Personnages : pour les noms, j'ai recherché sur Internet des mots sortis de langues des tribus indiennes du Brésil. Pour réunir suffisamment de noms qui aient une sonorité qui me plaisaient et voulaient en même temps dire quelque chose en rapport avec le personnage, j'ai dû piocher dans plusieurs langues. Donc, si les mots existent bien, ils sont un méli-mélo de langues différentes.
Voai [signifie « enfant » dans la langue de la tribu Tixunawa] = un enfant
Aitama [signifie « tête » chez les Wapashina] = une vieille indienne
Yishe [veut dire « feu » pour les Wirina] = un homme tombé du ciel
Ipyty [c'est « femme » pour les Apalai] = une jeune indienne
Sotto [« homme » pour les Maquiritari] = un gros indien
Le Docteur = Le Docteur
Chute
« Quatre ! »
Le Maître envoie le dernier jet d'énergie dans la poitrine de Rassilon. Sa rage l'a quitté et la fatigue a pris le dessus. La violence du geste le déséquilibre. Il tombe. Il tombe beaucoup plus longtemps qu'il ne devrait. Il tombe, et l'air glacial de la haute atmosphère terrestre siffle à ses oreilles.
Il n'est pas reparti vers Gallifrey. Il n'est pas resté dans la salle de la Porte du Manoir Naysmith. Il se trouve entre les deux. Il tourbillonne dans la stratosphère à dix kilomètres au dessus de la surface de la Terre. L'air ténu lui permet à peine de respirer. Le froid le paralyse et brûle ses poumons.
Océans et continents défilent sous la couche irrégulière des nuages. Il en traverse bientôt les différentes strates. Cirrus de glace qui le couvrent de givre. Epais cumulus qui le mouillent autant qu'un plongeon dans l'eau.
Il tente de se ralentir en se plaçant face vers le sol, bras et jambes écartées, offrant le maximum de surface à l'atmosphère qui lui paraît presque solide. C'est illusoire il le sait, mais son instinct de survie lui commande cette manœuvre désespérée. Il est sorti de la couche nuageuse. Un océan mouvant et … vert se précipite vers lui. Des arbres ! Un océan d'arbres !
Maintenant il se roule en boule pour protéger les parties fragiles de son corps. Il faut, au contraire de tout à l'heure, être le plus petit possible, passer entre les branches. Les premières frondaisons de la canopée le giflent sans le blesser. Et commencent à le ralentir. Mais les rameaux s'épaississent, les chocs se font plus durs.
Bientôt ce sont de véritables troncs horizontaux qui se présentent. Au premier qu'il heurte, il sent ses côtes craquer. Il tente de se raccrocher à un bouquet de feuilles, mais elles sont si humides qu'il glisse bientôt plus bas. Il termine ainsi sa course de branche en branche, se rapprochant du sol, tandis que ses os se brisent les uns après les autres.
Une dizaine de mètres sépare la plus basse branche de l'épais tapis de matière en décomposition qui le reçoit enfin. Il est vivant ! Cassé, mais vivant. Il bascule sur le côté et ouvre les yeux. Une autre paire d'yeux, noirs, effrayés et curieux en même temps plonge dans les siens. Et disparait aussitôt. Juste avant de perdre connaissance, il a le temps de voir les fesses rebondies d'un enfant brun et tout nu s'évanouir dans l'épaisse végétation.
