Dans l'obscurité de la nuit écossaise, noircit davantage encore par des nuages pleins de pluie et prêts à lâcher leur chargement d'un instant à l'autre, deux ombres longeaient les murs de l'école Poudlard, silencieusement et aussi souples que des chats. Deux ombres qui s'étaient débarrassées des robes et des capes typiquement sorcières pour les tenues plus ajustées des guerriers sorciers. Dans de rares éclaircies on pouvait apercevoir une longue natte cuivrée se balançant dans le dos d'une des ombres ainsi qu'une touffe désordonnée de cheveux noirs sur l'autre silhouette.
Aussi silencieuse qu'un fantôme, l'ombre féminine se plaqua en-dessous d'une fenêtre et tandis un poignard à son compagnon qui monta sur ses épaules pour déverrouiller ladite fenêtre avec ledit poignard. Ayant vérifié d'un coup d'œil si la voie était libre, il passa dans la pièce qu'il vérifia minutieusement alors que la jeune femme grimpait à sa suite en quelques mouvements fluides.
Toujours aussi silencieux et aussi prudents, la femme alla entrouvrir la porte, se figeant lorsque celle-ci grinça légèrement en tournant sur ses gonds pendant que l'homme se postait de l'autre-côté de la porte, prêt à toute éventualité. Ce ne fut qu'une fois certains que le couloir devant eux était désert qu'ils sortirent de la pièce et refermèrent la porte soigneusement, prenant bien garde à ne pas laisser d'indice de leur passage.
Ils avancèrent dans les couloirs de l'école sans laisser de traces et sans rencontrer âme qui vive pendant plusieurs minutes, tout Poudlard semblant coopérer à leur dessin : les escaliers ne les piégeant pas et les tableaux faisant tous semblant de dormir. Cela amena un discret sourire sur les lèvres de la femme qui ne put s'empêcher de se dire que leur entreprise était risquée mais nécessaire. Malheureusement.
Ils atteignirent enfin le point le plus dangereux de leur parcours. Ce croisement précis était surveillé jour et nuit parce qu'il permettait de se rendre au bureau du Directeur. Un des couloirs le traversant avait pourtant un passage secret permettant d'atteindre le septième étage et la Salle sur Demande beaucoup plus rapidement et en évitant les pièges. La Salle Magique étant leur destination, ils n'avaient pas le choix. Il fallait absolument qu'ils le traversent pour se rendre au passage secret raccourcissant leur trajet de plusieurs minutes. Plusieurs minutes pouvant se révéler salvatrice dans une mission comme la leur.
La surprise les saisit lorsqu'ils constatèrent qu'aucun mangemort n'était à son poste. Ils échangèrent un bref regard dans lequel pointaient l'étonnement, le soulagement et la méfiance. La femme finit par bouger et, rasant les murs en se mêlant aux ombres, atteignit l'autre côté sans qu'un quelconque piège ne se soit déclenché. Elle fit quelques pas dans le couloir pour s'écarter du croisement et l'homme s'engagea à son tour dans les ombres pour traverser.
Ils s'engagèrent quelques secondes plus tard dans le passage secret visé et après quelques minutes d'escaliers supplémentaires arrivèrent à côté d'une tapisserie bien connue. La tapisserie animée de Barnabas le Follet et ses trolls dansants. Le couloir était bien plus éclairé que dans leurs souvenirs mais personne ne se trouvait devant l'entrée de la Salle. Leurs sourcils se froncèrent d'un même mouvement mais l'homme aux lunettes fit tout de même les trois allers-retours devant le mur nu pendant que la femme à la longue tresse rousse surveillait leurs arrières, tous ses sens en éveil.
Une porte apparut devant l'homme qui s'était immobilisé et ils avancèrent vers elle de concert, la guerrière à reculons toujours sur ses gardes et son compagnon déterminé mais tout aussi méfiant. Ils entrèrent ainsi dans la Salle de Va-et-Vient et ne s'autorisèrent qu'un bref soupir de soulagement avant de s'avancer vers l'étrange pensine au centre de la pièce. Des textes entiers de runes étaient gravés sur sa surface et des sabliers étaient gravés sur tout le pourtour supérieur et inférieur et, en place et lieu de la substance liquide des souvenirs qui remplissait habituellement les pensines, celle-ci était rempli d'un sable si fin que l'on ne pouvait distinguer les grains les uns des autres. Le contraste à la fois ondulant comme la mer et solide comme les dunes du Sahara rendait l'effet troublant.
Le regard fixé sur l'étrange masse de sable, la femme posa sa main sur le bras de l'homme et prit la parole pour la première fois depuis le début de l'opération que Nott avait grandement favorisé. Il allait sûrement mourir pour son acte mais ne serait qu'une victime de plus à sauver parmi tant d'autres pour le frère et la sœur.
— Tu es sûr de toi Harry ? Nous ne pourrons faire demi-tour une fois arrivé là-bas.
— Nous n'avons pas le choix Mary. Si nous ne le faisons pas nous ne pourrons jamais le vaincre.
Mary tourna la bague enfilée à une chaîne autour de son cou en se mordant les lèvres. Et puis l'image d'un homme à la peau aussi sombre que la nuit apparut devant ses yeux et elle lâcha brutalement la bague, comme si elle avait été brûlée. Elle prit la main de son frère et la serra avec force alors qu'il commençait déjà à se pencher vers le sable. Elle l'imita et plongea la tête la première en se concentrant sur la période qu'ils voulaient atteindre.
1926. La date de naissance de Tom Elvis Jedusor. Ils devaient le neutraliser sinon le tuer alors qu'il était encore bébé, c'était leur seule chance. Même enfant il avait fait trop de mal, son âme était noire depuis sa plus tendre enfance, sans doute abimée par trop de génération de parents consanguins.
Aucun des deux n'entendit le ricanement sinistre d'un homme devenu monstre à la peau crayeuse et aux yeux rouges.
— Echec et mat Potter.
Ils eurent la sensation de passer dans un tourbillon de sable, celui-ci s'infiltrant partout, dans leur vêtement, dans leurs cheveux, dans leur bouche et de celle-ci sembla descendre dans tout leur organisme les soumettant à une torture valant celle du Doloris. Mary finit par s'abandonner à la douleur et accueillit l'inconscience avec soulagement, suivit de près par Harry.
Lorsqu'ils retrouvèrent leurs esprits les deux Potter se retrouvèrent dans une forêt verdoyante. Bien différente de celle par laquelle ils s'étaient infiltrés dans Poudlard. Leurs corps entiers étaient douloureux, comme lorsqu'ils étaient dans les cachots. Le guerrier se releva en premier en grognant et regarda autour de lui pendant que sa sœur s'accroupissait en gémissant.
Une heure plus tard un feu de camp brûlait au milieu de la forêt et les sortilèges de protection faisaient leur travail. Dans un silence posé, la sœur aiguisait un long poignard pendant que son frère étudiait une carte magique. Carte qui montrait toujours l'endroit où son porteur était ainsi que ses environs. Ils s'occupèrent ainsi chacun de leur côté, se reposant à tour de rôle, jusqu'au soir. La nuit tombée, le feu fut étouffé et ses restes camouflés en quelques gestes bien rodés avant que les deux Potter, redevenus ombres furtives, ne disparaissent dans les bois, guidés par la lueur de leur baguette et par la carte.
Ce fut un long moment plus tard qu'ils arrivèrent près d'une ville. Les étoiles brillaient dans le ciel malgré la pollution. De toute manière la pollution était moins présente que dans les années 90. Mais tout de même assez pour que les sourcils de l'ombre rousse se froncent de perplexité. Une fois déguisés en moldus avec des vêtements qu'ils « empruntèrent » dans la première maison qu'ils trouvèrent – la magie leur permettant de dupliquer sans trop de risques – ils se glissèrent dans les rues. Et Mary étouffa un cri de surprise lorsqu'elle passa à côté d'un kiosque de journaux sur lequel des affiches indiquaient l'année où ils avaient atterris.
Juillet 1977. Ils échangèrent tous deux un regard oscillant entre l'affolement et le soulagement. L'horloge s'était détraquée mais les avait envoyés dans une époque qu'ils connaissaient un minimum par les récits des anciens de l'Ordre. Leurs parents allaient entrer en septième année en septembre.
Hey guys !
Voilà une nouvelle histoire, je l'ai depuis pas mal de temps mais je voulais avancer un peu l'écriture avant de la poster. J'ai six chapitres en avance mais je ne garantis pas de poster régulièrement parce que j'ai la fâcheuse habitude d'oublier les dates donc... on n'est pas sortit de l'auberge. x)
Le disclaimer : L'histoire de base et les personnages (excepté quelque-uns) appartiennent à notre reine JKR. Et je ne touche rien sur cette histoire (ni sur aucune autre ceci dit x))
Bon je pense que je vais l'oublier un certain nombre de fois ce disclaimer mais au moins il sera au premier chapitre !
Voilà voilà, bisous les gens !
Cœurs sur vous,
Enora
