Note de l'auteur : Cette fic est écrite dans le cadre du jeu 60 minutes pour un thème (Forum Francophone, lien dans mes auteurs favoris). Pour le thème "caméra".
Celle-qui-resta-derrière
La guerre les avait détruits. Totalement et irrémédiablement. Du trio d'or, Hermione était la seule à avoir survécu. La seule à être encore en vie et en bonne santé de son année. Elle se souvenait encore du sourire d'Harry alors qu'il voyait Ron et elle s'embrasser dans la tour de Gryffondor. Il avait un sourire si doux… Un sourire qui te disait Ne t'inquiète pas, tout ira bien, je gagnerai cette guerre. Et il l'avait gagnée. Et le prix en avait été sa vie. Et celle de Ron, de Rémus, de Rogue, de McGonagall, de Dumbledore et de tant d'autres innocents, moldus et sorciers. Elle se souvenait encore de tout comme si cela s'était passé la veille. Elle avait été blessée à la bataille d'avant et n'avait pas pu participer. Elle se rappelait avoir entendu les cris de joies, le bonheur qu'elle avait ressenti en les entendant, puis le doute et la peur lorsqu'elle avait entendu le silence et qu'elle avait compris. Compris qu'elle ne verrait plus ni le doux sourire d'Harry, ni les bêtises de Ron. Qu'ils n'auraient pas d'avenir ensemble comme ils l'avaient prévus. Compris que le sourire d'Harry signifiait qu'eux allaient s'en sortir, mais qu'il savait très bien que lui non. Quand elle s'en était rendu compte, elle avait pâli et crié, tempêté que ce n'était pas possible, qu'ils lui faisaient une blague, une blague idiote. Elle avait attendu, mais ils n'étaient pas reparus. On les avait enterrés le même jour.
Mais elle, elle qui était restée derrière, elle n'avait plus que ses yeux pour pleurer ses disparus. Et quelques vieilles photos ainsi que de vieux films qu'ils avaient pris avec la vieille caméra de son père un été lui tenaient lieux de souvenirs. Et chaque année, elle se repassait les vidéos en boucles pour ne pas oublier. Ne pas oublier le doux sourire d'Harry et les baisers de Ron.
Et pourtant, à chaque fois qu'elle voyait ce sourire, elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'Harry était certainement mieux là où il était aujourd'hui. Et elle se sentait coupable de penser cela.
