ron... Hermione... Sirius... L'attaque... La prison... L'Autre, Snape... Les Mangemorts...
Il hoqueta alors que les flashs se répercutaient dans sa tête, alors qu'il se souvenait de tout. De la joie comme de la douleur. Des viols, des coups. Impur... Le froid... La Voix.
Il tremblait. Il pleurait sans le savoir. Au travers du brouillard, il y avait les rires et ces bandages sur ses poignets. Il les arracha pour contempler les marques encore rougies. Ces marques qui, à jamais, lui rappellerait ce qu'il était.
Il n'entendit pas les pas hâtifs derrière lui, de même que ces mains qui enveloppaient son corps d'un draps dans le but vain de le réchauffer. Mais le froid restait. Il resterait à jamais. Seul et glacé.
- Tout va bien, Harry, dit quelqu'un.
Des cheveux roux... Ron ?
- C'est terminé, maintenant...
Herm'... ?
Les voix parlaient encore.
- Tu es avec nous, maintenant... Tout va bien...
Qui voulaient-ils persuader, comme ça ? Eux, sans doute. Lui ne croyait plus en rien. Non, pensa-t-il alors qu'il se retrouvait serré dans les bras de quelqu'un. Rien n'allait.
Rien n'irait plus...
FIN
Je sais que c'est court. Mais c'est tout ce que j'avais à dire. Et oui, c'est un OS ! Je vais maintenant me concentrer sur un autre... euh, deux autres One Shots et sur ma fic plus longue, Pour un quelconque espoir. Venez lire et m'encourager !!
Bisou et merci !
Gen
