NB : Si j'ai en tête la trame principale de cette histoire jusqu'à sa fin, j'ignore combien de chapitres et de temps je vais mettre à l'écrire en entier. La mise en place de l'histoire à elle seule va prendre entre 3 et 4 chapitres. J'espère que ce 1er volet vous plaira et vous donnera envie de lire la suite. Le prologue est emprunté à JK Rowling. ;)

Chapitre 1 : L'éveil de Severus Rogue.

Prologue.

Prenez-... les... Prenez-... les...

Quelque chose d'autre que du sang ruisselait du visage de Rogue. D'un bleu argenté, ni gaz, ni liquide, la substance jaillissait de sa bouche, de ses oreilles, de ses yeux. Harry savait ce que c'était, mais ne savait que faire...

Hermione glissa alors dans ses mains tremblantes une flasque, surgit de nulle part. A l'aide de sa baguette, Harry y versa la substance argentée. Lorsque la flasque fut pleine et que Rogue ne sembla ne plus avoir en lui une goutte de sang, l'étreinte de sa main sur la robe de Harry se desserra.

Regardez-... moi, murmura-t-il.

Les yeux verts de Harry croisèrent les yeux noirs de Rogue mais un instant plus tard, quelque chose sembla s'éteindre au fond du regard sombre qui devint fixe, terne, vide. La main qui tenait encore Harry retomba avec un bruit sourd et Rogue ne bougea plus.

**-..._...-**

Severus Rogue ouvrit les yeux dans un sursaut. La pièce était encore plongée dans une totale obscurité mais, il le savait, les premières lueurs de l'aube n'allaient pas tarder à faire leur apparition. Il passa une main osseuse sur son visage pour finir de se réveiller, et sans se donner la peine de tourner la tête, étendit son bras pour saisir sa baguette. Il y avait des mois qu'il avait prit l'habitude de ne plus jamais se séparer de sa fidèle amie au bois aussi sombre que l'était son propriétaire. Un geste bref et peu ample de la baguette accompagné d'un murmure inaudible lui confirmèrent que la nuit était bien avancée. Son repos avait été exceptionnellement long.

Il repoussa la fine couverture vert bouteille qui reposait sur son corps mince, anguleux, et sortit du lit pour se diriger vers la petite porte qui lui faisait face. Il se retrouva dans un cabinet de toilette étroit et délabré. Les premiers rayons du soleil qui filtraient de la petite lucarne n'étaient pas pour améliorer l'apparence des murs ternes. L'ancien espion d'Albus Dumbledore ne s'était jamais beaucoup apprécié, c'est donc en évitant de s'attarder sur son reflet dans le miroir bosselé qu'il aspergea son visage d'eau fraîche. Unique objet à trôner autour du lavabo, une brosse à dent dont, aussi étonnant soit-il, il fit brièvement usage.

Enfin, il retira sa chemise de nuit grise en la faisant passer par dessus ses épaules, et sans négliger de la replier avec soin, tourna un robinet pour prendre une douche tout aussi sommaire que le reste de sa toilette. L'eau n'avait pas même eu le temps d'atteindre une température tiédasse que Rogue quittait déjà la pièce en direction de la petite armoire en chêne brute qui contenait tous ses effets personnels. Il échangea, avec une certaine précaution, sa chemise de nuit contre une tenue complète comprenant une chemise blanche, un pantalon noir, une veste et un foulard noirs eux aussi. Si l'homme aux cheveux sombre n'avait jamais été très soigné de sa personne, il faisait preuve d'une maniaquerie excessive en ce qui concernait l'ordre de toute autre chose.

Une fois tout ceci fait, suivi d'un coup de baguette lancé à la volé pour refaire son lit au carré, il sortit de la petite chambre et emprunta quelques marches le menant à l'étage du dessous. La pièce était beaucoup plus grande, sans être spacieuse, et moins chichement meublé. S'il n'y avait pas de quoi s'extasier, on sentait que des efforts avaient été fait pour rendre tables, chaises et meubles moins bancales. Un très joli canapé de cuir noir entouré de deux fauteuils assortis venaient même compléter la pièce. Le plus surprenant dans ce décor, était la présence d'une immense bibliothèque presque entièrement vide.

Toujours à l'aide de la magie, l'homme enchanta casseroles et poêles dans la cuisine attenante afin de se préparer un frugal petit-déjeuner composé d'un café serré et de deux toasts beurrés. Il prit place sur son sofa, et, une fois le premier toast avalé, déboucha une fiole posée sur la table basse en bois. Il en avala le contenu cul sec sans même une grimace, avec les années il avait fini par s'habituer à cet atroce tord boyau fabrication maison. Après tout, c'est cela même qui lui avait sauvé la vie il y avait plus d'un an de ça. Il n'avait jamais été très sur que son mélange de mandragore, de venin de tarentule, de feuilles de belladone et d'extrait de bézoard serait efficace avant d'avoir été testé en situation. Ces recherches sur le sujet avait conduit la moitié de ses cobayes, comprenant 19 souris et un crapaud qu'il croyait dur comme fer être celui de Londubat, à survivre à un sévère empoisonnement à base de toutes sortes de venins, mais quand à l'effet qu'il aurait eu sur un être humain c'était tout autre chose...

Finalement, sa stratégie avait été payante et il pouvait se féliciter d'ajouter une invention de plus à son CV. La quantité colossale de sang qu'il avait perdu cette nuit là avait bien failli ruiner ses chances de survie, mais cahin caha, il avait trouvé la force de se réveiller, guidé par une femme aux cheveux roux lors d'un rêve qu'il avait fait durant son agonie. Ils se trouvaient tous deux sur un terrain de jeux pour enfant, une balançoire grinçait dans le vent comme un vieux souvenir. Dans son délire, elle avait voulu lui apporter la paix, en vain. Mais la chaleur émanant d'elle lui avait donné la force d'ouvrir les yeux et de reprendre le cours de sa vie.

Ce qu'il avait fait ensuite était un vrai jeu d'enfant. Alors que quelques pétarades au loin lui apprenaient que la bataille était sur sa fin, et avec le sentiment inexplicable qu'Elle lui avait transmis que sa mission était bel et bien achevée, il se releva et usa de ses dernières forces pour maquiller sa survie. Sa blessure était atroce et avait plus encore altéré son apparence, et les morts anonymes aux alentours ne manquaient pas. Il lui avait suffit de subtiliser le corps de ce qui semblait être un rafleur, ces rebuts sans famille, pour le transformer en un Rogue convaincant à l'aide d'un polynectar amélioré. Le plus dur avait été de l'écorcher post-mortem pour évoquer les blessures infligées par Nagini, de ce geste il n'était pas fier. Mais ça avait été un mal nécessaire pour sa propre paix.

Il ne savait plus vraiment comment il avait réussi tout ça alors que ses forces étaient déjà à bout et qu'il avait fait plus que frôler la mort. Il s'expliquait encore moins comment il était parvenu à transplaner jusqu'à ce petit cottage perdu au fin fond de l'Écosse et oublié depuis longtemps. Il se souvenait seulement avoir perdu connaissance dès son atterrissage et n'avoir émergé de son sommeil que deux jours plus tard. De son transplanage, il avait perdu un orteil qu'il avait eu toutes les peines du monde à faire repousser.

Depuis, il s'était installé là et filait des jours heur... bon disons, calme, éloigné de tous, occupé le plus clair de son temps à refaire son stock de potions de base. Pour la plupart des ingrédients, il utilisait des plantes qu'il faisait lui-même pousser dans son jardin. Bordé par une épaisse forêt et un lac un peu plus au nord, il ne manquait ni d'air, ni d'espace. Deux choses qui lui avaient fait cruellement défaut durant ses 17 années à enseigner à Poudlard. Bref, il s'ennuyait mais au moins il était peinard.

Depuis sa retraite, il avait même réussi à faire parvenir la Gazette du Sorcier jusqu'à lui. Un hibou venait lui déposer les nouvelles fraîches quotidiennement et il réglait la note d'une noise au nom de Servilus Prince, seul nom d'emprunt qu'il avait trouvé à prononcer lorsqu'il s'était aperçu, devant le guichetier, qu'il ne s'était pas préparé pour ce mensonge là.

Au dehors, le conflit n'était pas totalement réglé, et il se prenait souvent à se pincer l'arrête du nez en lisant les propos stupides que tenaient Potter dans les journaux. Mais tout ça ne le regardait plus.

En un sens, il fut au moins soulagé lorsqu'il apprit que le gamin binoclard avait encore une fois survécu, mais ça ne diminuait que trop peu sa culpabilité. Il avait fait ça pour que le bien l'emporte, laissant de côté ses intérêts égoïstes. Au moins, avec le reste du monde, sa dette était payée. Mais avec Elle, c'était une toute autre histoire... Il avait donné sa vie, trahit une ultime fois son grand amour en donnant en pâture son fils unique. Severus n'avait jamais porté Harry Potter dans son cœur, mais il était son seul moyen de se racheter et, à son grand désespoir, sa raison de vivre. Et il l'avait vendu. Pour que puissent vivre le plus grand nombre de sorciers et de sorcières, alors même que la dernière parcelle d'Elle était vouée à la destruction.

**-..._...-**

Un autre matin, identique à tous les matins. Il faisait beau dans la clairière mais Rogue, assis sur son canapé occupé à grignoter son petit-déjeuner, ne s'en rendait guère compte derrière ses fenêtres toutes protégées par d'épaisses persiennes. Trois brefs bruits sourds retentirent. L'ancien professeur de Potion arqua un sourcil interrogatif en direction de sa porte. A cette heure, il s'était attendu à ce que le minuscule hibou lui livrant chaque jour la Gazette du sorcier donne ses petits coups caractéristiques à la fenêtre du salon. Il se surprit à se demander si son livreur n'était pas un hibou Grand Duc, il n'y avait que des oiseaux aussi pompeux pour s'adresser directement aux portes des gens avec un claquement aussi impérieux.

Il déposa sa tasse sur sa soucoupe et se dirigea vers la porte, près à joindre un mot bien senti à sa noise journalière. L'homme aux yeux d'onyx se figea cependant en découvrant l'identité de l'animal qui avait troublé sa journée. Le temps d'un rapide coup d'œil en arrière, en direction de sa baguette posée près d'un accoudoir, et il reprit son masque impassible. Il n'avait plus d'autres options, du moins pour le moment...

- Potter...

Le jeune homme qui se trouvait en face de lui eut du mal à réprimer un sourire en lui tendant son journal estampillé à son nom d'emprunt : Servilus Prince. Harry Potter, qu'on appelait plus que jamais par le surnom de « l'Élu », prononça à son tour ses premières paroles.

- Bonjour Professeur.

- Que me vaut le déplaisir de votre visite ? Je ne me souviens pas vous avoir envoyé d'avis de passage.

- Je serais ravi de répondre à cette question, lui répondit son ancien élève.

Harry accompagna sa parole d'un geste du menton en direction de l'intérieur de la maison.

- Et si je ne suis pas disposé à vous recevoir, Potter ?

- Oh bien sur vous pouvez refuser, lui répondit Harry. Mais je doute que vous ayez envie de me voir planter une tente en face de votre cottage, vous savez que je peux me montrer extrêmement persévérant.

- Envahissant me semble plus juste, dit-il mais en se poussant néanmoins pour le laisser entrer. Faites vite Potter, mon temps est précieux, je n'ai pas toute la journée.

Harry pénétra dans l'antre du Professeur. Il fit connaissance des lieux en un rapide coup d'œil. Après une année à travailler au bureau des aurors, ses sens s'étaient encore plus affûtés. Il repéra la baguette, et par précaution, décida sans y être invité de s'installer sur le sofa, ses fesses reposant à peine à quelques centimètres de la redoutable arme du Maître des Potions. Ainsi il s'assurait une certaine sécurité. Il reprit sous le regard agacé de Rogue.

- Vraiment ? J'aurais cru à en juger par la magnifique composition florale ornant votre jardin. Ça représente quoi au juste ? Un gnome ?

Harry s'amusait manifestement, trop content d'avoir retrouvé l'homme à qui il considérait devoir une dette de vie. Pourtant, il s'était senti intimidé dès lors qu'il s'était retrouvé face au professeur qu'il avait tant détesté durant ses 6 années d'études. Il s'était forcé à mettre de côté ses vieilles craintes d'adolescent, bien décidé à s'adresser à cet homme sur le ton d'un égal. Il était certain qu'ainsi il éveillerait au moins sa curiosité, et il n'avait de toute façon jamais appris à s'adresser à lui autrement.

- Si vous aviez écouté quoi que se soit durant ma classe au lieu de bavasser avec votre cour, vous sauriez qu'il ne s'agit pas d'une « composition florale » mais d'aconit, répondit Rogue. Et ce n'est pas un gnome mais un sphinx.

Il laissa tomber le journal sur la table basse dans un bruit sourd et prit place à son tour sur l'un des fauteuils vacant sans même proposer un verre d'eau à son invité.. Il poursuivit.

- Même dans la mort vous trouvez le moyen de me coller aux basques Potter. Comment avez-vous fait pour retrouver ma piste ?

- C'est à la fois simple et compliqué. Lorsque la bataille fut terminée, tous les corps du parc ont été disons... ramassés et triés. Ceux des partisans de Lord Voldemort ont été jetés dans une fosse commune et enterrés pour éviter tout risque d'infection. Je n'étais pas forcément pour mais enfin... tout le monde était pressé d'en finir avec cette journée.

- D'enterrer tout ça, au sens propre comme au figuré, répliqua Rogue avec sarcasme.

- C'est à peu près ça, poursuivit Harry. Votre corps en faisait parti, évidemment. J'étais le seul à connaître la vérité, sur vous et ma mère.

Le corps du professeur se raidit à cette évocation. Il laissa le jeune homme expliquer la suite, son regard plus dur encore.

- Mais plus tard, lorsque je suis rentré au ministère, j'ai plaidé votre cause, et insisté pour que la vérité soit dites. Votre histoire n'intéressait personne malheureusement, mais j'ai au moins réussi à convaincre le gouvernement provisoire d'ériger un portrait pour la galerie des anciens directeurs. Ce n'était pas grand chose, mais je me disais que ça soulèverait des questions et que j'aurais alors une chance de parler de vous et de ce que vous aviez fait.

- Manifestement, vous avez échoué. Je n'ai lu que des articles s'éternisant sur vos misérables exploits. J'ai bien cru un moment que le journal allait se faire renommer « La gazette de Potter », le railla-t-il.

A ces mots, Harry ne put s'empêcher de passer une main dans ses cheveux déjà naturellement ébouriffés. Il avait oublié à quel point cet homme pouvait se montrer désagréable, et regrettait d'avoir refusé la présence d'Hermione, elle qui savait se montrer tellement plus patiente que lui.

- Si vous le dites. Toujours est-il que j'ai trouvé quelqu'un acceptant de vous peindre, mais il y eut un bémol. A chaque fois que le portrait était terminé et que nous devions alors lui donner vie, votre image disparaissait, purement et simplement. Vous nous avez fait faux bond 3 fois de suite vous savez, jusqu'à ce qu'Hermione et son armée de bouquins ne mettent le doigt sur ce qui clochait : pour qu'un portrait prenne vie il faut que son modèle soit mort.

- Je suis satisfait d'apprendre que vous pouvez toujours compter sur Miss Granger.

Rogue avait répondu de façon détaché, cachant sa réelle curiosité en reprenant son café pourtant froid entre les mains. Il s'était reculé dans son fauteuil, les jambes à présent croisées sans laisser présager qu'il attendait la suite. Mais Harry, lui, savait. Pour l'avoir tant de fois exacerbé, il savait qu'il avait enfin la pleine attention de ce personnage si insaisissable.

- Fort de ce soupçon, nous somme retournés à la fosse et, bien qu'il ne fut plus très frais, 8 mois s'était déjà écoulé après tout, nous avons retrouvé le « supposé vous » à ses vêtements noirs. C'était un beau boulot cette potion que vous avez utilisé, je dois dire que vous en avez épaté plus d'un, mais une investigation plus poussé a confirmé la supercherie. Et à partir de là je vous ai cherché. Partout.

Le jeune Potter baissa alors les yeux en direction du journal toujours plié entre les deux hommes. Rogue suivi son regard et ne put s'empêcher de soupirer.

- Le Prince était trop évident, j'aurais du l'anticiper...

- Le... Prince ? Balbutia Harry. Non ! Je vous ai cherché partout. Partout où vous auriez pu laisser la moindre trace, mais « Servilus » ! Je n'ai pas eu la chance de passer beaucoup de temps avec mon parrain, ni avec Lupin, pas autant que ce que j'aurais voulu... mais assez pour savoir ça, ajouta-t-il avec un fin sourire qui vexa le professeur, le teint de ce dernier virant en une teinte orangé.

- Bien. Et maintenant que comptez-vous faire de votre découverte ?

- Rien. Je ne suis pas venu ni pour vous piéger, ni pour révéler votre secret.

- Vraiment ? Potter et la discrétion. Vous perdriez une occasion de fanfaronner, comme se serait dommage.

- Je vois que nous en sommes toujours au même point. C'est triste. Mais non, je suis venu demander votre aide, une nouvelle fois. Je suis venu vous demander de nous aider et non l'exiger. Vous n'êtes pas sans savoir que les actions des Mangemorts n'ont toujours pas pris fin.

- Et ? Que voulez-vous que j'y fasse ? Je ne peux reprendre ma place et espionner pour vous, je suis décédé je vous le rappelle. Pour tout le monde. J'ignore qui et quoi, ça fait plus d'un an que je suis hors circuit.

- Oh mais je suis certain que vous avez votre petite idée sur tout ça, Monsieur.

- Une petite idée ne me permettrait pas pour autant de ressusciter et de m'infiltrer comme si je rentrais simplement de vacances ! Lui lança Rogue.

- Peut-être, répondit Harry. Mais on ne pourrait pas en être certain avant d'avoir essayé. Tout le monde a mis carte sur table au cours de cette bataille, tout le monde sait a peu près qui fait parti des gentils et qui des méchants, mais il n'y a plus personne pour s'infiltrer, plus personne pour deviner et anticiper les faits et gestes de l'autre camp. Nous avons amené la paix, en apparence. Et une paix précaire car face à tous ses raids et ses meurtres, nous sommes totalement démunis. Il ne faudra plus beaucoup de temps pour que tout ce que nous avons fait jusqu'ici soit réduit à néant.

- Peu m'importe tout ça. Ma guerre est terminée Potter, dit Rogue dans un souffle.

- Si vraiment vous refusez... Mais cet endroit. Je suis certain que vous vous ennuyez ferme, les petits oiseaux et les coquelicots, ce n'est pas vous. Depuis combien de temps n'êtes vous pas sorti ? 6 mois ?

- Quatre. Ce qui me convient.

Severus Rogue reposa sa tasse qu'il n'avait pas touché depuis de longues minutes. Comme une marque de défiance, il croisa alors les bras et répondit d'un ton sourd, presque traînant. Celui qui avait toujours fait trembler même les plus téméraires de ses élèves.

- Et si je m'occupais personnellement de vous, Potter ? Un moyen de vous faire disparaître de ma vue tout en m'assurant que vous ne reveniez pas de sitôt.

- Un sort d'amnésie ? S'esclaffa Harry. Allons professeur, vous avez bien du noter que s'il s'agit d'un comité restreint, je ne suis pour autant pas le seul dans la confidence. Je retrouverais aussitôt la mémoire et vous me reverriez devant votre porte plus rapidement qu'un vif d'or.

- Je connais bien d'autres sorts qu'il me serrait plus agréable de vous administrer.

- C'est vrai, concéda l'Élu. Comme me tuer. Mais avec tout le respect que je vous dois, Professeur, je doute que vous en aillez l'intention.

Severus Rogue se renfrogna dans son fauteuil, les bras toujours croisés et la mâchoire crispée. Il était hors de question qu'il donne satisfaction à cet insupportable gamin...