Voilà, je me décide à poster cette histoire, que j'avais écrite pour un concours. Elle comprend 7 chapitres et je publie un chapitre par semaine. Le premier est un peu particulier car entièrement en drabbles (100 mots).

J'espère qu'elle vous plaira et bonne lecture,

Fantaisiiie


Chapitre 1 : Le calme après la tempête

Je me souviens parfaitement du jour où nous sommes devenus amis. Nous avions abattu un troll de quatre mètres de haut et il paraît que ça crée des liens. Imaginez depuis que nous avons défait Voldemort... Nous avions connu la calme avant la tempête : les cours passionnants de Poudlard, les visites chez Hagrid, le stress des examens... Ce qui aurait du être notre septième année fut l'année de la guerre. Je n'aime pas repenser à cette année là. Elle me colle des frissons. Pourtant, c'est grâce à elle que nous avons connu le calme. Le calme après la tempête...

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Deux apprentis Aurors et une étudiante au Département de la Justice Magique, voilà ce que nous sommes devenus. Sans septième année à Poudlard, ça a été difficile, mais nous avons réussi.
- Je suis si fière de vous, vous n'imaginez même pas à quel point ! Je vais vous préparer une bonne tarte à la mélasse, celle que Fred aime tant...
Sa voix se brise et elle détourne le regard. J'ai envie de la prendre dans mes bras, mais je ne peux pas.
- Merci, Madame Weasley. Merci beaucoup. On vous doit tellement, vous savez...
Et ça lui suffit. Amplement.

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- Vous allez habiter ensemble ? Tous les trois ?
Et le ton est incrédule, presque moqueur, mais Fleur a toujours été ainsi et ça nous fait sourire. Oui, c'est une drôle d'idée, mais elle nous plaît bien. A Bill aussi, apparemment.
- Prenez bien soin de notre petit Ron et invitez nous de temps en temps. On ne voudrait pas rater ça.
Ne vous inquiétez pas, on vous invitera... Mais ton frère n'est plus le « petit Ron » qu'il était, tu sais... Il a appris à prendre soin de lui et c'est lui qui protège les autres maintenant.

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- C'est l'appartement qu'il vous faut. Il est situé à Pré-au-Lard : pas besoin de prendre des précautions avant d'utiliser votre baguette. Spacieux, éclairé, agréable à vivre, c'est l'affaire du siècle. Quatre belles chambre et une salle de bain à tomber par terre. Le salon est assez vaste pour que vous puissiez y recevoir vos amis sans vous sentir à l'étroit. Quant à la cuisine, elle est toute équipée : même les ennemis des fourneaux ne voudront plus la quitter. Alors, qu'en dites-vous ?
On dit qu'on attend de le voir pour le croire. Mais va pour une petite visite...

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On a l'air de jeunes poulets à plumer et Monsieur Weasley nous a bien mis en garde : « il ne faut jamais croire un agent immobilier, jamais ». On peut autant leur faire confiance qu'à des vendeurs d'œufs de dragon, c'est dire. Il vous transforme un taudis en palace et vous le loue à un prix exorbitant alors que vous êtes persuadé de faire une bonne affaire.
- Je suis sûre que sa merveille est une vieille masure délabrée... Tu lui as bien dit que tu étais Harry Potter, Harry ? Les gens n'ont pas envie d'arnaquer Harry Potter...

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L'agent immobilier n'a rien d'un vendeur d'œufs de dragon. L'appartement est au-dessus de nos espérances les plus folles. Immédiatement, on se sent chez nous. Déjà, chacun choisit sa chambre. Harry et Ron décrètent que la quatrième, qui ne sert à personne, sera dédiée au Quidditch : ils y rangeront leurs équipements. S'ils croient que je vais les laisser faire, ils se trompent lourdement et me connaissent bien mal. Ce sera un bureau dédié au travail, avec de grandes bibliothèques. La salle de bain, quant à elle, a de quoi faire pâlir celle des préfets à Poudlard... C'est presque trop beau.

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C'était trop beau pour être vrai. Monsieur Weasley a raison : nous sommes de jeunes poulets à plumer. On s'y voyait déjà alors que le prix du loyer est largement au-dessus de nos moyens. Harry s'est proposé de payer pour nous, mais c'est hors de question. Cependant, tirer un trait sur l'appartement nous déchire le cœur.
-Si je supprime mon abonnement à Quidditch ! et que je fais des heures supplémentaires le samedi, c'est bon pour moi.
Il y a des jours comme ça où la folie de Ron me contamine. Qui a dit que j'étais une fille raisonnable ?

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Appartement de nos rêves, nous voilà ! Nos cartons lévitent tranquillement derrière nous pendant que nous montons jusqu'au troisième et dernier étage, aussi excités que des étudiants à l'approche de leur premier bal. Nos voisins nous saluent avec amabilité et Harry passe son temps à rabattre ses cheveux sur son front, de peur d'être découvert. Quant à Ron, il déballe ses cartons comme un enfant ses cadeaux le jour de Noël. Finalement, Bill avait parfaitement raison : il est encore un peu notre petit Ron à qui Madame Weasley doit rappeler que sans ses sous-vêtements, il n'ira pas bien loin...

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Je ne pensais pas que cet emménagement ressemblerait autant à un champ de bataille. Si Ron a failli oublier ses sous-vêtements, il a par contre pris l'intégralité de ses objets collectors des Canons de Chudley. Il a fallu mettre un terme à son enthousiasme débordant avant qu'il ne se mette à colorier nos murs en orange. Désolée Ron, mais dorénavant, la seule partie de cet appartement que tu es autorisé à décorer, c'est ta chambre. Harry m'approuve... jusqu'au moment où je lui fais remballer cette affreuse collection de balais de course miniatures. La révolte gronde, mais j'ai déjà affronté pire.

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Rien à faire, ils ne démordent pas de cette pièce spécialement réservée au Quidditch. Mes menaces et mes cris n'y font rien, je repars penaude vers ma chambre et avec mes livres. Ils prétendent que puisque j'ai décoré seule le reste de l'appartement, je n'ai pas mon mot à dire pour celle-ci. J'ai beau m'égosiller qu'il n'y a que pour des incultes immatures dans leur genre que les livres sont de la décoration, ils ne m'écoutent pas. Tant pis pour eux. Je leur ferais la vie infernale jusqu'à ce qu'ils cèdent. C'est un petit jeu auquel je suis très forte...

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Nous sommes assis par terre à même le salon. Nous avons pourtant une table, mais ce repas a un air de pic-nique qui nous plaît bien. Ils ont commandé des pizzas pour me faire sortir de ma tanière. Je ne pensais pas me laisser appâter avec de la nature mais, finalement, je suis trop mature pour jouer à qui cèdera le premier... et puis, j'avais faim. C'est aussi bien qu'à Poudlard dont je redoutais tant l'absence. On papote, on plaisante, on discute... Je suis si heureuse que j'ai envie de pleurer. Tant de bonheur, c'est presque douloureux... mais si bon.

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Pour notre première nuit, nous avons tous dormi dans le salon. Si Madame Weasley pouvait nous voir, avec nos duvets, couchés à même le sol et entourés d'emballages de pizzas et de bouteilles de bièraubeurre vides, elle nous ferait rentrer illico presto au Terrier. Je me promets d'être plus sérieuse à l'avenir, mais j'ai du mal à me concentrer sur cette résolution si... raisonnable. Peut-être est-ce dû à la présence de ma main dans celle de Ron et aux petits baisers qu'il dépose délicatement sur ma nuque ? Tant pis pour le raisonnable, laissons libre cours à notre jeunesse !

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Ron a lu mes vignettes du bonheur. Je n'avais pas pensé à un titre, mais il l'a trouvé pour moi. Il n'a même pas eu besoin de réfléchir, ça lui est venu naturellement. J'aurais du être énervée qu'il se permette d'entrer ainsi de lire mes douze morceaux de parchemin, ces écrits qui me sont si intimes... Mais j'ai juste eu peur. Peur qu'il me trouve idiote.
- J'aime beaucoup, me rassure-t-il.
Cent mots, c'est si court Ron. Il y a tant de chose à raconter... Mais cent mots, c'est plus qu'il n'en faut pour te dire « je t'aime ».