Escale au Brésil.
Auteur : haniPyanfar
Proclamation : Les personnages appartiennent à Sa Majesté J.K Rowling. Je les ai seulement fait voyager dans un lointain et attirant pays : le Brésil. Bien sûr, cela ne me rapporte pas un centime, je n'œuvre que pour la gloire et le plaisir des lecteurs, des lectrices.
Remarque : Cette « histoire courte » fait suite à ma fic DORS DRACO. Mais elle peut se lire seule. Elle se passe après le duel de Harry contre Voldemort, duel qui est l'un des sujets de ma première histoire, l'autre sujet étant bien sûr l'histoire d'amour entre un beau brun aux yeux verts et un beau blond aux yeux gris, j'ai nommé Harry Potter et Draco Malfoy. Si ce n'est pas votre tasse de thé, allez voir ailleurs, l'herbe y est peut-être plus verte.
Petite phrase optimiste de Goethe : « Veux-tu vivre gaiement ? Chemine avec deux sacs, l'un pour donner, l'autre pour recevoir. »
Chapitre 1
Draco Malfoy ne s'habituait décidément pas aux voyages en avion. Mais Harry voulait faire le tour du monde à la manière moldue, alors pas question de transplaner. D'ailleurs aller des Etats-Unis d'Amérique au Brésil en transplanant demandait une grande puissance magique et c'était fatigant … fa-ti-gant … Harry préférait garder ses forces pour des choses plus amusantes … pendant la sieste de l'après-midi … ou le soir à la brune …ou aux premières lueurs du petit matin …enfin n'importe quand pourvu que ce soit en compagnie d'un beau blond aux yeux gris et au corps irrésistible.
Ils venaient de passer presque un mois à Salem et ses environs. Ils y avaient rencontré des sorciers et des sorcières qui portaient encore comme au seizième siècle des costumes noirs à rabats blancs, des souliers à boucles d'argent, des coiffes de toile fine ou des chapeaux en forme de cônes tronqués. Ils avaient visité l'école de sorcellerie « Mayflower's Pilgrims » où les étudiants parlaient tous couramment le latin et le gaélique. On les avait reçus partout avec curiosité et aussi un peu de réprobation. Les austères sorciers de la région n'avaient pas coutume d'ouvrir leurs portes à deux jeunes hommes visiblement fous l'un de l'autre. Mais Harry et Draco étaient si beaux, leur amour était si éclatant que les visages rébarbatifs s'étaient faits de plus en plus aimables. A la fin du séjour, les vieux patriarches et les jeunes sorciers plus délurés ne pouvaient plus se passer d'eux. On avait organisé avant leur départ un pique-nique géant et même, le soir, on avait dansé sur les rythmes fous d'un Moldu nommé Elvis … oui, Elvis, comme le Lord Machin qui … enfin que … bon, vous voyez de qui je veux parler …
Maintenant, Harry et Draco se rendaient au Brésil. C'était là que Severus Snape avait trouvé refuge après son procès. La Haute Cour de Justice Magique, créée après la victoire pour juger les Mangemorts, avait eu beaucoup de mal à statuer sur son sort. Il avait été un espion efficace pour l'Ordre du Phénix. Il avait protégé les huit adolescents raptés de l'influence maléfique du Lord Noir. Mais il avait tout de même tué Albus Dumbledore d'un Avada Kedavra … Bien sûr, c'était le Directeur de Poudlard lui-même qui le lui avait demandé. Le terrible sortilège posé sur la bague des Gaunt, puis le poison bu dans la caverne souterraine l'avaient tellement affaibli qu'il n'avait plus que quelques jours à vivre. Mais aux yeux de beaucoup de monde, cela restait un crime. Aussi, finalement, les juges avaient proposé une sanction digne du roi Salomon : le professeur Snape avait eu le choix entre passer cinq ans à Azkaban et rester ensuite en Angleterre ou s'exiler à l'étranger pour toujours. Severus avait choisi l'exil.
Cela faisait longtemps déjà qu'il correspondait, d'une part avec un groupe de sorciers européens qui s'étaient enfuis au Brésil pour échapper aux Mages Grindelwald puis Voldemort, d'autre part avec une confrérie de sorciers brésiliens aux lointaines origines africaines. Ceux-ci avaient conservé la mémoire de leurs ancêtres et pratiquaient une magie vaudoue, le candomblé. Bien sûr, Severus n'était pas un initié mais sa connaissance approfondie des plantes exotiques, des potions rares et des sortilèges noirs lui avait permis de s'associer à ce groupe qui pratiquait la magie blanche. Les membres de la confrérie se réunissaient sous la direction de la Mãe de Santo, la Mère des Saints, la senhora Adolfina de Oliveira. Au cours de cérémonies magiques, ils pratiquaient la voyance, le dialogue avec les morts ou les disparus, la transe mystique. Ils organisaient aussi des séances de thérapie pour les sorciers malades, surtout ceux qui souffraient de maux psychologiques ou de douleurs mal définies qui traînaient en longueur.
Quelquefois, des Moldus venaient aussi réclamer de l'aide. Elle leur était offerte si le mal dont ils souffraient entrait dans les compétences de la Mãe, de l'un de ses « filhos » ou de l'une de ses « filhas ». On ne donnait pas de faux espoirs à des cancéreux en phase terminale ou à des gens atteints de maladies vraiment incurables. La Mãe disait souvent de son étrange voix à la fois aiguë et profonde : « Je ne fais pas repousser les jambes.» Bref, Severus avait trouvé sa place et aidait la confrérie dans sa chasse aux mages noirs. Ceux-ci n'avaient pas la puissance malfaisante de Lord Voldemort mais ils pratiquaient les envoûtements. Il était difficile de résister à ces sortilèges car ils étaient basés sur la « croyance ». Il suffisait d'y croire, ne serait-ce qu'un petit peu, pour qu'ils agissent. Grâce à la Légilimencie, le professeur Snape n'avait pas son pareil pour les détecter. Ensuite, la Mãe pouvait les « délier ».
C'était Draco qui avait insisté pour aller rendre visite à son ancien professeur de potions. Il lui en avait un peu voulu car celui-ci n'avait rien fait pour soulager ses souffrances quand il était prisonnier de la Forteresse Sombre. Mais il avait finalement compris que ce choix lui avait été imposé. Severus ne pouvait pas enlever son masque de fidèle serviteur du Maître des Ténèbres sans risquer de révéler sa double appartenance. Il avait eu confiance en la volonté de Draco et il ne s'était pas trompé.
Le jeune homme blond écoutait nerveusement les réacteurs de l'A320 qui les conduisait, lui et Harry, vers leur destination. Faire confiance à des machines pour s'élever dans les airs, c'était moldu en diable ! Alors il serrait bien fort la main de son beau brun en fermant les yeux, la tête posée sur l'épaule accueillante de son voisin. Harry souriait, le cœur rempli de joie. Depuis que lui et Draco avaient entrepris ce long voyage pour échapper aux contraintes du monde sorcier après sa victoire sur Lord Voldemort, il était enfin libre et heureux. Heureux comme il n'aurait jamais cru l'être … Il était toujours aussi émerveillé de sa chance. Draco l'aimait et le comblait de baisers et de mots d'amour. Il lui offrait son cœur, son corps, son caractère imprévisible et son humour bien particulier. Harry ne s'ennuyait pas une seconde en sa compagnie et il espérait que lui aussi répondait aux attentes de son bel amant. Il doutait toujours de lui, ne croyant Draco qu'à moitié quand celui-ci lui disait qu'il était le plus beau brun du monde.
Ils avaient appris à bien se connaître au cours de leur voyage. Draco était toujours aussi égocentrique, il lui arrivait encore de se montrer méprisant envers les sorciers ordinaires ou les Moldus mais il fondait sous un regard ou un léger reproche de Harry. Celui-ci avait toujours sa double personnalité : il se considérait comme un simple humain et il était en même temps l'un des plus puissants mages du monde. Mais il dissimulait le plus possible cette facette de lui-même. Il voulait vivre comme tous les sorciers de base, pas comme le Sauveur du monde. Heureusement, sa réputation était moins importante dans les pays étrangers qu'en Angleterre. Et l'avantage de voyager dans les pays moldus, c'était qu'il n'y était pas connu du tout. Il en était bien content. Il pouvait ainsi profiter des paysages, rencontrer des personnes de toutes sortes, se frotter à d'autres cultures, apprendre des coutumes particulières, apprécier la cuisine du pays, tout cela sans que les gens ne soient sans cesse en train de le regarder avec curiosité, même si sa célèbre cicatrice avait disparu.
Oui, Harry était heureux et Draco l'était aussi. Ainsi, ils allaient revoir leur professeur de potions, le redoutable Maître de la Maison Serpentard, le bourreau de Harry pendant six longues années. Draco avait dû insister pour que son bel amant accepte de venir au Brésil. Il avait vanté le pays, où pourtant il n'avait jamais mis les pieds. Il avait parlé du candomblé sans savoir que c'était le nom que les Moldus donnaient à cette magie particulière et qu'elle portait un autre nom secret dans le monde sorcier. Il avait décrit les fleurs merveilleuses, les oiseaux multicolores, les montagnes et les forêts, les cours d'eau bouillonnants ou majestueux. Il n'y connaissait rien mais il était persuasif et Harry aimait lui faire plaisir. Il avait donc envoyé un hibou à Severus Snape et le pauvre volatile était revenu complètement épuisé avec une invitation en bonne et due forme. L'exilé les accueillerait bien volontiers dans sa nouvelle résidence.
L'avion atterrit finalement sans encombre à Recife au grand soulagement de Draco mais il n'était pas au bout de ses peines. Un appareil plus petit et plus bruyant les mena à Salvador de Bahia où enfin, ils purent utiliser une aire de transplanage discrète pour arriver à la maison de leur ex-professeur. Ils furent surpris par son aspect clair et accueillant. C'était une maison à un étage, entourée sur trois cotés d'une galerie protégée par une avancée du toit. Le bois était peint en blanc et la porte s'ornait d'un dessin qui les fit sourire : le maître des lieux affichait clairement son appartenance à sa Maison. Un serpent vert s'enroulait au dessus de la poignée et … il clignait de l'œil en souriant ! Severus Snape apparut dans l'encadrement et là encore, ce fut la surprise. Adieu la noire robe austère et la cape virevoltante ! Le Maître des potions portait un polo et un jean comme tout le monde et ses cheveux, au lieu de retomber de chaque côté de son visage, lui donnant un air négligé, étaient retenus dans son cou par un catogan. Et en plus, il souriait !
Il serra Draco dans ses bras mais hésita à en faire autant pour Harry. Heu … Il faudrait du temps pour effacer les années de détestation. Il lui tendit la main sans réticences. Le jeune homme brun s'était souvent demandé pourquoi il y avait eu entre eux tant de haine. D'accord, il était le fils de James Potter, celui qui avait pourri la vie de Severus pendant ses études à Poudlard mais il sentait obscurément qu'il y avait autre chose. Enfin tout se passa au mieux et ils se retrouvèrent bientôt dans un salon agréable avec devant eux des jus de fruits exotiques, la mangue, la préférée de Draco, la goyave, l'ananas, la papaye ou divers agrumes comme le lemon vert. Severus dégustait délicatement un café parfumé. Il menait la conversation avec Draco. Harry ne disait pas grand chose mais il souriait de la joie visible de son beau blond. Le voir heureux le comblait.
Ils s'installèrent ensuite à l'étage dans une chambre spacieuse. Le lit était à baldaquin et il était entièrement couvert et entouré d'un voile blanc très léger pour protéger les dormeurs des moustiques et autres bestioles. Draco fit un caprice. Il demanda à Harry de poser sur la chambre un sortilège contre les araignées. Pour lui faire peur, le beau brun aux yeux verts avait prétendu que certaines d'entre elles étaient plus grandes qu'une main. Ils se chamaillèrent un moment, ils adoraient ça et Draco savait bien que Harry ferait tout pour lui faire plaisir. Finalement, le sort fut posé et un long baiser fut échangé. Que serait la vie sans les baisers …
La nuit tomba d'un coup pendant qu'ils dînaient. La pluie tropicale avait rafraîchi l'atmosphère. Un jeune homme au teint de café au lait avait préparé un délicieux repas à base de poissons et de fruits de mer. Il répondait au doux nom d'Adonis, il était moldu et s'occupait avec une bonne humeur constante de la maison de Severus. Celui-ci n'avait jamais beaucoup apprécié les femmes. Il avait toujours été un homme solitaire, mais Adonis réussissait à le faire rire. Autrefois, l'ex-professeur de potions ne manifestait aucune émotion autre que le mépris ou le dédain. Mais au Brésil, il avait appris à être détendu, tout simplement. Il se disait qu'il avait bien fait de quitter l'Angleterre. Il était à présent plus … heureux ? Oui, c'était le mot juste.
Adonis savait que son employeur n'était pas un homme comme les autres. Il était parfois témoin d'événements étranges. Mais il ne s'en souciait pas. O senhor Snape était affilié au candomblé, c'était suffisant à ses yeux pour tout expliquer. Il lui était tout dévoué et regrettait parfois que o professor ne fasse pas plus attention à lui ou à l'une des brunes jeunes filles qui lui tournaient autour. C'était un bel homme et il se dégageait de lui une aura magique. Mais il avait au cœur une peine secrète. Adonis l'avait compris en faisant le ménage dans sa chambre.
Le repas du soir était terminé et Adonis apporta sur un plateau des liqueurs et une bouteille de cognac que son maître faisait venir spécialement de France. Il le dégustait par petite quantité en le faisant tourner dans un verre ballon au grand étonnement de son serviteur qui était plutôt habitué à une bonne rasade de rhum blanc, la cachaça. Presqu'en silence maintenant, ils burent un peu d'alcool, se sentant agréablement détendus. Harry pouvait enfin sourire. Son ex tourmenteur avait bien changé et sa rancune envers lui se dissipait. Puis ce fut l'heure de regagner leur chambre.
