Saluuuut :D
Je vous présente donc à toutes et à tous… ma toute nouvelle fiction ! C'est la première fois que je me tente à faire un All Human. J'espère que cela vous plaira, parce que c'est une expérience très étrange, pour moi.
Comme petit plus à cette fiction, je vous conseille d'écouter AaRON, Little Love, avec. C'est cette chanson qui m'a donné l'idée d'écrire ce texte. Je vais d'ailleurs mentionner les paroles de son texte, quelques fois. Je ne mes les approprie pas, hein, c'est comme Twilight et les fictions. Je ne les retranscris pas à des fins pécuniaires, je ne fais que les citer.
Enfin, cette fiction devrait normalement être courte. Entre trois et cinq chapitres, je ne sais pas encore. J'espère franchement que vous me direz ce que vous en penser et que vous m'encouragerez.
Bonne lecture à tout le monde :)
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Chapitre 1
J'écrivais ma propre vie. Sur papier, une suite de mot. Je ne censurais rien. Je n'avais d'ailleurs pas grand chose à cacher. En alignant les lettres, je tentais de comprendre. Comprendre comment j'en étais arrivée là, à ce que j'étais devenue aujourd'hui. Cette femme triste et malheureuse.
Je m'appelle Isabella Swan. J'ai vingt-quatre ans. Ma mère – de son prénom, Renée – vit avec Phil, son second mari, en Floride. Lorsque j'avais dix-sept ans, j'ai pris la décision d'aller habiter chez mon père, Charlie, shérif d'une petite bourgade du nom de Forks. Pluvieuse, froide, elle n'avait rien pour me plaire, lorsque je suis arrivée.
J'ai débarqué en milieu d'année, ce qui ne m'a néanmoins pas perturbée. Je me suis rapidement faite des amis, je n'ai eu aucun problème avec ne serait-ce qu'un seul de mes professeurs. Le matin, je me levais, j'allais en cours, je revenais à la maison, le soir. Ma vie était ennuyante, monotone mais, par chance, j'avais un penchant prononcé pour ce que certains appellent la routine. Véritable fléau pour certaines personnes, elle m'était une véritable bénédiction. Elle me permettait de garder une totale emprise sur ma vie. Puis, j'ai rencontré Edward. Je crois que je suis tombée amoureuse de lui à la première seconde où je l'ai vu. Il était si beau, ce jour-là, à la cafétéria, que je n'ai pas pu lui résister.
Je me souviens de notre premier baiser, à la clairière, de ma première rencontre avec l'intégralité de sa famille. Alice et Emmett mais aussi Esmée et Carlisle. Par la suite, j'ai rencontré Jasper et Rosalie, le mari et la femme d'Alice et Emmett. Ils avaient déjà fini le lycée, eux, alors qu'Edward n'était qu'en troisième, tout comme moi. Je me souviens aussi de notre première fois, du corps d'Edward, contre le mien, si doux, si patient. Nos halètements, nos caresses… Puis, sa demande en mariage, lorsque nous étions en terminale. Il m'avait emmenée dans une magnifique clairière, avait dit qu'il souhaitait me faire une surprise. Lorsque nous étions arrivés, il avait posé un genou à terre, avait sorti un écrin de la poche de sa veste et m'avait demandé de l'épouser, une fois que nous aurions nos diplômes. J'avais accepté, évidemment. Je l'aimais tellement…
Edward m'a, je pense, tout promis. L'amour, les études, l'argent… Je n'aurai jamais besoin de travailler, n'aurai jamais à m'inquiéter, disait-il. Don't worry life is easy, murmurait-il parfois à mon oreille, sachant pertinemment qu'AaRON était, de loin, mon chanteur favori. Et je le croyais, je pensais tant que la vie serait belle…
Nous avons terminé le lycée, sommes allés à l'université. Harvard, dans le Massachussetts. Edward a suivi une filiale de commerce, alors que j'avais pris littérature. Nous étions souvent séparés mais le soir arrivait toujours. Carlisle et Esmée nous avaient loué un luxueux loft à Cambridge. Nous nous y retrouvions toujours, affamés l'un de l'autre. Puis, le temps a passé. Nous avons été diplômés. Je crois que c'est à ce moment-là que quelque chose a changé. Nous sommes devenus adultes, je crois. Je crois que c'est pour cela, oui. Nous avons mûri.
Edward et moi, ainsi qu'Alice et Jasper, nous nous sommes installés à New York, à Manhattan, en même temps. Nous vivons dans le même immeuble, à la différence que nous possédons, Edward et moi, le quarante-septième étage du gratte-ciel. Alice et Jasper n'ont pu faire l'acquisition que du quarantième. Je pense pouvoir dire que l'endroit me plaît. Je ne sais pas, je ne sais plus. Je ne me comprends plus, ne comprends plus mes désirs, mes envies, mes sentiments. Je ne sais plus qui je suis, ce que je veux. Je n'arrive qu'à me remettre en doute.
Edward travaille presque douze heures par jour. Lorsqu'il rentre à l'appartement, il est épuisé, part directement se coucher. Nous ne nous parlons presque plus, ou alors n'est-ce qu'une impression de ma part, je ne sais pas.
Il me manque. Je ne le reconnais plus. Lui qui était, à l'époque, musicien à ses heures perdues, amant passionné et amoureux transi n'est aujourd'hui plus qu'un étranger à mes yeux. Je l'aime, pourtant… je crois. Je ne sais plus.
Que dois-je faire ? Je ne comprends pas la mélancolie qui m'imprègne. J'ai l'impression d'avoir perdu quelque chose, d'avoir laissé une partie de moi sur la route de mon existence.
Edward… reviens-moi !
Je me relus une troisième fois. Qu'est-ce qu'il se passait, exactement ? Qu'avais-je ? De quel mal étais-je gagnée ? La solitude ? Le manque d'affecti…
-Bella, je suis rentré ! Tu es là ?
Je rangeai rapidement les feuillets que je tenais dans les mains, dans mon bureau. Edward ne le fouillait jamais. Premièrement, il n'en voyait pas l'intérêt, pour la simple et bonne raison qu'il avait confiance en moi, foi en mon amour. Sans doute aurait-il dû se méfier plus… Et, deuxièmement, ce bureau était celui sur lequel j'écrivais les pages de mon second roman. Le premier était terminé depuis six mois. Il devait être en cours de lecture dans différentes maisons d'édition qui se bornaient à ne pas me donner de réponses. A moins qu'elles soient négatives…
Edward ne venait pas mettre son nez dans mes affaires pour la simple et bonne raison qu'il ne se souciait pour ainsi dire plus de moi. J'étais presque invisible, à ses yeux. Il se levait, le matin, se douchait, s'habillait de ces horribles costumes qui le faisait ressembler à un pingouin, m'embrassait à peine puis s'en allait.
-Je suis là, lui répondis-je !
Il pénétra dans la pièce faiblement éclairée. Je n'aimais pas les lumières trop fortes, trop crues. Je préférai les ambiances tamisées. Elles étaient propices à la création.
-Bonsoir, déclara-t-il en me souriant.
-Bonsoir…
Je m'attendais à ce qu'il s'en aille après que je lui ai retourné notre « civilité quotidienne », qu'il aille prendre une douche, avaler quelque chose dans le frigo puis s'endormir dans le canapé mais il n'en fit rien. Il ne quitta pas la pièce, sembla vouloir s'éterniser. Prise de court, je ne savais pas de quoi lui parler, ce qui instaura un silence gênant, entre nous. Cela ne le perturba néanmoins pas, lui. Il ne se défaisait pas de son sourire, s'approchait lentement de moi. Je me relevai, craignant le pire. Que se passait-il ? Avais-je de l'or pendu au dessus de la tête ? A moins que ce soit au bout des ongles… Edward n'était obsédé que par une chose, ces derniers temps, le chiffre que faisait la société d'import/export qu'il dirigeait depuis qu'il l'avait rachetée.
L'argent.
Et je haïssais cela.
-Il y a un problème, demandai-je ?
-Aucun, pourquoi ? Il devrait ?
-Non, mais…
Son corps touchait le mien, à présent. Je sentais la chaleur émaner de son corps, son haleine mentholée effleurer ma joue. Sa main remonta lentement jusqu'à ma nuque, puis me tira contre son visage. Nous lèvres se trouvèrent comme elles ne s'étaient pas trouvées depuis plusieurs mois. Pour la première fois depuis trop longtemps, je le retrouvais, l'espace de quelques instants.
Je sentis ses doigts effleurer ma peau, me faire frémir de plaisir. Depuis combien de temps n'avions-nous pas eu de relation intime ? Depuis combien de temps ne m'avait-il pas touchée comme il le faisait en cet instant ? J'en profitais comme jamais, craignant que cela ne se reproduise pas avant Thanksgiving, l'année prochaine.
-Ed… ward, gémis-je…
Alors que je pensais enfin pouvoir obtenir de l'intention de sa part, de l'amour, ce dont j'étais en manque, il mit fin à notre étreinte.
-Qu'est-ce que…
-Pas ce soir. Je suis totalement…
-…épuisé, terminai-je ?
-Exactement !
-Tu es tout le temps épuisé, Edward.
Je sentis que je venais de dire quelque chose que j'aurai dû taire. Edward n'appréciait pas que je me plaigne du fait qu'il ne faisait que de travailler.
-Je bosse, vois-tu ? Je me lève à six heures, tous les matins, même le dimanche. J'arrive au bureau à neuf heures, ne reviens jamais avant vingt heures trente ! Que je sois épuisé, c'est parfaitement normal.
Je décidai de ne pas me laisser faire, cette fois-ci. Il fallait que nous discutions, lui et moi, que nous parlions sérieusement. Je voulais qu'il comprenne que j'existais, moi aussi, qu'il me manquait et que j'avais un minimum besoin de sa présence.
-Peut-être devrais-tu donc envisager de faire moins d'heures !
-Bah voyons ! Et faire faillite ? C'est ça que tu veux ? Que je sois la risée de ma famille ? C'est fini, la fac', Bella ! Je subviens seul à nos besoins ! Mes parents me laissent me débrouiller et crois-moi quand je te dis que ce n'est pas tous les jours faciles !
Il haussait le ton, ce qui n'était pas bon. Je craignais le pire. Edward était très susceptible, depuis quelques temps, lorsque nous parlions d'argent.
-Edward, tu…
-Lorsque nous nous sommes mariés, Isabella, je t'ai promis que je ne t'offrirai jamais que le meilleur. Le meilleur et rien d'autre. Ce que je fais, je le fais aussi pour toi !
Comment pouvait-il dire cela alors que j'étais aujourd'hui malheureuse ? J'avais besoin de lui, besoin qu'il me prouve qu'il m'aimait encore, s'il ne souhaitait pas que je le fasse encore.
Je me relevai, moi-même en colère, à présent. Il se fichait bien de moi, en réalité. Il essayait de sauver les apparences même s'il n'y avait, en réalité, plus rien à sauver. Notre couple était mort, comme si nous n'étions pas mariés depuis cinq ans mais depuis vingt.
-Je me fiche royalement de savoir ce que tu fais de tes journées, de pour qui tu les fais, tu entends, Edward ?
Je vis son visage prendre une expression nouvelle. L'incrédulité. Jamais je ne me rebellais. Je me contentais d'avaler ce qu'Edward me disait, ses justifications douteuses, comme du pain béni. Que je hausse la voix ne me ressemblais pas, Edward n'en avait pas l'habitude, ne s'y attendait pas.
-Pardon ?
-J'en ai assez de te voir disparaître, toute la journée ! J'en ai assez de me dire que je ne suis plus qu'un objet complémentaire, un trophée poussiéreux devant lequel tu passes, parfois, mais que tu ne regardes jamais !
-Tu es ridicule, Bella, continua-t-il, tout en enlevant sa veste et desserrant sa cravate.
-Ridicule ?
-Exactement ! Nous sommes à New York, Bella. C'est la crise. Le marché est impitoyable. Il n'y a pas de place, ici, pour les faibles et les paresseux ! Et si, maintenant, tu le permets, j'aimerai aller me coucher. Et tu ferais bien d'en faire de même !
Je secouai la tête de droite à gauche, une larme perlant au coin de mon œil.
-Va donc te coucher, Edward, déclarai-je, la voix tremblante ! Vas-y donc mais tu iras seul !
Ses traits se décomposèrent. Avait-il donc compris ? S'était-il rendu compte du mal qu'il nous faisait subir à tous deux ? Ce n'était pas bon pour lui, de travailler autant. Sa santé en pâtirait forcément un jour ou l'autre. Notre couple, lui, en prenait déjà gros.
Edward voulut s'approcher une nouvelle fois de moi mais je reculais. C'était trop tard, pour aujourd'hui. Je ne voulais plus le voir, maintenant, souhaitais seulement qu'il disparaisse de ma vue, que je puisse quitter l'appartement et me promener, dans la rue, aller près de l'Hudson, peut-être, ou aller le voir.
-Va te coucher, repris-je plus fortement ! Vas-y, qu'est-ce que tu attends ?
-Bella, soupira-t-il…
Ses bras entourèrent mon corps, me soulageant du poids que j'avais sur les épaules, de la mélancolie qui me hantait mais qu'il refusait d'admettre.
-Je t'aime, tu le sais, non ? C'est pour nous que je fais ça, pour que nous n'ayons jamais à avoir peur du besoin, pour que tu n'aies à t'inquiéter de rien, tu te souviens ? Je t'ai promis que la vie serait belle, avec moi. Je m'efforce de la rendre ainsi, mon amour… Rappelle-toi ! Don't worry life is easy…
Ces mots ne me touchèrent pas autant qu'ils auraient dû. Depuis combien de temps ne m'avait-il pas appelée mon amour ? Depuis combien de temps n'avait-il pas cité AaRON, ne m'avait-il pas rappelé la douce époque de l'insouciance ?
Mais sa façon de dire que l'argent ferait notre bonheur me répugnait. Comme si c'était ma faute, s'il travaillait autant, uniquement pour moi et non pas pour son égo démesuré, sa passion de l'argent.
Je lui rendis son étreinte mais sans aucun enthousiasme. L'instant magique avait pris fin à l'instant où il avait coupé court à notre étreinte, la première. Puis, je tentais de le repousser. J'en avais assez pour aujourd'hui, assez de batailler dans le vide. Il ne me relâchait néanmoins pas.
-Lâche-moi, lui intimai-je faiblement !
-Bella…
-S'il te plaît, laisse tomber ! Ce n'est pas grave.
Edward défit la prise qu'il avait autour de mon corps, acceptant ainsi sa défaite. Sa défaite ? Mais que dis-je ? Cela faisait longtemps qu'Edward ne se battait plus pour moi.
Il quitta la pièce, sans un dernier regard. Je réfléchis, quelques instants, à ce que je venais de faire. Je venais de repousser Edward alors qu'il baissait enfin les armes, que, pour la première fois depuis longtemps, il avait semblé se préoccuper un minimum de moi. N'aurai-je pas dû me contenter de ce qu'il me donnait ? Quelques caresses, un véritable baiser puis son départ pour le lit ? Lui en demandai-je trop ? Etais-je trop exigeante envers lui ? Ne pensais-je trop qu'à moi ? Etais-je à ce point égoïste ?
Je me rassis à mon bureau et sortis les feuillets du tiroir dans lequel je les avais rapidement fourrés. Je les relus, une fois, deux fois… puis, j'ajoutai encore, une fois que j'eus trouvé un stylo :
J'ai vingt-quatre ans. Je suis encore jeune. J'ai néanmoins toujours fait les choses très vite. J'ai toujours vécu avant l'heure. J'ai toujours été très indépendante. A l'époque, j'avais le désir de tomber amoureuse, de faire des études, de me marier. Tout cela, je l'ai accompli. Mais, à l'époque, j'avais aussi un autre désir : avoir une famille, des enfants. Je ne sais pas ce qu'en pense Edward, lui et moi n'en ayant jamais véritablement parlé. J'imagine néanmoins très bien que cela n'entre pas dans ses plans. Des enfants ? Alors qu'il est déjà si fatigué, en rentrant, le soir ? Alors qu'il n'aurait pas le temps de s'en occuper ? Les cris et les pleurs, au milieu de la nuit, l'empêcheraient de se reposer. Je n'avais donc pas le besoin d'entamer ce sujet avec lui, du fait que je n'avais aucun mal à anticiper sa réponse.
Un refus catégorique.
Je pense savoir quand est-ce que tout a dérapé, quand est-ce que j'ai définitivement perdu cette étincelle qui scintillait entre lui et moi. Quand est-ce que tout est mort, que j'ai perdu tout espoir.
Ce fut quelques minutes après.
Lors de la première fois.
Le jour de ma première trahison.
Je l'ai rencontré il y a un an. C'était à l'une de ses innombrables soirées mondaines dans lesquelles Edward savait si bien m'emmener. Je hais ses réunions, mais je sais que cela fait partie de la vie d'Edward. Il a été élevé ainsi, dans ce luxe. Esmée et Carlisle l'ont éduqué ainsi. Ca me fait mal, parfois. Mal de le voir apprécier ce milieu mondain alors que je viens moi-même d'une classe très moyenne, si ce n'est précaire. J'ai parfois l'impression de ne pas l'avoir mérité. Ce sentiment est amplifié à chaque fois que je le retrouve, lui. A chaque fois que nous passons à l'acte, que je jouis de ses caresses, ainsi que lui des miennes. A chaque fois qu'il me prend dans ses bras. Avec lui, je me sens à nouveau aimée, choyée. Je me sens à nouveau femme. J'oublie ma solitude. Je reprends confiance en moi, en mes capacités, au fait que je suis encore capable d'attirer un homme.
Mais finit toujours par arriver : la culpabilité. J'aime Edward. Plus que tout au monde. Je serai prête à tout pour lui. Sans doute suis-je folle de m'accrocher autant à lui, malgré que nous puissions à peine parler de nous comme d'un couple. Je ne le lui dis néanmoins pas comme ça. Aujourd'hui, c'était particulier. Aujourd'hui, j'ai essayé de l'attirer à moi par un stratagème pitoyable. J'ai essayé de lui faire pitié. J'ai essayé de lui faire comprendre qu'il me manquait, que j'avais besoin de lui, en me rabaissant, en me faisant passer pour une épousée éplorée.
Mais j'ai moi aussi un égo, une certaine fierté. Et parfois j'aimerai lui dire : « Edward, continue comme ça, parce que de toute façon, je n'ai pas besoin de toi ! »
Je rangeai les feuillets car cela me fit mal de continuer, de voir ce dont j'étais capable de coucher sur papier. J'entendis Edward fermer la porte de notre chambre. Etait-ce là un signe ? Ne voulait-il donc pas que je le rejoigne ? Qu'importe, je n'en avais pas l'intention. J'allais m'en aller, ce soir. Je lui ferai croire que j'allai voir Angela, s'il venait à me demander où je me rendais.
J'allai au corridor, attrapai mon sac à main, regardai dans le miroir, face à moi, si ma jupe – tirée d'un tailleur trop serré – ainsi que mon chemisier – bleu nuit, en soie véritable – étaient bien ajustés. J'enfilai une paire de chaussures à talons trop hauts – des Jimmy Choo, peut-être, c'était Alice qui me les avait achetées – retirai un manteau d'automne Burberry de son cintre et le passai sur mes épaules.
Puis, je quittai l'appartement.
Clairement, je n'aimais pas New York. Je n'étais pas une citadine. Avec Charlie, j'avais découvert à quel point il était relaxant de vivre dans l'atmosphère calme des villes telles que Forks. J'aimais connaître les gens qui vivaient autour de moi, cela me permettait de préserver la fameuse routine dont j'étais adepte.
A New York, tout était différent. Je ne connaissais pas grand monde, à l'exception des personnes que je croisais, lors des soirées mondaines qui semblaient tant passionner Edward. Des personnes d'une incroyable hypocrisie, au sourire figé. Il y avait deux groupes de gens bien distincts, dans la bonne société de New York. Le premier était composé des personnes qui trouvaient leur bonheur dans le malheur des autres. Ces personnes n'avaient aucune compassion, créaient des rumeurs destructrices, jouaient avec la vie des gens. Le second groupe était le groupe des lucides. Des personnes qui comprenaient que la vie, ce n'était pas ça. Ce n'était pas l'argent, la renommée, le statut social. Elles haïssaient leur vie, leur milieu, mais ne pouvaient s'enfuir, tenter autre chose. La peur de l'inconnu, la réputation familiale, le système…
Je me trouvais dans cette seconde catégorie.
Lorsque je sortis de l'immeuble, je hélai un taxi. Je montai après qu'il se soit arrêté et lui demandai de me déposer sur la Cinquième Avenue. S'il y avait bien un lieu que je haïssais, c'était celui-ci. J'avais en horreur cet Oxford Street, cet… ce Champs-Elysées new-yorkais.
Luxure à tout prix, cela ne me ressemblait pas. Sans doute que je me promènerai en guenilles, si Alice ne remplissait pas mon dressing deux fois par mois. Néanmoins, c'était ici qu'il habitait. Avant de pénétrer son immeuble, j'inspirai l'air frais de la nuit. Cela m'était infiniment agréable, après ma dispute avec Edward. Puis, j'entrai. Le portier me souhaita le bonsoir, comme s'il en avait quelque chose à faire que je puisse passer une bonne soirée, puis je montai au cinquième. Il vivait dans une vieille bâtisse, un lieu ancien qui faisait partie intégrante de l'histoire de la ville. Son appartement lui coûtait des milliers et des milliers de dollars par mois.
J'arrivai devant sa porte, frappai. Il vint m'ouvrir, moins de quelques secondes plus tard.
-Bella ? Qu'est-ce que tu fais ici à une heure pareille ?
Je ne le voyais que l'après-midi, lorsqu'Edward était au travail, d'habitude. Le fait que je vienne le retrouver à vingt-deux heures trente devait lui mettre la puce à l'oreille quant au fait qu'il s'était passé quelque chose entre Edward et moi.
-Je n'ai plus le droit de te rendre visite, maintenant, James ?
Il sourit, m'enroba de son regard charmeur, presque… amoureux.
-Si, bien sûr ! Entre !
J'aimais l'appartement de James, ce mélange entre le vieux et la modernité. J'aimais son canapé, l'écran plat, à l'angle de la pièce. Le tableau abstrait, à côté. J'aimais lorsqu'il arrivait, derrière moi, lui, et qu'il passait ses mains sur ma taille, embrassait le creux de mon cou.
-Edward n'est pas rentré, ce soir, me demanda-t-il, ses doigts caressant ma peau ?
-Si, répondis-je.
-Et ?
-Et rien !
Je me retournai, attrapai sa nuque d'une main, le tirai à moi, l'embrassai. Je rapprochai nos corps alors que nos respirations s'emballaient. Son torse appuyait merveilleusement contre ma poitrine, nos haleines se mélangeant, nos souffles se mêlant. Puis, alors que je prenais mon temps, il devint soudainement empressé. Il me plaqua contre le mur, derrière moi, sa main gauche caressant l'une de mes cuisses, la droite malaxant avec vigueur mon sein gauche. Ma respiration était en lambeaux. Je ne faisais plus que ressentir, m'abandonnant à la totale emprise qu'il avait sur mes sens, à la capacité qu'il avait à me faire me sentir bien.
Je repris soudainement les commandes. J'aimais avoir le contrôle, lorsque j'étais avec James. Je lui retirai sa chemise, décrochai la boucle de sa ceinture, déboutonnai son pantalon. James roula ses hanches contre les miennes, me faisant sentir à quel point il avait envie de moi.
-Tu m'as manqué, murmura-t-il à mon oreille !
Cela faisait longtemps, en effet, que nous ne nous étions plus rencontrés. C'était moi qui le contactais, qui venais chez lui et jamais l'inverse. C'était moi qui décidais lorsque j'avais besoin de ses… compétences prodigieuses.
-Toi aussi, lui répondis-je, sans même mentir.
Lorsqu'Edward se faisait de plus en plus distant, lorsqu'il me donnait de faux espoirs, comme ce soir, j'avais incommensurablement besoin de lui. Je pensais à son visage à chaque seconde. Il m'obsédait, pour ainsi dire, bien qu'entre lui et moi, ce n'était pas l'amour qui nous guidait. Juste le sexe.
Soudainement, je fus soulevée du sol. J'enroulai mes jambes autour de sa taille pendant qu'il nous menait jusqu'à sa chambre. C'était une pièce sobrement parée, tout à l'image du salon.
Je fus sauvagement jetée sur le lit. James finit de retirer son pantalon, monta sur le lit, une jambe de chaque côté de ma taille. Il défit soigneusement chaque bouton de mon chemisier qu'il envoya voler à l'autre bout de la pièce. Il fit de même avec ma jupe, frôlant volontairement ma peau de ses doigts experts. Son visage se rapprocha du mien mais il me refusa un baiser avec taquinerie.
-James, gémis-je…
Ses lèvres longèrent la courbe de ma mâchoire, puis de ma poitrine qui n'était plus protégée que de mon soutien-gorge. Tout en continuant sur la même trajectoire verticale, il retira le fin tissu qui protégeait encore mon intimité. Je retirai moi-même mon soutif, me retrouvant ainsi nue face à son regard désireux, avide.
La force de mon désir me rendait folle. Folle et insatisfaite. Je voulais le sentir, ses mains, sa bouche, son sexe. Je voulais tout de lui, tout de suite, d'une manière irréfléchie, totalement incontrôlable.
Avant qu'il n'ait eu le temps de se rendre compte de ce que je faisais, je me dégageai de son emprise et le retournai, reprenant le contrôle de la situation. Je passai une main dans son caleçon, attrapai son membre et le libérai de sa prison.
-Oh, Bella, oui ! Continue…
J'en avais assez des préliminaires. Il me rendait folle. J'étais tellement excitée, en cet instant, que je me sentis obligée de passer à la vitesse supérieure. Je retirai son caleçon, passai une jambe de chaque côté de sa taille et approchai son membre de mon entrée. James attrapa mes hanches et, d'un coup de rein puissant, me pénétra. Je gémis de bien être, de satisfaction. Je rejetai la tête en arrière, fermai les yeux et suivis le rythme que m'imposai James. Je m'abaissais ensuite contre lui, contre son torse, le frôlai de mes lèvres, remontai jusqu'à sa bouche, l'embrassai. A force de va-et-viens, je sentis l'orgasme monter en moi. J'augmentai la cadence, laissai échapper des gémissements toujours plus puissants.
-James, je… Caresse-moi ! Je vais…
James s'assit contre la tête de lit. Il m'attira avec lui, ne descellant jamais nos corps. Ses mains quittèrent me hanches et vinrent se placer sur mes fesses, mes cuisses écartées. J'attirai son visage contre ma poitrine, passai mes mains dans ses cheveux si soyeux. Ce ne fut que lorsque James passa un doigt entre mes lèvres intimes, exerçant une pression absolument insoutenable sur mon clitoris, que j'atteignis enfin l'orgasme, l'entrainant lui aussi dans la jouissance.
Nous patientâmes plusieurs minutes, l'un dans l'autre, avant que je ne me retire et me couche à ses côtés. Je fermai les yeux, sentis ses bras s'enrouler autour de moi, puis je m'endormis.
Ce fut James qui me réveilla. Ses lèvres parcouraient mon cou, mon épaule, mon bras… Je souris, ouvris difficilement les yeux, aveuglés par la lumière.
-Bonjour, belle Bella !
Son visage était si proche du mien que je n'eus aucune peine à l'embrasser. Je savourais le goût de ses lèvres, leur douceur. James était beau, indéniablement. Ses cheveux châtains, presque blonds, ses yeux d'un bleu océan… Son sourire, ressemblant étrangement à celui d'Edward, avant, lorsqu'il lui arrivait encore de m'en adresser.
-Bonjour, toi, lui répondis-je. Comment ça va ?
-J'ai passé une nuit… fabuleuse. Ma… maîtresse est passée me voir, hier au soir, sans même me prévenir. C'a été une bien bonne surprise. Très agréable.
-Arrête de te ficher de moi, James !
-Je ne me fiche pas de toi, répondit-il. Je suis content que tu sois venue, qu'on ait passé la nuit ensembles, même si j'avoue que je m'inquiète.
-De quoi ?
-De toi. De ta visite. Que s'est-il passé avec ton mari pour que tu quittes ton domicile à une heure pareille ? Pour que tu viennes me rejoindre, assoiffée de sexe et l'air… totalement désespéré ?
Je ne répondis pas, craignant sa réaction. James était vraiment… gentil. Il me connaissait mieux que ce que je pensais. Avec le temps, il avait appris à me déchiffrer, à lire sur les traits de mon visage. L'angoisse, l'amour, ainsi que la culpabilité, parfois.
-Bella ? Tu as des ennuis, avec…
-Non ! Non, non. Nous… nous avons seulement parlé, lui et moi, et… enfin… la conversation n'a pas pris la tournure que j'espérais. Je n'ai rien pu en tirer.
James frôla ma joue de ses doigts. Je me laissai aller à cette douce caresse, accalmie de la détresse qui me rongeait.
-Quitte-le, Bella, qu'il souffla à mon oreille !
Je me figeai. Non ! Ca ne devait pas se passer comme ça ! James n'était pas sensé me dire ça !
-Qu'est-ce que…
-Quitte-le et reste avec moi, Bella, me coupa-t-il ! Je t'aime ! Tu le sais, n'est-ce pas ? Je t'aime et jamais je ne te ferai souffrir comme il te fait souffrir, Bella ! Tu serais heureuse, avec moi. Je t'offrirai tout et…
-Edward m'a tout donné, James, rétorquai-je fortement !
-Tu te mens à toi-même, Bella ! Tu te mens et tu le sais ! Edward t'échappe. Il s'éloigne de toi. Tu ne l'intéresse plus et…
-Comment oses-tu, m'écriai-je !
Je me dégageai de son étreinte et quittai le lit. Il me fallut quelques secondes avant que mes jambes ne soient aptes à supporter mon poids et je faillis m'étaler, lorsque je me levai.
Je me dirigeai vers l'immense baie vitrée, totalement nue. Qui pouvait me voir, depuis là ? J'avais néanmoins une vue plongeante sur la Cinquième Avenue. Les gens défilaient, sous moi, se pressaient au travail, entraient dans des boutiques, hélaient des taxis qui leur passaient sous le nez… Etait-ce donc ça, ma vie, maintenant ? Regarder celle des autres tout en détruisant la mienne ? Je refusais cela ! J'aimais Edward, plus que tout. Mais… Je l'avais trahi, encore. Je l'avais trompé avec un homme qu'il connaissait. Certes, ils n'étaient pas amis, seulement des… connaissances. Pourrait-il me pardonner, s'il venait à être au courant ?
-Je suis désolé, Bella. Je n'aurai pas dû.
Je secouai négativement la tête. Non, il n'aurait pas dû. Car cela ne pouvait plus continuer, maintenant. Plus maintenant que je savais qu'il avait des sentiments pour moi. Je refusais que James souffre, mais il était temps que je mette fin à notre relation. J'étais allée beaucoup trop loin avec lui.
-Il faut que nous cessions de nous voir, déclarai-je, impassible.
-Bella…
Je le sentis se rapprocher, passer ses mains sur ma taille, me serrer contre son torse. Je ne me laissai néanmoins pas influencer.
-Laisse-moi aller prendre une douche, s'il te plaît. Ensuite, je rentre chez moi et toi et moi... il n'y aura plus de toi et moi, voilà. Je suis désolée.
–
Alors, alors ? Comment ?
Etonnées ? James est un personnage que j'aime beaucoup, même si j'avoue changer son caractère, par rapport à l'œuvre de Stephenie Meyer. D'ailleurs, j'espère que vous vous l'êtes imaginés avec des cheveux courts, hein ? Que toutes celles qui ont déjà vu Cam Gigandet dans Unborn ou Burlesque lèvent la main ! xD *Il y est magnifique ! Bavvvvve ! :P*
Enfin, le lemon. C'est la première fois que je fais un vrai lemon (ADCT, ça comptait pas, j'en étais pas fière -') ! J'espère que cela vous a plu et que vous vous réjouissez de lire le prochain chapitre, très… violent, dirons-nous. :( Edward découvre le pot aux roses)
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