Bonjouuuuuur :D
Bonne Lecture !
« Oh que ce qu'elle est belle! »
« Regarde maman la dame elle est très belle ! »
« Oh oui vous avez raison elle est magnifique ! »
« J'aimerais bien être comme elle! »
Elle rêve qu'elle est belle, grande et que tout le monde la regarde dans la rue.
Elle rêve qu'elle peut couper ses bourrelets avec des ciseaux, comme on coupe un dessin qui n'est pas réussi, inachevé.
Elle se trouvait inachevé, elle se trouvait moche.
Elle aurait aimé passé ses mains sur son ventre et le trouver plat.
Le réveil est toujours dur.
Pour oublier cette douleur elle chante.
Chanter jusqu'à s'en casser la voix.
Chanter pour oublier que l'esprit peut s'évader aussi loin que portera sa voix.
Elle possède un nom assez particulier qu'elle ne chérit pas comme un trésor.
Elle s'appelle Temari. Elle mesure 1m65 et pèse 74 kilos.
Depuis qu'elle a lu une étude sur les courbes de poids elle a retenu que; soit il fallait faire moins de 10 kilos en dessous de sa taille, soit il fallait calculer son poids parfait sur un site professionnel.
Elle calcule que 10 kilos en dessous ça lui fait près de 19 kilos à perdre.
Elle trouve que son poids idéal c'est 62 et que finalement elle n'en a plus que 13 à perdre.
Elle calcule toute la journée, toute ses nuits comment maigrir.
Mais sans vraiment y songer sérieusement.
Cette année c'est sa première année en fac d'histoire de l'art. On pourrait aisément dire « c'était » vu que l'année est fini depuis maintenant un mois et demi.
Un mois et demi que Temari glande, dort, sort et ne s'occupe pas trop d'elle. Où seulement en prenant des longs bains très chauds qu'elle sait mauvais pour la peau et le « cuir chevelu »
C'est une véritable loque humaine (Loque: Personne minimisant ses efforts de nature très faineante, geek la plupart du temps). Elle navigue sur le net, toujours à la recherche de nouveaux trucs à explorer.
Des affaires criminelles aux nouveaux bouquins de la Fnac, elle suit tout avec le plus grand intérêt.
Elle chante souvent, tout les jours un petit peu. Elle chante sur tout mais principalement sur un groupe qu'elle écoute en ce moment. Un groupe japonais pas très connu chez elle mais dont elle a repéré la beauté dès la première écoute.
Kalafina.
Voix lyriques, voix enchanteresses.
Elle se dit qu'elle ne pourra jamais avoir la même voix qu'elle, mais qu'en attendant chanter et s'entraîner à chanter lui semble être une bonne solution.
Temari a fait du sport il y a longtemps, toute sorte de sport même. Le tennis, l'équitation, la piscine, le judo, le kayak et même le flamenco.
Elle a tout arrêté un moment où un autre, se condamnant ainsi à penser que le sport était trop dur pour elle.
Des fois pour attraper son bus elle court vite. De toute ses forces. Elle essaye de tenir longtemps mais cela devient de plus en plus dur à chaque fois.
Quand elle se sait essouffler et morte à l'autre bout d'une rue après un sprint elle maudit ce corps qui avant l'emmenait loin.
Toujours plus loin.
Toujours plus haut.
Elle rêve du moment ou elle pourra tout faire avec.
Mais pour le moment elle ne fait que rêver.
Ana est arrivé il y deux semaines. Temari ne l'appelle pas encore comme ça, elle a du mal à lui parler mais son prénom c'est Ana.
Ana est réservé, timide et ne sait pas trop quoi dire en public. Elle donne l'impression de ne pas exister. Mais Temari se rends vite compte que malgré ce petit air fragile, Ana à d'autres ressources qui peuvent être bien plus dangereuses.
Ana lui prends son énergie.
Tout.
Ana lui bouffe sa vie.
Ana n'est pas arrivée par hasard. Temari l'a invitée. Involontairement ou volontairement...qui sait.
De toute façon le résultat est le même.
Ana est là.
L'objectif est clair.
La photo sera nette.
Parfaite. Mais l'œil n'est pas satisfait.
Alors il cherche l'imperfection et les ordres tombent les uns après les autres.
- Bouge la tête.
Le mannequin obéit. C'est son taff après tout. Obéir aux ordres, surtout ceux qui proviennent de lui.
- Lève la tête. En haut. Non redescend un peu. légèrement à gauche. Oui voilà.
Photo. CLIC
- Lève les yeux. Bouge surtout pas.
Respiration.
- C'est bon j'ai fini.
La mannequin se relève, s'étire les membres et quitte la scène sans un mot. Parfois lors de quelques séances elle parle avec le photographe et ils regardent ensemble les photos de la séance en question.
Là, avec lui, elle ne préfère même pas aller demander.
Il est insociable.
Antipathique.
N'attachant de l'importance qu'à ses photos.
Derrière l'objectif il se transformait en roi de la perfection.
Comme on pouvait le dire: Il avait le don en lui. Toutes ses photos seraient belles. Un point c'est tout .
Il avait des exigences. Une belle fille ou un beau garçon, qu'importe le poids. Un beau visage suffit. Une belle lumière et tout démarre.
Cela commence toujours comme ça.
Il s'appelle Shikamaru. Il n'a jamais fait d'études pour la photo mais a toujours aimé en faire. Depuis ses 18 ans et son acquisition d'un Reflex Sony Alpha 330 il est accroc à ce sentiment. Capter l'instant. Faire de la photo..pour faire de la photo tout simplement. Aucune autre raison. Il sent, il sait, il se doit d'en faire c'est tout .
Personne ne le comprend.
Mais personne ne niera que ses photos ont une touche particulière.
Qu'on ressent toujours quelque chose en les regardant.
Shikamaru est le stéréotype du fainéant, le glandeur dans tout sa splendeur dès que son regard quitte l'appareil photo. Il prend des heures à choisir et à retoucher une simple image et n'a jamais eu la force d'aller acheter un lave vaisselle.
La vaisselle en question, particulièrement sale, est en train de développer son propre écosystème chez lui par exemple.
Il y a bien une autre chose qu'il adore faire...fouiner dans les bibliothèques pour en apprendre plus sur ses mentors. Comment ont-ils photographié le monde ? Pourquoi la photographie de mode n'a jamais suivi les mêmes codes ?
Il se pose beaucoup de question. Il sait très bien qu'en fouillant il arrivera à trouver.
On trouve toujours.
Il suffit de dénicher la clé.
La première fois qu'il croise Temari à la bibliothèque, il ne voit que l'image d'une fille blonde, ronde mais pas enveloppée ou obèse. Juste ronde, ayant quelques formes de trop pour convenir à l'image de la fille « bonne ».
Bien sûr il n'y accorde pas d'attention. Tout les jours des filles se succèdent devant son objectif. Tout les jours elles sont sublimes.
Il prend ses livres, descend les enregistrer sur sa carte et sort de la bibliothèque.
Temari rend ses livres et sort. Sans même avoir remarqué la présence de Shikamaru.
Toute façon elle pense trop à Ana pour penser à autre chose.
Elle pense aussi à lui. Un homme de sa fac.
Elle est amoureuse de lui, ou dans tout les cas croit l'être très fortement .
Elle ne sait même pas s'il la connaît. Elle le voyait quelques fois dans les couloirs de la fac et a toujours tournée la tête quand elle croisait son regard.
Elle a réussit à obtenir son numéro via une amie commun. Elle ne sait pas quoi en faire. Elle ne s'en servira qu'une fois pour dire: Salut.
Le manque de réponse la décourage.
Ce même jour, ce même jour ou elle sort de la bibliothèque et pense à lui, elle le croise.
Non pas en coup de vent, non pas furtivement, ni en courant. Il est juste assis là, sur un banc avec deux amis à lui. Une fille. Un garçon.
Le cœur de Temari accélère, dansant la macarena dans sa poitrine.
Elle marche d'un pas décidé en levant la tête. Elle sait après une étude détaillée de son cou que si elle lève la tête elle dissimule la présence de son double menton.
Foutu corps.
Maudite graisse.
Disparais.
« Regarde loin devant toi. Loin loin. Ne pense à rien. Sers les fesses. »
C'est un message qu'elle se redit sans cesse et respecte à la lettre en passant devant lui. Aucune réaction de la part du concerné. Elle passe le banc. Marche encore un peu.
C'est bon c'est fini. C'est bon.
- Oh regarde qui vient de passer !
La fille avec le fameux garçon vient de pointer du doigt Temari. Elle à un gros nez qui lui fait une tête de cochon assez ignoble.
Temari continue de marcher sans ralentir. Elle tente de sortir précipitamment le MP3 pour se mettre à l'abri dans une bulle.
Bulle invisible, invincible. Une bulle qu'un rien peut faire éclater.
Les écouteurs se sont encore emmêlés et elle tente de les séparer.
Trop tard.
- Oh mais c'est Peggy la grosse blonde ! , s'exclame le garçon.
- Elle m'a cachée le soleil un moment! , répond la fille au gros nez.
Lui il ne dit rien. Il rigole fort c'est tout. C'est presque pire.
Temari lâche le premier écouteur. Mais continue de marcher; les paroles s'éloignent et elle ne cherche même plus à les déchiffrer.
Tout ce qu'elle sait c'est qu'elle à envie de pleurer. Comme une enfant dans les bras de quelqu'un de fort, pour qu'il la protège du danger en toute circonstance.
Ana est là. Elle la serre dans ses bras.
Tendrement.
Doucement.
Comme une caresse.
Une brise.
Ana déploie ses chaînes. Ana enferme tout. Les peurs, les bonheurs, les amours: rien n'y échappe.
Temari se sent rassurer à l'intérieur de ses bras mais Ana n'a qu'une idée en tête.
La détruire doucement, de l'intérieur.
C'est alors qu'elle lui conseille à voix basse, d'agir pour clouer le bec à ses jeunes prétentieux que la vie à épargné.
Elle conseille de faire plein de changements.
Temari note mentalement.
Et commence .
Ana a un planning très strict.
Un planning mortel.
Juste mortel.
Depuis 2 semaines Temari le suit.
Et elle va beaucoup mieux.
Shikamaru enchaîne les séances photos. Il est très demandé, et en ne répondant qu'a la moitié des demandes il est déjà surbooké.
Il ne traîne plus beaucoup à la bibliothèque mais aperçoit parfois cette jeune fille blonde qui fouille aussi dans le rayon art. Au début il ne la remarquais pas cette petite ronde, mais au fur et à mesure il se rend compte qu'elle vient aux mêmes horaires que lui, accidentellement et cela le fait sourire.
Il peut voir une soudaine évolution dans sa manière de s'habiller. Au départ elle était toujours en jeans et tee-shirt large. Maintenant elle ne quitte plus ses survêtements et porte des polos bien trop grands pour elle.
Il se dit que le polo doit être à son petit ami et qu'elle aime porter son odeur sur elle.
Mais un polo, c'est large
Ça cache tout .
Il la revoit 3 jours après.
Rien n'a changé, pull différent mais large. Pantalon cachant tout.
Il remarque juste qu'elle a le bout des doigts un peu noirs et que son visage s'affine.
Il comprend brusquement.
Mais se tait. Et repart en la laissant seule.
Il appelle directement son meilleur ami; en école de médecine. Il sait qu'il pourra lui parler sans problème d'une chose comme ça et qu'il aura des réponses à ses questions.
Ils se voient deux heures après dans un café assez chic du centre ville.
- Si tu m'appelles en urgence comme ça c'est que quelque chose te turlupine.
- Tu me connais bien alors aide moi. J'ai beau être un génie intellectuellement parlant je ne connais pas ce domaine.
- Je serais limite capable de rien te dire pour penser que pour une fois je suis plus fort que toi.
- Tu peux pas test je sais résoudre des équations a 6 inconnus.
- Je m'en fiche ne pas savoir le faire ça ne me dérange pas pour aller acheter du pain.
- Un jour la boulangère te demandera de trouver une primitive et tu ressembleras à un gros puceau.
- T'es mal placé pour dire ça. Toute la journée tu as des pures bombes autour de toi et pourtant tu es vierge.
- Tu devrais me respecter moi je sortirais avec une fille qui ne marche pas sur le cul.
- Elle marche pas sur le cul!
- Il reste que le furet du bois joli qui ne lui ai pas passé dessus mec.
- Aaargh je sais...ferme là.
- Dis moi alors ce que je t'ai demandé.
- C'est quoi les symptômes ? Et puis pourquoi tu t'intéresses à elle ?
- Je m'intéresse à elle par ce que bite. Vêtements larges, trait du visage qui s'affine, bouts des doigts noirs.-
- Chiottes. Tu tombes toujours sur les cas sociaux.
- Tu sais ce qu'elle a ?
- Ben oui. Les signes trompent pas.
- Tu me dis ?
- Je sais pas si tu le mérites.
- Tu prends ton pied à me torturer .
- Je prends toujours mon pied quand tu me demandes un service ou un conseil.
- Tu me fais peur .
- Je sais.
- Alors réponds.
Il soupira.
- Tu vas l'aider ?
- Je sais pas.
Elle avait le regard fier.
Elle dégageait une force animale si puissante que du bout de l'allée de la bibliothèque Shikamaru l'avait senti.
Féroce. Sauvage. Elle montrait les crocs dès qu'on s'approchait.
Un jour où il la voit à la bibliothèque, il décide de l'aborder.
Il est méfiant et ne sait pas si il doit l'approcher maintenant. Il croit savoir ce qu'il lui arrive mais peut être qu'il se trompe. Il l'espère.
Il faut qu'il passe au moins une journée avec elle.
Au moins.
Dans ces moments là une seule question.
« Je suis COUILLU, OUI OU NON ? »
- Mademoiselle !
On lui attrape le bras, elle se dégage brutalement par réflexe et jette un regard furieux contre la personne en question.
Le garçon aux cheveux bruns assez longs la regarde sérieusement et déclare, tout aussi sérieux:
- Voulez vous posez pour moi ?
Elle ouvre de grands yeux et recule de quelques pas.
- Mais ça va pas d'agresser les gens comme ça ?
- Je ne vous agresse pas je vous pose une question très sérieuse !
- Mais vous...vous prenez pour qui ?!
- Je suis photographe professionnel posez pour moi s'il vous plaît !
- En quel honneur ?
- Je vous paierai.
- Et si je n'ai pas besoin d'argent ?
- Je suis sûre que vous en avez besoin.
- Ah par ce que vous pouvez le voir comme ça ? Si ça se trouve je suis riche.
- Une chance sur deux.
- 75%.
- 50%
- Je vous emmerde.
- Moi aussi je vous aime alors acceptez mon offre de boulot.
- Non.
- Si.
- N'insistez pas.
- Je suis prêt à me mettre à genoux.
- Vous n'êtes pas très viril.
- Le boulot et la virilité c'est pas la même chose.
- Alors allez-y. J'attends.
Il jeta un rapide coup d'oeil autour de lui et décida qu'il était courageux jusqu'au bout.
Il s'agenouilla. Sur un genou.
- Et le deuxième genou ?
- Je suis en train de perdre le peu de fierté qu'il me restait.
- T'es plus à ça près alors mets toi sur les deux genoux.
- On se tutoie maintenant ?
- Tu cherches à me convaincre; oui ou non ?
- Je suis en train de le faire.
- J'entends rien.
Il se mit sur les deux genoux.
- Et là ?
- Je refuse toujours.
- Je te paierai bien.
- Combien pour une séance ?
- Je veux une séance et passer la journée avec toi.
- Avec moi ?
- Non ton singe de compagnie.
- J'ai un poisson rouge.
- Comment il s'appelle ?
- Maurice. Il tue ses camarades.
- Magnifique.
Elle s'agenouilla à sa hauteur.
- 15 euros de l'heure.
- 10 .
- 15.
- 12.
- 13.
- Parfait.
Il se releva, elle aussi et lui prit son bras.
- On commence demain ?
- Demain? Si tôt ?
- Oui oui.
- D'accord. Mais j'ai des conditions. Je ne veux qu'on voit que mon visage. Pas mon corps.
- Très bien.
Il fouille quelques minutes dans son sac et sortit sa carte de visite.
- Demain rendez vous à 8h ici.
Elle le prit, et sans un mot partit avec.
« Je l'aime bien elle. », pensa t-il satisfait. Il appela sa secrétaire pour libérer sa journée de demain et décida de retourner à la bibliothèque. Il était déjà un peu plus concentré.
Temari n'y pensais déjà plus. Elle pensait à autre chose depuis longtemps. Elle était dans l'ascenseur qui la menait chez elle et pensait à Ana.
A son traitement.
Elle passa ses mains machinalement sur son ventre. Pour vérifier que rien n'avait changé. Que tout était parti.
Je sais c'est un thème glauque. Cette Fanfic fera sept chapitres avec des chapitres beaucoup plus longs que celui ci.
Mais bon, introduction en douceur.
Mesdames et messieurs la suite une prochaine fois ! :D
Je viens, après quelques années, de corriger une grande partie des fautes. Damned j'étais vraiment une catastrophe (et je le suis toujours mais moins !). J'ai, par ailleurs, changé la catégorie dans laquelle se range cette petite histoire. On m'a fait remarquer qu'elle était bien plus déprimante que drôle. Comme je n'ai pas trouvé la catégorie " Déprimante mais quand même marrante mais super badante, mais drôle" je l'ai mit en drama.
Tchou'
