Et voilà, ma première fiction publiée, pour un peu, j'en pleurerai. Je tiens à remercier Eimiin pour m'avoir en quelque sorte fait découvrir le site, Miliiani pour avoir été la première des première à lire l'histoire, à donner ton avis et des suggestions. Et enfin Tonksinette, ma bêta lectrice (wah, ça claque), qui m'a tout corrigé et m'a donné son avis sur ce qui allait ou pas, merci, merci, merci.
Pour revenir à l'histoire en elle-même, c'est principalement une histoire d'amitié, mais j'ai bien dit principalement. C'est assez AU, dans la mesure où certains personnages se connaissent déjà et viennent du glee club, mais pas tous. Glee ne m'appartient en aucun cas, ni ses personnages, ni rien.
Au début le chapitre devait faire dix pages, mais plusieurs personnes m'ont conseillé de le couper là, donc le chapitre deux sera plus court que le reste aussi. Et je pense qu'il y aura une dizaine de chapitres, mais je verrai bien où ça va me mener. Je l'ai classée en Friendship and romance, même s'il y a un peu de drame. D'ailleurs je changerai peut être romance en drama ultérieurement.
Donc comme je suis nulle en déclaration, je vais arrêter là avant de dire une ânerie.
Perestraivatʹ
Chapitre 1
Santana poussa un soupir de soulagement non feint en regardant la grande horloge une énième fois. Ce qui lui valut un regard lourd de reproches de la part de son collègue. Mais elle n'y fit pas attention, elle débarrassa la table du dernier client et finit son travail en quelques minutes avant de sortit dans la nuit glaciale. Elle mit du temps à trouver sa voiture, se rappelant qu'elle l'avait garée à cinq minutes de marche. Elle fit la moue puis se dépêcha, serrant son manteau contre elle et soufflant sur ses doigts pour tenter de les réchauffer. Ce qui à minuit et en automne n'était pas une mince affaire.
Le ciel était lourd de nuages à l'aura menaçante et qui cachaient partiellement la lune, si bien qu'il faisait nuit noire dans les petites rues. Santana trouva son automobile, garée là où elle l'avait laissée et ornée d'une publicité coincée à l'aide d'un essuie-glace. Elle l'arracha vivement et la froissa en une boule de papier qu'elle jeta négligemment dans le caniveau. Elle sortit fébrilement les clefs de son sac et s'installa dans la voiture. Le véhicule était tellement vieux que les sièges arrières étaient complètement défoncés et que le coffre ne se fermait plus entièrement. Mais c'était -et elle en était fière- son premier vrai achat d'adulte. Une voiture d'occasion. Pour sortir quand elle le voulait. Aller là où elle désirait aller. La liberté, en somme. Réunir l'argent nécessaire pour l'achat avait été plus dur que ce qu'elle pensait, mais au moins n'avait elle plus besoin de supporter les longs trajets en métro.
Elle caressa le volant et entreprit de faire démarrer la machine pour enfin rentrer chez elle. Les rues n'étaient pas complètement désertes à cette heure, mais elle fut devant son immeuble assez vite. Elle gara la voiture et poussa la porte de son appartement. Elle ne savait pas si on pouvait le qualifier en tant que tel tant la superficie collait plus à celle que l'on attend d'une belle chambre dans une jolie maison. Au moins le loyer était bas et elle avait un toit. Un chez elle qu'elle aimait encore plus que sa voiture. Une pièce principale avec le canapé qui faisait office de lit, une table basse sur laquelle on voyait les reliefs d'un repas non terminé et des magazines en tout genre. Dans un coin se tenait un semblant de cuisine et de l'autre côté une porte menait à une sorte de placard que Santana avait bien voulu baptiser salle de bain. Derrière le canapé, elle avait casé une armoire où s'entassaient ses vêtements et enfin une télévision tenait en équilibre sur une pile de vieux bouquins et d'albums photo. Le tout respirait la pauvreté mais en même temps la propriétaire des lieux avait intelligemment disposé çà et là des babioles qui habillaient la pièce et la rendaient plus personnelle.
Un miaulement attira son attention et elle se pencha vers un matou au nez écrasé qui lui donnait constamment un air boudeur.
- Tu sais que tu es vraiment horrible toi ?
Le chat la regarda bêtement puis se détourna d'elle, ses insultes ne l'atteignant visiblement pas. Un besoin cruel d'affection, voilà pourquoi Santana l'avait laissé dormir et manger ici, en bref élire domicile dans son salon. Et aussi parce que ça lui faisait du bien de pouvoir se moquer de quelqu'un de temps à autre. Et la bestiole se prêtait quelque fois docilement à l'exercice. Le reste du temps qu'il passait à l'intérieur, c'était une boule de poils informe et hideuse qu'il fallait faire attention à ne pas écraser lorsque Santana se jetait dans le canapé, trop fatiguée pour paraître distinguée, surtout devant un chat qui se fichait de sa présence excepté aux heures du repas.
Elle soupira une seconde fois en regardant la bestiole s'éloigner et elle se dirigea vers le coin qui se rapprochait vraisemblablement d'une cuisine. Elle contempla son frigo - vide, désespérément vide. Non pas qu'elle se souvenait avoir fait les courses récemment et que le tout s'était évaporé en une journée, mais des fois elle se surprenait à rêver qu'un jour il se serait rempli seul, avec de la nourriture excellente et de bonne qualité.
- Pizza ! S'exclama t-elle sans grande conviction.
Elle fouilla dans son sac avant de dénicher son téléphone, qui lui permettait, grâce à cette ingénieuse invention nommée "livraison de pizzas à domicile, commandez par téléphone", de se nourrir au moins quatre soirs par semaine. Les trois autres soirs, elle ne mangeait tout simplement pas, trop fatiguée, pas de nourriture chez elle et pas d'argent, ou tout bonnement dégoûtée de devoir prendre encore plus de poids. Santana n'aimait pas commander de la nourriture, elle la trouvait toujours trop grasse. Mais elle ne pouvait pas s'en empêcher, trop exténuée qu'elle était pour faire les courses. Sans compter qu'elle ne savait pas cuisiner. Elle ajoutait donc à ce régime riche en matières grasses de nombreuses séances de footing, ainsi qu'un peu de musculation - mais seule sa carte de membre l'obligeait à s'y rendre, c'était un cadeau de sa mère. Elle nageait quand elle le pouvait aussi. C'est à dire deux fois par an.
Et c'est ainsi que vivait Santana, les journées rythmées par un boulot éreintant, dans un quartier mal famé de Los Angeles. Elle peinait à joindre les deux bouts, elle se sentait souvent très seule et n'avait pas d'argent. Ou tout du moins pas assez pour s'offrir une vie décente.
Oh, elle ne s'en plaignait pas. Cette vie là, elle l'avait choisi de son plein gré, refusant l'aide de sa famille et de ses amis. Et elle était trop fière pour admettre que tout ça était un vrai désastre.
À la fin du lycée, elle était une cheerleader renommée, et elle avait assez de trempe pour réussir. Elle avait une bourse et était donc partie, la tête pleine de rêves, à l'université. Mais ce n'était pas cette fameuse bourse qui lui finançait tous les frais, et elle se retrouva vite débordée, ses parents incapables de payer. Elle s'était alors souvenue d'amis partis à New York, et l'idée de réussir dans une grande ville l'avait séduite. Elle était partie bien que ses parents l'aient suppliée de rester avec eux à l'Ohio.
"Plutôt crever", voilà ce qu'elle leur avait répondu.
Arrivée à destination, elle pensait naïvement trouver un boulot, se faire héberger gratuitement chez de gentilles personnes avant de louer un grand et bel appartement. Elle pensait naïvement que tout le monde pouvait réussir à Los Angeles.
Elle avait tort.
La population était tout sauf aimable, les gens sortant tout juste du lycée ne trouvaient pas de travail. Mais Santana était résolue, et après avoir menacé la coach de l'équipe des Cheerleaders locales de plusieurs horreurs qui pourraient s'abattre sur elle, elle était rentrée dans l'équipe comme remplaçante Open plus. Elle reçut à ce moment là une maigre somme d'argent, et qu'elle obtint tous les mois, qui lui permit de louer une chambre dans l'appartement d'un couple gay. Santana croyait avoir enfin réussi. Et encore une fois, elle se trompait lourdement.
Elle réussit à faire virer une coéquipière, passant du même coup de de remplaçante à membre à part entière de l'équipe. Ce qui signifiait plus d'entraînement.
Jusqu'à ce fameux jour.
Depuis quelques mois elle lançait piques sur piques chez elle, froissant le couple avec des commentaires de mauvais goût sur leur sexualité ou leur mode de vie. Rajoutant à cela ses plaintes incessantes sur le coût du loyer qu'elle jugeait trop élevé, ils décidèrent tout bonnement de la mettre à la porte. Elle prit le volant de sa voiture, furieuse. Elle conduisit trop vite, et ne vit pas la voiture arriver.
Mais elle avait de bons réflexes, et stoppa net. Le temps pour elle de reprendre ses esprits et elle insultait le chauffeur avec verve.
Elle arriva à l'entraînement de mauvaise humeur, maudissant les mauvais conducteurs qui pour elle ne devaient tout simplement pas prendre le volant et se changea vite avant de s'échauffer. Consciencieusement. Les filles enchaînèrent diverses figures mineures avant de s'atteler à la pyramide.
Et Santana se trouvait en haut. Un pied mal placé, une épaule douloureuse, une coéquipière tremblante. À peine eut-elle le temps de se redresser et de sourire que la pyramide s'effondra. Santana dégringola, l'impact avec le sol vida l'air de ses poumons. Et elle se mit à sangloter, non pas à cause de la douleur, mais parce que sa vie s'effondrait autour d'elle. Elle savait qu'elle ne pourrait plus jamais être cheerleader.
Six longs mois s'étaient écoulés avant qu'elle ne reparte de l'avant, décroche un job et vive de nouveau. Jamais plus elle ne parla de ce sport qu'elle affectionnaient tant ni même de sa vie d'avant.
Elle était serveuse dans un grand restaurant, avec un maigre salaire et de lourds horaires. Travaillant à partir de onze heure du matin jusqu'à minuit passé, elle ne se réveillait que tard le matin, ce qui ne lui permettait pas d'avoir une vie sociale digne de ce nom. Avec son jeudi et son dimanche de libre, ainsi que quatre semaines de vacances à l'année, il était aussi rare qu'elle quitte son taudis. Ah, qu'elle était loin, la vie qu'elle avait imaginé ! Sa mince consolation était qu'au moins, comparé à la plupart de ses anciens camarades, elle avait pu quitter Lima. Tout ça pour si peu.
Santana se réveilla en sursaut le lendemain, effrayée par la lumière aveuglante que laissait filtrer sa minuscule fenêtre. Elle se mit en position assise sur le canapé, regardant autour d'elle d'un air hagard. Le carton de la pizza était à moitié ouvert, et une bouteille vide traînait sur le sol. De la vodka. Elle avait bu de la vodka. Voilà que maintenant elle devenait même alcoolique. Elle prit les détritus qu'elle jeta sans ménagement dans le vide ordure. Le bruit la fit sursauter et elle se massa les tempes en se maudissant pour cette affreuse gueule de bois. La sonnerie de son téléphone lui fit l'effet d'un marteau piqueur tant le bruit résonna pour elle. Elle le prit et lu le sms avant de lâcher un petit ricanement et se laissa tomber sur le canapé. Elle avisa son chat qui se tenait assis bien droit sur la télévision et la regardait fixement.
- Tu sais quoi, bouffeur de souris ? Je viens de me faire virer. Parce que je suis absente un jour et que je n'ai pas prévenu la veille. Je ne suis même pas absente. Juste -très- en retard. Qu'ils aillent se faire foutre. Je ne sais même pas pourquoi j'ai bu ça. J'ai sans doute couché avec le livreur, tant qu'on y est. Et donc, continua t-elle à expliquer dans le vide, comme pour se soulager, je ne me suis pas réveillée ce matin. Ce qui fait qu'il leur manquait une serveuse, et pfiut ! Virée, comme ça.
Santana avait eu à une période l'habitude de perdre emploi sur emploi, et afin de ne pas revivre cette horreur, elle avait tenté de mettre un peu d'argent de côté. Elle alla chercher une boîte en fer sur le frigo et compta ses économies. En mangeant peu, en faisait les trajets à pied pour ne pas payer d'essence et sans dépense excessive, elle pouvait tenir deux semaines. Deux semaines afin de trouver un travail, certes, mais ces deux semaines avaient un avant goût de liberté, ce qui ne déplaisait pas à Santana.
Elle remit la boîte à sa place et s'occupa comme tous les matins. Elle se fit couler un café, nourrit son chat qui la remercia en faisant ses griffes sur un coussin et alluma la télévision. Elle baissait le son et dégusta son breuvage, serrant ses mains contre la tasse pour absorber un peu de chaleur.
Elle fit une rapide toilette, enfila un jogging et sortit dans la rue, le vent lui mordant le visage. Elle chercha le parc, en marchant vite, et fit son footing matinal. C'était l'occasion pour elle de faire le vide dans sa tête. Mais aujourd'hui, elle restait fixée sur son travail. Elle avait beau se plaindre haut et fort, elle restait, dans la mesure du possible, une serveuse exemplaire. Et surtout, surtout, elle avait sa paye. Sans compter que le chef l'avait énormément aidée, alors qu'elle n'avait aucun diplôme. Qui désormais, dans cette jungle qu'était la chasse à l'emploi, allait lui faire confiance de cette manière ? Sans compter qu'elle n'avait que très peu de temps, et d'argent.
Elle pensait sans cesse à l'argent, aux billets, ce n'était pas une obsession, seulement une source d'ennuis continuels. Elle savait qu'elle était perdue sans argent. Et elle n'avait pas fait tout ce chemin pour en arriver là. Pour se retrouver à la rue. Elle s'était jurée qu'elle ne passerait jamais une nuit dehors, et pour l'instant, elle avait tenu. Ce n'est pas pour autant qu'elle se sentait heureuse.
Elle rentra chez elle et se mit directement sous la douche, priant pour que l'eau soit chaude. Un mince filet d'eau tiède coula et elle écourta sa douche.
Elle ouvrit la fenêtre afin que son matou prenne l'air et reprit son téléphone, afin de lire un message reçu pendant qu'elle était dehors.
"Hey Santana, ça te dit un dîner ce soir ? Rien que toutes les deux ;) . RDV à 19h !"
Mot de l'auteure : Oui, c'est court, oui, c'est fait exprès. En ce qui concerne les Cheerleaders, la catégorie "Open plus" n'existe pas. En fait, d'après ce que j'ai compris, la dernière catégorie pour les concours est Open et correspond à 18 ans. D'où le "plus" derrière, qui correspond donc aux "seniors" de la compétition. Et comme l'a soulevé Tonksinette, c'est vrai que le chat est un peu inspiré de Pattenrond.
