Bonjour tout le monde.
Une petite idée qui me trottait dans la tête depuis un bon moment.
Pour être honnête (même si je me demande toujours si je ne me jette pas tout seule sous la guillotine en disant ça XD) je n'ai jamais joué à WoW ni même à Warcraft.
Mais j'aime vraiment le lore qui est incroyable donc voilà :)
WoW et Warcrat sont la propriété de Blizzard et ceci n'a pas de but lucratif.
Une ombre plane dans le ciel nocturne. Traversant les lourds nuages qui cachent une lune blafarde, cette manifestation des ténèbres vole avec cette sérénité qui précède la tempête. Tel un souffle de vent qui caresse dans une fausse gentillesse un visage avant de le lacérer vicieusement.
Quelques personnes lèvent les yeux, comme prévenus par leur intuition, puis reprennent leurs activités sans prêter attention à cette mise en garde. Pour eux ce n'est rien d'autre qu'un mauvais pressentiment, il n'y a pas de preuves tangibles... Pas qu'ils puissent voir...
Trop de questions...
Trop de douleur...
Trop peu de certitudes...
Un vieux souvenir défile devant mes yeux. Celui d'une autre existence... Quelque chose qui me paraît si détaché de moi maintenant. Comme si je voyais la vie d'un étranger...
Cette espèce de bourdonnement revient, toujours plus insistant... Je peux le tenir à l'écart mais je sais qu'il reviendra. Quoique je fasse. C'est une chaîne, aussi indestructible qu'intangible, qui me relie à eux... Pour l'éternité...
J'en suis venu à éprouver de la pitié pour lui. Au départ, j'étais comme tous les autres. Il est si facile de décrire quelqu'un lorsqu'il nous a blessé. Lorsqu'il nous a trompé. Lorsqu'il devient un ennemi... Un seul mot suffit : Traître...
Maintenant, je vois les choses différemment. Bien sûr je connaissais la vérité... Mais entre connaître et vivre, il y a cette distance impossible à saisir... Comme l'homme naïf qui tend la main vers la lune avec l'espoir de pouvoir la saisir du bout de ses doigts...
Il y a des chose que l'on ne peut appréhender que d'une seule manière : Il faut les subir...
Les deux gardes orcs font leur ronde sur l'un des tours de garde de la vieille forteresse qui leur sert de base. La nuit est calme. Calme presque surréaliste avec tout ce qui se passe sur Azeroth en ce moment. Leur clan possède une arme que n'ont pas les autres. Arme qu'ils ont mit à disposition de leurs camarades et pourtant cela ne suffit pas à faire pencher la balance en leur faveur. La Horde piétine.
Le siège de Lordaeron a dû être interrompu à cause la trahison de Gul'dan et Cho'gall, qui ont décidés d'aller retrouver une ruine maudite d'après ce que l'on dit. Ceux qui avaient été envoyés pour les punir ont, malgré la réussite de cette mission, été interceptés par l'Alliance et ont subis de lourdes pertes.
La guerre est pourtant loin d'être finie et les chances de victoire restent concrètes. Leur Second en ces murs s'est d'ailleurs remit au travail pour leur permettre d'obtenir encore plus de montures. Fierté et force de leur clan, ces montures sont incroyablement dociles et pourtant mortellement efficace pour celui qui sait les manipuler.
C'est pour cela que lorsqu'ils entendent l'agitation venant de l'intérieur de la forteresse, ils se posent des questions. Malgré que l'origine de ces montures soient probablement plus dangereuse que leur clan tout entier, elle est enfermé à double tour et sous garde renforcée à chaque instant. De fait, depuis qu'ils les possèdent jamais il n'y a eu le moindre problème.
Des rugissements se font entendre. Ils viennent de la garnison au premier niveau. C'est là que se trouve la première ligne. La force de réaction rapide en cas d'attaque surprise. Mais là on dirait presque qu'une panique, plus ou moins importante, règne derrière les lourdes portes.
Celles-ci s'ouvrent brutalement, révélant un dragon rouge qu'une dizaine d'orcs retiennent difficilement avec des chaînes. Il s'agite dans touts les sens et tente de se libérer. La première chose qui vient à l'esprit des sentinelles est qu'il a retrouvé sa lucidité mais ce n'est pas le cas...
On dirait davantage un animal paniqué qui essaie de s'enfuir d'un incendie. Ce qui est étrange. Dès qu'ils naissent, ils sont fouettés et dressés de manière à être soumis mais pas sensible à la peur lorsqu'ils engagent un ennemi. Qu'est-ce qui peut bien l'affoler à ce point ?
« Tenez le bande d'idiots ! » Hurle le responsable. « Je dois lui mettre les rênes pour le calmer ! »
Ils essayent de le plaquer au sol mais il résiste. À l'intérieur ça n'a pas l'air d'être mieux, mais on dirait que c'est le seul à s'être échappé. Finalement, au prix d'un gros effort le dragon est maîtrisé et il se calme effectivement lorsqu'on lui pose son harnachement.
Sur un balcon en surplomb, deux figures importantes du clan observent la scène avec des expressions renfermés. Le premier est un Shaman très âgé qui semble porter le poids de nombreuses années. Mais la vivacité dans son regard et la ferme prise sur son bâton orné d'un crâne démontre le contraire. Il porte une robe rituelle couplée à de lourdes épaulettes ornées de piques sur lesquelles se trouvent d'autres crânes.
Le second est un orc plus jeune. Il est beaucoup plus imposant que son voisin physiquement. Il est vêtu d'un étrange habit qui ressemble à un croisement entre une armure lourde et un vêtement de cérémonie. L'une de ses jambes est remplacée par une espèce de prothèse à partir de la moitié de la cuisse. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir un air assuré et calculateur.
« Que se passe-t-il Nekros ? » Questionné le plus âgé. « Ne m'avais-tu pas affirmé que ces dragons étaient soumis ? »
« Ils le sont, vénérable aîné. » Répond l'interpellé, une légère pointe d'agacement dans la voix. « Quoi qui puisse les perturber, cela ne vient pas de nous. Quelque chose en dehors des murs réveille leurs instincts. » Il marque une pause. « Rien qui ne puisse être solutionné avec un peu de discipline supplémentaire. »
« Met toi en action tout de suite dans cas. » Ordonne la patriarche. « Nous avons déjà perdu beaucoup de temps et de terrain lorsque nous avons suivi ton conseil de reculer vers le Nord. Nous sommes pratiquement sur la ligne de front désormais. » Rappelle-t-il. « Il est hors de question de perdre Grim Batol pour une raison aussi insignifiante. »
« Il en sera selon vos ordres Seigneur Zuluhed. » Répond le démoniste en s'inclinant.
Le chef du clan DragonMaw se retire alors dans une démarche lente et assurée. Laissant son second avec une étincelle de colère de regard.
Un peu plus tard, une fois ses instructions donnés au chevaucheurs, Nekros descend dans les profondeurs de leur base d'opérations. Bâti par les nains, Grim Batol est si profondément taillé dans la montagne que beaucoup prétendent qu'elle n'a pas de fond. Ce qui est complètement faux, bien sûr. Cependant il est vrai que même pour lui, se repérer est parfois ardu parmi le dédale de couloir.
Arrivé à l'avant dernier niveau, il se dirige vers son sanctuaire bâti dans une pièce très particulière. En ce lieu se trouve le bien le plus précieux de son clan. Un objet d'une puissance telle que même celui qui l'a créé ne put en sortir indemne. Des visions en rêve lui ont montrés où il se trouvait et comment s'en servir.
Grâce à ça il a pu vaincre et capturer l'une des plus puissantes et influentes gardiennes de Azeroth. Tout avait commencé par là. Maintenant ils sont l'une des forces les plus importantes de la Horde.
En poussant les portes, ce qu'il voit le réjouit toujours autant, peu importe le nombre de fois ou il pose les yeux dessus. Un simple disque en alliage fait d'or et de qui sait d'autres métaux précieux aux grandes propriétés magiques.
Il avance dans sa direction et commençe la longue litanie nécessaire pour retirer la protection qui l'entoure. Puis vient celle qui lui permet de le tenir et de l'utiliser sans risques. Une fois terminé il le prend avec précaution et reprend sa route vers les profondeurs.
Le point le plus bas de la forteresse est assez étrange. Il n'est constitué que de deux salles, l'une très petite et l'autre incroyablement vaste, dont les décorations sont très différentes du reste. Même au bout de plusieurs années Nekros n'a toujours pas compris à quoi elles servaient à l'origine. Cependant elles remplissent très bien le rôle qu'ont leur a attribué maintenant. Et c'est la seule chose qui compte.
Les gardes saluent respectueusement le Second du clan en le voyant arriver puis ils ouvrent la voie sur son ordre. Au milieu du grand espace vide se trouve une silhouette assisse contre un rocher auquel elle est enchaînée.
Son regard vide s'illumine de rage et de haine en entendant les lourdes portes de pierre s'ouvrir. Elle se relève malgré la douleur et la faiblesse de son corps. Alors que son geôlier et bourreau s'approche elle le toise de toute sa hauteur.
Lui n'est pas le moins du monde impressionné. Malgré qu'elle soit plus grande que le plus grand des orcs, sa force a depuis longtemps été drainé par l'artefact qui la maintient prisonnière. Pourtant elle conserve sa dignité et sa prestance digne de la royauté en dépit de tout ce qu'elle a subit. Ce qui amuse particulièrement Nekros. Briser une faible ne l'aurait jamais satisfait.
« Il est temps, votre majesté. » Déclare-t-il, narquois.
« Profite de cette situation, démoniste. » Crache-t-elle, haineuse et dédaigneuse. « Tôt ou tard elle sera inversée. »
Il éclate d'un rire froid et cruel qui résonne.
« Votre résistance est digne de votre rang, dragonne. » Répond-t-il. « Mais ne vous donnez pas trop d'espoir. Vous resterez notre prisonnière pour toujours et vous contribuerez à la gloire de la Horde, éternellem... »
Une secousse brutale ébranle soudainement toute la salle et fait tomber toutes les personnes présentes. Des rochers tombent de la voûte et manque d'écraser les gardes. L'un d'eux finit sa course sur la chaîne de la captive qui se retrouve plaquée sur le sol avec pratiquement plus aucune liberté de mouvement.
Le bruit de bâtiments qui s'écroule se fait entendre par le puits qui suit en parallèle le chemin menant jusqu'ici. Puis un rugissement terrifiant résonne à son tour et touts les orcs se figent dans une peur instinctive... Il ne savent que trop bien à quoi appartient ce cri pour l'avoir entendu de nombreuses fois lorsqu'ils chargeaient leurs ennemis avec leurs montures... C'est celui d'un dragon... Et d'une taille monstrueuse...
Les bruits sourds de quelque chose qui se fraye un chemin par la force au travers de la montagne continuent de se produire, accompagnés de secousses plus ou moins importantes. Pourtant, au milieu de ce chaos, un autre bruit attire l'attention de touts les orcs présents. Un bruit bien plus lugubre... Celui d'un petit rire mesquin et plein d'une sauvage vengeance chargée de ressentiment...
Celui de la prisonnière...
« L'heure de ton châtiment à sonné, Nekros Skullcrusher. » Déclare-t-elle, doucereuse. « Mes frères et sœurs Aspects sont venu me libérer. »
Le démoniste va répliquer quelque chose mais un autre garde déboule de l'escalier, l'air paniqué. Il manque de trébucher à cause d'une nouvelle secousse. En arrivant devant son supérieur il prend la parole, une pointe de peur perce dans sa voix.
« Seigneur Skullcrusher, nous sommes attaqués par un dragon gigantesque ! » Crie-t-il presque. « Il est en train de venir par ici et rien ne semble l'arrêter ! Il massacre nos monteurs et nos fantassins sans même s'arrêter ! »
« Un dragon !? Il est tout seul !? » Questionne le Second. Le messager répond que oui. Il se tourne vers sa prisonnière qui semble être surprise aussi... Un horrible pressentiment commence à le submerger. « De quel couleur est-il !? Est-il noir ? À quoi ressemble -t-il !? » Aboie-t-il, bien moins assuré qu'il y a une seconde.
« Oui Seigneur. » Acquiesce le garde, un peu pris au dépourvu par les questions. « Il porte des plaques en métal et tout son corps semble suinter de la lave. »
Cette fois la peur s'empare du démoniste qui commence à trembler visiblement. Ses hommes se mettent à paniquer aussi et lorsqu'ils demandent qui est ce dragon, c'est la voix presque inaudible de la captive dans leur dos qui donne la réponse...
« Deathwing... »
Plusieurs niveaux plus haut, l'Aspect de la Terre déchu se déchaîne. Telle une apparition surgit du plus terrifiant des cauchemars, il avance en écrasant tout sur son passage. Les monteurs de dragons volent autour de lui pour essayer de l'arrêter mais l'espace exigu rend leurs trajectoires prévisibles.
Ils se font faucher tour à tour. Happés par un battement d'aile ou attrapés par des griffes monstrueuses, quand ils ne sont pas tout simplement broyés entre les puissantes mâchoires de l'envahisseur.
Ceux qui sont au sol tentent de le blesser. Peine perdue. Leurs simples armes en acier ne pouvant pas pénétrer la robuste cuirasse du dragon, encore moins les plaques d'élémentium qui empêche son corps de tomber en morceaux. Parfois un coup trouvait son chemin jusqu'à une zone ouverte de la chair infernale du dragon, seulement pour voir son porteur brûlé vif par les flammes jaillissant de son sang.
Bientôt ce qui avait commencé comme un massacre unilatéral se changea en une pure et simple extermination. Touts les orcs qui avaient le malheur de croiser le regard de l'Aspect Fou perdaient la vie tandis qu'il avançait en direction des profondeurs de Grim Batol sans se laisser distraire.
Pendant ce temps Nekros s'était ressaisit et échafauda un plan pour se sortir de cette situation.
« Remonte jusqu'au niveau où se trouve Tyranastrasz et libère le. » Ordonne-t-il à celui qui est venu lui dire que l'ancien Aspect de la Terre attaquait. « Il va forcément chercher à retenir Deathwing. Pendant qu'il le combat je vais préparer l'Âme du Démon et lorsqu'il arrivera ici, je m'en servirai pour le tuer. »
« Je t'interdis de faire ça Nekros ! » Hurle la prisonnière derrière lui, véhémente. « Mon compagnon est trop âgé ! Il va se faire tuer ! »
« Quelle touchante affection. » Réplique le démoniste avec cruauté. « Ne t'inquiètes pas, je t'en trouverai un autre. »
« Sois damné ! » Crie-t-elle à nouveau, la haine perçant à chaque mot. « Tu n'es qu'un monstre et un imbécile ! Crois-tu vraiment que Deathwing aurait créé ce maudit artefact sans s'assurer que l'on ne puisse pas s'en servir contre lui pour le manipuler !? » Explique-t-elle, un peu en désespoir de cause. « Libère-moi ! J'irais le combattre moi-même ! »
« Jolie tentative. » Concède l'orc, toujours méprisant. « Mais tu ne te joueras pas de moi aussi facilement. »
« Dans ce cas j'aurais au moins la consolation de te voir périr ! » Affirme-t-elle, pratiquement emportée par la rage.
Déjà arrivé à plus de deux-tiers de son objectif le puissant dragon enfonce une lourde porte de pierre pour arriver dans un grand hall. Plus aucun orc n'ose se mettre sur son chemin directement. Seul ceux qui se trouve sur des balcons éloignés tentent de le ralentir avec des sortilèges, sans que ne cela n'ait plus d'effet qu'un peu de pluie sur la carapace d'une tortue.
Il passe au travers des pont sans se soucier de leur présence, crachant parfois des flammes pour se débarrasser des simples nuisances qui l'entoure. Alors qu'il passe devant une porte monumentale il voit quelque chose du coin de l'œil. En tournant la tête il voit un dragon rouge de bonne taille foncer sur lui en volant, toutes griffes et dents dehors.
« DEATHWING ! » Hurle-t-il comme un aliéné avant de le percuter de plein fouet.
L'ancien Aspect n'a pas le temps de réagir. Il subit la collision qui l'envoie valdinguer contre la paroi. Il pousse un cri puis se retrouve ensevelit sous des tonnes et des tonnes de pierres sculptées et brutes. Plus de la moitié de la partie de la salle où il se trouve s'est effondrée sur lui.
Il y a une dizaine de secondes de silence. La roche se met à rougeoyer et la terre à trembler. L'instant d'après le dragon noir s'extrait violemment des décombres en poussant un rugissement... Pour tomber nez à nez avec son adversaire qui vient de finir de charger une puissante attaque.
Une décharge magique d'une intensité incroyable le fauche avec la violence d'un raz de marée. Tout autant incapable de résister à cet assaut surprise qu'au précédent il doit l'encaisser. Emporté par l'attaque, le Garde-Terre déchu est propulsé un niveau plus haut en passant par l'endroit où il est venu. Heurtant au passage plusieurs obstacles. Finalement une explosion retentit et vient le silence.
Tyranastrasz s'écroule sur le sol, la respiration haletante et à a la limite de l'évanouissement. Il se savait affaibli et malade, mais pas à ce point. Sa dernière attaque avait à peine la moitié de la puissance qu'il escomptait. Heureusement son ennemi ne semblait pas s'attendre à ça. Peut-être, par la grâce des Titans, cela avait-il suffit au moins à l'assommer.
Toussant douloureusement, il commence à se diriger vers les profondeurs dans une démarche lente et faiblarde pour voir sa compagne quand quelque chose le fait s'arrêter. Il tourne lentement la tête pour voir quelques pierres tomber du trou par lequel a été propulsé son adversaire. Peu de temps après un léger bruit, comme celui du vent qui souffle dans les feuilles, se fait entendre...
Puis Deathwing atterrit avec brutalité sur le sol en fracassant le dallage.
Il se redresse de toute sa hauteur, une expression mauvaise se lisant sur son visage. Le flot de lave qui s'écoule de son corps éclaté semble avoir augmenté, mais hormis ça il n'y a aucune trace qui suggère qu'il ait été blessé. Les maudites plaques qu'il porte et sa résistance naturelle ont suffit pour le protéger du gros de l'assaut.
Puisant dans ses dernières forces, le compagnon de la dragonne prisonnière, se redresse à son tour et déploie ses ailes pour paraître le plus impressionnant possible. Il rugit alors de manière provocatrice.
Pour un humain ou un orc cela aurait pu suffire. Mais son opposant n'est pas dupe. Il sait bien qu'il est à bout de force et que ce n'est que du bluff. Le dragon noir s'avance avec lenteur en toisant le trop vieux membre du Vol Rouge.
Arrivé à sa hauteur Tyranastrasz se jette sur lui avec l'énergie du désespoir. Il est brutalement arrêté puis écrasé sur le sol par une force dépassant de loin la sienne, même s'il était encore jeune. Il sent les griffes de Deathwing le saisir par le dos et le projeter contre le mur le plus proche. Il le heurte avec une telle violence qu'il en pousse un cri de douleur assourdissant. Il s'écroule sur le sol, définitivement hors combat.
Alors qu'il sombre dans l'inconscience, la dernière chose qu'il voit est la silhouette de l'Aspect Maudit disparaître vers le niveau inférieur.
« Pardon... Ma reine... » Murmure-t-il d'une voix trop faible pour être entendue, même de lui.
Nekros est prêt. L'Âme du Démon est prête aussi. Au moment même ou l'envahisseur passera par la porte sa force sera drainé et il sera impuissant. Et ça va être pour bientôt. Les secousses sont de plus en plus violentes et rapprochées. C'est une affaire de minutes, tout au plus.
Soudain le plafond semble exploser et une pluie de débris s'abat sur le sol, soulevant un nuage de poussière. Nuage qui a vite fait d'obstruer la vision des trois orcs présent. Les deux soldats se tiennent prêts, leurs armes brandies bien hautes. Le démoniste tient son unique arme efficace devant lui, les bras tendus. Attendant patiemment que vienne le bon moment.
Un étrange et angoissant silence s'ensuit. Comme si le temps lui-même venait de s'arrêter. Un bruit perça alors le mutisme ambiant. Celui du métal. Celui d'un être qui porte une lourde armure.
Un ombre, plus noire que l'obsidienne et pourtant rougeoyante telle une flamme, apparaît devant les quatre spectateurs. Elle se rapproche lentement. Au fur et à mesure que diminue la distance avec le groupe, elle devient de plus en plus précise.
Arrivé à quelques mètres de sa destination, le nouveau venu s'arrête pour regarder devant lui. Les trois orcs suent à grosses gouttes et utilisent toute leur volonté pour ne pas trembler. La prisonnière l'observe dans un mélange absolument pas dissimulé de haine et de dégoût.
D'apparence humaine au premier abord, un second coup d'œil dément complètement cette première impression. Encore plus grand que la captive, une peau de la couleur de la cendre, un mélange d'écailles et de pièces de métal recouvrant certaines parties de son corps, son torse labouré par ce qui ressemble à des cicatrices fraîchement ouvertes qui brillent de l'éclat de la lave et pour finir une mâchoire inférieure intégralement fait dans un morceau de métal massif.
Il contemple la vue qui s'offre à lui d'une manière étrangement calme et calculatrice. Aucune trace de la sauvagerie qui lui a permit de se frayer un chemin jusqu'ici n'est présente. On dirait presque un stratège qui pèse le pour et le contre de ses options, avant de jeter ses forces dans la bataille.
Il recommence d'un coup à avancer et Nekros prononce deux mots qui déclenchent une réaction de l'Âme du démon. Un rayon de magie part de l'artefact va frapper l'intrus en pleine poitrine. Mais celui-ci se dissipe aussi vite qu'il est apparu et le Second hurle de douleur avant de lâcher son précieux objet. Ses mains sont gravement brûlées.
Réagissant au quart de tour, les deux guerriers se jettent sur la forme humaine du dragon. Le premier est repoussé d'un geste violent du bras qui fait voler en éclats son arme, le projetant contre le mur à plusieurs dizaines de mètres. Il s'écrase dessus et retombe sur le sol telle une poupée désarticulée, mort sur le coup.
Le second est noyé dans un torrent de flammes qui l'engloutît. Il pousse un hurlement de douleur qui ne dure même pas une seconde avant de s'effondrer. On peut voir son armure fondre et se mêler aux chairs carbonisées qui continuent de se consumer. Lui aussi a été tué en une fraction de seconde.
Tremblant de tout son être, Nekros voit avec horreur l'Aspect Maudit s'approcher dans une démarche lente et assurée de prédateur. Reculant avec des pas mal assurés, il finit par tomber et lorsqu'il relève la tête son bourreau est déjà là.
Tendant la main tout en se baissant, Deathwing attrape le démoniste par la tête et le soulève comme s'il ne pesait rien. Celui-ci se débat pour essayer de se libérer mais c'est inutile. Il sent alors la pression sur son crâne augmenter, de même la chaleur infernale qui se dégage de son bourreau. Il se met à hurler de douleur. Il s'agite de plus belle pour essayer de se défaire de la poigne mortelle, sans aucun succès. Finalement sa boite crânienne explose et le corps sans vie de l'orc tombe sur le sol dans un bruit immonde.
Tandis que les derniers morceaux de chair terminent de se changer en cendres entre ses doigts, alors qu'une horrible odeur de brûlé envahit la salle, le dragon ramasse l'artefact qu'il a autrefois créé. Il le regarde avec une expression renfermée difficile à interpréter. Comme s'il attendait que quelque chose se produise.
La dragonne enchaînée regarde la scène sous ses yeux avec horreur. On dirait que son ancien allié devenu fou a trouvé un moyen de toucher l'Âme du démon. Et sans subir l'enchantement sensé le rendre incapable de le tenir ou de l'utiliser.
Finalement son attention se tourne vers la dernière personne encore vivante, hormis lui-même. Il recommence à marcher vers son objectif premier. Une fois arrivé à moins d'un mètre d'elle il se fige et la regarde. Ses yeux sont vides de toute émotion.
« Alexstrasza... » Fait le puissant dragon, prenant la parole pour la première fois, d'une voix aussi calme et dépourvue de sentiments que le sont ses yeux.
« Es-tu venu ajouter l'insulte à l'humiliation, Neltharion ? » Demande sur un ton glacé la reine des dragons. « Dans ce cas, régale toi de tout ton être. Mais sache que jamais tu ne me feras plier. Je préférerai me trancher moi-même la gorge plutôt que de finir comme ton esclave pondeuse ! » Vocifère-t-elle avec dépit.
L'Aspect Noir ne répondit rien. Pas la moindre étincelle de colère ne traversa son regard. Ce qui surprit fortement la Lieuse de Vie. Elle avait espéré, un peu pat naïveté et surtout par désespoir, que sa provocation ferait enrager son ancien allié. Qu'il la tuerait dans un accès de folie. Lui permettant ainsi d'échapper à un destin bien pire que la mort.
Toujours sans dire mot et avec un geste lent, il pose la main sur le rocher retenant la chaîne qui maintient la dragonne prisonnière. Il plante ses griffes dedans et le soulève pour le jeter plus loin. Puis il prend le lien en métal entre ses doigts et commence à le faire chauffer, jusqu'à ce qu'il finisse par céder. La chaîne étant enchantée, elle tombe littéralement en morceau. Libérant aussi la captive du collier et des menottes qui l'accompagnaient.
Totalement prise au dépourvu par cette action, Alexstrasza ne pu rien faire d'autre que d'observer sans comprendre ni réagir.
Il jette alors l'Âme du démon sur le sol, aux pieds de la reine des dragons. Puis il leva la main en direction d'une de ses épaules et arracha une de ses écailles d'un geste brutal. Ce qui fut accompagné d'un grognement de douleur à peine audible. Elle rejoint rapidement l'artefact maudit dans les débris et la poussière qui commencent à s'accumuler.
Incrédule et complètement perdue, la nouvellement libérée regarde alternativement ce qui lui est offert et son ancien allié, sans comprendre. De trop nombreuses questions se bousculent dans sa tête et les mots restent bloqués au fond de sa gorge, dans l'incapacité de sortir.
« Lors de sa création, aucun des pouvoirs que je possède ne fut enfermé à l'intérieur. » Rappelle-t-il, toujours d'une voix inexpressive. « En utilisant cette écaille, vous serez capable de le détruire et de retrouver la puissance qui vous a été volée. »
Sans donner aucune autre explication, l'Aspect Déchu tourne les talons et se dirige vers la sortie. À mi-chemin il reprend son apparence originelle. Alors qu'il va s'engouffrer dans le passage, Alexstrasza parvient à se reprendre. Elle se redresse précipitamment malgré sa faiblesse et l'interpelle.
« Neltharion ! » Crie-t-elle d'une voix emplie de doutes. « Je ne comprends rien ! Explique-moi ! »
L'interpellé se fige. Puis au bout de quelques secondes il réagit. La tête massive du dragon se tourne lentement vers l'ancienne prisonnière. À la vue de ses yeux, la matriarche du Vol Rouge sent un étrange malaise s'emparer d'elle.
Avant, ses yeux étaient inexpressifs. Mais maintenant ils sont comme emplit d'une espèce de néant. On dirait ceux dune personne vide de tout désir et qui n'attend plus rien de la vie.
Au bout d'une durée qui paraît aussi longue que l'éternité, il répond.
« Je ne suis pas Neltharion... »
Sur ces mots aussi cryptiques que dépourvu de logique, le puissant dragon s'en va. Il ne reste bientôt pour preuves de son passage, que le plafond éventré et des traces de roches fondues encore rougeoyantes.
Fin du chapitre !
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.
