Auteur: moi 'Luna

Inspiration: Gundam Wing

Disclamer: ne m'appartienne pas;.. ouinnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn..........

Couple(s) : DuoxHeero ; Duoxune nouvelle ; Heeroxune nouvelle ; TrowaxQuatre

résumé: La guerre est finie, Heero est séparé des autres, envoyé sur L1. Il ne supporte pas d'être éloigné de l'amour de sa vie mais ne dit rien et plonge dans la dépression. Les choses s'aggrave jusqu'à un point culminant...

Note de l'auteur: TRès très très noir... âme sensibles s'abstenir... Pas de Lemon dans ce chapitre, à voir pour la suite. Parle de suicide, de mort, de drogue... Donc ATTENTION...

A écouter avec Words on Signs d'Archive... Prévoyez le paquet de mouchoir ^^""


LES ENFERS

Arc 1

*¤Ferme les yeux, tu n'auras plus mal¤

Je ne sais pas ce qu'est avoir mal.

¤Ferme les yeux, tu n'auras plus à te battre¤

Je vis pour me battre.

¤Ferme les yeux, tu n'auras plus à obéir¤

Je n'obéis qu'à moi-même.

¤Ferme les yeux, tu n'auras plus à le pleurer¤

¤Ferme les yeux¤

¤Ferme les yeux...¤*

HEEEEERRROOOOOO !!!

*Duo ?*

Encore un rêve ? Encore un de plus à rajouter sur une longue, très longue liste. Wing transperçait ses ennemis, les écrasant, les massacrant. Tout était irréel, tout était féérie et danse macabre, le pilote était en transe. Le japonais ne faisait plus qu'un avec la machine, il ne faisait guère attention aux soldats d'OZ qu'il terrassait. Bien qu'il fût le soldat parfait, il était loin de l'être, mais cela les autres ne le voyaient pas. Alors il continuait à enchaîner mission sur mission, peut-être pour ne pas devoir supporter leurs regards, peut-être pour garder le surnom qu'on lui avait donné, car finalement, il ne le détestait peut-être pas tant que ça ce surnom, il lui permettait de cacher ses faiblesses, son humanité.

Cette mission s'était encore soldée par une grande victoire, Quatre et Trowa avait fait diversion en attaquant une autre base comme prévu tandis que Duo et Heero s'étaient infiltrés dans une autre pour récolter des informations et détruire par la même occasion les prototypes et les plans des nouvelles armures que venait de concevoir leur ennemi. Maintenant, Heero achevait les dernières armures mobiles d'OZ, les derniers résistants, les derniers fous qui osaient lui faire face. Le dernier tomba tandis que Deathscythe passait devant Heero en direction du point de ralliement. Heero jeta un dernier regard à la base en feu avant de se lancer à la poursuite de son coéquipier.

Combien de temps ? Combien de temps qu'ils attendaient de nouvelles instructions, de nouvelles missions ? Cela faisait plus de quatre jours qu'ils se terraient dans une petite maison en pleine forêt. Trowa et Quatre les avaient rejoints quelques heures après leur arrivée. Ils avaient détruit la base qu'ils avaient attaquée pour la diversion, il ne restait aucun survivant. Ils furent ensuite rejoints par Wufei, le lendemain, lui aussi ayant détruit entièrement la base dont il avait du s'occuper. Cela faisait donc quatre jours qu'ils attendaient, s'évitant les uns les autres, surtout Heero en fait… Surtout lui qui évitait les autres et que les autres évitaient.

Justement, les directives arrivèrent au bout de la cinquième journée. Tous les cinq pilotes s'étaient réunis dans le minuscule salon pour écouter le message. Quelles nouvelles bases devraient-ils détruire ? Quels plans devaient-ils voler ? Ils savaient que les forces de leur ennemi étaient de plus en plus faibles, depuis un an qu'ils se battaient déjà… S'ils s'étaient attendus à ça… Alors Heero n'aurait jamais appuyé sur le bouton permettant de lire le message. La voix enregistrée s'éleva dans la pièce.

« L'ennemi est vaincu. Les Gundams doivent être détruits. La guerre est finie. Chacun de vous sera envoyé à un poste stratégique selon ses compétences… »

Heero fut tout d'abord mis au service de Réléna mais ne supportant plus cette pimbêche rose, il démissionna et se retrouva envoyé sur L1 pour travailler dans une grande entreprise d'informatique. Wufei et Duo ainsi que Trowa entrèrent dans le clan des Preventers pour maintenir la paix. Quatre repris son entreprise familiale et se rapprocha des trois autres, surtout pour Trowa, ils restèrent ainsi sur terre. Seul Heero fût envoyé loin… loin et seul le cauchemar revint.

Ferme les yeux, tu n'auras plus mal¤

Je ne connais pas la douleur.

¤Ferme les yeux, tu n'auras plus à te battre¤

Je vis pour me battre.

¤Ferme les yeux, tu n'auras plus à obéir¤

Je n'obéis qu'à moi-même.

¤Ferme les yeux, tu n'auras plus à le pleurer¤

¤Ferme les yeux¤

...

¤Ferme les yeux…………¤

Il manque quelque chose… Il manque quelqu'un… Je vois une silhouette. Je ne sais pas qui elle est… Je veux la toucher, je ne peux que la frôler…

¤Ferme les yeux¤

Non ! Non !n-non…non… … …. …*

Il aurait été là, avant… Il avait toujours été là… Avant… Toujours ! Et maintenant qu'il n'était plus là, le japonais se laissait dépérir. Sans qu'il ne la sente approcher, la dépression s'était emparée de lui. Sans qu'il ne s'en aperçoive, il avait perdu sa drogue et il était en manque. Aucun bras pour le soutenir, aucune voix pour le soulager. Non, il était là, seul dans cet appartement si grand. Il ne vivait plus, il survivait au milieu de milliers d'autres personnes. Il n'était plus que l'ombre de lui-même. Plus rien n'avait d'importance… Qui aurait cru que ce qui faisait vivre le soldat Parfait ne serait pas Wing, ou son portable, ou sa solitude ? Personne n'aurait pu le deviner, même pas lui… Et pourtant…

….

Un an…

….

Deux ans…

….

Trois ans…

….

Quatre ans…

….

Cinq ans…

Il n'aurait jamais cru que ce jour arriverait. Comme beaucoup de choses. Il crut être de nouveau le jouet d'hallucinations. Mais non, elle était bien là, entre ses mains, cette lettre, cette lettre chérie. Comment aurait-il pu penser qu'un jour il reverrait cette écriture ? Il ne l'aurait jamais pu. Heero Yuy, près de cinq après la guerre, invité à fêter l'anniversaire de la fin de cet épisode de l'histoire. Le jeune homme avait longtemps hésité avant de répondre à l'invitation. Il ne savait pas si c'était une bonne chose de revoir les quatre autres, mais sa femme, Ariane, ou plutôt sa compagne du moment l'avait poussé à y aller. Elle disait que cela pourrait l'aider à se reconstruire, le passé était le passé et il pourrait, il avait le droit de revoir ses anciens amis.

Il avait rencontré Ariane un an plus tôt, elle était jeune et douce et l'avait aidé à se redresser. Bien sûr, elle n'était pas l'amour de sa vie mais elle l'aidait beaucoup depuis que sa vie avait basculée. Elle avait emménagée rapidement dans la maison d'Heero après leur rencontre. Heero l'aimait, mais comme une amie intime, si leur vie sexuelle était remplie, il ne se sentait pas comblé. Il le lui avait dit mais elle n'en tenait apparemment pas compte, elle disait vouloir faire cicatriser les cicatrices de son cœur. Heero l'avait cru, c'était elle qui après tout l'avait sortit à moitié de l'enfer. L'autre moitié de son âme était à jamais perdue.

Quatre ans, quatre ans qu'il subissait cette maladie. Il ne voyait pas son front se rider, son dos se courber, des cernes se former sous ses yeux, non il ne l'avait pas vu et personne autour de lui s'était inquiété. Non, personne, car de toute façon ne s'occupait de lui, personne ne s'était assez lié à lui pour voir qu'il sombrait peu à peu dans la nuit. Personne ne l'avait écouté lorsqu'il pleurait seul dans son bureau, personne ne l'avait protégé lorsqu'il avait commencé à se droguer. Ariane avait été la seule à le soutenir lorsqu'elle s'était fait embaucher dans son entreprise. Elle l'avait pris sur son épaule et alors qu'il était au fond du gouffre il s'était totalement appuyé sur elle. Elle l'avait aidé à se relever un peu de cette souffrance psychique. La vague de déprime l'avait touché au plus profond de son être. Il s'était relevé certes, grâce à elle, mais il avait toujours besoin de sa petite dose quotidienne. Elle lui avait rendu la moitié de son âme et le vide que l'absence de l'autre moitié ne pouvait être comblée, ou du moins étouffée qu'avec l'aide de la dose d'héroïne qu'Ariane lui administrait tous les jours.

Heero était dans la navette, il plongeait ses yeux cobalts dans l'espace noir… Il voyait la terre s'approcher à vue d'œil. Il se sentait bien, là, flottant dans le vide dans les entrailles du tas de ferraille. Il ferma les yeux et se laissa bercer pas le doux ronron de la machine, ne voulant pas penser au moment où il devrait poser pied à terre. La douceur et les étoiles dansant devant ses yeux suite à sa dernière prise n'étaient pas encore parties, il était dans un véritable cocon d'insouciance, et dans ces moments là, il lui semblait que tout serait plus facile, comme toujours, avant que le manque ne se face ressentir de nouveau. Maintenant, il en était à une dose et demi par jour répartie en deux fois, il avait prévu de les faire le matin et le soir alors qu'il serait loin du regard des autres… Si tout pouvait toujours être aussi simple…

Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il ne fut pas surpris de ne voir personne de sa connaissance lors de sa décente de la navette. Personne n'était venu à se rencontre… Personne… Cela le fit rire doucement, un soubresaut de rire jaune. Pourquoi seraient-ils venus le chercher alors qu'ils n'avaient pas pris la peine de prendre de ses nouvelles durant ces cinq dernières années ? Il se dirigea vers la sortie, portant son seul sac en toile bleu délavé sur son épaule contenant ses maigres affaires. Ce n'est pas qu'il manquait d'argent, loin de là, mais il avait perdu goût à cela. Il ne ressentait pas le besoin d'avoir quoi que soit, si quelque chose lui manquait vraiment, il pourrait toujours se l'acheter sur place. Il remonte un sourcil de surprise lorsqu'il vit une limousine arrêtée devant lui et un homme lui ouvrir la portière en disant : « Bienvenue monsieur Yuy, nous allons vous mener à la propriété ». Heero remercia l'homme en costume de pingouin avant de monter dans la « voiture ». C'était tout de même plus confortable que de voyager en taxi. Il termina le voyage en somnolant, essayant de récupérer du long vol. Il était de plus en plus fatigué et il se dit qu'il n'aurait pas du venir…

Un domestique avait pris son sac dès sa sortie de la voiture. L'homme était payé pour ne pas laisser voir ses émotions, mais alors qu'il guidait le jeune homme dans sa suite, il ne pouvait s'empêcher de le regarder, il se demandait comment le jeune maître Quatre pouvait inviter de telles personnes… Cela lui paraissait invraisemblable… Heero remercia de nouveau cet homme avant de s'enfermer dans sa suite, il se dirigea dans la salle de bain et se coula sous une douche bien méritée sans se regarder dans la glace. Cela faisait trois ans qu'il ne s'était pas regardé dans une glace… Il sortit de la douche, s'essuya brièvement et retourna dans la chambre une serviette autour de la taille, il plongea dans son sac et en sortit ses vêtements. Il enfila un pantalon de lin noir et une chemise grise pale avec des reflets, alors qu'il boutonnait la chemise, il ne remarqua pas qu'elle flottait sur son corps maigre. Puis il remit ses chaussures, peigna ses cheveux sommairement toujours sans se regarder dans la glace. Ceux-ci avaient poussés, depuis deux ans qu'il n'était pas allé chez le coiffeur… Enfin il descendit au petit salon, où le domestique lui avait indiqué que se trouvait les autres. Il posa sa main sur la clenche, soupira, recherchant son masque d'impassibilité et ouvrit doucement.

« HEEEEEEERRRRRROOOOOOOOOOOO !!! »

Le japonais releva ses yeux cobalts ternes sur la source de l'appel, il eut un micro sourire en voyant que c'était son ancien coéquipier qui avait lancé ce cri, cela ne l'étonnait pas non plus. Pourtant même s'il souriait, son cœur se serrait et en même temps battait de plus en plus vite. Alors qu'il refermait la porte, quatre paires d'yeux étaient posées sur lui. Duo qui avait commencé un geste pour lui sauter dans les bras était coupé dans son élan et semblait statufié. Wufei avait les yeux exorbités, comme s'il avait vu un fantôme. Trowa avait juste haussé les sourcils mais ses mains s'étaient refermées sur les épaules de Quatre. Ce dernier avait posé sa main sur sa bouche pour étouffer son cri, il regardait Heero de ses yeux bleus embrumés par les larmes qui menaçaient de couler. Il ressentait tout, il ressentait vraiment tout. Le douleur, la souffrance, le vide, le manque, il voyait dans son esprit cette partie d'Heero, enroulée sur elle-même, plongée dans un noir qu'elle avait elle-même créé, ne cessant de pleurer et se lacérant, se griffant, se mordant les bras, les mains… Il voyait cette partie du cœur, de l'âme du japonais anéantie, celle qui le tuait à petit feu…

Ils furent arrachés du lourd silence par une soubrette qui vint leur annoncer que le dîner était prêt, celle-ci ne remarqua même pas Heero, il était transparent pour elle comme pour de nombreuses personnes. Lui qui se fatiguait tous les jours un peu plus sentait que la soirée allait être longue. Trowa entraîna Quatre qui regardait maintenant le sol en essuyant ses yeux, essayant d'empêcher son pouvoir de prendre une emprise totale sur son esprit. Wufei suivit les autres en entraînant Duo qui continuait de fixer Heero sans un mot. Ce dernier soupira et passa une main dans ses cheveux avant de se rendre à son tour dans la salle à manger. Le repas commença dans un silence mortuaire puis Trowa entama une conversation avec Wufei, Quatre et Duo les suivirent quelques instants plus tard, sortant par la même occasion de leur mutisme. Heero prit une bouchée du plat qui se trouvait devant lui, une toute petite bouchée venant d'une assiette qu'il n'avait presque pas touchée. Il n'avait plus faim depuis longtemps et se contentait de peu. Il suivit la conversation sans rien laissé paraître, finalement fidèle à lui-même. Il ne faisait plus partie du groupe, une petite voix lui indiqua qu'il n'avait jamais fait partit du groupe. Cela le fit sourire, un sourire crispé tandis que ses yeux ternes s'emplissaient de larmes, mais cela, aucun des quatre autres ne l'avait vu, il était un fantôme près tout…

Ils t'ont laissé tomber, tu te souviens ? Ils ne sont jamais revenus pour toi. A quoi t'attendais-tu en revenant cinq ans après ? A ce qu'ils te serrent dans leurs bras comme si tu étais leur frère chéri ?¤

Je croyais que…

¤C'est ça le problème… Tu crois des choses qui ne peuvent se faire. Fais toi une raison, tu n'as jamais été rien pour eux, tu pourrais mourir maintenant qu'ils ne s'en apercevraient pas¤

… Peut-être… Oui… La mort… Je n'aurais plus à voir ces regards, à entendre ces paroles murmurées derrière moi… Douce récompense…

¤Tu es devenu un homme, agis comme un homme, ton existence n'est nécessaire à personne¤*

Le repas se termina plus légèrement qu'il n'avait commencé. Les autres retournèrent dans le petit salon, Heero les suivit toujours en silence. Il sentait une immense fatigue s'emparer de son corps et des frissons commençait à descendre le long de sa colonne vertébrale. Il s'assit dans un fauteuil à part, essayant de calmer ses tremblements, ne voyant pas le regard de Duo posé sur lui. Les autres s'inquiétaient pour lui mais ils ne savaient pas comment le prendre. Il avait toujours été si éloigné d'eux… Duo le regardait comme s'il cherchait une réponse à ses questions sur son corps. Ses yeux améthyste se posèrent sur son visage, pâle, gris, cadavérique, sa peau tendue sur ses os, des cernes violets foncés sous les yeux, des cheveux retombant sur son front doucement… Finie la danse folle des mèches dissidentes. Le châtain suivit la courbe de ses épaules, de ses bras, de ses mains, de ses doigts, puis ses hanches, son bassin, ses jambes… Maigre, extrêmement maigre… Il ne pouvait pas voir sous sa chemise les bleus créés par les piqures à répétition, ni les entailles faites par le rasoir. Non, mais ce qui était apparent le détruisait sur place. Ils étaient quatre, quatre à ressentir cette présence muette et qui pourtant hurlait de souffrance, mais ils ne faisaient rien, ne savaient pas comment faire… Duo détourna son regard et lança l'annonce qu'il voulait faire depuis un certain temps déjà… Personne n'aurait fait une telle chose en ce moment là mais Dudulle pensait que cela pourrait réjouir l'atmosphère…

« Je voulais que vous soyez les premiers à le savoir… Voilà… Je… En fait, je vais me marier. »

Heero releva la tête aussi rapidement que ses réflexes lui permettaient… Il regarda Duo, ne détachant pas ses yeux de celui-ci… Quand aux autres, l'impact de la révélation passée, ils félicitèrent le garçon et Trowa sortit le champagne. Heero lui ne cessait de le regarder. Ses tremblement s'accentuèrent, de la sueur coula le long de ses tempes, ses mains devinrent moites, sa respiration saccadée. Son corps brûlait, il ne tenait plus et commença à se balancer d'avant en arrière, la bouche ouverte, retenant ses cris… Cris de rage, de souffrance, de désespoir, cri du manque… Il devait prendre sa dose tout de suite… Tout de suite sinon il allait mourir sur place. Il se releva et sortit de la pièce en crispant ses doigts. Quatre faillit tomber dans les pommes, ce qu'il avait vu l'espace d'un instant, il ne voulait pas y croire… La deuxième partie de l'âme du japonais venait de mourir, et cette fois ci personne ne pourrait le relever, non personne ne pourrait l'empêcher de mourir… Tout son cœur était brisé… Le Heero noir de son âme meurtri était entier, Quatre l'avait vu se relever doucement de sa position fœtale, il avait cessé de pleurer, cessé de crier, cesser de se torturer. Il le vit redresser la tête et regarder les abîmes la bouche ouverte dans un hurlement silencieux, le poignard le transperçant de part en part… … … L'aiguille traversa la peau et déversa la drogue dans la veine, le garrot fut enlevé et le corps s'affaissa sur le sol, la respiration faible, les yeux ouverts, blancs, vides.

*¤Ferme les yeux, tu n'auras plus mal¤

Je suis consumé par la douleur

¤Ferme les yeux, tu n'as plus à te battre¤

J'ai tout perdu

¤Ferme les yeux, tu seras mien¤

Tu me tiens dans tes griffes

¤Ferme les yeux, tu n'auras plus à le pleurer¤

Je l'ai aimé… Je l'aime…

¤Ferme les yeux et accueil moi en ton sein¤

Douce délivrance

¤Ferme les yeux et délaisse le monde¤

Je meurs pour lui…

¤Ferme les yeux, meurt, tu n'es plus rien¤*

Le délire avait une emprise totale sur son esprit et son corps, il s'était redressé sur le tapis, au milieu de la chambre, les jambes repliées encerclées par ses bras se balançant d'avant en arrière, ses yeux d'un bleu laiteux fixant tout et rien, un sourire sur les lèvres, lèvres pâles, blanches et poudreuses avec de la bave qui apparaissaient aux commissures. Heero avait rejeté sa chemise au sol et il se griffait les bras jusqu'au sang maintenant. Un petit rire grave monta dans sa gorge, il toussa puis se tordit sur le sol et vomit son maigre repas, son estomac se tordit et le flamba sur place. Mais cela, il ne le voyait pas, il était dans son délire. Un flot ininterrompu de larmes se déversèrent alors qu'il restait prostré sur le sol, son corps se tordant dans d'affreuses convulsions. Les étoiles miroitaient devant ses yeux et il essayait d'en attraper quelques unes, il se redressa en chancelant et attrapa un oreiller qu'il creva sur place, il balança les plumes en l'air et essaya de les attraper en bondissant, fou, haineux, abandonné, anéanti… Pour l'instant c'était le temps de l'allégresse, bientôt son corps fatigué le ferait sombré dans le cauchemar, il partirait le lendemain matin alors que les autres dormiraient encore…

Suite à son départ plus que précipité, les autres ex pilotes n'avaient pas eu le cœur à faire la fête suite à l'annonce de Duo. D'ailleurs le natté non plus et ils allèrent tous rejoindre leurs chambres respectives après s'être souhaité une bonne nuit. Duo passa près de la chambre du japonais, il s'arrêta devant et regarda la lourde porte de chêne comme s'il pouvait voir à travers, il posa une main sur la clenche puis se ravisa… peut-être qu'il aurait dû ouvrir… Une fois ses amis partis, Quatre s'était effondré dans les bras de son amant, ce dernier l'avait mené dans en le portant comme un princesse dans leurs appartements, caressant ses cheveux blonds d'une main qui se voulait rassurante. Il s'allongea dans le lit au milieu des coussins et serra longtemps le jeune héritier contre lui, le temps que les pleurs cessent. Ce n'est que lorsqu'il sût que son compagnon pouvait parler de nouveau qu'il lui fit part de ses pensées.

« Ce n'était pas une bonne idée… Nous n'aurions pas dû l'inviter…

-Ne dis pas ça Trowa… Duo se faisait une telle joie de le revoir…

-Mais tu l'as vu ! Il ne fait plus partie de notre monde ! Quatre ! Ouvre les yeux !

-Je sais… C'est horrible… Trowa… Je… Je ne sais pas quoi faire… C'est horrible, une telle souffrance, je ne le supporte pas…

-Ne t'en fait pas… Tout ira bien…

- NON ! TROWA TOUT N'IRA PAS BIEN ! IL EST EN TRAIN DE MOURIR !!! »

Le jeune homme ne répondit rien, il ne fit qu'accueillir de nouveau dans ses bras son amant qui ne tenait plus debout, à bout de force, qui ne pouvait même plus pleurer. Alors que ce dernier s'endormit quelques minutes plus tard, lui resta parfaitement éveillé, il serrait le corps contre lui et ne cessait de se repasser dans la tête les évènements de la journée… Il savait que Quatre avait raison, il savait qu'Heero mourait mais il ne savait pas quoi faire… Ils le savaient tous mais aucun d'eux ne savaient quoi faire… Peut-être qu'il aurait suffit d'un peu d'amour, ou d'un peu de reconnaissance mais aucun d'eux n'aurait pu croire à cela… Si Quatre avait su décrypter, comme il le faisait d'habitude, il aurait compris… Mais qui aurait pu penser que le Perfect Soldier aurait besoin d'aide un jour ? C'était un combat auquel ils n'avaient pas été préparés… Et Heero n'était pas là pour mettre en place une stratégie…

Le lendemain arriva bien trop vite aux goûts des quatre anciens soldats… Trowa et Quatre se levèrent en silence, ils furent rejoints très vite par un Wufei comateux et ensuite ce fut Duo qui arriva en baillant en quête de sa tartine de Nutella. Il ne manquait que le japonais pour que le tableau des endormis soit au complet. Au bout d'un certain temps, le jeune maître de la maison commença à sérieusement à s'inquiéter, il appela l'intendant et lui demanda d'aller voir dans la chambre d'Heero. Celui-ci en profita pour lui dire que l'homme était partie dès les premières lueurs du jour en disant qu'il était désolé, il avait prit ses affaires, avait pris un taxi et était partit. Quatre en resta bouche bée, il s'assit lourdement sur les genoux de Trowa. Duo lui sentit les larmes venir au coin de ses yeux, il reposa sa sixième tartine à côté de son bol et se mit à regarder le plafond comme si c'était la chose la plus belle qui lui était donnée à voir…

Heero était dans la navette qui le ramenait sur L1, il avait pris sa dose du matin un peu en avance, et regardait la terre s'éloigner de lui petit à petit. Son cœur lui fit mal, très mal, il porta une main sur sa poitrine et resserra les doigts dessus, il n'essaya pas de retenir ses larmes qui inondèrent rapidement ses joues. Il rentrait pour trouver une paix mais il savait qu'il ne la trouverait jamais. Il n'avait pas non plus envi de revoir cette femme, il n'avait pas envi de revoir son appartement, il n'avait pas envi de revoir ses collègues, il n'avait pas envi de reprendre le travail… Il ne voulait qu'une seule chose, mourir en paix, seul… Car de toute façon, il ne la concevait que de cette manière sa mort, seul, comme il l'avait toujours été… Pourquoi quelqu'un aurait prit la peine de se déplacer pour venir le veiller au pied de son lit ? Personne ne s'occupait de lui alors seul il allait quitter cet univers.

Chacun rentra chez soi, l'anniversaire des cinq ans de la fin de la guerre n'avait pas été aussi joyeux que prévu. Quatre resta plongé dans une sorte de mutisme pendant près d'une semaine, Trowa le soutenait comme il pouvait, recueillant les larmes du blond dans ses bras musclés. Wufei rejoignit ses pénates et enchaîna les missions pour les preventers avec plus d'acharnement qu'auparavant. Duo, quand à lui, rentra chez lui le moral dans les chaussettes. Son sourire avait disparu, il restait là, les yeux dans le vague, il ne lançait plus de vannes aux autres et n'était plus le chieur que tout le monde connaissait. Rien n'était plus pareil. Sa compagne, Alia, ne supportait plus ses silences, elle ne supportait plus ses yeux fuyants, elle ne supportait pas qu'il ne veuille plus la toucher… Lorsqu'elle lui demandait ce qui n'allait pas, il baissait la tête et sortait de la maison, quelques instants plus tard, elle voyait les feux arrière de la Suzuki noire qui disparaissait dans la nuit. Un soir, elle lui essaya une autre approche, elle prit une feuille et un stylo et s'installa devant Duo, celui-ci contemplait le mur en face de lui, il ne sourcilla même pas lorsqu'elle vint devant lui.

« Puisque tu n'as rien à faire, tu peux m'aider pour faire les liste des invités »

Le jeune homme posa ses yeux améthyste sur elle.

« Quelle liste ? Quels invités ?

-Bien… Pour le mariage !

-Je ne veux pas me marier pour le moment »

Le stylo échappa des mains de la jeune femme, elle regardait son futur ex mari bouche bée, elle ne répondit rien, le regarda partir et prendre son casque de moto, elle entendit le moteur se mettre en route et l'engin s'éloigner de la maison. Elle ne pleura pas. Elle ramassa le stylo et le regarda. Ses craintes étaient fondées, elle le sentait, l'intuition féminine peut-être… Cela avait été juste un doux rêve… Elle ne savait pas qui était celle qui lui avait piqué Duo, mais si elle la voyait, elle la tuerait, cette pétasse… Si elle avait su seulement qui était « celle » qui occupait l'esprit du natté…

Lorsqu'Ariane avait ouvert la porte à Heero, elle avait su qu'il était trop tard. Elle l'avait vu dans son regard. Elle ne pouvait plus rien faire pour lui. Aussi elle décida de s'éloigner de cet homme. Il ne l'aimait pas, elle le savait. Et elle non plus, il avait été juste un prétexte pour vivre un peu plus au dessus de la moyenne pendant quelques temps. Lorsqu'elle quitta la maison avec ses quelques affaires, elle jeta un dernier regard contrit vers le métis qui se trouvait sur le fauteuil, replié sur lui-même, l'aiguille encore dans le bras. Tout s'enchaîna très vite ensuite… Heero ne retourna jamais à son travail, il ne répondit à aucun appel de ses collègues, il n'accepta de voir personne, il ne sortait plus et commandait ses seules nourritures par internet, il ne mangeait presque plus, à peine un repas par jour, voire tout les deux jours. Il ne sortait dans son manteau devenu trop grand pour lui que pour aller chercher la drogue. Puis il rentrait chez lui, il ne s'occupait plus des doses, prenant de tout et de rien. Il prenait aussi bien du shit que de la cocaïne, puis il se préparait une seringue d'héroïne et se l'injectait. Bientôt il reçu un message sur son répondeur, il venait d'être viré de son poste, depuis quatre semaine qu'il n'avait pas donné signe de vie. L'orage éclata un soir, il regarda la pluie se fracasser contre sa vitre, son propriétaire, celui qui lui louait la maison réclamait son loyer depuis une semaine, il ne pouvait pas le payer, l'homme lui avait donné deux jours pour quitter les lieux. Le lendemain au matin, il devrait quitter cet endroit. Heero se leva et se dirigea vers la salle de bain, il prit une boite et revint dans le salon. Il s'assit sur le fauteuil, après s'être servit un grand verre de vodka et posa la boîte à côté de lui. Il en sortit une photo sur celle-ci l'on voyait tout le groupe, les cinq pilotes qui souriaient –même si on ne le voyait pas pour tous réellement- et regardait l'objectif.

*¤Tu es naïf, tu n'es rien¤

Je croyais que j'existais pour eux, mais cela n'était qu'un mensonge. Je n'ai jamais rien été, sauf une machine de guerre que l'on jette à la déchetterie lorsqu'elle ne sert plus à rien. Je suis inutilisable alors je n'ai plus aucune raison de rester.

¤Pourquoi t'acharnes-tu ainsi ? Il ne te sert plus à rien de vivre¤

Je ne veux plus me souvenir… Je ne veux plus revoir leurs visages dans mon esprit. Ils me tuent… Leurs souvenirs me tuent. Alors je préfère mourir avant de tomber fou, de toute manière cela les soulagera.

¤Laisse toi porter, rend les armes¤

Je n'ai plus aucune raison à vouloir rester ici. Je les hais. Je les hais. Je les aime et je les hais. Je l'aime et je le hais. Je ne veux plus sentir cette douleur, c'est trop affreux… Pitié… Faites taire cette souffrance… Pitié…

¤La guerre est finie depuis longtemps, tu as le droit d'abandonner¤

Pitié… Pitié… Faites que tout s'arrête…

¤Ils se sont fichus de toi¤

Je les aime et je les hais…

¤Tu n'es rien pour eux, oublis les !¤

Je veux mourir… Pitié…

¤Ferme les yeux, viens avec moi¤*

Heero laissa couler le flot de larmes, il ne retint pas ses cris de désespoir et déchira la photo en deux, il se prit la tête entre les mains et hurla son désespoir. Il prit une petite boîte et en sortit une pilule de joie, il l'avala avec un peu de vodka. L'extasie ne fit pas son effet immédiatement, il en avala trois autres, puis il encercla son bras avec un garrot, prit une seringue non utilisée, se prépara une mixture alors que des papillons dorés arrivaient devant ses yeux. Il injecta l'héroïne magique dans ses veines et relâcha le garrot qu'il jeta contre le mur. Il continuait de hurler, ses sanglots se confondant dans ses cris. Il avisa le rasoir… Les lames entamèrent les chairs d'un coup précis…

Un coup de téléphone… Quatre décrocha, l'appel venait de L1, il avait oublié d'enlever le haut parleur, ne pensant pas être dérangé par le téléphone à cette heure là. Son interlocuteur avait éteint le visiophone, il ne pouvait pas voir son visage. Duo, Wufei et Trowa était dans son bureau, ils s'apprêtaient à aller sortir un peu, juste histoire de s'aérer l'esprit. Une voix de femme retentit dans la pièce.

« Je suis Ariane Loetie, je me suis permis de vous appeler, j'en suis désolée d'avance. Ce que j'ai à vous dire est très dur, laissez-moi finir s'il vous plaît… J'ai trouvé votre numéro dans son répertoire, j'ai pensé qu'il fallait que je vous prévienne… Voilà, c'est au sujet de Heero… Il a été rapatrié sur terre, dans l'hôpital principal de Sank… Il… Il a fait une overdose… Il est dans le coma… Je ne sais pas s'il s'en sortira… Je voulais juste vous prévenir… Encore désolée… »

Le Bup Bup du téléphona suivit l'appel. Elle venait de raccrocher. Les anciens pilotes étaient mortifiés. Soudain, un hurlement de douleur se fit entendre, Duo s'écroula sur le sol, la tête entre les mains, sombrant dans le néant… Cela ne pouvait pas être vrai… Le Soldat Parfait… Heero… Il ne pouvait pas… Mourir… … … … …


Wouaw... C'est... noir... O___O Comment est-ce que j'ai pu écrire un truc pareil?

Si c'est ça l'effet révision de BAC =.=""

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