In Space, no one can here you sream.

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La reine poussa un grognement plaintif. Elle était blessée mortellement. Trois de ses quatre bras avaient brulé en traversant l'atmosphère, ainsi qu'une grande partie de sa peau écailleuse et lisse. Son imposante couronne triangulaire s'était tordue et brisée par endroits, répandant du sang acide sur le sol boueux. Autour d'elle, les arbres fondaient aussi facilement que du beurre au micro-onde. Elle allait mourir. Son nid avait péri sur l'autre planète, sur l'autre territoire. Les vibrations humaines…brûlure…ses œufs, ses œufs on chaud, trop chaud. Ils meurent. Ils fondent.

La reine xénomorphe hurla de toute sa majestueuse puissance. Son nid, détruit. Les vibrations, l'odeur, la même que celles des porteurs de ses petits. Des vibrations auditives autour de cet humain qui l'avait tué, sa chaleur corporelle. Ripley… Mort. Son espèce ne pouvait pas mourir. Ses épines, fracturées. Sa tête sans yeux recevaient difficilement des signaux sensoriels tant elle était endommagée. Mais elle pouvait le faire. La reine sortit sa deuxième bouche de sa gueule caverneuse, comme s'elle allait transpercer une de ses victimes. Elle claqua dans le vide. Sauver. Un bébé. Pondre. Pondre.

Une contraction envahit son énorme corps élégant. Un liquide flasque, presque pareille à leur bave qui servait à leurs cocons de nid, commença à envelopper son derrière. Immobile. Laisser son cocon se nourrir de ses dernières forces.

La reine allait pondre un dernier œuf.

XxxX

-Tombé du ciel? Ben voyons donc! Que c'est ridicule!

-Nous vous l' jurons, m'seigneur. Une boule noire est tombée des cieux! Là, dans l'forêt. Nos hommes ont pas voulu allez voir. Nous avons préféré vous avertir, voyez. C't'affaire. On sait pas c'que c'tait…

Le capitaine de la petite troupe se gratta la barbe. Il venait d'être promu et une certaine arrogance se couvrait dans son esprit. Il ne pouvait pas refuser d'aller voir cette chose –sans doute un oiseau mort – au risque de se faire ridiculiser. Le cerveau du capitaine réfléchissait à toute allure. De plus, s'il allait y jeter un coup d'œil, ça ne manquerait pas de parvenir aux oreilles de ses supérieurs et, qui sait, une promotion future.

Le villageois le regardait, inquiet. Il buvait-sirotait-sa chope de bière, ses gros yeux mouillés ressortant férocement de son visage ridé. Petit, nerveux, aux bras noueux, cet homme avait la langue bien musclée, sans doute son meilleur muscle. Le soldat du roi lui lança un regard dégoûté. C'était le genre d'homme qu'il détestait, uniquement là pour faire, pardonnez l'expression, chier le peuple.

Eot'all regarda autour de lui. Çà et là, ses soldats buvaient, riaient et jouaient dans la petite taverne du village, paumé entre Urû'baen et Bullridge, où les soldats atterrissaient pour avoir du plaisir avant de rentrer chez eux. Le capitaine lui-même avait une petite famille, une jolie jeune fille qu'il venait tout juste d'épouser. Il avait grande hâte de la revoir pour lui conter ses aventures. Et une de plus ne lui ferait pas de tort, surtout aussi farfelue. « Le village était tout paniqué, vois-tu chérie, alors j'ai décidé d'aller voir au cas-où que ça représenterait un danger pour toi et notre futur fils. Un aigle tombé du ciel, c'était juste ça, ha ha! Tu imagines? De la panique pour un aigle! Heureusement que j'étais là! » Oui, lui raconter cette histoire serait bien drôle.

-J'irai voir, dit Eot'all au petit homme chauve. J'irai seul. Si c'est grave, je reviendrai chercher ma troupe.

-S'êtes sûr, monseigneur? Il s'rait 'tète mieux d'y aller à plusieurs…

-Déranger tout le monde pour sans doute un oiseau? J'en doute.

Le capitaine montra la salle d'un geste vague de la main.

-Écoutez, vieil homme, vos histoires abracadabrantes ne m'intéressent pas. J'y vais uniquement pour rassurer vos couilles, sinon je me passerais bien de perdre quelques heures de ma vie pour rien (à ces mots, les lèvres du villageois se pincèrent.) Je vous promets que s'il n'y a rien, je vous donne un coup de pied au cul.

Sur ce, Eot'all se leva et lança une pièce à l'aubergiste («Gardez la monnaie. »), puis donna une tape sur la tête du petit racontar. Il ramassa son bouclier…

-Je serai de retour dans la soirée, sans doute.

…et d'un pas, sorti hors de la taverne. L'air frais du printemps happa son visage. Il respira un grand coup. Étrangement, l'oxygène semblait lourd, étouffant. Chaque respiration était laborieuse. Eot'all haussa les épaules. Un peu de stress ne faisait jamais de mal, non? Le soldat regarda le ciel grisâtre de midi. Étrangement gris. Une chose tombée du ciel…

Eot'all se dirigea en direction de l'écurie où ils avaient confiés leurs chevaux. Le jeune palefrenier lui fournis sa jument, une belle bête à la robe immaculée. Sans une ni deux, il monta sur sa monture et la talonna. Il se dirigea vers l'est, en direction de la forêt, à même pas une lieue du village. Sa jument partit joyeusement au trot en se déliant agréablement les jambes. Les cheveux d'Eot'all volaient au vent, mais il n'y porta pas attention, habitué.

À chaque pas de sa monture, une peur poignante se resserrait autour de sa poitrine. Il ne savait pas pourquoi. Son corps voulait rebrousser chemin, chercher tous ses soldats et y retourner, armés jusqu'aux dents. Mais c'était tout bonnement ridicule. Une simple épée comme la sienne suffirait à décapiter un aigle. Si celui-ci attaquait, il avait son bouclier, voyons! S'inquiéter pour un poulet plumé! S'il allait chercher ses hommes, il serait la risée de l'armée.

Eot'all reprit courage et fit disparaître la peur. Il était un soldat, pardi! Un capitaine, de surcroît. Il était la fierté de sa famille et de son entourage.

Un craquement agaçant se fit entendre quand la jeune jument déposa ses sabots sur les branches qui ornaient le sol. La terre, légèrement boueuse par la pluie de la veille, s'enfonçait à chaque pas. Eot'all jura. Sa bête venait justement d'être nettoyée de toute sa crasse!

Une goutte d'eau tomba sur son front, glacée. Il sursauta. Les yeux rivés vers le ciel, son cœur battait à la chamade. Un silence anormal pesait dans cette forêt. « J'aurais jamais dû accepter », songea Eot'all. La peur reprenait le contrôle. Ça sentait les ennuies y'a pas à croire. S't'affaire.

Plus il s'enfonçait dans la forêt, plus il remarquait qu'il y avait des arbres noueux, tordus. Certains semblaient même fondus. Comment? « Les orages ne font pas fondre les arbres… » Sur un chêne, une substance blanchâtre et visqueuse noyait des petits animaux et des insectes. Eot'all sentit son sang se glacer dans ses veines. Une odeur nauséabonde empuait l'air ambiant. Aucune brise, ni même des plus minimes, ne portait ce parfum dégoûtant au loin. Eot'all se mit à étouffer. Une odeur de moisie, comme un cerf qui se décompose, qui pourri, à deux mètres de soi. Une bile amère remonta dans la gorge du capitaine. Sa jument peinait à avancer. On aurait dit qu'une force invisible l'empêchait de continuer.

Eot'all mit pied à terre. À peine avait-il déposé un pied au sol que sa monture poussa un hennissement strident et s'enfuie au galop, projetant des gouttes boueuses sur l'armure d'Eot'all.

Et le laissant seul.

Il resta là, le regard au loin, pétrifié. Seul. Seul dans une forêt qui aspirait à la mort. Lentement, le capitaine enveloppa de sa main la garde de son épée. Sa respiration était saccadée. Le silence total dans le petit sentier qu'il avait pris. Pas de chant d'oiseau ni même le coassement d'une grenouille. Des arbres muets, tout autour de lui. Eot'all étouffait.

Il se retourna, contemplant la forêt de ses yeux verts. Il était pris au piège, comme une proie à son prédateur.

Eot'all se mit à marcher dans la direction opposée que son cheval avait fuis. Continuer en valait-il la peine? « Et revenir bredouille? Jamais! »

Il poursuivit sa route, essayant d'oublier la peur vorace qui l'assaillait. Un goût âcre lui emplissait la bouche. Juste une simple forêt. Une simple forêt.

Il marcha pendant près d'une heure-une heure qui sembla durer une éternité à ses yeux- sans rencontrer âme qui vive. Plus le soldat avançait, plus les arbres, les buissons et même les pierres avaient l'allure d'avoir fondu, façonnés par des mains divines. Eot'all se demandait même sir Korr-son dieu- le mettait à l'épreuve de résister à cette frayeur. Mais de quoi avait-il peur? De l'atmosphère, oui, de l'atmosphère. Si lourde qu'elle pesait sur les épaules, oppressait la poitrine et déposait un voile devant les yeux.

Eot'all s'arrêta. À sa gauche, une substance visqueuse longeait sur un chemin de fougères écrasées et fondues. On aurait dit que quelque chose d'énorme s'y était trainée.

Trop énorme pour n'être qu'un simple chevreuil.

Les muscles d'Eot'all se tendirent. Était-ce la créature, l'objet, le dieu, qui avait déchiré le ciel?

Son corps se refusait de suivre le chemin. L'odeur de pourriture emplissait l'air avec une telle force qu'elle lui donnait la nausée. On aurait qu'un cadavre pourrissait dans le coin. Le nouveau capitaine avança d'un pas. il devait vérifier avant d'aller avertir ses frères d'armes. Dire qu'est-ce que c'était. Prenant son courage à deux mains, Eot'all dégaina son épée et emprunta, prudemment, le sentier créé sans aucun doute par la chose. Autour de lui, les végétaux ressemblaient davantage à n'être qu'une bouille qu'à tout autre.

Et puis soudain, il l'a vit.

Là, dans toute sa majestuosité monstrueuse, étendue sur la boue fondue. Blessée, certes, mais d'une élégance qu'aucun être vivant de l'Alagaësia ne pouvait égaler. Une beauté froide la reine de l'espace. Bouche bé, Eot'all s'arrêta à une distance respectable de la créature.

Un long visage sans yeux se terminant par une immense couronne, brisée, triangulaire, définissait sans aucun doute la grosseur et l'intelligence de son cerveau. Une bouche, entrecoupée de crocs de la grosseur de ses deux poings, témoignait de sa grande puissance. Une autre petite bouche meurtrière remplaçait ce qui aurait pu lui servir de langue. Son corps, de forme humanoïde, dépassait en grâce celle d'une ballerine. De longs tubes partaient de son dos pour rechercher l'arrière de son crâne. Ils y avaient six longs doigts sur ses mains, dont deux pouces, et ils finissaient tous en griffes acérées. Enfin, une queue semblable à celle d'un varan se terminait dans une pointe sûrement empoisonnée. Elle était recouverte d'une sorte de carapace noire, une peau huileuse et dure. C'était la reine de l'espace dans toute sa splendeur extra-terrestre.

Elle gisait, morte, dans une petite clairière qu'elle remplissait de sa taille dragonnière. Eot'all ignorait s'il devait être mort de peur et fuir ou admiratif devant une telle beauté. Il recula d'un pas, empoignant son épée. « Pas un aigle ou un rocher, mais ça . »Qu'est-ce que c'était, il l'ignorait, mais il se sentait minuscule et vulnérable.

-Sainte Marie, mère de Dieu, balbutia Eot'all.

S'assurant du regard que la bête était bien morte, puis seulement au moment où son cœur se calma un peu, il s'autorisa à avancer. Un pas, puis un autre, ses bottes dégoulinaient de mousses et de baves. La cime des arbres l'empêchait de distinguer le soleil, mais créait assez d'ombres pour fermenter son imagination et l'inquiéter. Il s'arrêta à une distance qu'il jugeait prudente. C'est alors qu'Eot'all remarqua que le bassin du monstre était recouvert à ce qui semblait être une substance muqueuse, comme un placenta lors d'une naissance. Dans cette bave qui se retrouvait aussi sur le sol, un œuf s'en dégageait. Aussi sombre que la peau de la bête, sa coquille était remplacée par de la matière organique. Des muscles? Eot'all ne pouvait préciser. Le bout de l'œuf était fermé comme les pétales d'une fleur.

Le sang d'Eot'all, déjà glacée, se solidifia dans ses veines au fur et à mesure qu'il comprenait ce qui s'était passé. Le chose avait pondu cet œuf! Or, qui dit œuf dit bébé! Et la possibilité de faire une rencontre avait monstre 2 ne l'enchantait pas du tout. Il valait mieux retourner au village, prévenir ses soldats et partir au plus vite. Basta! Adios! Le roi se débrouillerait avec ce truc. Lui voulait s'enfuir. Il l'avait vu, c'était bon , il pouvait faire son rapport et…et…

Le capitaine recule de quelques coudées, son regard fixant toujours la créature.. Quel dieu avait eu l'horreur de créer ce monstre? Il caressa le pommeau de son épée, un peu rassuré. Il jeta un coup d'œil derrière lui quand une brise lui effleura la joue. Il reporta son attention sur la chose. Son cœur défonça sa poitrine tellement il fut effrayé, à un tel point qu'il tomba à la renverse.

-Putain de merde! Putain de merde! PUTAIN DE MERDE! hurla le jeune homme, paniqué.

L'œuf, autrefois clos, était maintenant ouvert.

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Murtagh, tranquillement endormi dans son lit, se réveilla en sursaut.

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Ayé! Prologue fini!

Au début, je voulais faire une fic avec Galaad, puis celle-ci. Cependant, manquant cruellement d'imagination pour les deux, j'ai décidé de les mixer ^^! Désolé Morghana.

Pour ceux qui aurait compris, c'est un crossover avec la saga Alien. Cependant, vous n'êtes pas obligé de connaître les films, puisque je vais uniquement utiliser les Aliens ( ou Xénomorphes). Toutes les stades des Xénomorphes seront décris et analysés, donc tu peux ne rien connaître et tu comprendras ^^:)

D'ailleurs, je vais insérer Galaad dans cette fic. Pas besoin non plus d'aller lire la fic de Morghana, l'histoire de Galaad sera décrite au prochain chapitre, son physique etc. comme avec la saga Alien.

J'espère que ces crossovers ne freineront pas votre lecture, car je vous assure que vous n'avez pas besoin de connaître ces deux éléments!

Reviews?

Pour une image plus claire de la reine Alien que j'ai tenté de bien décrire : http :// www .3dvf. com /DATA /PUBLISH /1344 /images /queen_AlienPress_still01 . jpg sans les espaces ;)