Bon, quitte à en étonner plus d'un, je crache le morceau: Je ne possède pas les personnages de Twilight, ceux-ci sont la propriété exclusive de Stephenie Meyer! Voilà, c'est dit.

Il ne me reste plus qu'à vous laisser profiter de cette histoire, qui, je l'espère vous apportera autant de plaisir que j'en ai à l'écrire.

N'hésitez pas à me dire ce que vous pensez au fil de votre lecture, votre avis m'est précieux!

/***/

Qui n'a jamais rêvé de confronter Bella à un Jacob tombé sous le charme d'une autre? Moi personnellement, je n'ai pas pu résister à la tentation. Les événements suivants se déroulent quelques mois avant le mariage de Bella. Jacob va faire une rencontre qui changera tout ce qu'ils ont connu jusqu'à présent... Comment réagira Bella en découvrant que son "soleil personnel" illumine la vie d'une autre?

Au programme, les ingrédients suivants: Action, passion, confrontations... et citron!

Bonne dégustation!


Inutile de continuer d'essayer. Elle avait, semblait-il, définitivement décidé de contribuer au fiasco total que constituait cette journée. Sa toute nouvelle Golf, -une voiture qu'il avait achetée pour une bouchée de pain à un abruti qui avait réussi l'exploit de faire exploser le moteur- refusait catégoriquement de démarrer.

« Foutue bagnole ! »

Jacob descendit de sa voiture et referma rageusement la portière, manquant d'arracher celle-ci à ses charnières dans le processus. Contournant l'énorme flaque de boue, qui, par pure coïncidence, se trouvait exactement au niveau de la portière côté conducteur, il se dirigea vers le capot avant d'ouvrir celui-ci d'un geste furieux. Il contempla la mécanique du véhicule sans la voir, le regard vide. Il se fichait pas mal, au fond, que sa voiture se soit brusquement arrêtée. Le hic venait probablement de la batterie, il pourrait y remédier en un claquement de doigts. Non, le vrai problème de Jacob était la douleur sourde, déchirante, qui semblait lui lacérer la poitrine de l'intérieur. Il la connaissait cette douleur, il pensait en avoir fait le tour et avoir réussi à s'habituer au feu qui semblait remplacer le sang dans ses veines chaque fois qu'il pensait à elle.

Mais ce qu'il ressentait aujourd'hui était bien pire. Il n'en pouvait tout simplement plus.

S'éloignant du capot toujours ouvert de sa voiture, il posa le front contre le tronc d'arbre le plus proche, et laissa échapper un douloureux soupir. Non, il n'en pouvait plus. Une heure plus tôt, il avait retrouvée Bella chez elle, dans la petite maison qu'elle habitait avec son père, Charlie Swan, qui était également le chef de police de la petite ville de Forks. Une fois encore, il lui avait ouvert son cœur, la suppliant presque de comprendre à quel point il l'aimait, à quel point il était résolu à prendre soin d'elle pour le restant de leurs jours, à la chérir et à emplir sa vie de toute la lumière et la chaleur qu'elle pourrait accepter…

Jacob serra le poing, et, dans un geste de pure rage, donna un violent coup dans le tronc qui laissa échapper un craquement surpris.

Avait-elle la moindre idée, cette fille, d'à quel point il était dur pour un homme de dévoiler à ce point ses sentiments ?! Était-elle au moins consciente de l'effort titanesque qu'il accomplissait chaque fois pour revenir chez elle la supplier, après tous les refus qu'il avait déjà essuyés ?! Savait-elle au moins l'étendue de sa douleur, après que chaque échec ai fait éclater les résidus d'espoir qu'il lui restait, comme des pierres réduites en poussières par un coup de massue?

Non bien sûr, elle ne pouvait pas savoir.

Pour toute réponse elle l'avait regardé avec ses grands yeux chocolat –ces foutus yeux, tellement candides, qui donnaient envie à Jacob de prendre la jeune fille dans ses bras et de l'emmener faire un tour dans un pays connu sous le nom de « Dis-Adieu-A-Ta-Vie-Tu-Es-A-Moi-Maintenant » – et lui avait répété, une fois encore, qu'elle avait fait son choix et que sa vie appartenait désormais à…

Jacob prit une profonde inspiration et se força à fixer son esprit sur autre chose. Penser à cette pourriture de suceur de sang qui lui avait volé sa Bella était toujours une mauvaise idée. Toujours.

A la place, il se concentra sur la brûlure dans sa poitrine, tentant de la faire disparaître par la seule force de sa pensée. Mais sa pensée – cette traîtresse -continuait de se porter sur elle, sans arrêt. Il aurait tant aimé la détester pour toute cette souffrance qu'elle lui infligeait. Mais c'était impossible. Il l'aimait trop, tout simplement. Il l'aimait, pour un ensemble de raisons que lui-même ne parvenait pas à cerner entièrement. Il lui suffisait de se souvenir d'elle pour immédiatement éprouver l'envie de se retrouver à ses côtés. Il lui suffisait de se souvenir de son sourire timide mais tellement sincère, de ses grands yeux profonds –encore eux !-, de son rire cristallin, presque enfantin durant leurs balades sur la jetée au bord de l'océan, parfois sous un clair de lune qui teintait sa longue chevelure brune de filament argentés…

A sa grande horreur, Jacob sentit une grosse larme perler au coin de son œil, puis déferler sur sa joue avant de s'écraser au sol.

Génial, pensa-t-il avec une ironie amère, Jacob le grand méchant loup qui pleurniche comme une adolescente larguée par son petit copain. La semaine prochaine je pourrais commencer à écrire des poèmes d'amour sur mes bras.

« Eh ben, je ne pensais pas qu'une voiture en panne pouvait rendre un homme aussi triste. »

La voix qui prononça ces mots, bien qu'étant douce et basse, fit sursauter violemment Jacob. Il se retourna brusquement, surpris de ne pas avoir entendu l'individu approcher.

Son regard se posa alors sur une grande jeune fille qui le regardait d'un air vaguement amusé. Avant qu'il n'ait le temps d'ouvrir la bouche pour répliquer, elle s'avança vers le capot de la voiture, continuant de parler à Jacob en marchant :

« Ce n'est pas si grave tu sais. Dans la majorité des cas, quand une voiture ne démarre plus c'est à cause de la batterie ou de l'alternateur. Très facile à arranger ».

Jacob la contempla bouche bée tandis qu'elle se penchait par-dessus le capot de la voiture, parcourant la mécanique d'un regard connaisseur.

Est-ce que cette fille pensait vraiment qu'il était complètement perdu et malheureux parce que sa voiture refusait de démarrer et qu'il se trouvait totalement incapable d'y faire quoi que ce soit ? C'en était presque hilarant. En d'autres circonstances, il aurait d'ailleurs probablement rit aux éclats et aurait partagé l'anecdote plus tard avec Quil et Embry, qui se seraient ensuite fait un plaisir de se moquer de lui durant les –nombreuses- semaines suivantes.

Mais s'il tentait de rire maintenant, il avait la solide impression qu'il recracherait un à un les morceaux de son cœur tombé en pièces détachées dans sa poitrine. Il préféra s'abstenir.

La jeune fille laissa échapper un sifflement admirateur.

« Golf 7 GTI hein ? Joli bébé. Moteur bi turbo, injection TSI… Waouh. Je ne sais pas qui est ton garagiste, mais celui qui a remplacé le moteur initial par celui-ci a fait du très beau travail. Par contre les boulons de ta batterie se sont un peu dévissés, à mon avis c'est ce qui a causé l'arrêt du moteur. Je vais les resserrer un peu mais dès que tu arrives chez toi peaufine le job avec une pince plate, ok ? »

Jacob l'écouta sans mot dire, impressionné malgré lui. Bordel, qui était cette fille ?

Elle referma le capot d'un geste sec, et se retourna vers le jeune homme avec un grand sourire qui creusa une fossette dans sa joue gauche.

« Et si on réessayait de faire tourner ce joli moteur, qu'est-ce que tu en dis ? »

Pour la première fois depuis le début de leur conversation (ou plutôt du monologue de la jeune fille), Jacob la regarda enfin avec attention.

La jeune inconnue devait avoir 17 ans, 18 tout au plus. Elle était plutôt grande pour une fille, presque aussi grande que Leah. Mais au contraire de Leah, qui avait de long membres musclés, ses longues jambes à elle étaient fines et délicatement galbées, le bas de son corps moulé dans un jean slim déchiré au niveau du genou. Elle portait une petite veste en cuir noir par-dessus un débardeur immaculé, et une paire de vieilles baskets montantes complétait sa tenue.

Jacob la parcourue entièrement du regard, débutant par la paire de baskets, puis remonta progressivement sur son jeans le long de ses longues jambes, s'arrêtant un instant sur son ventre plat avant de remonter encore. Lorsque qu'il arriva à un point situé un peu plus haut que le nombril, il rougit imperceptiblement. La jeune fille avait des courbes dont sa petite veste en cuir ne parvenait pas à masquer la générosité.

Attends Jacob Black, pensa-t-il, on est sérieux là ? Une minute tu pleurniche comme si tu avais une pelote de laine dans le pantalon et tout d'un coup tu redeviens un homme ? Tu te moques de qui?

Il se força à lever les yeux, et les posa enfin sur le visage de l'inconnue.

« Le meilleur pour la fin » pensera-t-il bien des heures plus tard, allongé dans son lit, quand il rejouera cette première rencontre encore et encore dans son esprit.

Ce qui le frappa immédiatement, ce furent ses yeux. Deux iris d'un vert profond tirant légèrement vers le bleu, comme une émeraude jalouse d'un saphir et tentant de se parer des mêmes reflets d'un bleu profond.

Deux grands yeux en amandes, bordés de long cils d'un noir de jais qui contrastait avec la couleur limpide de ses yeux.

Un nez droit, une bouche aux lèvres un peu trop pleines, qui découvraient des petites dents blanches aux canines pointues. Son épaisse chevelure était d'un noir profond et incroyablement longs, ses dernières ondulations caressaient le creux de son dos, ayant l'air de vouloir descendre jusqu'à ses fesses sans pourtant oser.

Elle était magnifique.

Mais bien que Jacob remarqua qu'elle était belle –bien plus que la moyenne, - cette information glissa dans un coin de sa tête, d'où il ne la ressortirait que bien plus tard. Mais pas tout de suite. Là tout de suite, il se glissa au volant de sa voiture, et après avoir mis le contact, fit ronronner le moteur qui rugit avec son ardeur habituelle. Sans un mot, il enfonça l'accélérateur et la voiture bondit en avant, laissant des traces profondes sur le large sentier en terre battue. Jacob savait que partir de cette manière était ridicule, et totalement immature. Mais c'était plus fort que lui, il ne se sentait pas la force de parler ou de réfléchir et encore moins de côtoyer un individu de sexe féminin. C'était dommage pour cette fille, mais elle s'était simplement montrée incroyablement gentille à un moment incroyablement mauvais.

Tandis que la voiture s'éloignait rapidement, il jeta un dernier regard dans son rétroviseur en direction de l'inconnue, qui n'avait toujours pas bougé. Puis il détourna les yeux et les fixa sur la route devant lui.

(***)

Ce soir-là, Jacob était de garde. Il effectuait sa patrouille habituelle, Paul et Seth ratissant leur propre zone de leur côté, chacun à des dizaines de kilomètres l'un de l'autre.

Jacob courrait vite, savourant le sifflement du vent à ses oreilles tandis qu'il prenait de la vitesse, l'impact minime de ses pattes contre le sol, et surtout, l'incroyable sensation de pure liberté qui le prenait chaque fois qu'il était sous sa forme de loup. Il adorait être sous cette forme-là, et depuis que Bella s'était détournée de lui pour retourner dans les bras de…

Il grogna violemment, et accéléra encore son allure pourtant déjà foudroyante.

Depuis que Bella était moins avec lui, il passait la majorité de son temps sous sa forme animale, ne daignant se transformer en humain que pour aller saluer son père, occasionnellement. Ou pour aller parler à Bella, comme ça avait été le cas ce jour-là. Le souvenir de sa conversation avec Bella ramena un autre souvenir, moins douloureux celui-là.

La réaction de Paul fut presque instantanée :

« Wooow mec, c'est qui cette fille ?! »

« Ferme-là » répondit automatiquement Jacob. A sa grande surprise, Paul s'exécuta immédiatement. Mais il ne fallut que quelques secondes à Jacob pour comprendre pourquoi.

« Crétin, arrête de fouiller dans ma tête ! »

« Trop tard » répondit Paul avec un rire suffisant qu'il fit raisonner dans leurs esprits.

« Comment ça se fait que tu tombes toujours sur les morceaux les plus appétissants ? Le monde est injuste. Si c'était sur moi qu'elle était tombée, je lui aurais demandé de réparer un moteur différent. Un moteur bien plus performant, si tu vois ce que je veux dire. »

« Paul change de disque, soupira Seth, sérieux c'était déjà pas très drôle au début, mais là plus le temps passe, plus le niveau baisse.»

Paul fit mine de s'offusquer.

« Attends Seth, on a vu la même chose non ? Cette fille c'était de la bombe en boite ! Mec, tu as vu la taille de ses… »

« LA FERME PAUL ! » rugit Jacob dans un aboiement furieux, « je te jure que si tu dis un mot de plus, je te traquerais toute la nuit s'il le faut mais je t'aurais, et quand je t'attraperais je m'assurerais que tu n'aies plus aucune raison physique de trouver une fille attirante. Est-ce que je suis bien clair ? »

Paul laissa échapper un petit rire moqueur mais ne répondit rien, et se tint tranquille.

Il se montrait effroyablement puéril et stupide la plupart du temps, mais quand c'était nécessaire, il savait à quel moment la fermer. Heureusement d'ailleurs, parce qu'à son niveau de frustration actuel, Jacob ne plaisantait qu'à moitié en proférant ces menaces.

Les trois loups demeurèrent silencieux quelques temps.

Ce fut Seth, finalement, qui rompit le silence.

« Sérieusement, une fille calée en mécanique, j'ai rarement vu ça. Et même si elle t'a pris pour un cachalot aveugle incapable de trouver le bon trou pour mettre l'essence dans une voiture, il faut bien admettre que c'était vraiment gentil de sa part de s'arrêter pour venir en aide à un inconnu. »

Jacob ne répondit pas, mais il était entièrement d'accord avec Seth. Oui elle avait été particulièrement attentionnée –ou vraiment, vraiment stupide- de s'être arrêtée au bord d'une rue déserte pour venir en aide à un jeune homme inconnu. Surtout que ledit jeune homme était un amoncellement vivant de muscles superposés les uns sur les autres, qui aurait pu lui briser les poignets entre ses doigts comme des bâtons de réglisse. Il se remémora le doux sourire de l'inconnue quand il s'était retournée pour la trouver là, qui l'observait. Non aucune stupidité là-dedans. De la pure gentillesse.

« Jacob, continua Seth, désolé de l'intrusion mais j'arrive pas à croire ce que je viens de voir. Ne me dis pas que tu es vraiment parti comme ça, sans même la remercier ? »

A nouveau, Jacob ne répondit pas. La petite pointe de honte qui avait somnolé dans son ventre toute la journée se réveillait soudain, s'étirant avec puissance jusqu'à ce que Jacob eut envie de disparaître sous terre. Avec le recul, il se rendait compte que son comportement, en plus d'être particulièrement enfantin avait été aussi méchant et totalement déplacé. Comment avait-il pu se montrer aussi ingrat, aussi impoli? Un simple « merci » aurait suffi. Mais même ça c'était apparemment trop demander.

Seth semblait penser exactement la même chose. Il lui dit, très sérieusement :

« Mec, avec tout le respect que je te dois, je suis obligé de te dire que tu t'es vraiment comporté comme un salaud ingrat et mal élevé. »

« Un cachalot aveugle, et asexué, ET mal élevé ! » ajouta Paul pour faire bonne mesure.

Jacob soupira. Il n'y avait rien à répondre à cela, ils avaient parfaitement raison.

Et tandis qu'ils continuaient leur ronde en silence, il se souvint d'un autre détail. Au moment où sa voiture disparaissait dans sa fuite stupide, il avait jeté un dernier regard dans le rétroviseur. Inconsciemment, il s'était attendu à trouver du reproche dans les yeux de la jeune fille, voire de découvrir sa belle bouche déformée par les insultes qu'elle serait en train de lui lancer. Mais il ne trouva rien de tout ça.

Malgré la distance, sa vision hors du commun lui avait permis de percevoir avec précision l'expression de la jeune fille. Elle ne criait pas, bien au contraire. Ses yeux fixaient la voiture qui disparaissait au loin, les sourcils légèrement froncés. Mais pas par la colère. Par quelque chose de différent, un mélange de tristesse et…

Le cœur de Jacob se serra légèrement.

De la déception. Tristesse et déception, voilà ce qui reposait au fond du regard limpide de l'inconnue.

Il a avait agi de manière égoïste, c'était injuste. Parce que lui était malheureux, il s'était permis de se comporter avec une adorable jeune fille comme un salaud de première catégorie. La honte l'écrasa à nouveau.

Le pire était que devant son comportement, la jeune fille n'avait pas même été en colère. Elle l'avait simplement regardé s'en aller, l'air chagrinée. Quand il prit conscience de ce dernier point, un autre sentiment prit place en Jacob. Le remord.

« Mec, lui dit Paul après quelques instants, retrouve cette fille ». Cette fois-ci, pas une once d'ironie ou de moquerie ne venait teinter ses mots. Il était sérieux.

Jacob repensa aux grands yeux verts attristés, aux sourcils de jais froncés par l'incompréhension.

« Ouais mec, je vais la retrouver, » répondit-il avec un petit soupir résigné. Puis il ajouta,cette fois avec un sourire dans la voix :

« Après tout, il lui a fallu deux secondes pour se rendre compte que le mécano de ma voiture est exceptionnel. N'importe quelle fille mériterait un bouquet de fleurs, rien que pour ça ».