Donna Tueuse de vampires

Par Nomad sept 2001

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Traduction benebu mars 2004

Spoilers : on s'écarte de toute ressemblance avec la réalité juste après « The gift » dernier épisode de la saison 5 dans Buffy, et « Two Cathedrals » dernier épisode de la saison 2 dans The West Wing. Je suppose qu'on peut parler maintenant de l'univers de Wuffy ou de The Best Wing.

1 : Volumes et mètres-rubans.

Un rêve…

Une belle jeune femme aux cheveux blonds. Elle est jeune, et son visage est déterminé. Un homme plus âgé, il porte des lunettes. Un garçon avec un manteau de cuir, les cheveux décolorés. Une espèce de créature, pas tout à fait humaine, le visage tordu et bosselé. Un tourbillon d'images, de plus en plus rapide, qui s'envolent dans un vortex, une déchirure dans l'air. Une pierre tombale. BUFFY ANNE SUMMERS.

Donna se réveilla en sursaut. Momentanément désorientée, elle regarda son radio-réveil : 5:57. Il ne sonnerait pas avant de longues minutes.

En grognant pour ces précieuses secondes de sommeil perdues, elle s'assit dans son lit et secoua la tête pour se débarrasser du rêve étrange et curieusement vivace. « Joshua Lyman, c'est la dernière fois que je te laisse me convaincre de commander une pizza parce qu'on travaille tard, » dit-elle à sa chambre vide.

« Don-naaaa ! »

Quatre seconde. Un nouveau record officiel pour Josh Lyman. Mon patron a réussi à rester seul dans son bureau pendant une durée de quatre secondes avant d'avoir besoin de mon aide.

En temps normal, Donna trouvait attendrissant le fait que Josh soit totalement désemparé devant le moindre obstacle du quotidien. Mais aujourd'hui, elle manquait d'humour. Toi et ta pizza vous m'avez fait perdre trois minutes de sommeil, Lyman. Tu vas me le payer.

Elle se présenta à la porte de son bureau, et lui demanda sans préambule « Josh, est-ce que tu as un mètre-ruban ? »

Il cligna des yeux. Un mouvement large, lent et ahuri. « Un quoi ? »

« Un mètre-ruban. Ainsi appelé parce que c'est un ruban qui sert à mesurer. »

« Je sais ce qu'est un mètre-ruban, Donna. »

« Et pourtant tu poses la question. »

« Je n'ai rien demandé ! Tout ce que j'ai fait c'est essayer d'obtenir une clarification totalement légitime. Je me disais que peut-être je m'étais réveillé dans un univers parallèle, où au lieu d'être un membre d'importance vitale de l'équipe présidentielle j'étais un menuisier dont l'assistante n'avait rien d'autre à faire que de me demander si j'avais un mètre-ruban. »

« Il n'existe aucun monde parallèle dans lequel tu pourrais être menuisier, Josh. »

« D'après qui ? »

« Les gens qui comprennent le concept de meuble ne frappent pas leur bureau avec un coupe papier, et ne demandent pas qu'on défonce leurs tiroirs immédiatement ou qu'on accepte les conséquences. »

« J'aurais pu faire un bon menuisier. J'ai le regard précis, le toucher délicat, le coté bourru mais sympathique… »

« Et malgré tout pas de mètre-ruban. »

« Et pourquoi je voudrais un mètre-ruban, Donna ? »

« Pour mesurer la distance qui te sépare de mon bureau. »

« Je prévois de te dérouler un tapis rouge ? »

« Ce ne serait pas une mauvaise idée. »

« Si je te déroule le tapis rouge, tu m'apporteras mon café comme le ferait une bonne assistante ? »

« Les bonnes assistantes n'apportent jamais le café à leur patron. Elles leur enseignent les vertus de la confiance en soi et de l'indépendance en leur apprenant à aller le chercher eux-mêmes. »

« Tu vois, là, je crois que tu confonds avec 'les bons parents'. »

« Avec toi, Josh, ça fait vraiment peu de différence. »

Finalement la curiosité l'emporta. « Donna, dis-moi pourquoi je voudrais un mètre-ruban. »

« Pour mesurer la distance jusqu'à mon bureau. »

Josh grogna. « Je crois que nous avons déjà établi ce point. Pourquoi est-ce que je veux connaître la distance jusqu'à ton bureau ? »

« La compréhension des configurations spatiales est un talent de grande valeur, Josh. »

« Donna, je comprends les configurations dans l'espace. Je suis le champion de la compréhension dans ce domaine. »

« Et pourtant tu te crois obligé de crier mon nom aussi fort que tu peux quand mon bureau est à un mètre de ta porte ? »

« Si tu sais déjà qu'il n'y a qu'un mètre, pourquoi est-ce qu'on a besoin de mesurer ? »

« Josh, j'ai toujours su à combien il était. Toi, en revanche, tu as déjà montré ton peu de dispositions pour la géométrie en trois dimensions. »

« J'ai besoin de géométrie maintenant ? »

« Seulement si tu n'as pas de mètre-ruban. »

« Pourquoi j'en aurais besoin, quand j'ai une assistante qui fait tous ces calculs pour moi. Mesure jusqu'à ton bureau, et donne-moi le résultat. Et une fois que tu as fait ça, va donc jusqu'à l'armoire des dossiers, et sors-en le dossier Andrews pour moi. »

Après cette nouvelle victoire dans leurs joutes verbales, Donna quitta le bureau et s'avança jusqu'à l'armoire des dossiers. Sachant exactement où trouver le dossier autant d'instinct que par son excellente mémoire, elle ne regarda même pas à l'intérieur… jusqu'à ce que ses doigts touchent quelque chose d'inattendu.

L'attrapant, elle sortit un livre à l'air ancien, à la reliure de cuir. Sur la couverture était gravé ce simple mot qui lui donna des frissons dans le dos.

VAMPYRES…