Disclamer : Les personnages appartiennent à J.K. Rowling, je ne fais que m'amuser avec.

Petite info : Cette histoire se base sur certains faits passés dans le septième tome, mais pas tous.


CHAPITRE 1

730 jours plus tard.


Drago en avait prodigieusement marre. De tous ces procès. Tous ces horripilantes personnes qui lui lançaient regards mauvais et sourires narquois. Deux ans, qu'il était en procès. Deux ans qu'il croupissait à Azkaban demandant sans cesse sa remise en liberté. Il n'avait tué personne, pour l'amour de Merlin. Il avait été bien trop lâche pour ça. Et sa lâcheté était à jamais marquée sur la peau de son bras.

Il entendit des pas assez rapides et éloignés, qui se rapprochaient de plus en plus rapidement, à mesure que le bruit s'intensifiaient. Lorsque la lourde porte de sa cellule métallique s'ouvrit, Drago fut un instant aveuglé par la clarté de la lumière qui faisait ressortir ses traits blafards. Une fois que ses orbes d'acier s'étaient habituées à la luminosité de la pièce, il reconnut le visage de l'individu comme étant celui de Charles Norton, le pauvre sorcier qui avait été désigné pour être son avocat.

- Vous avez une tête à faire peur, lui lança froidement Drago en guise de salut.

- J'estime que vous êtes fort mal placé pour faire une remarque de la sorte, monsieur Malefoy.

Les lèvres pales de l'ancien Serpentard s'étirèrent en un rictus arrogant. C'est que le petit Norton s'était nettement enhardi au fil des années. Il y a deux ans, il osait à peine le regarder et n'était pas fichu de dire une phrase sans trébucher sur chaque mot. Et le voilà maintenant, tenant tête au soi-disant sorcier le plus dangereux d'Angleterre.

Drago aurait pu être fier de cette appellation, si toutefois il pouvait voir autre chose que la noirceur et la crasse de son cachot.

- Laissez-moi deviner, ricana le blond. Le Magenmagot a encore refusé de me voir en procès, du coup, en plus d'être enfermé, je vais passer pour le plus grand casse-couille de toute la prison ?

Charles sourit en secouant négativement la tête.

- Il y a du nouveau.

- J'ai déjà pris à perpétuité, je ne vois pas comment ils peuvent alourdir ma peine. Sauf s'ils m'accordent le baiser du détraqueur.

- Vous avez raison...

Drago baissa la tête, ne pouvant s'empêcher de se sentir déçu. À quoi servait cette fameuse grande justice quand cela faisait deux ans qu'il clamait son innocence sans que cela serve à quoi que ce soit ?

- Vous êtes le plus grand casse-couille de cette prison, Malefoy ! Deux personnes sont venues témoigner pour vous, nous devons nous rendre au Ministère tout de suite.

L'éducation que Drago avait reçu l'empêcha d'écarquiller les yeux et d'ouvrir la bouche comme un parfait imbécile, mais l'étonnement aberrant qu'il ressentait sur le moment était à peine perceptible. Une simple étincelle dans un regard dénué de sentiment.

- Deux personnes ? Répéta-t-il suspicieusement. Ai-je le droit de savoir qui ils sont ?

- Vous étiez à Poudlard avec eux. Mais je n'ai pas le droit d'en dire plus. Il faut vous dépêcher, monsieur Malefoy, nous y allons.

À peine avait-il eu le temps de sortir de sa cellule que deux liens magiques s'enroulèrent autour de ses poignets, le privant de toute chance de s'échapper. Non pas qu'il en aurait eu l'envie, les répercussions auraient été bien trop salées, toutefois il se sentit submergé par un étrange sentiment. Ces deux personnes devaient sûrement être Blaise et Pansy. Ils étaient bien les seuls à être venus le voir, durant tout ce temps.

Sa propre mère n'avait pas pu. Les médicomages estimaient que si Drago devait voir sa mère, ce serait hors de cette prison. Elle n'avait pas le droit d'y entrer.

Charles et lui avançaient dans le dédale impressionnant de couloirs étroits et sombres avant d'arriver dans la zone des transplanages. Lui attrapant l'épaule, Charles dégaina sa baguette et transplana directement dans le hall du ministère de la magie. Une fois arrivés, tous les regards convergèrent vers le fils Malefoy, héritier de la dynastie déchue, mal rasé, dont les cheveux ternes et le regard vide avaient perdu toute leur ancienne superbe.

Drago et son avocat étaient sur le point de pénétrer dans la salle où se tiendrait le procès lorsque le blond laissa échapper un lourd soupir, seul signe de son stress et de son énervement. Après quelques minutes, ils pénétrèrent dans la salle, remplie de sorciers vêtus de toges pourpres, qui dardèrent sur Drago des regards assassins, accusateurs et peu confiants. Drago comprit alors qu'ils ne voulaient pas être là, ils avaient été forcés à venir ici. Mais la question existentielle restait par qui ?

- Messieurs Potter et Weasley, vous pouvez entrer.

Forcément. Il n'y avait que les héros de guerre qui pouvaient forcer le Magenmagot à se réunir aussi rapidement. Drago trouva étrange que la brune ne se soit pas jointe à eux, mais songea qu'avec l'enfer qu'il lui avait fait vivre, elle préférerait nettement le voir croupir pour le restant de ses jours, plutôt que se promener librement en Angleterre.

Ils avaient changés tous les deux. Grandis, et leurs musculatures s'étaient franchement développées. Ils avaient gagné de la superbe, tandis que lui avait perdu toute celle qu'il avait eu un jour.

- Qu'est-ce que vous faites là ? Demanda Drago avec sa nonchalance habituelle. Je ne pensais pas que je vous manquerai au point que vous veniez me voir.

- Garde ta verve pour ceux que ça intéresse, siffla Ron. Nous avons autre chose à régler.

- Je ne me rappelle pas vous avoir demandé quelque chose.

Ron serra vivement les poings, les joues virant instantanément au rouge carmin. Il esquissa un geste vers le blond, toutefois Harry l'attrapa par le bras et lui intima de rester.

- Rappelle-toi qu'on est là pour Mione, lui fit remarquer le Survivant. On fait ce qu'on a à faire, et on repart.

- Commençons donc ! Coupa le Président Sorcier d'un ton impérial. Jurez-vous, messieurs, de dire l'exacte vérité ?

Ils jurèrent et l'énième procès commença. Les accusations fusaient, accablant Drago et l'enfonçant toujours plus sous les regards impassibles des deux héros de guerre. Ils laissaient le Magenmagot, et spécialement le Président Sorcier, décharger leur haine avant de rétorquer. Ce qu'Harry fit en premier, s'avançant vers l'assemblée :

- Vos paroles accablent Monsieur Malefoy, et certes les faits sont là. On lui reproche une affiliation avec les Mangemorts, cependant... Est-ce une raison valable pour qu'il reçoit la peine à perpétuité ?

- Monsieur Potter... Prenez garde à vos mots.

- Je vous demande, à vous tous. Que lui reprochez-vous exactement ?

Tous se regardèrent et échangèrent quelques mots, avant que le Président Sorcier ne reporte son attention sur Harry.

- La sentence ayant été prononcée il y a de cela deux ans, elle est irrévocable.

Harry et Ron se regardèrent d'un air entendu, juste avant que le fils cadet des Weasley ne prenne à son tour la parole.

- Malefoy, ici présent, a sauvé la vie d'Hermione Granger, et vous n'êtes pas sans le savoir.

Le blond écarquilla les yeux. Et dire qu'il croyait que cette affaire était restée entre Granger et lui, il se trouvait subitement stupide à dévisager Potter et Weasley avec de grands yeux ronds. Il se souvenait pourtant très bien de l'événement dont ils parlaient.

C'était pendant la bataille finale, dans la Grande Salle dévastée de Poudlard. Granger était là, veillant à désarmer les Mangemorts sans jamais lancer aucun sort qui pourrait s'avérer fatal pour eux. Sa tante, Bellatrix, venait d'arriver à son tour lorsqu'elle avait remarqué Granger, dos à elle. Drago lui aussi était là, et il eut à peine le temps d'expédier Granger à travers une fenêtre que sa tante lui avait déjà lancé le pire des Impardonnables.

L'éclair vert frôla le dos de la jeune fille qui alla s'écraser dans l'amas de ruine qu'était devenu l'ancien pan de mur. Il n'eut pas le temps de vérifier qu'elle allait bien qu'il se faisait tirer par Crabbe et Goyle en direction des étages du collège de magie. C'était la dernière fois qu'il l'avait vu, et dès lors il avait été emprisonné à Azkaban, ignorant si elle était vivante ou pas.

- Nous avons recueilli les propos de Bellatrix Lestrange, pendant qu'elle était sous véritaserum, et vous savez par conséquent qu'elle ne disait rien d'autre que la vérité, termina Ronald en lançant un regard froid à Malefoy.

- Cela fait deux ans que vous le savez, et vous vous décidez à agir que maintenant ? Grogna Drago à leur encontre.

Harry se tourna vers lui.

- Ils voulaient t'infliger le baiser du Détraqueur. C'est Hermione qui nous a demandé d'intervenir, et si tu t'en sors, ce sera à elle que tu devras ton salut.

- Si Granger voulait à tout prix me sauver, elle n'aurait pas pu venir en personne ?

Ronald serra les poings et les mâchoires. Norton intervint alors :

- Mademoiselle Granger est disons... Indisposée, à venir et...

- Qu'on me l'amène ! Tonna le Président Sorcier.

Tous les regards convergèrent vers lui. Harry se passa une main sur le front et fit un signe de tête à l'égard de Ron, qui sortit par la porte.

Drago fronça les sourcils, n'y comprenant plus rien. D'accord, il avait sauvé Granger, mais il ne l'avait pas fait pour obtenir Merlin sait quel dédommagement. Mais il la connaissait et savait qu'elle se sentirait forcément redevable.

La porte s'ouvrit à nouveau, et Drago sentit sa mâchoire se décrocher. Ses cheveux étaient aussi ébouriffés que la dernière fois qu'il l'avait vue, quoiqu'un peu plus longs. Ses yeux, chocolats striés d'éclats dorés, gardaient la même étincelle que celle qu'elle avait toujours eu. Mais ce n'était pas tant son charme discret ou son apparence chétive qui surprirent le plus Drago, mais bel et bien le fait qu'Hermione Jean Granger, fière et féroce, n'était pas sur ses deux jambes. Clouée dans un fauteuil, elle le regardait tout en affichant un semblant de sourire qui se voulait rassurant, et Drago Malefoy ne s'était jamais sentit plus perdu.


Voilà le premier chapitre/prologue de cette fiction qui, je l'espère fortement, vous plaira.

N'hésitez pas à me poser des questions, à me dire ce que vous en avez pensé, en bref à me faire part de vos impressions.

Je vous dis à bientôt pour la suite.

Erzia.