Chapter 1: Chapter 1
Titre : Le prince et le troll.
Resumé : Premier prince après le roi Dumbledore, le duc Draco Malfoy est le meilleur partie d'angleterre. Riche comme crésus, beau à couper le souffle et froid comme la glace, il est la coqueluche de la population anglaise. Frivole et volage, il est contraint par son père, Monsieur frère du roi à se marier.
C'est un UA où la magie existe mais je n'en fais pas étalage. Ça restera donc discret.
J'ai fait quelques modifications sur les chapitres. Le reste de la fic sera différente à partir du chapitre trois.
Résidence principale des Brown, nord-est de Londres au alentour de 22 heures.
Le majordome s'avança d'un pas noble vers la foule bigarré qu'il surplombait depuis le haut des marches, fier et pimpant dans sa redinguote noire. La tête haute et le visage fermé, il frappa trois fois sur le sol de marbre avec le bâton de cérémonie avant d'annoncer d'une voix tonitruante :
- Son excellence le prince Draco de Malfoy.
Les murmures des invités cessèrent aussitôt et tout les regards convergèrent vers la mince silhouette qui venait d'apparaître sur le seuil de la porte des Brown. Les lumières jouait dans la magnifique chevelure d'un blond argenté, lui conférant une aura quasi irréelle et rendant par la même le gris acier des yeux hypnotisant.
La peau d'albâtre du nouveau venu ne souffrait d'aucune imperfections, mise en valeur par le costume sombre trois pièces coupé sur mesure qui soulignait les formes parfaites, le maintien était fier et altier comme il sied à un prince du nom.
Draco Malfoy, la coqueluche de Londres et d'angleterre avait daigné se présenter à une de ces soirées obscures donnés en son honneur.
Son regard froid fit un tour d'horizon, vaguement dédaigneux pour finir par se fixer sur un couple légèrement en retrait. C'est d'un pas élégant qu'il fendit la foule, indifférant aux regard énamourés aussi bien féminin que masculin qui le déshabillait du regard pour rejoindre ses amis.
- Tiens donc, voilà qu'il nous fait l'honneur de sa présence, railla un beau jeune homme aux yeux bleu.
- Fi donc Blaise, ne m'attaque pas alors que je viens d'arriver.
- Je cache ma joie sous l'ironie mordante de mes paroles, cher ami, s'esclaffa le garçon.
Draco le gratifia d'un regard mi-amusé mi-exaspéré puis se pencha vers la jeune fille aux cheveux noirs corbeau pour l'embrasser sur la joue.
- Très chère Pansy, ton éblouissante beauté fait chaque jours un peu plus de l'ombre à l'astre solaire.
- Inutile de me flatter, vil menteur. Tu sais fort bien que ce compliment marche uniquement sur tes conquêtes.
Draco esquissa un sourire, d'autant plus rare que ça ne lui arrivait jamais. Combien serait prêt à se damner pour voir ne serait-ce qu'un simple étirement de ses lèvres !
- Celle-ci n'est réservé qu'à toi !
Pansy ne releva pas.
- Alors, qu'est-ce qui a bien pu te décider à quitter ta retraite pour arriver aussi tard ?
- Rien de bien important.
- Et qu'en est-il de... Seamus ? demanda Blaise avec mépris. Il n'est pas avec toi ?
- Seamus est déjà de l'histoire ancienne, persifla Pansy. Aurais-tu oublié que désormais, c'est le futur comte Weasley qui a les faveurs de notre cher ami ?
Blaise prit un air horrifié du plus grand comique.
- Le..., il semblait chercher le mot,...roux parsemés de tâches ? Que t'est-il arrivé Draco pour manquer d'autant de goût ?
Le blond haussa les épaules tandis qu'il balayait la salle du regard avec une expression ennuyé.
- Un simple pari Blaise. Théo me certifiait qu'il était vierge et extrêmement farouche...
- Et qu'en était-il ?
- Une catin, comme les autres. Néanmoins, je dois lui reconnaître une grande habileté à se faire passer pour se qu'il n'était pas. C'était là son seul talent.
Pansy pouffa élégamment derrière sa main ganté alors que Blaise roulait des yeux.
- Mauvaise pioche ?
- Très ! Ce petit godeluret a bien cru que je souhaitais m'engager et depuis, il ne me lâche plus.
- Tel est la rançon de la gloire, le taquina Blaise.
- Je m'en serais bien passé, dit le blond.
D'un signe de sa part et un serveur s'approcha avec un plateau emplit de flûte de champagne. Draco en prit une qu'il vida d'un geste élégant puis s'en resservi une autre. Il avait bien besoin d'oublier l'horrible expérience vécu avec le Weasley et il n'était pas sûr que celui-ci ait abandonné l'idée de faire sa conquête. Les images de leur coït lui revinrent à l'esprit et il réprima difficilement un frisson de dégoût. Dieu, qu'il avait eu du mal à se concentrer. Jamais encore il n'avait été obligé de feindre et heureusement, son immense talent pour la chose lui avait sauvé la mise.
Hélas, il avait si bien imité le sentiment que son amant s'était cru en possession de son coeur. Cet imbécile avait oublié le célèbre adage de la famille Malfoy : le pouvoir est plus gratifiant que l'amour. Son père, Monsieur frère du roi lui avait inculqué dès son plus jeune âge les préceptes ancestraux de la grande famille.
Né d'un second mariage du roi avec Anthéa de Voldemort, Lucius 1er du nom avait grandit seul et isolé. Son père le roi, occupé par les affaires du royaume ne lui accordait pas grande attention puisqu'il formait déjà son fils aîné, Albus de Dumbledore alors âgé de trente ans à lui succéder au trône, laissant pour compte le jeune Lucius et le premier fils de sa femme, Tom Riddle. Après sa mort, le nouveau roi décida de prendre en charge l'éducation de son frère cadet, Tom ayant refusé d'avoir une quelconque responsabilité princière. En peu de temps, le jeune garçon timide et effacé fit place à un jeune homme froid, arrogant et d'une impassibilité à toute épreuve. On murmurait dans les couloirs qu'un seul de ses regard pouvait vous glacer le sang.
Sa grande beauté lui avait valut, dès sa majorité une multitudes de demandes en mariage, certaines plus farfelues les unes que les autres mais son coeur, qu'on disait de pierre avait déjà été prit : il épousa la belle Narcissa Black qui lui apporta en dot la fortune et les titres de la branche de la famille Malfoy dont elle était l'unique héritière.
Le titre revint à Draco après sa naissance qui dû, dès son plus jeune âge assumer le poid du nom de son illustre famille. Adulé par toute une population, les nobles baisait le bas de ses robes en priant pour qu'il leur accorde une micro attention, ce dont il se gardait bien. Il était de notoriété publique que le jeune prince n'avait jamais été amoureux et on pariait à tout va sur le nom de la personne qui réussirait à emprisonner le coeur du prince de glace.
Il se murmurait qu'il collectionnait ses amants, ce que le jeune prince n'avait jamais rien fait pour démentir. Seul son petit groupe de fidèles amis savaient ce qu'il en était : Draco était extrêmement exigeant et il fallait réunir une multitudes faramineuse de critères pour qu'il vous accorde ne serait-ce qu'un regard. Ses aventures pouvait se compter sur le doigt de la main : hormis son amant de longue date, le comte Seamus de Finnigan, nul autre n'avait réussi à le mettre dans son lit.
Enfin, si on omettait le comte de Weasley...
- Alors, demanda Pansy. Ton histoire avec Seamus est de l'histoire ancienne ?
- Il était convenu que nous devions nous séparer au moment de ses fiançailles, ce qui a été annoncé pas plus tard qu'hier.
- Et ça ne te fait rien ?
Draco haussa les épaules.
- Pas plus que d'habitude. Il n'y a jamais eu que de l'amusement entre nous.
- J'aurais cru que..., commença Blaise mais il abandonna vite l'idée de finir sa phrase après le coup d'oeil polaire de son ami.
- Ne te méprend pas, dit le blond. C'était juste un passe-temps et rien d'autre. Je n'avais guère le temps ni l'envie de faire des conquêtes. Il était là et il m'a bien servi. Je saurais le récompenser.
Pansy lui demanda s'il comptait se trouver quelqu'un d'autre et Draco secoua la tête : il devait rentrer sur ses terres afin de superviser la construction d'un pont et il n'avait pas la tête à ça.
- De plus, Père veut me parler d'une chose importante.
- Mariage, tu crois ? dit Blaise.
- Ça ne m'étonnerait guère. Ses discours précédant m'ont laisser entendre que c'est là le souhait du roi.
- Pourquoi ne pas avoir choisit Seamus ? Vous vous entendiez bien et même s'il n'y avait pas de sentiment, votre couple aurait pu fonctionner.
- Tu oublies Blaise que je ne l'aime pas. De plus, il n'est pas assez puissant et comme tu le sais, rien d'autre ne nous importe à nous, Malfoy. Et puis cesse de m'ennuyer avec lui.
- Je veux juste ton bonheur.
- Oh, mais quel rustre je suis ! Comment ai-je pu omettre de saluer la maîtresse de maison ? Lavande, très chère, je suis impardonnable, dit-il en saluant une belle blonde aux formes avantageuse maquillé outrageusement.
Et il s'éloigna à grand pas sans un regard en arrière. Ses amis le regardèrent la charmer sans le moindre effort, lui faisant totalement oublier son impolitesse.
- Le crois-tu lorsqu'il dit qu'il se fiche de Seamus ? dit Pansy, songeuse.
- Hélas, il ne ment pas. Il faudra plus qu'un irlandais pour le retenir. Pour Draco, il faut une créature qui sache le subjuguer tout en lui résistant. Seamus n'avait pas suffisamment de force de caractère pour retenir son attention plus longtemps. Gentil mais bien trop inculte. Il a cédé trop facilement et passait tout ses caprices.
" Non, pour retenir cet homme-là, trop de soumission n'y suffirait pas. Il cherche son égal. "
- Harry James Potter, revenez ici tout de suite !
Une femme à la chevelure flamboyante hurlait à plein poumons depuis le seuil d'un immense manoir, les mains sur les hanches. Ses éclatant yeux vert brillait de colère alors qu'elle suivait la silhouette de son fils disparaître parmi les épis de blés du champs voisin. Ce garnement ne perdait rien pour attendre. S'il pensait échapper au dîner de ce soir, il avait tort.
D'un certain côté, elle le comprenait : apprendre que monsieur frère du roi venait afin de leur soumettre une proposition qu'il savait être un mariage arrangé devait lui déplaire au plus haut point. Harry refusait de perdre sa liberté pour se retrouver enchaîner à un homme qu'on disait libertin. De plus, il ne concevait pas de partager sa vie avec une personne qu'il n'aimait pas. Qu'il fusse prince n'y changeait rien !
Le jeune homme courut jusqu'à la ferme et se dirigea droit vers les écuries. Il savait que son amie s'y trouvait, occupé à dévorer un de ses nombreux ouvrages. Il la trouva assise au milieu des bottes de foin.
- Salut Harry !
- Salut Hermione. Que lis-tu encore ?
- Un traité sur les poisons et contre-poisons. Tout à fait fascinant !
Harry s'allongea à ses côtés, l'esprit déjà ailleurs. Hermione n'avait jamais d'autre préoccupation que de s'emplir la tête de savoir de toute sorte ; à son jeune âge, elle parlait déjà plusieurs langues et n'avait rien à envier aux plus grand érudit. Lorsqu'il s'en était rendu compte, le duc de Potter avait insisté auprès des parents de la jeune fille afin qu'elle participe aux leçons de son fils et fit son éducation. Fine et intelligente, elle était la seule amie du jeune duc en devenir.
- Qu'y a-t-il ? demanda-t-elle enfin.
Harry soupira. Elle serait la seule à comprendre.
- Mes parents songent à me marier.
- Oh... et qui est l'heureux élu ?
- Le prince Draco Malfoy.
Hermione n'eut pas un sursaut, comme si elle s'y attendait.
- C'était prévisible, dit-elle. Vous êtes la seconde famille la plus puissante d'angleterre après celle du roi. Derrière vous viennent les Blacks puis les Londubat, les Parkinson et les Zabini. Il est normal qu'ils veuillent s'allier à vous.
- Mais moi, je ne l'aime pas ! gémit Harry.
- Il n'est pas question de sentiment mais de pouvoir, récita son amie. Tout est stratégie afin de s'assurer le plus de pouvoir. Ta famille possède bien le quart des terres d'angleterre, votre fortune et influence n'est plus à faire. Le roi est très puissant mais pour protéger le futur de sa famille, il se doit d'assurer sa souveraineté en renforçant ses positions. Qu'est-ce qui conviendrait mieux qu'un mariage entre l'héritier des Malfoy et celui des Potter ?
- Tu m'agaces, dit Harry. Pourquoi faut-il toujours que tu ait raison ?
- Peut-être parce que justement, j'ai toujours raison, dit-elle, mutine.
- Comment puis-je concevoir ce genre de relation que j'abhorre ?
- Tu n'as pas voix au chapitre.
- J'en suis pas si sûr !
- Harry ! le réprimanda-t-elle. Tu ne va pas faire ce que je crois que tu va faire ?
Son ami lui tourna tout simplement le dos. C'était mauvais signe ; Harry était une vrai tête de mule, un feu follet qui ne supportait pas qu'on lui dicte sa conduite. Il aimait par-dessus tout avoir un totale contrôle sur sa vie et ce mariage était une contrainte qu'il ne pouvait pas accepter. Hélas, le jeune homme savait également qu'il ne pouvait s'opposer ouvertement à son père et donc, de faire acte de présence ce soir.
- Harry, commença Hermione mais il l'interrompit d'une main.
- Je vais y aller, à ce fichu dîner.
- Tu as prit la bonne décision, le félicita la jeune fille. Et puis, qui sait ? Peut-être trouvera-tu en la personne du prince un amour sincère ?
L'expression d'Harry échappa à Hermione qui rêvassait sur un amour parfait, les yeux dans le vague. Oui, il avait une idée bien précise de ce qu'il allait faire. Foi de Harry, ce dîner resterait dans les mémoires du prince qui n'était pas prêt d'oublier.
Godric Hollows, manoir des Potter, sud de Londres.
- Vos majestés, c'est un honneur d'avoir votre présence ici ce soir.
Lucius entra dans le vestibule, une Narcissa éblouissante au bras et jaugea du regard le décor du manoir des Potters. Il s'attendait à un étalage tape à l'oeil mais fut surpris de la sobriété des lieux. Les murs, couvert d'une tapisserie vert d'eau mettait en valeur le sol de marbre blanc. Un immense escalier en U permettait de joindre les étages supérieurs. Des tableaux ornait les murs et quelques vases de grandes valeurs ajoutait à l'ensemble. Un domestique prit leurs capes avant de lesinviter à le suivre.
Ils furent conduit jusque dans un salon où attendait les maîtres des lieux. L'ambiance était intime : les murs ocre, les larges fauteuils de cuivre entourant une table basse devant une cheminée diffusant une chaleur bienfaitrice.
- Vos altesses, dit un homme.
Lucius se souvenait de lui : James, duc de Potter. De taille moyenne, les cheveux noirs en bataille, l'homme dégageait un mélange d'arrogance et de sympathie. Étonnant quand on savait que son père fut un fervent opposant à feu le roi. La famille Potter avait toujours désapprouvé sa politique et ne s'en était pas caché. Aversion qui s'était transmise à Lucius sans qu'il ne sache pourquoi.
Puis il se tourna vers l'unique femme. Lily de Potter, né Evans. Une femme à la chevelure flamboyante et aux pupilles d'un vert étincelant. Un tel regard pouvait déstabiliser et Lucius, habitué à porter un masque, ne montra rien de l'effet que lui faisait le regard.
- Nous sommes ravis de vous recevoir ce soir, dit Lily.
- Madame, dit Lucius en baisant galamment sa main, c'est moi qui suis votre obligé.
Après les présentations d'usage et salut officiel, le quatuor s'installa sur les fauteuils où le champagne fut servi. S'ensuivit une conversation où James Potter se renseigna sur les idées du probable futur roi d'angleterre. Une discussion qui devint passionné au fil des minutes. Lucius devait reconnaître que bien qu'ils soient isolés dans leurs campagne, les Potter étaient très au fait des sujets politique et social et il se surprit à espérer que le futur promit soit doté de leur esprit.
Potter osa enfin aborder le véritable sujet de sa venue.
- Majesté, loin de moi l'idée de vous déplaire mais il y aurait bien une chose que je voudrais savoir.
- Faites.
- Nous savons fort bien que le roi souhaite avoir une alliance avec notre famille et je conçois fort bien le pourquoi mais puis-je savoir si tel est votre souhait ?
Lucius s'y attendait et formula la réponse qu'il avait apprise par coeur.
- Il n'y a aucune contrainte si c'est ce que vous voulez savoir. Je sais quel sont les intérêt en jeu et c'est une décision que j'ai pris seul. Ne soyez pas inquiet, aucune pression ne fut faite, acheva-t-il dans un rire.
- Non, bien sûr ! Le soulagement de James était évident et Lucius se félicita d'avoir pu faire taire ses craintes.
- Nous serons fier de donner notre fils à un homme aussi illustre que votre majesté, déclara Lily.
- Non, c'est nous qui suis ravi de vous compter bientôt dans notre famille, susurra Narcissa, enchanté par les succulent gâteaux garnissant la table.
- Pourquoi ne pas être venu avec votre escorte ? demanda James. Il est imprudent de se promener seul.
- Ne vous en faites pas, dit Lucius, mes hommes logent à l'auberge.
- Nous ferez-vous le plaisir de rester toute la semaine ? demanda alors Lily.
Comment refuser ? songea Draco en plongeant dans son regard vert.
- Avec plaisir !
Un domestique vint annoncer que le dîner étant servi, Lily prit le bras élégamment offert par le prince, James faisant de même avec Narcissa et les quatre adultes allèrent manger. Au cours du repas, Lucius apprit que le futur fiancé s'était éclipsé dans la journée et qu'on ne savait pas quand il allait rentrer.
Mauvais point pour lui, songea-t-il. Il abhorrait tout retard. Pour lui, c'était un manque flagrant de sérieux hormis lorsque ça le concernait, lui. On pouvait attendre un prince mais le faire attendre était inadmissible.
- J'ai cru comprendre qu'il était jeune. A cet age-là, on ne tient plus en place.
- A dix-sept ans, il est temps pour lui de prendre conscience de son devoir, tonna James.
- Calme-toi, dit Lily. Harry sait ce qu'il doit faire.
- Et j'entend bien le lui faire comprendre !
Soudain, la porte s'ouvrit, attirant trois paires d'yeux.
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- Dieu !
Depuis maintenant une heure, Lucius se répétait cette phrase dans sa tête. Il n'osait lever la tête de peur de revoir la vision de cauchemar assise en face. Hélas, il était bien obligé de participer à la conversation malgré une envie prenante de s'enfuir au plus vite.
- N'est-ce pas ? dit une voix nasillarde.
Lucius réprima son envie de rire et s'obligea à regarder l'affreuse créature qui servait de fils Potter. Comment la nature pouvait avoir engendré une horreur pareille ? Sans blague, à côté de cette... chose, les Weasley lui apparaissait comme des adonis et non la famille de belette la plus rousse du pays. De mauvaise foi ? non, il était juste réaliste. Comment envisager que son fils puisse épouser une horreur pareille ? Sans compter qu'il serait obligé d'accomplir ses devoirs conjugaux avec !
Non, c'était un cauchemar et bientôt, il se réveillerait pour trouver une charmante créature. Un coup d'oeil suffit à le ramener sur terre. Ça et la voix ridicule du jeune Potter. Il s'obligea à sourire, énumérant les défauts de son vis-à-vis. Il allait être la risée de Londres !
Le jeune homme portait les cheveux long attaché en catogan dans son dos. Ils aurait pu être d'un beau noir s'ils ne dégoulinait pas littéralement de gras. Une énorme verrue prenait ses aises sur une peau fripé au teint brouillé. D'immondes lunettes à double foyer cachait les prunelles hérité de Lily et le garçon était voûté, pour ne pas dire bossu. Lorsqu'il ouvrait la bouche, Lucius avait une vue directe sur un dentier plus que douteux, accompagné d'une haleine à tuer une mouche dans un rayon de dix kilomètres, si ce n'était plus.
Étrangement, les Potter semblaient en colère. Peut-être avaient-ils honte que leurs rejeton n'ait pas fait le moindre effort pour paraître à son avantage. Quoi que, c'aurait été un travail de très longue haleine. Avoir engendré "ça" devait être assez éprouvant. Le dîner fut un supplice et lorsque enfin il put gagner ses appartements, il s'écroula sur le large lit, laissant libre court à un rire nerveux.
- Non, c'est impossible. Hors de question que j'épouse ça ! J'entend Tom me railler jusqu'à la fin de mes jours.
-Mon cher ami, dit Narcissa, occupé à brosser sa magnifique chevelure. N'était-il pas adorable ?
Lucius cru avoir mal entendu. Harry, adorable ?
- Très chère, vous avez mal vu.
- Il est si mignon, poursuivit-elle, sourde aux argument de son mari. Draco sera très heureux de le prendre pour époux. Ce fut là un choix judicieux de votre part.
Lucius soupira. Judicieux ? Et puis quoi encore ? Il ne voulait pas de troll pour petit enfant. Où avait-on vu la nouvelle génération des princes d'Angleterre avec la tête et le physique de nain des cavernes ?
Il se jura de faire changer d'avis sa femme. Marier Draco, oui mais avec un humain et pas une bête échappé d'on ne savait où ! Et tant pis pour la dot, jamais il ne pourrait laisser son fils partager la couche de cette chose.
Harry n'en pensait pas moins, satisfait de son petit manège. Bien qu'il ait du endurer les réprimandes paternelle, il ne s'était jamais autant amusé. Chaque réactions du prince fut épié et s'il s'était gardé de laisser transparaître ses pensées, son épouvante lorsqu'il était arrivé lui avait sauté aux yeux.
Comment ne pas en rajouter ? Dès lors, il n'avait eu de cesse d'exagérer, amplifiant tic et autres manies bien dérangeante pour son plus grand plaisir. Et même si le prince était resté stoïque, il ne doutait pas que la première chose qu'il ferait à son retour à Londres serait d'annuler ce mariage. Au contraire de sa femme qui avait parue enchantée.
Harry se coucha le coeur léger. Dans une semaine, il serait un homme libre.
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Sept jours à endurer sa présence. Sa voix lui portait sur les nerfs et Lucius devait faire un effort sur lui-même pour ne pas frapper la bestiole qui s'accrochait à ses pas. Visiblement, son charme légendaire avait fait effet puisque cet immondice ne l'avait plus quitté. Il le suivait partout, commentant chaque pas ou geste qu'il faisait de sa voix de crécelle. Dieu qu'il aurait aimé le noyer dans le lac attenant au domaine.
Pourtant, il ne pouvait se défendre d'accréditer à cette pauvre chose une intelligence au-dessus de la moyenne. La bête était doté d'une langue acéré, apte aux sarcasmes et piques venimeuses et parfois, il avait plaisir à entendre son opinion sur tel ou tel sujet. Certes, il aurait fait un serviteur de premier ordre s'il n'était né dans l'aristocratie. Avec un physique aussi disgracieux, il avait mieux valut pour lui de combler son déficit par l'esprit.
Après des au revoir éternisant et une promesse de correspondance -qu'il veillerait à oublier sitôt loin d'ici- le couple royal retourna sur les terres Malfoy. Sitôt arrivé, il ordonna qu'on lui scelle un cheval et partit aussitôt chez son frère Tom qui habitait non loin. Il devait lui raconter son séjour.
- Ah, voilà le père du futur marié ! dit celui-ci.
Lucius jeta ses gants de cuir au majordome, attrapa Tom par le bras et l'emmena de force jusqu'au salon où il lui conta avec force détail ses mésaventures. Tom l'écouta d'une traite sans l'interrompre avant d'éclater de rire.
- Mouhahaha... un troll ! Tu as fiancé ton fils à un troll !
- Cesse de te moquer. J'aurais bien voulu t'y voir, tiens !
- Ahahah, justement, c'est parce que c'est à toi que c'est arrivé que je trouve ça drôle ! Dans un mouvement plein de grâce, Tom rejeta par-dessus son épaule a longue chevelure sombre. Je n'ose imaginer la tête de leurs enfants...
- Tch...
- Allez, décrit-le moi encore !
- Tom, je m'en vais.
- Non, reviens ! cria le jeune duc avant d'être terrassé par un nouveau fou rire.
Lucius rentra pour passer une nuit pleine de cauchemar. Sa femme s'était extasié sur l'intelligence du troll, narrant à son époux l'édifiante conversation qu'ils avaient eu sur la mode. Écœuré que le jeune Potter ait le soutien de sa femme, il se jura de changer ses lunettes sitôt leur retour à Londres. Au petit matin, il décida de superviser la construction du pont. En priant pour que cela se fasse vite.
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- Ce n'est pas possible, Père !
Draco se dressait devant ses parents, furieux qu'ils ne comprennent sa démarche. Malgré le portrait peu flatteur qu'il avait eu de son futur époux, ces derniers avaient refusé d'annuler le mariage. Sûrement un coup de sa mère. Elle était trop enthousiaste pour que ce ne soit pas louche ! Désireux de ne pas se mouiller davantage, Lucius préféra un retrait stratégique derrière le silence.
- Enfin, tenez-vous vraiment à ce que vos futurs petit enfants aient un physique en commun avec des trolls ?
Sa mère pouffa discrètement derrière son mouchoir tandis que Lucius roulait des yeux.
- Tu exagères, Draco.
- Non, c'est là la stricte vérité.
- Ce n'est pas ce que j'en ai vu, poursuivit sa mère. Et puis, il peut avoir changé en si peu de temps.
- Parce que vous l'avez vu ? s'étonna Draco. Ne me dites pas que c'est en connaissance de cause que je suis lié à cette horreur !
- Draco, langage, le reprit Narcissa.
- Veuillez m'excuser mais Mère, si vous l'avez vu...
- Justement, je ne sais ce qui motive un tel rejet, coupa Narcissa. C'est un pur joyau que nous t'avons offert.
Draco croisa les bras, dépité. Visiblement, elle n'en démordrait pas. Mais pas moyen de se marier avec ça.
- Regarde, dit sa mère qui s'était levé pour fouiller dans son bureau. J'ai là une photo.
- Pitié, je viens de déjeuner, railla Draco.
- Ne faites pas l'enfant !
Le prince s'en empara, dégoûté à l'idée de revoir cette abomination. Lucius le fusilla du regard alors il s'exécuta.
- Qui... est-ce ? finit par balbutier Draco.
- Ne le reconnaissez-vous pas ? demanda sa mère. C'est là Harry, le fils des Potter. Ses parents nous l'ont envoyé lorsque nous avons émit le souhait de ce mariage.
- De quand date-t-elle ?
- Oh... environ deux semaines.
Lucius s'empara de la photo et jeta un coup d'œil avant de bouillonner de rage. Faire le rapprochement avec la colère subite de James ce soir là ne fut qu'un détail lorsqu'il comprit qu'il avait été le jouet de cet enfant. Ce saligaud, il ne perdait rien pour attendre. Il voulait jouer ? Il aurait droit à la bataille la plus rude qu'il n'ait jamais eu à affronter.
On ne se jouait pas d'un prince de sang. Ce petit avorton tomberait amoureux de son fils... Et lui, il lui ferait payer cher ce sentiment !
