Bonjour tout le monde, et bienvenue ! Bon... Une modeste histoire que j'avais envie de publier depuis un moment. J'ai toujours regretté de ne pas en savoir plus sur le personnage de Lily Evans alors qu'on finit par en savoir pas mal sur James Potter, alors j'ai écrit cette fanfiction, dont le personnage central est l'OC que j'ai imaginé comme la meilleure amie de Lily. J'espère que vous prendrez plaisir à lire cette histoire, moi de mon côté, j'ai pris plaisir à l'imaginer. Si certains d'entre vous me connaissent déjà, ravie de vous revoir... Et sinon, hâte de vous connaître un peu plus !

Bien évidemment, le merveilleux univers d'Harry Potter, les Maraudeurs, les professeurs etc sont la propriété de JK Rowling. Seuls les OC m'appartiennent.

Je vous souhaite une bonne lecture, et on se retrouve en bas !

Chapitre 1

S'il y avait bien une chose qu'Iris ne pouvait pas supporter, en dehors des araignées, c'était d'être en voiture avec son père. Il fallait bien comprendre que prendre la voiture avec Gregory Leighton, c'était risquer de perdre une bonne partie de sa capacité auditive.

— ET TON CLIGNOTANT ? ABRUTI !

— Papa...

— Tu vois, encore un qui a eu son permis dans une pochette surprise ! Regarde-moi ça ! LE FEU EST VERT ! DÉMARRE !

Désespérée, Iris s'enfonça un peu plus dans son siège, priant pour arriver au plus vite à la gare. C'était la rentrée, et il était temps pour elle de retrouver Poudlard. Sa mère avait une réunion importante au Ministère de la Magie, aucun de ses frères n'étaient disponibles... Il avait donc fallu recourir à la manière non-magique : et c'était le domaine de son père, pas sorcier pour une mornille.

— Tu fais la tête ? lui demanda son père en tapotant nerveusement sur le volant.

— Non, non.

— Je sais que tu aurais voulu que ta mère t'accompagne, mais... Non, mais, dites-moi que je rêve ! Mais oui, bien sûr, manoeuvre au milieu de la rue tranquillement... MAIS BOUGE, BON SANG !

La jeune sorcière ne comprenait pas pourquoi son père était toujours aussi nerveux au volant alors qu'autrement, il était d'un naturel plutôt calme et posé.

— Donc, je disais... reprit son père en redémarrant. Je sais que tu aurais aimé que ta mère nous accompagne...

— Ça ne change rien, que je lui dise au revoir à la maison ou à la gare, répondit Iris. Ce n'est pas de sa faute, en plus, si son chef a planifié une réunion le jour de la rentrée.

— Pas très malin, d'ailleurs. C'est la rentrée des classes pour tous les petits sorciers d'Angleterre, et il cale une réunion aujourd'hui. Crois-moi, il se venge de quelque chose sur ses employés.

— C'est sûr... Mais vraiment, ça ne me dérange pas qu'elle ne vienne pas. Au moins j'évite, ces dix mille recommandations de rentrée... Je plaisante Papa, je plaisante.

La mère d'Iris était, en apparence, une de ces femmes à qui tout avait réussi dans la vie. Flora Leighton était jolie femme, distinguée, à l'air toujours alerte. Ancienne brillante élève de Serdaigle, elle travaillait au Ministère de la Magie, auprès du département réservé aux relations avec les Moldus. Elle donnait constamment l'impression de tout pouvoir gérer, ce qui avait d'ailleurs tendance à un peu effrayer sa fille. Elle n'était vraiment pas comme sa mère. Flora Leighton avait un goût pour la connaissance que sa fille ne partageait pas. Iris savait pertinemment qu'elle ne devait ses bonnes notes qu'à son amitié avec Lily Evans, sa meilleure amie : à force de côtoyer la brillante sorcière, de suivre les cours en sa compagnie, de faire ses devoirs avec son aide, elle avait fini par bénéficier des dons de sa meilleure amie. Iris était une élève moyenne qui avait la chance d'être tirée vers le haut, surtout en Potions, où Lily était tout simplement surdouée. Le seul véritable point fort personnel d'Iris était l'étude des Moldus, matière dans laquelle elle était la meilleure élève. Mais son père n'était-il pas lui même moldu, et sa mère ne travaillait-elle pas dans les relations entre les deux communautés ? Elle avait pris cette option par paresse, et pour faire plaisir à son père, qui était toujours intéressé de voir comment les sorciers considéraient son monde. Elle se demandait souvent si sa mère n'était pas déçue par ses capacités. Après tout, les deux frères d'Iris avaient été eux aussi deux brillants Serdaigles, abonnés aux résultats excellents voire... Optimaux. Son père aussi avait toujours accordé beaucoup d'importance aux études, professeur de littérature qu'il était. Iris n'était pas brillante, et pas très ambitieuse...

— Alors, pourquoi ce triste minois, hein ?

— Ben, c'est la rentrée.

— Je conçois que tu ne veux pas nous quitter, nous tes vieux parents ringards, mais tu adores Poudlard ! D'habitude, tu es ravie d'y retourner !

— Mais je suis ravie d'y retourner... C'est juste que... Bah, cette année, c'est pas pareil.

— A cause des BUSEs ? Il me fera toujours rire, ce nom. Mais tu sais, tu vas très bien t'en sortir... Tes frères aussi étaient stressés mais tout s'est bien passé, pas vrai ?

— Je ne suis ni Hector, ni Lionel...

— Je sais. Tu n'es peut-être pas aussi studieuse, mais tu as toujours su te débrouiller. Ne t'inquiète pas. Travaille sérieusement, et tu verras, tout ira bien. Et puis, avec une acharnée du travail comme Lily pour te motiver, tu ne risques pas te laisser aller.

Iris haussa les épaules en soupirant, pas complètement convaincue. De plus, Lily était préfète cette année. Voilà encore quelque chose qui rendait cette cinquième année différente des autres. Alors oui, elle avait hâte de retourner à Poudlard, de retrouver ses amis, la magie et tout ce qu'elle aimait tant là-bas. Mais cette fois, l'année à venir lui semblait moins simple et naturelle que d'habitude, un peu comme si elle retournait en première année.

— On arrive... Si ce gros malin me laisse me ranger... dit son père en baissant la vitre.

— Papa ! C'est le père de Beatriz Ciengo dans cette voiture, je t'interdis de lui hurler dessus ! paniqua Iris en reconnaissant sa camarade de maison sur le siège passager.

— Et c'est qui, cette Beatriz Ciengo ?

— Gryffondor, septième année, petite amie du capitaine de l'équipe de Quidditch... commença à énumérer la jeune fille.

— D'accord, d'accord. Mais son père ne sait pas comment faire un créneau quand même. Il est né Moldu, ou c'est un sorcier qui a jeté un sort à l'examinateur du permis ?

— Il est né Moldu... Mais c'est un sorcier, admit Iris.

— Ah, quand même ! soupira Gregory alors que le passage se libérait. Et hop, une jolie place qui n'attendait que nous. Et dire qu'il va falloir décharger tout ton bazar...

— Maman a miniaturisé pas mal de mes affaires je te signale, donc il n'y a pas tant que ça.

Son père émit un rire moqueur, et Iris fit mine de se vexer. La jeune sorcière s'entendait très bien avec son père, plus complice que l'était sa mère. Oh bien sûr, Iris l'adorait et s'entendait très bien avec elle, mais elles étaient différentes sur bien des points. Avec son père, c'était différent, car ils partageaient beaucoup de choses en commun. D'ailleurs, même physiquement, elle ressemblait à son père, Iris n'ayant hérité de sa mère que ses yeux clairs et ses petites oreilles. Pour le reste, elle avait toutes les caractéristiques de la famille paternelle : de grandes jambes, des cheveux châtains et une mâchoire un peu carrée.

Une fois toutes les affaires déchargées, le père et la fille se dirigèrent vers l'intérieur de la gare de King's Cross, et plus précisément vers la voie 9¾. Comme chaque année, certains de ses camarades ne passaient pas inaperçus, avec leurs hiboux et leurs chaudrons au vu de tous les Moldus. Une fois de plus, Gregory félicita sa fille d'avoir choisi un chat comme animal de compagnie. Il n'avait jamais été très à l'aise avec les hiboux de la famille. D'un autre côté, le hibou de son frère Lionel, Spoutnik, était particulièrement mordeur quand l'envie lui en prenait.

— Toujours cette agitation des jours de rentrée, dit Gregory une fois arrivé devant le Poudlard Express.

— Pour certaines, ça a l'air d'être un jour particulièrement agité... répondit Iris en remarquant une mère de famille complètement dépassée à côté d'eux.

"Comment cela, tu as oublié ta baguette ? TA BAGUETTE ?" criait la sorcière sur ce qui lui semblait être un élève de deuxième année.

— Rassure-moi, tu n'as pas oublié ta baguette, toi ? lui demanda son père, amusé.

— Non... J'ai sûrement oublié quelque chose d'inutile, comme... Mon livre de Métamorphose, ou un truc du genre.

Son père se mit à rire, avant de lui rappeler d'essayer de progresser dans cette matière, qui n'était vraiment pas son fort. Iris acquiesça et proposa de chercher Lily, qui devait l'attendre avant de monter dans le train.

— Une crinière de feu pareille, on devrait vite la repérer...

— Tu sais Papa, Lily est loin d'être la seule rousse de Poudlard.

— Oui, mais tu en connais beaucoup qui te ferait des grands signes comme ça, répondit-il en désignant une silhouette qui avait l'air de héler un bateau.

Pas de doute, c'était bien Lily. Le sourire aux lèvres, Iris alla retrouver son amie. Lily Evans et elle étaient inséparables depuis la première année. Depuis le premier jour de la rentrée, exactement : le soir venu, dans le dortoir des premières années de Gryffondor, Iris s'était sentie terriblement mal pour cette petite rousse qui pleurait toutes les larmes de son corps. Lily découvrait Poudlard et se sentait bien seule, puisque son unique ami, Severus Rogue, avait été réparti à Serpentard. Alors Iris l'avait consolée, se disant que cela ne devait pas être drôle, d'avoir vécu uniquement dans le monde moldu jusqu'à ses onze ans, et d'être propulsée dans le monde magique. Car oui, Lily Evans était la seule sorcière de sa famille. Et pas n'importe quelle sorcière, puisqu'elle faisait partie des meilleurs élèves de l'école. Lily avait très vite cessé de pleurer ce soir-là, et depuis, elles avaient souvent eu l'occasion de se consoler toutes les deux. Et aussi de pleurer de rire, d'ailleurs.

— Et bah, t'as bonne mine toi ! dit Lily en la serrant dans ses bras. Je ne t'ai jamais vue aussi bronzée !

— Et toi, tu as multiplié les tâches de rousseur. Tu vas bien ?

Lily hocha la tête et salua le père d'Iris en leur offrant un sourire radieux. Lily Evans faisait partie de ces personnes radieuses, qui semblent plus épanouies que les autres. Avec ses cheveux roux, ses tâches de rousseur, ses beaux yeux verts et son grand sourire, Lily avait bien peu d'efforts à faire pour charmer tout le monde autour d'elle. Dynamique et intelligente, elle était toujours partante pour s'amuser ou pour mener des projets. On ne s'ennuyait jamais avec Lily, et c'était l'une des nombreuses raisons pour lesquelles Iris l'aimait autant.

— Félicitations pour ta nomination en tant que préfète Lily, lui dit le père d'Iris.

Iris sourit, malgré la légère amertume qui l'envahissait quand elle repensait à la nomination de Lily. Elle n'était pas jalouse, ou juste un petit peu, parce que Lily réussissait toujours tout, mais ce n'était pas ça qui la rendait triste. Le fait que son amie soit Préfète entraînait surtout que pour la première fois, elles ne feraient pas le trajet pour Poudlard en train toutes les deux... Cette pensée la déprimait. Le Poudlard Express sans Lily, c'était difficilement envisageable.

— Tes parents sont déjà partis ? demanda Iris, chassant ses mauvaises pensées.

— Oui, mon père travaille et ma mère doit emmener Pétunia faire du shopping pour sa rentrée. Tu sais, à sa fameuse école de dactylographie.

Les relations entre Lily et sa sœur étaient loin d'être idylliques, et c'était un euphémisme. Tout simplement, Pétunia avait l'air de ne pas pouvoir supporter de respirer le même air que sa sœur. Pourtant, on faisait difficilement plus adorable que Lily. Iris n'appréciait pas beaucoup Pétunia, qui pensait toujours tout mieux savoir que tout le monde, avec des grands airs, même lorsqu'elle portait des bigoudis sur la tête.

— Les filles sont déjà dans le train, elles gardent des places, l'informa Lily.

— Vous devriez aller les rejoindre, proposa le père d'Iris. Je ne dois pas trop tarder moi non plus, il ne manquerait plus que je sois en retard pour le premier cours de l'année. Je vais t'aider à monter tes valises, Iris.

Ses affaires chargées dans le train, Iris dit au revoir à son père avec tout de même un petit pincement au cœur. Elle était plus que ravie de retrouver ses amis, mais elle n'allait pas revoir sa famille avant les vacances de Noël, ce n'était pas rien. Heureusement, comme chaque année, tout le monde aurait beaucoup de choses à raconter, et elle allait vite être distraite.

— Alors Lily, prête à être Préfète ? Sérieuse, à cheval sur le règlement, pointilleuse et... Mais attends, tout ça, tu l'es déjà !

Lily tout en continuant d'observer le quai depuis la fenêtre, sourit à la plaisanterie de Karen. Karen Dawkins était une personne d'un enthousiasme peu commun, bavarde comme ce n'était pas permis. Toujours à l'affût des rumeurs, elle faisait preuve de bien plus d'application à se renseigner sur les derniers potins de l'école qu'à travailler ses cours. Très petite, elle avait pris l'habitude de toujours faire de grands gestes en parlant pour se rendre plus imposante. Assumant fièrement ses cheveux très crépus, hérités de sa mère haïtienne, elle ne pouvait de toute façon pas passer inaperçu. Et c'était tant mieux, car on gagnait beaucoup à connaître Karen.

— Tu ne devrais pas aller dans le wagon des préfets, d'ailleurs ? demanda Karen.

— Je vais y aller, arrêtez de vouloir vous débarrasser de moi !

— Plus de place dans le compartiment, tu comprends, plaisanta la brune à côté de Karen.

Orthia Cartledge était bien plus calme que Karen, mais ne manquait pas de répartie. En revanche, elle était aussi friande de potins que leur amie, et aussi peu studieuse. Élevée par ses grands-parents depuis que sa famille avait tragiquement trouvé la mort lors d'un effondrement, elle était une enfant chérie et gâtée, qui savait pertinemment qu'elle n'aurait jamais besoin de travailler pour vivre. La famille Cartledge était en effet très fortunée, et Orthia avait décidé que puisque la vie avait été si injuste avec elle, elle avait bien le droit de se laisser vivre et de ne se soucier de rien. Ses cheveux bruns et légèrement faisaient bien des envieuses, et la jeune fille avait la manie de jouer avec dès qu'elle s'ennuyait, ce qui arrivait très souvent.

— Puisque c'est ça, j'y vais, répondit Lily. Sérieusement, je reviens dès que je peux.

— A tout à l'heure ! dit Iris en regardant son amie quitter le compartiment. Dis Mary, tu as l'heure ? Le train ne devrait pas tarder à partir, non ?

— Plus que deux minutes, répondit la blonde.

Mary MacDonald était de loin la plus calme du petit groupe. Pas forcément la plus sérieuse, mais la plus discrète. Elle avait une manière de rire très douce et ne parlait jamais très fort. Mary était une personne très gracieuse au final, avec ses gestes doux, sa voix mesurée... Iris devait avouer qu'elle était un peu jalouse, car la jeune écossaise avait l'air un peu trop parfaite, parfois. Elle était bonne élève, appréciée de tous, et en plus d'être gracieuse, elle était vraiment très belle, avec son visage de poupée et son impeccable carré blond froid. Beaucoup de monde enviait Mary MacDonald.

Les cinq filles partageaient le même dortoir à Poudlard, en tant que cinquièmes années de la maison des Gryffondor. Après des années à vivre ensemble, elles étaient forcément devenues très proches. Néanmoins, Lily était celle dont Iris était la plus proche. Quant à Karen et Orthia, elles étaient comme des siamoises. Seule Mary était un peu à part parfois, mais elle semblait avoir besoin de moments de solitude, parfois. Au final, depuis la première année à Poudlard, tout ce petit monde s'entendait et cohabitait très bien.

— Ça sent l'horrible année remplie de devoirs, de cours interminables et d'examens... J'ai repoussé le plus loin possible le moment de m'occuper des fournitures tellement ça me déprimait ! Je ne m'y suis jamais prise aussi tard ! soupira Orthia.

— Ma mère me met trop la pression pour les BUSEs, se plaint Karen, angoissée.

— Mais ça ira très bien vous verrez, les rassura Mary. Je soupçonne les profs de rendre cette année plus effrayante qu'elle ne l'est vraiment. Et si on continue à se partager nos notes en Histoire de la Magie cette année, on devrait réussir à avoir le cours en entier.

Iris n'en était pas aussi convaincue mais elle ne dit rien, ne voulant pas déprimer le petit groupe avant la rentrée. De son côté, elle pressentait que les professeurs allaient les bombarder de devoirs en tout genre.

— Au fait Iris, j'ai pas encore osé dire à Lily que James est toujours aussi déterminé à sortir avec elle, dit Karen alors que le train démarrait.

— Elle s'en doute. Mais bon, Potter a dû se calmer un peu, elle s'en contentera.

— Euh... dirent en même temps Karen et Orthia, mi-amusées, mi-gênées.

— Quoi ?

— Tu as déjà vu James Potter renoncer toi ? Je pense qu'il va au moins être aussi obsessif que l'an dernier, dit distraitement Mary en sortant un livre de son sac.

— Vous croyez ? Mouais... D'un autre côté, c'est Potter, admit Iris alors que ses trois amies hochaient la tête dans un parfait ensemble.

James Potter était, à n'en pas douter, un gentil garçon bourré de qualités. Cependant, il avait réussi l'exploit de se rendre insupportable aux yeux de Lily. James Potter faisait partie de leur année et de leur maison, ce qui faisait que la jeune rousse le voyait bien trop souvent à leur goût. Dès leur première semaine de cours à Poudlard, Lily et Iris avaient senti que ce jeune garçon allait causer des problèmes. En réalité, Potter était capable d'être aussi pénible qu'un lutin de Cornouailles. Trop énergique, trop farceur, trop sûr de lui : beau, très doué en cours comme au Quidditch, il avait l'arrogance de ceux qui ont trop conscience de leurs talents. Les trois premières années, la chose était encore relativement vivable, dans la mesure où Potter et Lily s'ignoraient mutuellement. Au pire, lorsque Potter faisait perdre des points à leur maison, elle lui passait un savon, mais rien de plus, rien de bien méchant... Tout s'était compliqué pendant la quatrième année, au cours de laquelle cet idiot s'était soudainement découvert une grande attirance pour la Gryffondor. Depuis, pas un seul jour ne s'était écoulé sans un « Sors avec moi Evans ! ». De quoi rendre la pauvre Lily complètement chèvre. Iris, de son côté, n'était pas aussi catégorique que son amie envers Potter, elle savait reconnaître qu'il était sympathique et solidaire, un bon camarade de maison. Mais la jeune fille soutenait Lily, et donc, restait relativement distante avec le Gryffondor. Mary elle aussi avait pris cette habitude, trouvant sa manière de harceler Lily complètement ridicule et déplacée. Pour Karen et Orthia, c'était différent : elles aimaient bien James Potter, comme beaucoup de monde à Poudlard. Après tout, il était très populaire.

— Si ça l'amuse de repousser un mec gentil et mignon, finit par dire Orthia en haussant les épaules. Bon, Iris, tu nous racontes un peu tes vacances en Grèce ?

Iris avait effectivement passé des vacances en Grèce avec son frère, ce qui expliquait son teint très hâlé. Lionel, le plus jeune des deux frères de la jeune fille, travaillait au Département des Transports Magiques, ce qui était un avantage considérable lorsqu'il s'agissait de voyager. Ils s'entendaient très bien tous les deux, et puisqu'il était célibataire, il l'emmenait souvent avec lui lors de ses aventures touristiques. L'an passé, il l'avait emmenée en Inde, mais elle avait été malade une bonne partie du séjour. L'insolation, c'était quelque chose qui ne pardonnait pas. Elle raconta donc ses vacances à ses amies, puis la discussion dévia sur les derniers potins. Les filles furent régulièrement interrompues par les visites de leurs camarades passant leur dire bonjour.

— GRYFFONDOR !

Le cri parvenant du couloir annonçait très clairement l'arrivée imminente des Maraudeurs, le petit groupe constitué par James Potter et ses amis. Instinctivement, les jeunes sorcières rangèrent tout ce qu'elles avaient dans les mains, des livres aux cartes à jouer, en passant par les friandises. Tout ce qui pouvait constituer une tentation pour l'un de ces énergumènes était à cacher. Iris eut envie de rire un peu lorsqu'elle vit Orthia et Karen se recoiffer.

— Ce qui est bien avec Black, c'est qu'il a la délicatesse de prévenir de sa visite, ironisa Iris.

— Je suis étonnée qu'il ne le fasse pas au clairon, ajouta Mary.

Quelques secondes plus tard, Iris vit arriver derrière la vitre Sirius Black. Il regardait derrière lui, un peu blasé, sans doute fatigué par la manie perpétuelle qu'avait Potter de dire bonjour à tout le Poudlard Express. Lorsqu'il aperçut les quatre filles dans le compartiment, il se dépêcha d'en ouvrir la porte.

— Nom d'un hippogriffe Leighton, toi, on peut dire que t'as pris le soleil ! Tu comptes devenir plus bronzée que Karen ?

Sirius Black savait très bien être aussi horripilant que son meilleur ami. C'était d'ailleurs pour ça que parfois, Iris le trouvait tout aussi idiot, et qu'elle l'appelait lui aussi par son nom de famille. Mais au fond, elle l'aimait bien, et elle ne savait pas résister à son charme. Black était un beau garçon au sourire chaleureux et au rire communicatif, qui savait rendre les gens à l'aise autour de lui. C'était difficile de ne pas l'apprécier, d'autant qu'au fond, il avait vraiment une bonne nature. La famille Black était tellement « serpentarde » et conservatrice dans ses principes qu'elle avait gagné une affreuse réputation. Sirius Black, en niant ces préjugés racistes et en rejoignant la maison Gryffondor, était devenu le mouton noir de cette délicieuse famille riche et puissante qui ne devait pas lui faire de cadeaux. Black cachait cet aspect de sa vie par son exubérance, Iris en était certaine, et Lily était d'accord avec elle. Pendant longtemps, ils ne s'étaient pratiquement jamais parlés, jusqu'à leur troisième année où il avait montré tellement de fascination pour le monde non-sorcier qu'il s'était pris à toujours lui poser des tas de questions et à se mettre à côté d'elle en cours d'Étude des Moldus.

— Salut Black, répondit Iris avec un léger sourire. T'as l'air en forme.

— Bah c'est la rentrée ! Ça va les filles ? Bon il fait quoi... JAMES, RAMÈNE-TOI !

En se retournant pour hurler après Potter, Black cria dans les oreilles du pauvre Peter Pettigrew, qui leva les yeux au ciel. Iris appréciait beaucoup Peter. Un peu maladroit, il était souvent en retrait par rapport aux autres. D'un autre côté, Iris s'était souvent fait la réflexion qu'il devait être difficile d'exister avec les deux monstres d'exubérance qu'étaient Potter et Black. Elle aimait bien Peter et il était sans doute celui dont elle se sentait le plus proche : il était toujours agréable avec elle et elle appréciait vraiment sa compagnie. Le fait qu'il soit un peu moins brillant que les autres la mettait même plus à l'aise. Peter était quelqu'un d'accessible, qui ne faisait pas des signes pour dire bonjour à une dizaine d'autres personnes quand il vous parlait, contrairement à Potter ou Black.

— Désolé Pete, je t'avais pas vu, s'excusa Black.

— Pas grave, répondit Peter avant de saluer les filles.

— Il fait quoi James ?

Peter haussa les épaules et s'installa à côté d'Iris dans un soupir. Il échangea avec la jeune fille un regard entendu, et elle se mit à rire.

— Tu es déjà fatigué des deux frappés du bocal ? lui demanda Iris.

— Quand Remus n'est pas là pour les canaliser, c'est vite oppressant, dit Peter en riant.

— Et oui, car notre Remus est un préfet ! se sentit obligé Sirius, même si tout le monde était déjà au courant. Mary pousse-toi et fais moi une petite place, tu veux ? Vous avez pas des Chocogrenouilles par hasard ?

— Non, désolée, répondit Mary en se décalant.

— Vous fichez pas de moi... Vous, sans rien à manger dans le Poudlard Express ? Vous avez tout planqué avant que j'arrive, traîtresses !

— Tu m'as tué ma réserve de patacitrouilles l'an dernier, elles ont raison de se méfier, les défendit Peter.

— Non mais sérieux, même pas une Chocogrenouille ?

— Tiens Sirius, de toute façon je ne vais pas la manger, finit par dire Orthia en lui donnant le chocolat tant désiré.

— Toi, t'es une chic fille. Leighton, je suis très déçu, déclara le Gryffondor avec un regard accusateur.

— Pourquoi moi ?

Sirius haussa les épaules et mordit dans sa chocogrenouille avant de regarder Mary attentivement. Au bout d'un moment, la jeune écossaise se tourna vers lui, un peu excédée.

— Quoi ?

— T'avais pas les oreilles percées avant, si ?

— Non, Sirius, je n'avais pas les oreilles percées.

— J'me disais bien. Bon, il commence à me gonfler, le Potter... Je passe ma vie à l'attendre, en fait.

— Fais gaffe Black, ça peut ruiner un couple ce genre de trucs, dit Iris, amusée.

— Je lui ai déjà dit, mais ça lui passe au-dessus. Tiens au fait, pendant que j'y pense, tes grands-parents ont donné une réception cet été. La soirée de l'année, vraiment.

La mère d'Iris était née Castwell, une famille de Sangs-Purs très appréciée dans le monde sorcier. Les Castwell n'étaient ni aussi riches ni aussi puissants que les Black ou les Malefoy, mais avaient gagné une réputation solide : honorables, serviables, brillants, versés dans la tradition, ils étaient dignes de confiance et de respect aux yeux des plus grandes familles. Et plus le temps passait, plus le clan Castwell devenait important au sein de la communauté magique. En choisissant de travailler avec les Moldus, puis de se fiancer avec l'un d'eux, Flora avait cessé de correspondre aux critères familiaux, et on lui avait demandé de prendre la porte. C'était une blessure tenace et profonde chez sa mère, d'autant que selon elle, elle avait toujours été aimée dans cette famille... Silvius et Elaine Castwell n'étaient pas des parents tyranniques, mais extrêmement exigeants, qui ne toléraient pas les écarts. Ils prenaient soin de leur troupeau, mais abandonnaient les brebis qu'ils jugeaient égarées. Par son appartenance à la famille Black, Sirius côtoyait un peu sa famille maternelle, et il lui arrivait de lui en parler.

— Des nouvelles intéressantes ? demanda Iris.

— Non... Bellona s'entend toujours aussi bien avec Bellatrix, je crois qu'elles prévoient de dominer le monde toutes les deux, entre deux tasses de thé, plaisanta Black.

Du temps de sa mère, les Castwell n'étaient pas particulièrement extrémistes. Mais apparemment, son départ avait brisé quelque chose : sa « trahison » avait fait voler en éclats la belle harmonie familiale... Et maintenant, la plupart des Castwell ne paraissaient pas beaucoup plus sains d'esprit que les Black. Iris trouvait même que certains devaient avoir pris un sacré coup sur la cafetière, comme sa tante Electra.

Electra était la cadette de la fratrie, et selon sa mère, avait toujours été la plus fantasque... Un côté devenu plus fou que fantasque lorsqu'elle avait rencontré un certain Siegfried Gorath, qu'elle s'était empressée d'épouser. Bien que assez attiré par la magie noire, il était Sang-Pur, et de très bonne famille. Bref, il avait été accueilli à bras ouverts. Et la tante Electra s'était mise à suivre son mari sur des voies pas toujours très respectables... Du moins, c'était la réputation du couple. De cette union étaient nées trois filles, aux noms qui laissaient entendre les ambitions de leurs parents : Bellona, dix-sept ans, Persephona, quinze ans et Pandora, douze ans. Les trois avaient été réparties à Serpentard et l'aînée était devenue l'inséparable de Bellatrix Black, la cousine complètement folle et un brin sadique de Sirius. Très rapidement, toute la génération des cousins d'Iris s'était retrouvée influencée... Quant aux enfants de son oncle Octavius...

Octavius était le frère aîné de sa mère, et s'était toujours montré plutôt raisonnable. La mère d'Iris lui en parlait toujours en bien. Il s'était marié une première fois, mais sa femme avait fini par se pendre sans lui donner d'enfants. Iris trouvait que le suicide de sa femme n'était pas le signe d'un homme très « raisonnable », mais enfin. Il s'était remarié avec une sorcière d'origine française, toujours en vie aux dernières nouvelles. Le plus jeune de leurs enfants, Augustus devait faire sa rentrée à Poudlard cette année. Iris avait eu l'occasion de voir Blanche, sa soeur aînée, à plusieurs reprises à Poudlard, qui avait toujours fait l'effort de la saluer d'un signe de tête. Elle avait la réputation d'être une fille aimable et serviable. Mais elle avait quitté Poudlard depuis deux ans, et elle était même mariée avec un arrière-cousin de Black, ou quelque chose comme ça. La jeune fille avait autant de chances de la revoir un jour que de discuter chiffons avec Bellatrix et Bellona.

En résumé, elle ne connaissait sa famille maternelle que de nom ou de vue. Ses cousines ne faisaient même pas l'effort de l'insulter... Iris n'avait simplement jamais réellement parlé à un membre de la famille Castwell. Même sa cousine Persephona, qui avait pourtant le même âge qu'elle, ne lui avait jamais adressé un mot. Sa mère avait été rayée de leur vie, et elle aussi, en conséquence. Et au fond, elle trouvait que ce n'était pas plus mal.

— Ça a dû être l'enfer, cette réception, dit Iris à Black, compatissante.

— Tu peux remercier ta mère de t'avoir évitée de telles horreurs... L'avantage, c'est qu'on y mange bien. Les petits fours sont à mourir. Ils ont pas beaucoup de discussion, mais ils sont délicieux.

— Je t'imagine bien faire la discussion au buffet moi, se moqua Remus, qui venait d'arriver en compagnie de Lily.

Remus Lupin était gentil. Ce seul adjectif suffisait à le décrire. Toujours calme, tout en douceur, c'était un garçon en qui on pouvait avoir confiance. Très mignon, avec ses cheveux châtains et son petit sourire discret, très bon élève, elle avait eu un petit coup de cœur pour lui lors de leur troisième année, dont seule Lily avait été au courant. Souvent, Remus affichait un air épuisé et un peu triste, qui attendrissait bien des filles. Il avait sans doute des problèmes familiaux, ou quelque chose du genre, et cela donnait envie de le réconforter. Il était le plus raisonnable du groupe des quatre garçons, et en général, on attendait de lui qu'il réussisse à calmer les autres. Iris compatissait : c'était bien trop pour un seul homme, même aussi dévoué que Remus !

Le retour de Lily eut pour effet de faire rappliquer Potter immédiatement, ce qui sembla agacer Black. Potter salua tout le monde avec un grand sourire, qui s'élargit encore lorsqu'il s'adressa à la nouvelle préfète.

— Salut Evans ! Je t'ai manqué ?

— A ton avis ?

— Donc, oui, je t'ai manqué.

Au moins, le message était clair. La facette pot de colle de Potter était effectivement encore d'actualité. Surtout à voir comme le Gryffondor venait de se rapprocher de Lily.

— Dis, tu es obligé de venir m'ennuyer alors que les cours n'ont même pas commencé ?

— Tu sais bien que je n'y parviens pas... Tu es comme un Vif d'or, tu attires mon attention...

— Tu es poursuiveur, Potter.

Le poursuiveur en question soupira et passa la main dans ses cheveux pour les décoiffer encore un peu plus. Il n'y avait pas de coupe de cheveux plus anarchique que celle de James Potter. Mais ses épis ne semblaient pas le déranger, il avait même l'air de s'en être très bien accommodé. Selon lui, ses cheveux en bataille lui donnaient l'air de venir de descendre de son balai, chose qui horripilait Lily au plus haut point.

— Alors, c'était comment cette petite réunion de préfets ? dit Mary pour changer de sujet.

— Super, dit Lily avec enthousiasme. Et puis je suis sûre qu'on va former une super équipe avec Remus.

— Ne vas pas corrompre Remus, infâme élève respectueuse du règlement ! s'écria Black.

— J'espère bien qu'il va réussir à vous empêcher de faire perdre des points à Gryffondor ! riposta Lily.

— Je te rappelle qu'on en fait gagner tout autant ! riposta Potter.

Lily leva les yeux au ciel, déjà excédée. Les garçons allaient partir, quand la rousse se sentit obligée de préciser ce qu'il ne fallait pas préciser, et qui allait forcément rajouter de l'huile sur le feu.

— Et je vous préviens, je ne vous laisserais pas vous acharner sur Severus !

— Oh tu vas pas encore prendre la défense de cet abruti graisseux ! soupira Potter.

Sentant son amie au bord de l'explosion, Iris intervint.

— Laisse tomber Lily, tu sais bien qu'il est vraiment idiot quand il s'agit de Sev'.

Severus Rogue était l'ami d'enfance de Lily, son tout premier contact avec le monde sorcier. Ils avaient toujours été très complices tous les deux mais Poudlard les avaient séparés plutôt que de les rapprocher lorsque Lily avait rejoint la maison Gryffondor tandis que Severus avait été réparti chez les Serpentards. Severus semblait s'être laissé influencer par les leaders de sa maison, des êtres charmants comme Bellatrix Black qui concrètement, semblait vouloir la mort de la plupart des Gryffondors. Pour ne rien arranger, Severus avait un physique plutôt disgracieux avec un nez crochu, une peau cireuse et des cheveux éternellement gras : autant dire qu'il était une victime toute désignée pour Potter et Black. A Poudlard, il n'assumait pas du tout son amitié avec Lily, l'ignorant la plupart du temps, sauf lorsque personne ne pouvait les voir. C'était dommage, car Iris devait reconnaître que Severus était un garçon intelligent et très attentionné envers Lily le reste du temps. Quand elle allait passer quelques jours chez Lily, elle passait elle aussi du temps avec Severus et elle trouvait sa compagnie plutôt agréable. Il avait mis un peu de temps pour s'habituer à elle mais elle pensait pouvoir dire qu' aujourd'hui qu'ils étaient amis eux aussi. Enfin, de bonnes connaissances, du moins.

— Leighton, je t'interdis d'appeler Servilio comme ça, dit Sirius comme s'il était sur le point de vomir. On a assez à gérer avec une Gryffondor qui pactise avec l'ennemi, tu vas pas t'y mettre aussi ?

— J'ai jamais détesté Severus moi, rétorqua Iris.

— Tsss... Bon les gars, on y va ? Laissons Remus continuer sa ronde de préfets avec Lilynette, dit Potter en sortant du compartiment.

— Iris, il a pas abandonné ce surnom débile, se lamenta Lily.

— Mouais... Bah, c'est pas grave, j'ai de quoi te réconforter. Ouvre tes poches, on a des tas de chocogrenouilles. Et ce sont des battantes, elles ont échappé à Black, répondit Iris.

— Remus, il faut que tu lui dises de me laisser tranquille, supplia la rousse.

— Tu crois que j'ai une si grande influence sur James ? Tu rêves, lui répondit Remus.

— Je suis désespérée.

— Bah, on s'entraînera à lancer des Bloclang, proposa Iris. S'entraîner pour l'épreuve de Sortilèges des BUSEs et faire taire Potter... Ça se joue, non ?

A voir l'expression à la fois amusée et à la fois désespérée de Lily en pensant au problème Potter, Iris se dit que finalement, elle avait eu vraiment tort de s'inquiéter : cette cinquième année ne serait sans doute pas si différente des précédentes.


Merci d'avoir lu ce premier chapitre, j'espère qu'il vous a plu. je vous dis à bientôt et vous souhaite une bonne nuit, car il est très tard et l'insomniaque que je suis commence enfin à fatiguer.

Gardez la pêche ;)