Voici une petite histoire courte Sevmione, légère, à lire en coup de vent. Dites-moi ce que vous en pensez ;)
Je répondrai aux reviews personnellement, par message à ceux inscrits :) Ceux qui ne sont que de passage et auxquels je ne peux pas répondre, je leur répondrai à la fin de cet OS, donc au chapitre 5, en début de chapitre
Mademoiselle…
Je fais ma ronde habituelle. Comme toutes les nuits. Je ne dors que très peu. Et surveiller les couloirs à la recherche d'éventuels fouineurs me plairait presque. Que de jouissance à imaginer leur mine décomposée à voir le professeur de Potions, tant redouté, apparaître à la lumière de sa baguette juste sous leur nez. D'autant plus jouissif quand cette fouine est un Griffondor.
J'entends soudainement ricaner.
-Nox.
J'éteins ma baguette pour ne pas leur laisser la chance de s'enfuir. Je m'approche au tournant de ce couloir et observe la scène avec un mélange de surprise, sentiment certainement très rare en moi, et de pitié.
Miss Granger parle toute seule et s'adresse au cadre devant elle. Un cadre inhabité, certainement le propriétaire du tableau en avait assez d'être importuné par une adolescente effarouchée à cette heure-ci. Minuit.
Risible et pitoyable. Voilà une excellente occasion de retirer des points à Griffondor.
Je m'approche dans la pénombre pour entendre ce qu'elle peut raconter et me rend compte de la tenue dans laquelle elle est. Ce mini short blanc, ce débardeur rose, ses jambes fuselées et galbées, et ses cheveux dégringolant dans son dos à demi nu m'atteignent d'une manière que je ne saurai expliquer.
Le désir ? Ai-je bien dit que c'était une simple adolescente ?
Je me rends aussi compte que la Miss n'est pas dans son état normal de Miss-Je-Sais-Tout mais plutôt enivrée d'alcool.
de sorte que le $ O $
Mes jambes ont un mal fou à me supporter, je les sens flageoler et j'imagine que ce n'est pas forcément bon signe pour moi. Mais j'y pense à peine tellement j'ai envie de rire. Me rouler par terre ne me gênerait pas. J'ai envie de crier dans toutes les salles du château tout ce que je peux penser. J'ai envie de me déhancher au milieu du couloir sur cet ancien tapis rouge, de me défouler comme je n'en aurais jamais plus l'occasion.
-Dites-moi, preux chevalier. Pensez-vous que je ferai un bon mannequin ?
Et à cette question, je défile en longueur sur le tapis, main sur la hanche, regard de braise, mouvements exagérés. Je trébuche et tombe à genou. Je suis à quatre pattes dans un fou rire tellement puissant que des larmes coulent de mes yeux clairs. D'un mouvement rapide de la tête, j'envoie mes cheveux dans mon dos et me relève sans trop de problèmes.
-Aaah… je souffle comme un soulagement, en m'approchant à nouveau du cadre en m'accoudant contre le mur comme sur un comptoir. Je peux vous dire, MONsieur le chevalier, que vous êtes largement, et, quand je dis largement, c'est comme ça, hein ! Oui, donc. Hum… Que vous êtes largement de meilleure compagnie que Ronald, je finis par conclure de manière douce et simple, comme une évidence.
Je reprends telle une mitraillette en reprenant mon souffle à la fin de mon énoncé :
-Ronald ne pense qu'à manger et ne s'intéresse à rien. Il est ennuyeux, macho, goujat, immature, bête, plat, ignorant, inculte et mou. Et il bave comme Touffu. C'est ça. Il bave comme Touffu devant Parvati, ou Padma. Je ne sais plus. Elles se ressemblent tellement.
Je fais un tour sur moi-même, tendant mes bras au ciel avant d'éclater d'un rire sonore et mélodieux.
-Et il bava comme Touffu !
À la fin de mon tour, je me cogne le sommet du crâne contre le mur et retombe sur les fesses. Je prends ma tête entre les mains une minute, dos collé au sol, jambes pliées cette ultime minute qui faillit m'endormir.
-Oh, des pieds.
Juste à côté de moi en tournant la tête se trouve des chaussures noires et élégantes.
-Professeur Rogue, je dis blasée, toujours au sol.
-Miss Granger, répond-il sur le même ton, rictus méprisant du haut de ses lèvres fines.
-Je… Attendez, je me lève, je dis brusquement, tout le contraire de l'attitude respectueuse que je peux avoir en cours habituellement et la peur que je peux éprouver envers lui.
Je me mets debout, tant bien que mal et me trouve face au Professeur de Potions, bras croisés.
-Les cours ont commencé ? Je demande, un peu bancale.
-Oui.
-Je…
-Dans mon bureau Miss Gr…
Mon sang ne fait qu'un tour, mes yeux s'écarquillent. La peur m'envahit et me transit de froid. Je déteste être en retard et je déteste les convocations de ce genre. À peine peut-il terminer sa phrase que je me mets à courir à l'opposé du professeur Rogue, noir, massif et impressionnant, totalement paniquée. Je le fuis sans réfléchir.
de sorte que le $ O $
Mais qu'est-ce qu'elle fait ?
Je me lance à sa poursuite avant qu'elle ne se prenne un autre mur, dans le noir, complètement ivre. C'est après une bonne vingtaine de mètres que l'atmosphère est différente et que la tension est lourde.
J'entends respirer fortement. Elle s'est arrêtée. Elle n'est pas bien loin.
-Lumos.
Ma baguette éclaire suffisamment pour que je puisse constater que rien ni personne ne se trouve en face de moi.
Je baisse les yeux.
À terre, juste à mes pieds, je peux voir ce petit corps faible, essoufflé et en manque d'oxygène. Elle n'arrive presque plus à respirer. Elle fait une crise d'angoisse et tremble comme une feuille. Je m'agenouille à côté d'elle et la retourne sur le dos. Elle est glacée.
Je passe un bras sous ses jambes, l'autre dans son dos et la porte dans mes bras. Elle se recroqueville et se colle contre moi, s'accroche comme elle peut et blotti sa tête contre mon torse.
La voilà qui rouvre ses yeux fatigués. Elle me regarde.
-OOooh, souffle-t-elle comme une constatation. Je vole.
-Tout à fait.
-J'ai peur du vide ! se met-elle à hurler si bien que, pour ne pas attirer l'attention…
-Bloclang.
Miss Granger, à défaut de pouvoir prononcer quoi que ce soit, s'accroche à mon cou avec une telle pression qu'elle m'étrangle presque. Je la lâche brutalement puis elle retombe debout, comme si elle était redevenue normale, disons sobre. Elle se met en position d'attaque, tel un ninja et me tue du regard avec ses deux mains en avant.
-Flipendo.
Pétrifiée seulement quelques secondes, temps suffisant pour la rattraper avant qu'elle ne s'abatte sur le sol, je l'emmène à l'intérieur de mon cachot, sur mon dos et verrouille la porte.
-Collaporta.
Je pose Miss Granger dans mes quartiers, sur le canapé verdâtre sur lequel je lis mon journal tous les matins, accompagné d'un café. Dans son mutisme, elle observe calmement tout autour d'elle. Je m'en vais du côté de la chambre et lui ordonne de rester où elle est.
de sorte que le $ O $
-Restez où vous êtes, Miss Granger.
Mais ça ne va pas ? Je ne resterai nulle part. C'est moi qui décide. Je me lève, fièrement et, loin d'avoir toute ma tête, j'avance vers la réserve en titubant. Cette fois-ci mes yeux ne savent plus où donner de la tête. Je ne sais pas ce que je fais ici, mais je fais ! Je saisis plusieurs flacons de potions que je laisse exploser sur le sol en pierre. Je ne me sens plus consciente de mes moindres gestes. Je ne me contrôle plus. Les désastres de la Bièraubeurre.
-MISS ! Tonne une voix des plus effrayantes.
Je blêmis et n'ose pas me retourner.
-Ne bougez plus !
J'entends parfaitement le ton de quiétude mêlée à celui de la menace dans cette voix froide et impassible. Je comprends cet avertissement comme un risque de danger imminent. Le verre brisé et le liquide répandu sur le sol seraient donc dangereux.
J'explose de rire, me plie en deux et manque de tomber au sol quand le professeur Rogue hurle en pointant sa baguette sur le sol, devenant instantanément intact:
-Recurvite!
Je finis par tomber à genou sur un sol net et propre de toute potion acide voire mortelle.
