Allez, c'est parti pour la traduction de Halfway to the Moon (HTTM), c'est donc la suite de RollerCoaster, c'est toujours de VR Trakovski, que je remercie du fond du coeur de me peremettre de traduire cette magnifique histoire...

J'espère que comme d'habitude, cette histoire vous plaira, j'essaye de bien les choisir... (désolée pour CITA, mais je savais pas qu'elle allait la terminer comme ca son histoire..sniff)

Bon une dernière chose concernant la régularité des publications de cette traduction : vu la taille des chapitres, ne vous attendez pas à un chapitre par jour comme j'ai pu vous habituez à une époque... Si j'arrive à traduire deux ou trois chapitres par semaines, ca sera déjà bien... 40 chapitres, je vous préviens... Mais j'arriverais au bout, comme d'habitude.

Bon, vous vous en foutez mais j'ai trente ans demain, alors voilà...c'est tout (lol)

Bisous à toutes et à très bientôt... (et pas de souci, une scène de Missing Scene devrait être posté d'ici la fin de la semaine...)

Aout 2008

Grissom était bien assis dans son siège d'avion, un livre ouvert sur les genoux, et il regardait par le hublot. Il y avait des nuages blancs de partout, une image magnifique, mais il ne la voyait pas vraiment.

Toute son attention était fixée sur sa destination, quelque part en dessous de lui. Une petite ville d'une certaine importance tout de même. La seule chose importante pour Grissom, cependant, était la personne qui vivait là bas.

Une personne vivant en Virginie.

Ca faisait pas mal d'année qu'il n'avait pas mis les pieds à Washington. Il se rappelait d'une ville bruyante, speed, humide et toujours embouchonnée. Et d'après Sara tout avait bien changé, mis à part la circulation toujours aussi catastrophique, si ce n'est plus.

Sara avait l'air de savoir de quoi elle parlait. Elle avait un ton particulier quand elle parlait des choses qu'elle connaissait parfaitement bien.

Mais bon, ca faisait déjà quelques années qu'il n'entendait plus le son de sa voix.

Il se frotta la barbe, sans vraiment y penser. Son cœur se serrait toujours quand il pensait à Sara. Il ne l'avait pas vu depuis quelques semaines seulement.

L'anticipation de la revoir, dans quelques heures, était presque insupportable. Il était aussi très inquiet. La Sara qui l'avait quitté trois ans auparavant n'était plus la Sara qu'il avait revue quelques semaines plus tôt en Pennsylvanie. La femme qu'il connaissait, cassée, blessée et indomptable, état devenue une femme dure qui le regardait avec méfiance, même après avoir trouvé un terrain d'entente. Il ne savait pas du tout comment réagir avec cette nouvelle Sara, pas plus qu'il ne savait comment réagir avec l'ancienne Sara après tout…

Mais il l'aimait, oh oui, il n'avait aucun doute la dessus. Rien que de la revoir avait fait ressurgir pleins de choses, le laissant blessé et sans aide. Il n'avait passé que quelques heures en sa compagnie, mais il avait tout de suite ressenti le besoin de réparer les choses entre eux.

Et elle lui avait posé la bonne question, et son Cœur n'avait fait qu'un bond et fait ce que son esprit lui avait refusé pendant si longtemps.

Ils avaient passé une petit journée ensemble, avec Ed et les enfants. Ed avait bien offert de s'occuper des enfants tout seul, mais Sara avait insisté pour qu'ils restent tous ensemble. Ed avait quand même réussit à s'esquiver avec les enfants, laissant ainsi Griss et Sara seuls.

Sara regarda autour d'elle et monta les yeux au ciel «Ils sont partis. Je vais lui faire voir!»

Grissom n'ouvrit pas la bouche. Il avait vu Ed s'emparer des enfants et partir presque sur la pointe des pieds dès que Sara avait eu le dos tourné, mais il n'avait rien dit. Il n'avait eu aucun scrupule, voulant passer le plus de temps possible seul avec Sara. Pour ce qu'il en savait, ces quelques heures étaient peut être les dernières qu'il pouvait passer avec elle.

Sara haussa des épaules en prenant une gorgée de soda «Alors tu m'as dis que David était parti en Californie ?»

Grissom acquiesça, la regardant avec attention «A Mission Viejo. Il est légiste là-bas et il a épousé une psychologue.»

Sara sourit. «C'est bien pour lui.C'est un gars bien, il mérite d'être heureux.»

Il ne put s'empêcher de s'infiltrer dans la brèche qu'elle venait d'ouvrir «Et toi Sara? Est-ce que tu es heureuse?»

La veille, ca aurait été pour elle une question des plus innocentes. Mais aujourd'hui…

Le regard qu'elle lui lança était un regard blessé, en colère… mais aussi amusé«Tu sais quoi, Grissom. Tu réponds toi à cette question et ensuite, je le fais.»

Elle avait été pratiquement sur qu'il n'allait pas répondre, mais elle avait tord. Trois ans auparavant il n'aurait pas répondu et se serrait enfui à grandes enjambés «Non, je ne suis pas heureux.»

Elle le regarda, étonnée par tant d'honnêteté. Trois ans auparavant, elle aurait été gênée par une réponse comme ca, mais là, elle resta de marbre. Grissom attendit qu'elle parle à son tour mais quand elle garda le silence «Et toi?»

Elle prit une autre gorgée de son soda «Ca va.» dit-elle après un moment de réflexion. «J'aime mon boulot et j'adore ma famille. C'est aussi très agréable de revivre la journée…» Elle resta silencieuse quelques secondes «Mais je en suis pas heureuse.»

Il acquiesça et ils ne parlèrent plus de ca. Il pouvait y avoir une myriade de raisons pour qu'elle ne soit pas heureuse et Grissom le savait. Ca pouvait très bien n'avoir aucun rapport avec lui. Mais il connaissait Sara et la façon dont elle avait dis ca lui prouvait qu'il en était la cause.

En plus, elle lui avait dis ses rêves

Grissom était reparti pour Vegas le lendemain, gardant le goût de Sara sur ses lèvres. Ils s'étaient embrassés de nouveau à l'aéroport pour se dire au revoir. Il avait attrapé son visage entre ses mains et s'était rapproché d'elle. Ils étaient restés comme ca un moment. Il l'avait ensuite embrassé rapidement et l'avait relâché immédiatement. Elle avait eu le regarda rempli de doutes.

Il faisait de son mieux, dans sa vie professionnelle, pour ne pas laisser place aux doutes, et il voulait faire de même avec Sara.

Alors maintenant il était là, dans un avion, après avoir abandonné sa carrière et ses amis pour concrétiser son rêve. Brass aurait surement dit qu'il traversait sa crise de la cinquantaine mais Grissom savait que ca n'avait rien à voir avec son âge. Il avait besoin de faire ca.

C'était totalement effrayant. Pas de quitter Vegas ou même le labo, il pouvait quand même faire face à des changements, mais il était effrayé avec ce sentiment de dernière chance.

Mais c'était mieux que pas de chance du tout…

Grissom soupira et reprit le livre dans ses mains. La carte que Sara lui avait envoyée était là, devant lui. La seule évidence d'une quelconque communication entre eux en trois ans. Ils avaient quand même discutés deux-trois fois au téléphone et par mail depuis qu'ils s'étaient retrouvés, mais principalement pour s'échanger les informations de vol, de dates… Ils avaient été d'accord tous les deux pour garder les conversations sérieuses pour le moment où il serait sur la cote Est.

La carte était simple, elle faisait probablement parti de son stock de carte de remerciement. Pas de photos ou de dessins stupides. Et à l'intérieur, juste quelques phrases courtes et Grissom avait vu qu'elle avait fait particulièrement attention à son écriture.

Grissom… Merci pour les fleurs. Je te vois dans une semaine.

Et en dessous une citation de Yeats :

J'ai répandu mes rêves à tes piedsMarche légèrement : tu marches sur mes rêves

A la fois un avertissement et une promesse, et Grissom appréciait ce double sens. Sara prenait autant de risques que lui en le laissant revenir dans sa vie, mais elle le voulait vraiment.

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Sara se regardait dans le miroir en s'habillant. «A quoi est ce que tu pensais?»

Son image ne lui renvoya rien d'autre que de l'inquiétude. Elle ferma le dernier bouton de sa chemise et enfila sa veste. Tu es supposé l'avoir totalement oublié… Fini… totalement. Mais non, tu l'invites pour une durée indéterminée. T'es devenu folle?

Elle vérifia une dernière fois son maquillage et ses cheveux et attrapa son badge qui trainait sur sa commode. Son pistolet était déjà accroché à sa hanche et son blouson était dans la voiture.

Elle descendit les quelques marches qui la séparait du rez-de-chaussée et fut accueillis par l'odeur du café. Ed était assit dans la cuisine, le nez dans son bol. Il était tout décoiffé et semblait comaté devant les dessins animés qui passaient à la télévision. Les deux enfants dévoraient leurs tartines sans réellement faire attention à leur père. Sara sourit, comme elle le faisait tous les matins depuis déjà trois ans. Son frère n'était pas une personne du matin.

«Hey tante Sara !» dit Joey la bouche pleine de cornflakes. Sara lui déposa un bisou sur la tête et fit un petit signe de la main à Kimmy. La petite fille lui répondit d'un mouvement de la main sans même la regarder. Sara n'avait même pas à lui demander si elle était prête à partir. Son cartable était déjà sur la table. Kimmy était très organisée, comme sa tante.

«Tu t'es couché à quelle heure ?» demanda Sara à son frère en lui ébouriffant les cheveux.

«T'as encore parlé avec toi même ?» dit-il en se levant pour prendre un autre bol de café. Ed la chambrait tout le temps pour les longs discours qu'elle faisait à son miroir.

Sara rempli le bol de son frère, puis le sien et sans prendre la peine de s'assoir, elle but son café en mangeant une tartine. Elle jeta à la poubelle la moitié de la tartine, et en faisant ca, elle tomba sur la raison pour laquelle elle avait invité Grissom à venir. Deux douzaines de roses, rose pour l'espoir et rouge pour l'amour.

Enfin dans la poubelle il n'y avait que 22 roses. Sara en avait gardé une rose et une rouge avec la carte qui les accompagnait: s'il te plait, crois moi.

Sara regarda Kimmy «Alors prête ?»

Sa nièce se leva et prit son cartable sur son dos avant de déposer son verre de lait vide dans l'évier. «Il faut que je me brosse les dents.»

«Cool.» Sara regarda l'horloge de la cuisine, plus par habitude qu'autre chose. Elles n'étaient pas vraiment en retard, elles avaient un planning bien établi. «On est jeudi c'est ca?» demanda t elle à son frère.

Ed grogna, la caféine n'ayant pas encore fait effet. «… et le jeudi, Gracie vient plus tôt.»

«Ouais,» dit Joey. Sara sourit à Ed.

«Alors… est ce que tu ne devrais pas monter t'habiller ? Avant qu'elle n'arrive?»

Ed regarda sa sœur. Il bailla et se leva vite pour quitter la cuisine. Sara et Joey se regardèrent en riant.

Oh oui, il est complètement fou d'elle. Ed n'était pas vraiment mal habillé mais vu sa réaction, Sara était persuadé qu'il avait quelques forts sentiments pour la femme de ménage. Elle était heureuse de ca. Ed avait été fou amoureux de sa femme, mais Sara ne voulait pas qu'il finisse sa vie seul.

«Je vais démarrer la voiture,» dit-elle à Joey qui regardait la télévision avec attention. «A ce soir?»

«Salut tante Sara.» Lui répondit-il en souriant.

Elle lui fit un clin d'œil et sortit de la maison.

La voiture de Sara était dans le garage, à côté du minivan d'Ed. C'était une voiture chère, une Mercedes décapotable. Sara prit place derrière le volant et attendit sa nièce. Elle se regarda dans le rétroviseur pour être sur d'être bien coiffé.

«Parfois c'est bon d'être fou.» Se dit-elle, ne sachant pas vraiment si elle pensait à son invitation ou à l'achat de sa voiture.

Si Sara avait invité Grissom à venir, c'était également parce qu'il était prêt à tout abandonné pour elle. Elle repensait encore au baiser qu'ils avaient échangé

La porte passager s'ouvrit et Kimmy monta dans la voiture. «Il va pleuvoir,» dit-elle à sa tante.

«Je m'en serais douté,» lui répondit elle en attachant sa ceinture. Kimmy lui faisait penser à Lindsey Willows avec ses cheveux longs et ses grands yeux.

Kimmy appuya sur la télécommande pour ouvrir le garage et elles prirent la route…

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Sara fut bien occupée toute la journée. Et à trois heures de l'après midi, elle quitta le confort de son laboratoire où elle faisait des recherches sur Internet. Au FBI, elle avait des horaires plutôt flexibles et un avion l'attendait.

Le stress se réveilla d'un coup à l'approche de l'aéroport.

Elle arriva à l'aéroport encore plus stressé par la circulation. Sara savait que l'avion de Grissom avait déjà atterri mais ils avaient convenu de se retrouver devant le carrousel des bagages. Quand Sara vit la silhouette de Grissom, elle ralenti un peu sa course.

Il était là, près des bagages. Il ne l'avait pas encore vu, elle prit donc un moment pour l'observer.

Il avait toujours l'air fatigue. Il regardait les bagages passer devant lui sur le carrousel. Sara eut soudain l'immense désir de se jeter sur lui et de le serrer dans ses bras.

Oh non, tu ne feras pas ca ! se dit-elle sévèrement. Pas question. Si ca se trouve, à la fin du weekend il aura décrété que c'était une erreur et il rentrera à Vegas. Alors contrôle toi Sidle, contrôle toi.

Elle ne pensait pas vraiment qu'il ferait machine arrière maintenant, mais elle ne voulait pas le laisser contrôler sa vie comme ca, elle ne voulait pas être vulnérable.

Mais elle était quand même plus que contente de le voir.

Elle était presque arrivée jusqu'à lui quand Grissom croisa son regard et un immense sourire éclaira son visage. Elle se sentit elle aussi sourire, et laissa faire les choses.

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Elle était magnifique. Grissom regarda Sara s'approcher de lui. Elle était magnifique dans son tailleur. Il voulait se précipiter vers elle, la prendre dans ses bras et l'embrasser pour l'éternité. Mais vu qu'elle s'arrêta à quelques mètres de lui brutalement, il ne se permit même pas de se pencher vers elle pour lui embrasser la joue.

Il pouvait quand même sourire, alors c'est ce qu'il fit. Et il pouvait l'admirer aussi… «Salut Sara.»

Elle rougit légèrement. «Salut Grissom, Vous…Hm… Tu as fais bon voyage ?»

«Parfait.» Il se demanda si elle portrait son pistolet sur elle, si elle était heureuse de le revoir, si elle lui en voulait de l'avoir embrasser à l'aéroport quand il était parti. «Tu es… magnifique.»

Sara rougit encore plus et regarda le sol «Hm… Merci. C'est juste mes habits pour le boulot…»

Ce n'est pas les vêtements, c'est toi… aurait il aimé dire. Mais il ne voulait pas trop en dire pour le moment.

Ne l'effraie pas. Prend ton temps. Il avait besoin d'être patient, et il savait très bien faire ca. Rien que le fait de voir son visage fit disparaitre toute son anxiété.

«Washington te fait du bien.» Dit-il alors qu'elle le regardait de nouveau, contente.

«Certainement… Tu as faim ?»

Du coin de l'œil Grissom vit ses bagages arrivés. Il se pencha pour les ramasser. «Très.»

Il passa le sac sur son épaule et il vit le regard interrogateur de Sara. «Tu n'as qu'un sac?»

Grissom haussa des épaules «J'ai un transporteur qui me livrera le reste»

«Oh…» Elle se détendit un peu «Bonne idée. Allez, viens, je t'invite à dîner.»

Elle se retourna et commença à marcher, mais Grissom remarqua qu'elle avait hésité un instant. Ils avaient beau prétendre que ce n'était qu'une rencontre entre vieux amis, ils savaient tous les deux que c'était plus que ca. Il la suivit rapidement.

La voiture de Sara l'impressionna, et il sifflota un peu quand elle ouvrit le coffre pour ranger son sac. Elle sourit. «Pas mal hein?»

Grissom lui sourit à son tour «Tu as toujours eu bon goût, mais…» Il posa son sac et referma le coffre «Je croyais que tu voulais une Mustang?»

Elle déverrouilla les portières. «Hors de prix.» Elle soupira «Et pas franchement pratique.»

Grissom monta à la place passager. Il y avait deux cahiers de coloriage à l'arrière. «Comment vont Joseph et Kimmy?»

Sara s'attacha «Bien, et Joey est tout content de te revoir. Tu lui as fais bonne impression on dirait.»

Grissom ne sut quoi répondre. Il avait juste fait ce qui lui semblait bon. Pendant que Sara conduisait, il en profita pour observer l'intérieur de la voiture de Sara. «Tu ne l'as quand même pas acheté neuve, si?»

«Tu rigoles ? On ne devrait jamais acheter de voiture neuve, leur prix s'effondre trop vite après»

Il sourit «C'est vrai.»

Elle les conduisit sous l'orage jusqu'à un bistro français qu'elle appréciait particulièrement. Grissom fut un peu consterner quand un grand chauve moustachu les accueillis à l'entrée du restaurant en faisant un bisou à Sara sur la joue. Il parlait avec un fort accent français. Sara l'embrassa en retour et le présenta à Grissom. Il s'agissait d'Eric, le propriétaire du restaurant. Sara présenta Grissom en tant qu'ami, et il serra la main du restaurateur, plutôt content du label. Il n'était pas vraiment sur qu'ils soient des amis pour le moment, mais ils étaient sur la bonne voie.

La nourriture était excellente. Grissom prit de l'agneau et de la ratatouille et il regarda Sara dévorer son saumon et ses épinards. Il était content de voir qu'elle mangeait. En faite, elle paraissait en meilleure forme que quand elle vivait encore à Vegas. A l'époque elle était beaucoup trop maigre. Il n'avait jamais cru qu'elle pouvait avoir un problème dans sa façon de manger, mais il s'était beaucoup inquiété de ne la voir manger que si peu.

Il la sentait nerveuse. Elle n'était pas agitée, mais elle souriait d'une façon Presque force et ses gestes étaient abruptes et rapides.

Pourquoi était-elle si nerveuse ? C'était comme si elle…

Il se sentit tout à coup très bête.

Elle essaye de m'impressionner. Elle essayait de lui montrer, sans parler, qu'elle avait réussit sa vie, qu'elle avait le contrôle sur sa vie. Ce qui pouvait laisser supposer qu'elle s'inquiétait de la façon dont il pouvait la percevoir.

Complètement fou

Sans parler, ils s'étaient décidé à garder la conversation légère, ils avaient donc parlé de leurs collègues et de la famille de Sara. «Je dois dire que je suis un peu surpris.» lui dit Grissom au moment du café. «Tu ne parlais pas vraiment de ton frère avant. Je ne savais pas que vous étiez si proche.»

Sara ajouta du sucre dans sa tasse, elle était gênée. «On ne l'était pas. Les Services Sociaux nous avaient séparé, tu sais, et on a perdu le contact. Ed a obtenu une bourse d'études et… on a fini par ne faire que s'envoyer des cartes pour Noël. Mais je suis quand même allé à son mariage.»

«Tu as connu sa femme ?» demanda Grissom, curieux.

«A peine.» Elle prit une gorgée de café. «C'était une femme très bien. Très intelligente, très belle.»

«Comment est elle morte ?» demanda t il, presque timidement.

«Un accident de voitures. Ed a été anéanti.» Sara fut soudain très triste et Grissom aurait aimé prendre ses mains dans les siennes, mais il n'essaya même pas. Pas encore. Pas encore.

«Alors il t'a appelé ?»

«Il était au bout du rouleau. Il avait un petit garçon de trois ans et une petite fille de 7 complètements bouleversés. Je pense qu'à l'époque j'ai été la seule personne a qui il a pensé. Mais bon… Maintenant on est de très bons amis. On… On s'est mis d'accord pour laisser le passer dans le passé. Et ca marche plutôt bien.» Grissom acquiesça.

«Je me demande comment les gens font.» dit-il, en ne faisant pas attention qu'il parlait tout fort.

Sara pencha la tête «Font quoi ?»

«Oh… Hm… continuer de vivre après la perte d'un être cher. Je ne saurais jamais faire ca.» Grissom se mordit la lèvre, soudainement conscient d'en avoir trop dit. Sara le regarda les yeux grands ouverts.

«Alors tu vis avec eux maintenant ?» demanda t il rapidement, espérant qu'elle oublie ce qu'il venait de dire. Après un moment, elle se relaxa et reprit sa tasse de café.

«Ouais, je pense que je pourrais déjà avoir mon propre chez moi, mais je n'ai pas prit le temps de chercher.»

Ils discutèrent un moment des pours et des contres d'un appartement par rapport à une maison. Il faisait déjà nuit quand ils sortirent du restaurant. Sara emmena Grissom à l'adresse qu'il lui avait indiquée.

«Je connais pas mal le coin.»Expliqua t elle quand il demanda «Avec le boulot, j'ai pas mal bougé dans le coin, alors maintenant je connais bien.»

«Tu bouges toujours beaucoup ?» demanda Grissom. Mais elle secoua la tête.

«Ca arrive, mais bon, je passe plus de temps au labo maintenant.» Sara profita d'être arrêter à un feu pour défaire son chignon. Grissom prit une profonde respiration, inhalant avec plaisir l'odeur de pommes et de Sara. Il vit ensuite que Sara avait oublié une épingle à cheveu et se mit à vouloir l'enlever.

Mais dès que ses doigts touchèrent les cheveux de Sara, il se rendit compte de ce qu'il faisait. C'était comme si elle avait une frontière invisible tout autour d'elle. Grissom sentit sa main brulée, comme si il avait été prit dans le champ magnétique de protection de Sara. Il était totalement conscient de sa proximité et…

… Et elle était elle aussi bien consciente de cette proximité, vu le regard qu'elle lui lança. Il s'éclairci la gorge et continua quand même son geste. Il atteignit l'épingle «Voilà,» dit-il la voix cassée «t'en avais oublié une.»

«Merci,» dit elle, paralysée par la peur. Elle prit l'épingle des mains de Grissom en prenant bien soin de ne pas le toucher. Et elle redémarra la voiture. Grissom essaya vainement de reprendre sa respiration. Il y avait toujours une forte attraction entre eux.

A la place d'avoir loué une chambre d'hôtel, ou un appartement, Grissom avait choisi de louer un appartement-hôtel. Ca semblait être la meilleure solution, sachant qu'il ne savait pas vraiment combien de temps il allait vivre par ici, et il pouvait très bien s'offrir ce genre d'appartement. Sara se gara sur le parking de l'immeuble et regarda autour d'elle en acquiesçant de la tête. «Bon choix. Alexandria est une bonne ville, et tu n'es pas loin du métro.»

«Ca fait plusieurs années que je ne suis pas venu dans le coin, mais je me rappelais d'un coin assez sympa.» Sara coupa le moteur.

«Je vais attendre que tu ai récupéré tes clés, on ne sait jamais…» Dit Sara en ouvrant le coffre.

A sa grande surprise, elle l'accompagna à l'accueil et ensuite jusqu'à son appartement. La chambre, la salle de bain et le bureau-salon ressemblait à ce qu'on pouvait trouver dans un hôtel de bonne qualité, mais l'appartement avait également une petite cuisine. Grissom laissa tomber son sac par terre et il vit Sara tordre le nez devant le lit.

«Tu vas me l'asperger de nonoxynol ?» l'embêta t il. Elle sourit.

«Ce n'est pas moi qui vais dormir dans ce lit, mais j'espère pour toi que tu as prit ton ALS.»

«Je ne suis pas sur de vouloir savoir.» Lui dit Grissom. Après quoi ils se regardèrent, sans vraiment savoir quoi dire.

Grissom ne savait pas quoi faire. Il ne voulait pas lui offrir un câlin mais il ne voulait pas non plus la laisser partir avec un serrage de main.

«Bon…» Sara enfonça ses mains dans ses poches «On se voit demain ?»

Grissom acquiesça «Tu ne travailles pas demain ?»

«Non,» Sara regarda ses pieds «Enfin, j'ai pris trois jours et dimanche je… on…»

«Ouais.» Grissom ne voulait pas non plus prononcer a voix haute ce à quoi ils pensaient tous les deux. D'ici dimanche soir, je saurais si je reste ou si je rentre à Vegas.

Je ne veux pas rentrer à Vegas pour le moment.

Sara soupira «Bon…» Dit-elle «A demain.» Elle sortit une main de sa poche et lui fit un petit signe d'au revoir et sortit de l'appartement.

Grissom la regarda s'éloigner jusqu'à ce qu'elle atteigne l'ascenseur. Elle ne regarda pas derrière elle quand elle entra dans l'ascenseur, et il soupira quand les portes se refermèrent. Il se dirigea vers sa fenêtre.

La pluie avait cessée depuis déjà un petit moment. Sara apparut et se dirigea rapidement vers sa voiture. Elle monta dedans et Grissom fut surpris de la voir décapoter la Mercedes. Elle va attraper froid.

Il la vit attacher sa ceinture et démarrer la voiture. Pendant un bref instant il s'imagina assit à côté d'elle, les cheveux dans le vent.

Grissom ferma les rideaux. Peut être un jour. Si j'ai de la chance.

Il en rêva cette nuit là. Il rêva qu'ils roulaient toute la nuit, jusqu'à Vegas, et il l'embrassait en arrivant. Elle avait les joues bien fraiches mais ces lèvres étaient chaudes, chaudes…

Il ne voulait pas se réveiller.