Auteur : LoOve-emoO
Genre : OOC, UA, Yaoi, Drama, Romance, Lemon, POV Sasuke, voire Kakashi.
Couples : SasuNaru.
Disclamair : Les personnages ne sont pas à moi. Ils sont la propriété du grand et respecté Masashi Kishimoto.
Ne me dis pas « je t'aime ».
Seul dans ma chambre, écoutant en boucle « I won't see you tonight part 1 », je repense au passé. Mes parents, mon frère, mon ex, mes anciens amis… Tout a péri dans les flammes.
Je suis maudit depuis ma naissance, je me le suis tout le temps dit. Pourquoi est – ce qu'ils m'ont fait autant de mal ? C'est sûr, je n'étais pas un ange mais, de – là à tout brisé. Ma vie, mon être, mon âme et mon cœur. Ont – ils pensé à moi ? La réponse est non.
Depuis je souffre en silence, faisant tout le temps taire ma peine. Personne ne sait ce que j'endure. Peut – être mon tuteur, la seule personne que je côtoies. Et encore… Le seul moment où il peut me voir, c'est lors des repas. Le reste du temps, je suis au lycée et quand je rentre, je m'enferme à double tour dans ma chambre.
Mon monde est fait de noir, de sang, de douleur et de solitude. Rien ne me fait peur.
Sous un visage de porcelaine se cache une haine. Sous un regard de glace se cache une profonde tristesse. Dans un corps sans défauts se cache une envie de destruction.
Est encré en moi une souffrance indélébile.
Une trahison fait mal. Deux, ça vous crève le cœur. Trois, on commence à rendre l'âme. Quatre, le trépas nous guette. Cinq, la tombe est ouverte.
Après plus de cinq traîtrises, je suis encore debout. Bien sûr malgré moi. Et puis, debout est un bien grand mot. Je survis.
Pourquoi je vis ? Pour qui je vis ? Pour moi et les personnes qui comptent ? Personne ne compte… Qu'est – ce que je fous encore ici alors ? Je ne sais pas… Je ne sais plus…
Peut – être que je cherche désespérément quelqu'un qui pourra me sauver de l'enfer.
-Sasuke, à table !
Ferme – là, toi… Tu n'es pas mon père pour me donner des ordres.
J'attrape la télécommande et monte le son de la musique en me calant contre mon oreiller.
J'entends Kakashi monter les escaliers et tambouriner à la porte.
-Sasuke ! Baisse – moi cette musique de sauvage et viens à table !
La poignée bouge. Je soupire et baisse le son avant de me lever et d'aller lentement lui ouvrir. Il me jette un regard noir ; je reste impassible.
-Je descends dans deux minutes.
Il attrape mon bras et le serre.
-Enfonce – toi ça dans le crâne, petite merde. C'est moi qui commande ici.
Je lui fais lâcher mon bras et lui ferme la porte au nez.
-T'as intérêt de descendre et vite !
Enfoiré. Il m'énerve, je le hais. …Pourquoi suis – je encore ici ?
Sur un coup de tête, j'attrape un sac et enlève toutes les affaires de mon placard. J'ouvre la fenêtre et le balance en premier. Viens ensuite mon tour. Je mets prudemment mes pieds sur la rambarde et me laisse tomber. J'atterris correctement.
Je ramasse mes affaires et marche en direction du centre – ville, à 5 minutes de chez lui.
Je préfère prendre la fuite plutôt que de me faire encore tabasser. Parce que pour un oui ou pour un non, je reçois des coups.
Les bleus parcourent mon corps. Mais, je ne fais plus attention à la douleur, elle me parait faible, presque inexistante face à celle que j'endure tous les jours.
Je ne sais où je vais ; après tout, je n'ai personne à qui parler. Je m'installe dans une ruelle sombre dans un soupire.
Je me fais aborder par un gang de rue. Ils sont quatre. Trois garçons et une fille de mon âge.
-T'es sur mon territoire là. Dégage.
Je le regarde un instant puis me lève. Il a de longs cheveux châtains.
-Pardon, je ne savais pas.
Je cale mon sac sur mon épaule et passe au milieu du groupe. Je remarque qu'il y a une fille aux cheveux roses, un garçon avec une espèce de triangle sur les joues et un autre à la coupe au bol.
J'entends la fille murmure quelque chose comme « il va par là – bas ? » mais, n'en tient pas compte. Je continue mon chemin.
Je remarque un type aux cheveux blond attachés en queue de cheval s'approcher de moi. Je baisse la tête.
Ses deux bras puissants me bloquent contre le mur.
-T'es mignon… Tu me laisses te prendre ?
-Dégage, enfoiré.
Je reçois un coup dans la mâchoire.
-Comment tu me parles, p'tit con ?!
Il me donne des coups dans l'estomac. Je gémis de douleur mais, ne crie pas. Je ne veux pas hurler pour cet homme. Il n'en vaut pas la peine.
J'entends des pas et des voix qui disent d'arrêter.
L'homme devant moi s'en va en courant dans le sens opposé. La fille aux cheveux roses de tout à l'heure se penche vers moi.
-Mon Dieu, est – ce que tu vas bien ?
Mes bras tremblent, j'ai du mal à me relever. Elle tente de m'aider mais, je repousse son bras en lui hurlant dessus.
-Ne me touche pas !!
Le brun s'approche de moi d'un pas vif et m'agrippe par le col.
-Tu lui parles pas comme ça, tu piges ?
Son regard, aussi blanc que les nuages, est méprisant. Mais, il ne me fait pas peur. Je prends ses mains et le fait lâcher.
-Je n'ai besoin de personne.
-Tu te serais fait écraser, demi – portion ! Tu pourrais au moins la remercier.
-Je lui ai rien demandé.
-Pff… T'es qu'un p'tit bourge qui vient se faire baiser le cul toi, ça se reconnait tout de suite.
Je lui crache à la figure en lui jetant un regard haineux.
-Ferme – là.
Je reprends mon chemin. La fille me court après et attrape mon bras.
-Attends ! Tu es blessé… Je veux te soigner.
-Mais barres – toi, toi !
Je tire violemment mon bras et m'enfonce un peu plus loin dans la rue.
Sur ma route, je croise des junkies, des hommes saouls, des prostituées, des petits dealers et j'en passe.
Je me trouve un coin tranquille et m'assois. Je me prends la tête entre les mains. Putain de vie de merde.
Le visage du brun apparait dans ma tête. Ces mots m'ont blessé, je ne peux pas dire le contraire.
J'essaye de m'endormir, gardant toujours un œil ouvert au cas – où…
Vers deux heures du matin, un vieil homme, ayant visiblement trop bu, me demande une pièce. Je lui réponds agacé que je n'ai rien. Il s'éloigne en titubant.
Je me cale à nouveau contre mon sac. Je réajuste mon tee – shirt avant de me couvrir avec un deuxième manteau. Nous sommes vers la fin de l'automne et il faut dire qu'il ne fait plus très chaud.
Ce n'est pas ma première fugue, quand j'y repense. A chaque fois c'était la même. Je me faisais ramener chez Kakashi de force par deux policiers. Toujours les mêmes.
L'un devait avoir une cinquantaine d'années, de longs cheveux blancs et m'agaçais au plus haut point. Il ne m'aimait pas non plus.
L'autre, au contraire, semblait m'apprécier. Il était blond et avait des yeux couleur océan. Il avait toujours le sourire. Il devait avoir une vingtaine d'années. Au commissariat, il restait toujours avec moi et m'offrait souvent un chocolat en papotant avec moi, comme si de rien n'était. Mais, j'avais souvent remarqué qu'il tentait de savoir pourquoi je fuguais. Il voulait que je me fasse ausculter par un médecin mais, je refusais toujours d'une manière assez violente.
Je ne voulais pas qu'on voit mes blessures…
Après quelques minutes de veille, je retente de me rendormir mais, des pas viennent dans ma direction. Je lève doucement les yeux vers mon interlocuteur et remarque avec surprise que c'est un policier.
-Allez, lève toi va.
Et pas n'importe quel policier. C'est le blond de d'habitude.
Je me lève difficilement, la fatigue étant très présente. Il attrape mon sac et me prend la main.
-Je t'emmène chez moi pour la nuit. Il ne fait pas très chaud cette nuit.
-Qu'est – ce que vous faites là, à cette heure – ci ?
-… Je faisais ma ronde quand je t'ai vu…
-A deux heures du matin ?
-Oui…
Sa main est chaude, ça fait du bien…
-Pourquoi as – tu fugué, cette fois – ci ?
-Ca ne vous regarde pas.
-Sasuke… Tu ne veux pas me faire confiance ? Je te promets que je ne dirais rien.
-C'est ça…
Il soupire. Nous finissons la route en silence, ma main toujours dans la sienne. Il me montre la chambre d'ami. Je le remercie et ferme la porte avec le verrou. Je plonge dans le lit et m'endors de suite, sans faire aucun rêve.
