SANCTUAIRE TARTARE.
Attention, âmes sensibles, s'abstenir. L'action se passe avant la bataille du sanctuaire.
Chapitre 1
Shiryu s'ennuyait à mourir. Ca faisait une éternité qu'il était coincé aux Cinq Pics, sous l'autorité du vieux Dohko, à s'entraîner du matin au soir. Les exercices prescrits par son vieux maitre consistaient en quelques variantes qui se soldaient toutes par le même but: taper du poing dans une chute d'eau.
- Si au moins je tapais sur des rochers, ça me fortifierait mains et bras mais là franchement..., pensait Shiryu au moment où il aperçut Shunrei courir dans sa direction. Qu'est-ce qu'elle a encore, cette petite grue?
Depuis des années qu'il s'entraînait aux Cinq Pics, le chevalier du dragon devait supporter cette petite pimbèche qui ne pensait qu'à faire la bouffe et la lessive, à cueillir des fleurs ou des champignons, et pire que tout, à lui faire la cour de façon toujours plus insistante. Il accueillit donc la jeune fille avec un large sourire bien forcé.
- Eh Shiryu, l'apostropha Shunrei en se collant à lui, je vais cueillir des fleurs dans la vallée, tu viens avec moi?
- Je suis vraiment désolé, Shunrei, répondit Shiryu, mais je dois donner des coups de poings dans cette cascade jusqu'à ce soir, sinon le vieux maître sera mécontent et me punira.
Shunrei, qui avait toujours tendance à dramatiser un peu vite, s'enfuit en pleurant et se força à trébucher dans l'espoir d'émouvoir le toujours très stoïque Shiryu. Mais elle négocia mal le point d'impact de sa chute et se heurta la tête contre un gros caillou. Shiryu, trop heureux de la voir s'éloigner de lui, et de nouveau absorbé par son entraînement, n'avait pas vu Shunrei trébucher. Dohko, qui ne perdait aucune occasion de mâter la jeune fille lorsque Shiryu s'entrainait et qu'il pouvait se masturber tranquillement, avait tout vu de la scène. Accouru aussi vite que ses jambes de vingt centimètres pouvaient le porter, il n'eut que le temps d'entendre les dernières volontés de Shunrei, poussées dans un ultime soupir.
- Eh Shiryu! Viens voir! cria Dohko.
- Oui, maître! J'arrive! répondit aussitôt Shiryu.
Lorsqu'il découvrit le corps de la jeune fille, le chevalier du dragon s'arrêta, muet, interdit.
- J'imagine que tu as encore repoussé ses avances, dit Dohko. C'est malin, regarde le résultat! Qui c'est qui va nous faire à manger et repasser notre linge maintenant? Hein!! Bon à rien, va!!
Et le vieux de frapper violemment son élève de sa petite canne.
- Prends ça, petite merde!! gueulait-il. Décidément tu ne vaux vraiment rien comme disciple. Je devrais te virer, tiens, te renvoyer dans ton orphelinat.
- Non, maître, pitié! implorait Shiryu qui aurait fait n'importe quoi pour ne pas retourner dans cet orphelinat où le propriétaire, un vieux monsieur très riche, le violait de temps à autre, lui et les autres pensionnaires. Je vous en prie. Je vous ferai la cuisine et le ménage. Je repasserai votre linge, s'il vous plaît!
- Bon ça va, répondit Dohko en cessant de le frapper. Tu peux rester. Mais prends garde! Tu as intérêt à m'obéir, sinon!! Et tu continueras à t'entraîner dur! Tu t'occuperas des tâches ménagères la nuit!!
- Oui, maître, répondit Shiryu avec reconnaissance.
Le vieux maître s'éloignait lorsqu'un détail essentiel vint à l'esprit de Shiryu.
- Au fait, dit-il, Shunrei m'a toujours dit qu'en cas de décès, elle me léguait tout ce qu'elle possédait. Elle ne vous a rien dit avant de mourir?
Depuis qu'il était aux Cinq Pics, Shiryu avait secrètement nourri l'espoir d'un fabuleux trésor appartenant à cette mystérieuse jeune fille. C'était la seule raison pour laquelle il continuait à lui faire les yeux doux malgré sa furieuse envie de l'envoyer se faire paître.
- Non mais tu rêves!! gueula Dohko. De toute façon, tout ce qu'elle possédait, c'était ce qu'elle portait sur elle, maigre dédommagement pour un vieux désargenté comme moi.
En réalité, Dohko songeait qu'il pourrait enfin renifler librement les culottes de Shunrei et qu'il pourrait se branler joyeusement dans le petit ensemble rose que portait habituellement la jeune fille. Quant au cadavre, il le violerait cette nuit avant de le brûler.
- Ah si, elle m'a bien dit une chose avant de mourir, reprit Dohko en sortant de sa rêverie. Elle a dit très exactement: "vraiment, quelle bêtise de ne jamais te l'avoir vraiment dit. Si je le pouvais maintenant , je le ferais (c'était un très long dernier soupir). Je t'ai toujours aimé Shir...." Et elle est morte.
- Qui donc est ce Shire? demanda Shiryu qui révéla a cet instant-même son abyssale bêtise au monde entier.
- Je l'ignore, répondit Dohko qui était apparemment encore plus bête. Mais reprends l'entraînement!
Et pendant que Dohko amenait le cadavre à l'écart pour mieux le violer, Shiryu tapait dans la chute d'eau en réfléchissant ferme.
Cette nuit-là, lors de l'unique heure pendant laquelle il pouvait dormir, Shiryu fit un rêve étrange. La déesse Athéna, qui semblait s'être incarnée dans une jeune fille de treize ou quatorze ans le menaçait de le laisser croupir dans le Tartare pour l'éternité s'il ne faisait pas tout pour expier la mort de Shunrei dont il était le seul responsable.
- Pourquoi Athéna veut-elle me laisser croupir dans un fromage pour l'éternité? se demanda à son réveil Shiryu qui n'avait jamais été très bon en mythologie.
Et pendant qu'il changeait les couches merdeuses du vieux maître (qui souffrait d'incontinence aiguë), Shiryu prit une grande décision:
- Je vais aller trouver ce Shire et lui dire que Shunrei l'a toujours aimé! C'est la meilleure façon d'expier mes fautes.
- Hein, mais qu'est ce que tu racontes? dit Dohko. Pourquoi tu ferais ça?
- Parce que je n'aime pas le fromage, répondit Shiryu.
Le vieux maître crut que son disciple était devenu complètement fou. Il n'eut pas à chercher longtemps pour trouver la meilleure façon de s'en débarrasser.
- Ecoute, moi Shiryu, je crois que tu as raison, déclara le vieux maître d'une voix solennelle. Il est temps pour toi de découvrir le vaste monde. Et voici ma récompense pour toutes ces années de loyaux services. Je connais un homme qui sait sans doute qui est ce Shire, et où le trouver.
- C'est vrai? s'écria Shiryu. Vous me permettez vraiment de partir? Mais qui vous changera vos couches? Qui vous fera la cuisine?
- Ne t'inquiète pas pour ça, Shiryu, répondit Dohko. Je trouverai bien quelqu'un comme Shunrei qui acceptera de faire ça pour moi. (en fait, le vieux maître avait enlevé Shunrei lorsqu'elle était très jeune et, à force de la battre et de la violer, il avait réussi à la faire obéir, mais bien sûr, ça, personne ne le sait).
- Mais qui est cet homme qui peut m'aider? demanda Shiryu, impatient de partir.
- Il se nomme Mu et vit dans les montagnes quelque part au Tibet, répondit cérémonieusement Dohko. La route est longue et semée d'embûches mais je sais que tu y arriveras.
- Oh merci, merci mille fois, maître, dit Shiryu.
Sans plus attendre, le chevalier du dragon prit son armure, fit ses derniers adieux à Dohko et prit la route.
- Pfff, va crever, sale fou! chuchota Dohko en faisant un bras d'honneur dans la direction où il venait de voir disparaître la silhouette de Shiryu
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