Fin d'un playboy
Accoudé au bar de son hôtel, Christophe, saisit d'un pressentiment, se tourna vers Victor et lui tendit un verre. Le russe accepta et c'est seulement au moment où son ancien rival s'assit, que le suisse se permit de lancer les hostilités :
« Yuri n'est pas avec toi ?
- Non il a préféré se reposer avant la compétition de demain. Je suis d'ailleurs surpris que ce ne soit pas ton cas.
- Je ne vais pas tarder, admit le patineur des alpes. Je voulais juste te parler.
- Me parler ? Si c'est pour me demander de revenir à la compétition, eh bien, ce n'est vraiment pas dans mes projets pour le moment. Ce n'est pas contre toi mais…
- Tu préfères essayer de capturer un joli japonais dans ton lit ?
- Je suis si facile à lire ? soupira le russe.
- Je crains en effet que notre cher Yuri est en train de ruiner ta réputation de playboy.
- Notre ? répéta doucement Victor en haussant un sourcil.
- Ne crois pas que tu sois le seul à t'entendre avec lui. Il a un magnifique fessier… Pas aussi beau que le mien mais quand même, plus qu'appréciable.
- Chris… est-ce que toi et Yuri vous ?
- Me regarde pas comme ça, j'ai l'impression que tu vas me tuer et non bien sûr que non, je n'ai jamais réussi à lui faire comprendre que ça ne me dérangeait pas s'il restait dormir chez moi et que peut-être cela n'était pas si horrible que ça de le réconforter en le prenant dans mes bras. D'ailleurs je compatis un peu avec toi, ça doit pas être tous les jours facile de vivre avec lui qui n'est même pas conscient de son propre charme. »
Aussitôt le russe avala une grosse gorgée de whisky en marmonnant quelque chose qui ressemblait à « maudit japonais persuadé que ça ne lui fait rien quand il décide de faire ses étirements juste devant lui ». Apparemment la remarque du suisse avait fait mouche.
Vraiment Christophe avait hâte de voir ce que ça allait donner cette histoire… Il était persuadé que le résultat serait plus qu'intéressant. Et puis c'était plus qu'amusant de voir son rival tourné autour de son protégé comme une lycéenne enamourée. Enfin, si on considérait normal pour une lycéenne de passer son temps à tripoter l'objet de ses sentiments et à lui faire des sous-entendus pas vraiment chaste.
