Envie de Toi
Shikamaru, emmitouflé dans une couette épaisse, haleta difficilement. Il rejeta la tête contre son oreiller et posa de nouveau la main sur son entrejambe.
Sensation délicieusement frustrante.
Pourquoi ne pensait-il qu'à elle ? C'est vrai quoi, il y en avait tant d'autres des filles ! Mais non, il était tombé amoureux de la seule qui ne voudrait certainement jamais de lui.
Elle devait bien se moquer de son existence, après tout… Elle avait le bel Uchiha, que demander de plus ? Qu'avait-il de plus que lui, même ? D'accord, c'était un très beau garçon beauté glaciale, musculature imposante, sa popularité, le blé qui lui sortait des poches… Il avait tout pour plaire et ça mettait Shikamaru hors de lui. Lui qui n'avait pas même la moitie de tout ce qu'Uchiha Itachi possédait.
Il n'était pas pété de thune, c'est à peine si on le remarquait au lycée, ses muscles ne représentaient pas un dixième de sa masse corporelle et même si l'on disait de lui qu'il était mignon, il était loin d'être l'homme que l'on regardait par derrière. Shikamaru Nara n'était reconnu que pour son intelligence et sa réflexion sans faille. Une réflexion telle que sa main s'agitait à n'en plus finir là-dessous.
Il soupira et hurla intérieurement en sentant une chaleur diffuse se répandre sous ses draps. Fermant les yeux, le brun sentit ses muscles se détendre. Précautionneusement, il découvrit le lit de cette épaisse couette et ouvrit les yeux en se relevant.
« Galère… »
D'une grimace de dégout, Shikamaru observa les dégâts qu'il avait causés et pesta en son fort intérieur. Troisième fois depuis le début du mois et on n'en était qu'à la deuxième semaine… Sans se laisser abattre, il attrapa de quoi s'habiller sommairement et enleva les draps désormais sales. Il ne manquait plus que sa mère le prenne sur le fait…
Aujourd'hui, elle viendrait. Elle l'avait promis. Ce n'était peut-être que pour un vulgaire TPE mais c'était bien suffisant pour lui. Parce qu'elle ne serait qu'avec lui.
« SHIKAMARU ! »
Le brun sursauta puis fronça les sourcils en soupirant à nouveau. Sa mère, la seule, l'unique. Il répondit en hurlant à son tour qu'il descendrait dans quelques instants, omettant le fait qu'il doive s'habiller, se calmer et changer ses draps. Lentement, il ouvrit son armoire et piocha au hasard quelques vêtements, tombant pour une fois sur une chemise propre et sobre. Il se tourna alors vers son lit d'où le matelas nu semblait le juger.
Penser à une fille en se touchant était, somme toute, un comportement normal pour un adolescent de son âge (sans souligner le fait qu'il ne l'avouerait pour rien au monde à qui que ce soit). Mais le faire en pensant à la petite-amie d'un camarade de classe, c'était déjà moins reluisant.
Dire qu'avant qu'elle ne sorte avec la grande tige d'Uchiha, elle lui avait toujours parue plus ou moins accessible… Il avait complètement loupé sa chance ! Ça n'arriverait jamais, il l'avait bien compris. D'un geste rageur, il attrapa des draps propres qu'il jeta au pied de son lit avant de quitter la pièce pour descendre les escaliers. À mi-chemin, sa mère apparut dans la cage d'escalier et grommela pour la forme.
« Quand tu dis que tu arrives dans une minute, ça serait bien que ce soit le cas. J'ai pas mal de choses à faire, ne me fais pas perdre mon temps… »
L'adolescent roula alors des yeux en songeant au calme qu'il aurait une fois que sa mère aurait déguerpi.
« Nara Shikamaru ! Je ne t'ai pas autorisé à lever les yeux au ciel !
- Désolé m'man, souffla le garçon en les levant de nouveau. »
Il aurait été à sa portée, sa mère lui aurait envoyé une sacrée claque. Mais elle n'en fit rien et continua là où il l'avait interrompue : « J'ai quelques courses à faire… et peut-être que j'en profiterais pour faire un tour chez le coiffeur. Je sais que ton amie arrive dans quelques heures, je ne serais sûrement pas rentrée. Alors je compte sur toi pour être poli, galant et serviable.
- Toujours. »
Elle soupira en souriant et attrapa son sac à main avant de quitter la maison. Un long instant, Shikamaru resta prostré dans l'escalier à regarder l'horloge clouée au-dessus de la porte d'entrée. Midi quarante-cinq. Elle serait là d'ici deux heures et chaque seconde paraissait plus pesante que la précédente. Une impatience monstre se propageait en lui et refusait de le quitter.
Se disant qu'il avait du temps à faire passer, le brun s'installa dans le salon et alluma la télévision, espérant ainsi trouver de quoi se divertir. Mise à part cette émission de téléréalité et ce documentaire sur la vie sauvage, le pauvre garçon se rendit bien vite compte que rien n'y faisait : il ne songeait qu'à elle.
Dans quelques temps, elle serait assise à ses côtés, travaillant un devoir qu'il lui mâchait déjà. Avec un peu de bol, elle viendrait habillée de ce petit t-shirt qui le fascinait tellement. Ce dernier se trouvait être blanc, fabriqué dans un coton assez léger pour laisser apparaitre le sous-vêtement qu'elle portait en-dessous. C'était d'ailleurs assez récurrent qu'il songe à ce vêtement précis lorsqu'il s'astiquait le manche, passé minuit. Rien que d'y penser, voilà qu'il se sentait mal à l'aise de regarder des tortues de mer marcher sur le sable.
On n'avait pas idée d'être aussi obnubiler par une femme… Lui qui se targuait de ne pas être à la merci du sexe faible ! Toujours à se moquer de ses amis qui flirtaient avec n'importe qui. Il se trouvait bien bête maintenant que lui aussi se trouvait à la merci d'une de ses camarades.
D'un œil sur sa montre, Shikamaru sentit son cœur frapper contre sa poitrine : Treize heures et douze minutes. Finalement, il lui suffisait de penser à elle pour que le temps file comme l'éclair. Sur cette dernière remarque, Shikamaru s'allongea sur son canapé et s'endormit en moins de deux.
-•-
Mal de crâne et vision troublée. Shikamaru ouvrit les yeux et baillât lentement. En regardant par la fenêtre, le brun comprit bien vite qu'il pleuvait à torrent et frissonna de s'imaginer sous cette averse. De quoi tomber malade en moins de deux. Son regard dériva ensuite vers sa montre et il sursauta.
« Quinze heures trente. Merde alors ! »
C'était trop tard ! Elle devait déjà être passée puis repartie en constatant que personne ne lui ouvrait… Shikamaru Nara avait un sommeil de plomb, on ne le réveillait pas facilement et ça le rendait morose à présent. Aucune chance pour qu'elle sonne ici après une demi-heure de retard sur l'horaire prévu ! Il jouait de malchance et se frappait à présent le front de la paume de sa main.
Son fantasme s'envolait et rien ne l'empêchait plus de retrouver le lit de ce crétin d'Uchiha. Putain ! Un peu plus et il hurlait comme un dément ! Shikamaru Nara était sans aucun doute accro à celle-là et ça le chamboulait plus qu'il ne le fallait.
Elle ne voudrait plus lui parler après ça… Il lui avait quand même posé un lapin, c'était impardonnable. Il ne pourrait rien faire de mieux que de lui envoyer un message pour s'excuser de son comportement. Quittant sa léthargie, le brun quitta le salon et monta les marches de l'escalier quatre à quatre pour retrouver son téléphone portable.
Il le retrouva, coincé entre un livre et une bande-dessinée. Une bande-dessinée spéciale qu'il regarda un instant en souriant. C'était la première qu'il avait acheté et elle contenait une scène de sexe qui avait le don de lui donner des envies à chaque fois qu'il commençait à la lire. Ce qui expliquait en partie l'état de son lit ce jour-là.
Oubliant son téléphone, l'adolescent se pencha vers le bouquin qu'il soupesa en se demandant s'il pouvait se le permettre ou non.
Oh ! On n'allait quand même pas le juger, merde ! Il était un adolescent à l'âge ingrat où sa libido se révélait. Le sexe, il n'avait que ça en tête en ce moment.
Alors qu'il était sur le point de céder à ses envies, on sonna à la porte d'entrée.
Sa mère ? Non, elle ne rentrerait pas avant vingt heures vu le programme qu'elle lui avait indiqué… Son père alors ? Ça non. Son fantasme alors ? Ça, c'était impossible… Alors qui donc cela pouvait-il bien être ? Tout en y songeant, Shikamaru descendit les marches. Chôji peut-être ? C'était son meilleur ami et il vivait à deux pas d'ici, ça n'aurait rien d'étonnant.
Sûr de trouver son ami de l'autre côté de la porte, le jeune homme ouvrit la porte, un sourire penaud aux lèvres.
Mais Chôji ne se trouvait pas là. À la place d'un garçon imposant se trouvait une jeune blonde. Deux yeux verts, une bouche en cœur, la veste trempée et les cheveux collés à son front. Le pauvre cœur du Nara en rata un battement.
« Salut, Nara. Désolée pour le retard, je me suis perdue en cours de route et la pluie n'a pas aidé.
- C-c'est pas un… Pro. Blème. Rentre, je t'en prie. »
Les yeux ronds comme des billes, Shikamaru laissa la place à la blonde et referma la porte derrière son passage.
Elle était là ! Chez lui. Il n'en manquait que de peu pour qu'il tombe dans les pommes de joie. Il fallait qu'il se reprenne, elle n'allait pas tarder à le prendre pour un cinglé.
Tout en se raclant la gorge, le brun reprit contenance en demandant la veste de la blonde. Il était temps d'être galant. Lorsqu'elle enleva son vêtement, la respiration de Shikamaru se bloqua : le t-shirt… Le fameux t-shirt.
Il ne fallait surtout pas qu'il se laisse aller. Rester calme, courtois, professionnel. Ils avaient des choses à faire, cette après-midi. Alors qu'il posait la veste de la blonde sur le porte-manteau, son invitée enleva ses chaussures et s'avança dans le salon sans en attendre plus de la part du brun.
« Ça va, fais comme chez toi, grogna-t-il. »
Le temps qu'il la rejoigne, elle s'était déjà installée sur le canapé et fixait le plafond, les bras croisés derrière la tête. Elle était d'un sans-gêne sans pareil et c'était ce qui lui plaisait le plus.
Temari était la plus belle femme qu'il lui ait été donné de voir. Ses yeux verts, si particuliers et tellement profonds, capables de le faire frissonner en un regard. Ses lèvres roses celles qu'il rêvait d'embrasser depuis quelques années… Cette frange blonde qui reposait contre son front, une frange qu'il avait plus d'une fois soulevé en pensée…
Il n'y avait qu'elle. Il n'y avait toujours eu qu'elle.
« T'as fini de me fixer, oui, lança-t-elle en remarquant qu'il la détaillait du regard. »
Il détourna alors les yeux en rougissant. Grillé. Avec un caractère pareil, la blonde trouvait toujours le moyen de le mettre mal à l'aise. Mais ça n'avait pas d'importance.
« Prêt à bosser ? »
-•-
« Ça a tellement d'allure ! Tu déchires, Nara. »
La table du salon, jonchée de feuilles de travail, couina quand Temari prit appui dessus pour se relever. Ils avaient passé quatre heures dessus mais leur boulot avait enfin un débouché. Lors de leur prochain rendez-vous de travail, ils auraient quelque chose à présenter à leur professeur. Il y avait de quoi être fier.
La blonde lui lança alors un sourire ravageur avant de se rassoir et laissa sa tête pendre dans le vide quand elle la pencha vers l'arrière. Si elle se sentait fatiguée de tout ce travail accompli, Shikamaru n'avait pas les mêmes idées en tête. Avec son buste bombé, Temari ne se rendait pas compte de tout l'effet qu'elle provoquait chez son camarade. Et ce putain de t-shirt qui laissait apparaitre cet adorable soutien-gorge à dentelle… Vivement qu'elle s'en aille, Shikamaru avait une obsession à assouvir.
« Il est quelle heure, Nara ? demanda finalement la lycéenne en relevant la tête.
- Presque dix-sept heure, répondit-il en détournant le regard, son rouge aux joues trahissant la chaleur qui vivait en lui.
- C'est top, on n'a pas chômé. «
La jeune femme remua alors sur sa chaise en pinçant les lèvres. Elle avait quelque chose à dire mais ne semblait pas décider à l'avouer. Un instant, Shikamaru pensa au fait qu'elle voulait peut-être continué à travailler, histoire de boucler ça au plus vite et ne plus avoir besoin de le rencontrer en dehors du lycée.
Mais elle le détrompa bien vite quand un sourire barra ses lèvres et que ses yeux le fixèrent sans plus le lâcher. Il se sentit rougir jusqu'aux oreilles sous son air inquisiteur et amusé et se racla la gorge.
« Dis Shika…
Shika ! Nouveau surnom. Ce n'était pas habituel, ça…
- … Tu as quelqu'un dans ta vie en ce moment? »
Meh… Atroce question. Qu'est-ce qui lui prenait tout à coup ? Temari n'était pas le genre de fille à poser des questions de cet acabit… Sauf pour mettre mal à l'aise certaines personnes. Ça, pour le mettre mal à l'aise, elle y arrivait sans peine.
« M-moi ?
- Oui, toi.
- Ah… Ben. C'est à dire que… Je. Je… suis un mec. »
Satisfait de sa réponse qui n'en était pas une, il détourna la tête évitant ainsi le regard indiscret de la blonde.
« Nara… ce n'est pas une réponse, tu en as conscience, n'est-ce pas ? »
C'était son imagination où le timbre de la voix de Temari était passé de sec à langoureux ? Elle avait une intonation relativement chaude habituellement mais là il s'agissait d'autre chose, il en était certain.
« Et. Et alors ? C'est un interrogatoire ?
- 'Te sens pas agressé comme ça, s'il-te-plait, supplia-t-elle. »
Alors qu'il faisait un effort de tous les diables pour ne pas regarder dans sa direction, il entendit sa camarade bouger sur sa chaise et prendre une pause plus lascive.
« En ce moment les choses vont plutôt mal avec Itachi, tu vois. »
Bordel, mais qu'est-ce qu'il se passait ? Jamais il n'aurait imaginé avoir une conversation pareille avec la blonde de ses fantasmes. C'était quoi le but de cette discussion ? Elle voulait lui raconter sa vie comme à une vieille copine, c'est ça ?
« C'est dommage pour vous. Mais en quoi ça peut bien me concerner ? questionna Shikamaru en déglutissant.
- Oh tu sais…, soupira la blonde. Je t'aime bien. »
L'attention et le regard du brun se rivèrent alors sur la blonde qui triturait le col de son t-shirt en se mordant la lèvre.
« Je veux dire : tu es toujours sympa. Parfois on se chamaille, c'est vrai. Mais ce n'est jamais rien de grave.
- Qu'est-ce qu'il y alors ?
- Alors je me rends progressivement que ce qui me plaisait tant chez Itachi n'est plus d'actualité. »
Ça n'avait pas de sens, elle passait du coq à l'âne sans discontinuité.
« Par contre, ce qui me plaisait chez toi, est toujours là.
- C'est gentil ce que tu dis là. Où-où veux-tu en venir ? »
Il avait à présent les mains moites et le cœur tambourinant. Quoi qu'elle puisse lui dire, il allait mourir d'une crise cardiaque dans les minutes à venir.
« Si tu es libre, ça ne te dérangera pas que je te fasse des avances. Ou que je te dise que j'ai envie de toi. »
La sentence était tombée. Jamais il n'aurait pensé qu'un jour elle ose lui dire ça, et avec le sourire ! Si, dans l'un de ses Innombrables fantasmes, bien sûr… Mais de là à ce qu'elle déclare qu'elle avait envie de lui, il y avait un monde.
C'est alors qu'une bouffée de chaleur l'accapara, le faisant repartir, comme quelques heures plus tôt, dans un horrible environnement sexuel. Malgré l'air effaré qu'il soutenait, le sourire de Temari ne se dissipait pas. Elle plongea son regard vert dans celui, brun, du jeune homme, qui sentit avec étonnement le pied de la demoiselle soutenir son entrejambe et jouer avec les sensations qu'elle provoquait. Shikamaru ne bougeait plus il ne suffirait que d'un geste pour que tout s'arrête et il n'y était pas prêt. De ce regard qui ne la lâchait pas il la fixa puis grogna vulgairement, la bouche en biais. Il ne comprenait rien mais ses états d'âme lui passait par-dessus la tête : Temari s'adressait à lui pour des faveurs sexuel. Même dans ses rêves les plus dingues il n'aurait pu avoir un scenario pareil.
« Nara, j'ai envie de toi. »
C'était bien trop étrange pour être réel… Il dormait encore, c'est ça ?
Alors qu'ils étaient toujours l'un en face de l'autre, séparés par une table de salon, la blonde se releva et s'approcha de Shikamaru. Elle paraissait si grande, à le regarder de haut. D'une main appuyée contre son épaule, elle lui intima l'ordre de lui laisser une place et Shikamaru, même s'il ne suivait pas tout, se rendit bien vite compte de ce qu'elle attendait de lui.
Temari s'installa alors sur les cuisses d'un Nara assit qui ne savait plus très bien où se mettre. Il pouvait bien hurler que rien de ce qui se passait ne pouvait être normal, sa camarade se trouvait pourtant là, les jambes de part et d'autre de son corps. À trop réfléchir à la situation, le pauvre garçon risquait de manquer toute l'action la barrière entre désir et raison menaçait de céder d'un seconde à l'autre.
« C'est n'importe quoi, soupira-t-il quand elle passa les mains derrière son cou.
- C'est pourtant quelque chose. »
Shikamaru ne comprit pas la réplique de la blonde mais la regarda lourdement, se disant que de cette manière, il contrôlerait peut-être les événements à venir. Il avait toujours tellement eu envie d'elle… Maintenant qu'elle se tenait assise sur lui, pourtant, il ne savait plus quoi être et ne trouva rien de mieux à faire que de lever le menton pour lui voler un baiser.
Baiser qu'elle ne le laissa pas acquérir en poussant le torse de l'adolescent d'un sourire. Ça ne devait pas faire parti de ses desseins et Temari était bien connue pour régler ses plans comme du papier à musique. Mais elle baissa tout de même la tête pour effleurer du bout des lèvres le cou de ce Nara prit au piège. C'était la pire des tentations et Shikamaru y était soumit comme jamais.
« Mais qu'est-ce que tu fais… »
Sa soumission était physique plus que mentale. Ça ne tournait pas rond. Qu'est-ce qui pouvait bien pousser une jeune femme telle que Temari dans les bras d'un intello à qui elle ne parlait qu'une fois tous les dix jours ?
Avant qu'il ne trouve de réponse à sa question, elle posa une série de baiser contre le cou de Shikamaru qui en oublia le fil de ses pensées.
S'il voulait la repousser, il n'allait plus devoir tarder, son corps ne lui répondrait plus d'ici quelques instants. De ses yeux grands ouverts, il l'observa quitter le creux de son cou et remonter jusqu'à son front.
« Je te fais plaisir. »
Ça ne sonnait pas vraiment comme la réponse qu'il souhaitait entendre de sa bouche mais il y avait déjà trop à faire pour s'en formaliser. Abandonnant le front de Shikamaru, la blonde capta le regard de son compagnon d'infortune et se mordit la lèvre. Tenait-elle à être désirable aux yeux de Nara ? Ça n'avait pas d'importance : elle l'était toujours.
« Je te suis vraiment p- »
Avant même qu'il n'ait pu finir sa phrase, Temari posa un doigt sur les lèvres du garçon puis le remplaça par sa propre bouche. Un premier baiser.
Son premier baiser.
Le tout premier baiser de sa courte existence de Nara Shikamaru. Aussi doux qu'il l'avait espéré. Et approfondi par les dents de Temari qui mordait sa lèvre inferieure. Ça n'avait pas le gout d'un rêve éveillé, pas même la saveur d'un fantasme. Shikamaru avait eu des doutes jusqu'à présent mais ce n'était plus le cas. On n'inventait pas une chaleur pareille provoquée par le souffle d'un vis-à-vis.
On n'inventait pas non plus les doigts agiles de son amie qui lui déboutonnaient la chemise.
« Nara… Est-ce que t'as envie de moi ? »
Elle ne faisait que soupirer ses paroles, ajoutant à l'atmosphère ce côté intime qu'il n'avait jamais su imaginer. S'il avait envie d'elle ? Ce n'était pas une question… Ça ne pouvait pas en être une ! Qu'il crève sur le champ si on lui faisait dire qu'il n'en avait jamais rêvé.
Mais rien ne sortait de la bouche de Shikamaru qui ne prêtait sa concentration qu'aux doigts de Temari qu'il sentait parcourir son torse désormais déshabillé. Frisson, tremblement, chaleur. Il n'y avait que des sensations à associer à cette situation. Jusqu'à ce que le bassin de Temari ne se mette à bouger contre le sien.
C'est à ce moment qu'il se rendit compte que la blonde ne l'embrassait plus et se contentait de le regarder agir comme le débutant qu'il était. Ses soupirs triviaux d'adolescent donnaient un rythme aux mouvements de Temari qui scrutait ses yeux bruns pour y déceler le désir qu'il tentait de dissimuler.
Il ferma alors les yeux tandis qu'elle s'appuyait sur ses épaules.
Il fallait se calmer ! Maintenant, immédiatement. Sans ça, il n'allait pas tarder à être trop pressant avec elle et il y avait fort à parier qu'elle ne se laisse pas faire. A peine se sentait-il plus décontracté que Temari glissa l'une de ses mains contre le torse de Shikamaru et la fit descendre petit à petit…
Elle se jouait de lui, merde alors. Sa main le caressait et semblait incapable de s'arrêter à la ceinture de son pantalon. Voilà qu'il se remémorait son dernier rêve, quelques heures plutôt à peine. Ça n'arrangeait pas les choses. Il avait envie d'elle, follement, intégralement…
« Est-ce que tu as envie de moi ? »
Temari n'avait plus le timbre sensuel qu'elle avait eu quelques minutes plus tôt. Il y avait une note plus impérieuse que le Nara prit le temps de comprendre au fur et à mesure. Avec un Itachi aussi propre sur lui, elle n'avait surement pas souvent eu l'occasion de voir quelqu'un d'aussi expressif alors qu'elle ne faisait que le caresser en surface. Peut-être qu'en additionnant l'inexpressivité de l'Uchiha et la situation que lui avait dépeint la blonde quelques temps plus tôt, il fallait y voir un certain point d'appui.
« Depuis plus longtemps que tu ne peux l'imaginer. »
Un instant, elle écarquilla les yeux et Shikamaru se sentit plus bête que jamais. Puis ses lèvres roses lui sourirent et revinrent se poser sur celles du brun. Il devait absolument calmer cet air affolé qu'il arborait depuis qu'elle avait déclaré avoir envie de lui !
Parce que le bassin de Temari et ce t-shirt en coton qu'elle venait d'enlever faisait de lui un crétin fini qui ne profitait pas de l'instant présent. À la fin de ce baiser tellement envahissant qu'il en oubliait sa position inconfortable, ses yeux virèrent sur le décolleté tellement mignon de sa camarade sans pouvoir s'en détacher.
Temari était bien trop souvent cette femme brutale et directe que tout le monde décriait au lycée mais ce soutien-gorge bordé de dentelle offrait une toute autre dimension à la blonde. Shikamaru avait beau s'en être douté depuis bien longtemps, se le voir confirmer le rassurait dans ses opinions. Temari était délicate, féminine et tellement agile de ses doigts qu'ils défirent l'attache de son pantalon avant même qu'il ne s'en fasse la remarque.
Elle lâcha alors un gloussement en passant sa main fraiche sous le caleçon du jeune homme. Un gloussement qui parut à l'oreille de Shikamaru comme une moquerie épouvantable avant de se muer en une étrange sensation qui le fit frissonner jusqu'aux oreilles.
Il soupira alors tout en s'adossant contre le dossier de sa chaise, sa main se posant sur son front, faute de savoir quoi faire. Il n'avait aucune expérience, certes, mais les mouvements qu'elle lui procurait lui paraissaient décidément trop experts. Jusqu'à ce que l'excitation prenne une ampleur qu'il n'avait jusqu'alors jamais connu pour le faire grogner du fond de la gorge.
Ça ne pouvait pas qu'être une question de désir physique…
Les yeux couverts par sa main sur son front, Shikamaru sentit alors que la blonde ne bougeait plus. Rapidement, il se redressa et l'observa rougir d'un air confus.
« Il faut que j'y aille. »
Il la dévisagea tandis qu'elle se relevait et secoua la tête. Elle l'avait méchamment allumé, prise d'une envie subite. Et maintenant elle le fuyait sans même s'excuser. Qu'est-ce qui lui prenait ?
Tandis qu'elle se penchait pour récupérer son t-shirt, Shikamaru se releva et lui agrippa l'épaule pour la regarder dans les yeux, s'imposant de toute sa hauteur pour qu'elle ne s'en aille pas.
Il se racla la gorge, persuadé que sa voix allait le lâcher à cause l'excitation : « Temari, C'est quoi cette blague ?
- Je sais pas. J'en sais rien du tout, tu comprends. Je dois y aller, laisse-moi. »
Elle était affolée, bien plus que lui trois minutes plus tôt. Shikamaru se posa alors la question de savoir pourquoi et se sentit stupide. Comment ce garçon connu pour sa capacité de déduction n'avait-il pas fait le rapprochement plus tôt ?
Il y avait Itachi. Il y avait le lycée. Il y avait ces histoires de réputation. Il y avait surtout cette histoire d'adultère. Pouvait-on réellement dire que sortir avec quelqu'un depuis quelques mois et le tromper avec un débutant était un adultère ? Ça n'avait pas d'importance Temari avait été en passe de tromper son petit-ami avec un camarade de classe allant même jusqu'à le branler. Il n'y aurait pas de marche arrière. Ce n'était pas plus étonnant que ça que de découvrir que la conscience de la blonde s'était finalement révélée. La poitrine de Nara s'en tordit tandis que Temari le laissait lui tenir l'épaule. Il n'y avait plus de réaction de la part des deux partis. C'était le moment ou jamais de changer la donne, de prendre les choses en main.
N'y décelant aucun refus flagrant de la part de son amie, Shikamaru descendit sa main contre les hanches de la blonde et la rapprocha de lui. Plus un bruit, seul le souffle saccadé de Temari contre son torse lui rappelait la situation présente. Il avait une chance de s'accaparer la blonde pour toujours, c'était une réflexion égoïste mais c'était le plus profond de ses souhaits. Aucune chance qu'il se laisse doubler.
D'un baiser qu'il posa contre son front, Shikamaru attrapa la main de la blonde qui lâcha son t-shirt et se laissa guider, surprise par cet air aguerri. Le brun la poussa alors contre la table de bois où quelques feuilles trainaient encore et déposa un nouveau baiser contre la jugulaire de Temari qui sentit son corps l'abandonner faiblement tandis qu'il s'accaparait son corps tout entier.
Temari, la Temari dont il rêvait sans cesse, pour qui il mouillait ses draps. À qui il écrivait des déclarations précieusement conservées sous son lit. Celle qu'il regardait en coin quand il l'entendait hausser le ton en cours. Se. Trouvait. Assise sur sa table de salle à manger. Soupirante. Tremblante. Soumise aux mains de Shikamaru qui passaient et repassaient contre la peau de son dos, de ses bras, de sa nuque.
Le jeune homme la souleva et l'installa sur la table qui leur avait servi de support de travail tandis qu'elle se laissait faire, visiblement perturbée par la nouvelle assurance de Shikamaru Nara.
Il n'y avait plus de raison d'avoir peur de ce qu'il adviendrait. C'était accepté. Nara ne comprenait pas vraiment l'élément déclencheur de tout ce qui arrivait mais qui s'en soucierait : Temari dégrafait son soutien-gorge de fille sage et s'allongeait contre le bois froid de la table, les jambes fermement agrippées à lui. La blonde reprenait du poil de la bête et se permit de lui sourire et le provoquant du regard alors que son bassin se pressait plus contre le sien.
Putain. Putain. Il n'en manquait que de peu pour qu'il lui arrache son jean pour la prendre comme il l'avait toujours fantasmé. Mais ça ne devait pas arriver. Elle était sa première fois, il n'avait pas intérêt à se louper.
Celle qui lui avait toujours semblée si délicate et pure se révélait finalement à lui pour le narguer. De ses doigts, il traça une ligne étroite entre ses seins dévoilant des frissons sur son passage. Puis il prit appui contre la table pour se pencher et posa ses lèvres sur le ventre doux de la fille de ses rêves, ne rompant pas leurs regards pour autant. Il ne fallut que ça pour qu'elle se détende enfin et soupira d'aise. La comparaison entre Shikamaru et Itachi s'arrêtait là. Il était deux hommes mais Nara prouvait qu'il n'y avait pas que la brutalité du sexe qui pouvait lui donner envie de faire l'amour.
Toujours plus ravi de ne l'avoir que pour elle, Shikamaru baisa chaque parcelle de la peau bronzée qu'il pouvait atteindre, quelques mèches rebelles de ses cheveux caressant le ventre de la blonde. Il n'écoutait plus que le souffle de l'adolescente qui s'arrêtait dès qu'il approchait de la pointe de ses seins, qui s'accélérait dès qu'il bougeait à son tour contre le bassin de Temari.
Puis il passa une main contre le dos de la blonde et la ramena en position assise, sa poitrine s'écrasant contre lui, leurs deux corps tellement proche qu'ils les brulaient presque. C'est alors que Temari sembla se réveiller, agrippant la nuque de Shikamaru pour lui offrir le plus langoureux des baisers qu'elle pouvait se permettre de donner.
Il n'y avait pas vraiment besoin de mot pour comprendre ce qu'elle attendait de lui et de la douloureuse érection qu'elle appuyait de son bassin. Mais pour qu'il n'y ait pas d'ambigüité, elle porta les lèvres à l'oreille du brun : « Shika. Pas de marche arrière. S'il-te-plait. »
Cette voix, si chaude et suave. Cette main qui commençait à se perdre dans son caleçon pour tirailler ses envies… Shikamaru perdit peu à peu toute contenance et plaqua la blonde sur la table pour lui retirer dans l'ordre son pantalon puis cette petite culotte qu'il n'avait qu'à peine toucher avant de l'envoyer voler au-dessus de l'horloge du salon.
Nue, allongée sur la table du salon Nara, le dos cambré et les mains dans les cheveux. Temari ne s'en trouvait que plus désirable et il se perdit un instant à la contemplation du corps de cette blonde au regard vert.
Comment était-il passé du statut d'intello de service à celui qui allait se taper la plus belle fille du lycée ? Pourquoi maintenant, à la fin d'un travail de groupe ? Qu'était-il advenu de la Temari pendue au cou d'Itachi Uchiha ?
Des questions en toiles de fond, Shikamaru laissa son pantalon lui tomber aux chevilles et ne fit plus un geste. Il était empli d'un désir sans commune mesure. Temari, lui, son érection tapant contre le caleçon. Mais il n'était qu'un novice pour qui le sexe n'avait toujours été qu'une succession de scène filmées ou dessinées. La suite des événements le dépassaient malgré les fulgurantes images qui lui traversaient l'esprit. La blonde du s'en rendre compte puisqu'elle porta une main au sous-vêtement de son camarade et tacha de le faire descendre.
Aucun doute n'était permit, elle voulait passer à la suite.
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Salle de permanence, dix heures et vingt-sept minutes.
Temari assise en tailleur sur une table bavardait avec son amie, prise dans une conversation qui les faisait rire, crier et soupirer. À quelques places de là, Itachi Uchiha, connu comme étant un grand taciturne à la peau blafarde, regardait des filles en maillot de bain sur une revue automobile sans même laisser poindre une envie. Quelques rangées plus loin encore, Shikamaru observait du coin de l'œil la fille de ses rêves discuter sans même lui glisser un regard.
Le brun regarda alors sa montre dans un soupir et se mit à sourire en y découvrant l'heure : Dix heures trente, parfait. D'une main tendue vers le plafond, il attira l'attention du surveillant et lui demanda à pouvoir filer aux toilettes. Demande qu'Ibiki Morino accepta d'un hochement de tête.
Alors qu'il quittait la pièce, Shikamaru lâcha un regard entendu à Temari qui le fixait à présent intensément. Personne ne faisait le rapprochement. Personne ne le ferait jamais.
Trois minutes plus tard, la blonde quittait à son tour la salle de permanence et se faisait plaquer contre le carrelage des toilettes des filles dès la porte ouverte. Jupe soulevée, pantalon aux genoux, il entra en elle sans en attendre plus et soupira d'aise en la sentant s'agripper à sa chemise d'étudiant. Soupir lâché à la volée, elle trouva le chemin de ses lèvres et l'embrassa sans plus pouvoir s'arrêter, geignant au rythme des coups de rein qu'il lui appliquait.
« Je t'aime, souffla Shikamaru du bout des lèvres en la regardant dans les yeux. »
Il n'y avait encore jamais eu l'ombre d'une déclaration jusqu'alors. Les doigts de Temari s'enfoncèrent alors dans son épaule après un coup de rein et elle lâcha un gémissement puissant sans le quitter du regard, un sourire dessiné sur les lèvres.
Il n'y avait pas besoin de réponse.
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« J'avais écrit cet OS pour un concours. C'était la grosse pression à l'époque parce que c'était pour un blog ultra-réputé et ça foutait les miquettes. Peur de pas le finir, de pas trouver une fin convenable. La galère. Après des années sans même l'avoir lu, je me décide à mettre à jour cet OS un peu bancal aux allures de viol et de tromperie gratuite. Les conditions du concours :
Donc, le couple du one-shot... sans surprise, un ShikaTema ! Thème obligatoire... au lycée, en terminal, dans la même classe... et leur amour doit rester secret... ^^
J'aimerais beaucoup qu'on respect le caractères et les humeurs de personnages SVP... et pas de rajout de personnage à vous... on doit tous déjà les connaître!
A par cela, tout sera accepté ^^ : romantisme, histoire de famille compliquée, flash-back, les POV, couples secondaires, scènes X... (j'espère que pour certains, il y en aura ^^). »
Sandou-Soudy
