Titre : First one, histoire improbable.

Cette fic s'appelle ainsi seulement parce qu'elle est LA première fic française de genre. Je rajouterai des infos sur le couple, etc…et un beau résumé au prochain chapitre.

Une petite chose, avant de commencer : il est fort possible que cette fic se termine mal si je la continue. Je pense le faire quand même. Mais de toute façon, je vous préviendrai avant, vous pourrez lire ou non le dernier chapitre.

(Syriel, si tu passe par ici… : je ne publie pas aussi vite que toi, et je le regrette… Quoique. Donc, vois ce que je fais des impertinents et des autres ! : )

Bonne lecture à vous ^^


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Chapitre 1, Dormir. Et rêver.

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Ce soir là, l'inspecteur Lestrade était fatigué. Très fatigué. Crevé, brisé, courbatu, exténué, harassé, las, meurtri, patraque, vanné, assommé, raplapla, affaibli, éreinté, accablé, flapi, mort. Et encore. C'était une belle suite d'euphémismes.

Il rentrait enfin chez lui après près d'une semaine passée au bureau entre la paperasse qui s'accumulait toujours malgré ses efforts, et la machine à café, quand elle n'était pas en panne.

Sans compter les appels incessants de Sherlock sur des affaires dont il n'aurait jamais dû avoir vent, et les moments passés à courir d'un lieu à l'autre en quête de preuves ou de témoignages. Il n'avait pas dormi plus de trois heures dans la semaine et son plan de travail n'était pas confortable.

Tout ce qu'il voulait, son but, sa raison de vivre, là, à cet instant et jusqu'à ce qu'il l'ai atteint, se serait : dormir. Le reste, il s'en fichait, ça importait peu. Voire pas du tout. Londres pouvait bien sauter cette nuit si elle voulait, il allait dormir !

Il entra et tourna la clef dans la serrure et dû se résoudre à monter à tâtons les escaliers, ne trouvant pas l'interrupteur. La nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures…

Il arriva devant sa porte. Son appartement, son « chez-lui »… Son cœur se remplit de bonheur, enfin rentré ! Il était vraiment surmené…

Il alluma la petite lampe posée sur la vieille commode près de la porte du salon, et une lumière diffuse envahie doucement la pièce.

Celle-ci était meublée très simplement, une grande armoire de bois vieillie, près du mur à gauche des fenêtres auxquelles pendaient de vieux rideaux rouges, un tapis qui devait avoir au moins vingt ans sur tout le sol de la pièce, quelques étagères remplies de livres, une horloge façon grand-mère, et cette fameuse commode qu'il avait hérité de la sienne où quelques bibelots reposaient. Au centre, deux gros fauteuils dans le même style que le reste des meubles et, entre eux, une table basse à fond de verre encombrée de papiers. Oui, il se foutait bien de ce que les gens en pensaient, c'était son chez lui, il aimait les choses anciennes, celles qui ont une histoire, il se sentait bien ici.

Il posa ses clefs à côté de la lampe avec son arme de service et ôta sa veste délavée. Il n'était pas spécialement pauvre, il n'éprouvait simplement pas le besoin d'en changer. Dans un sens, lui aussi, il était délavé, usé, rapiécé… il eut un sourire ironique et, comme un zombie, il alla allumer le feu dans sa petite cheminée. Ça ne lui prit pas beaucoup de temps, et il se redressa, enfin déterminé à tomber sur n'importe lequel des fauteuils, le premier qui se présenterait.

Mais Ô surprise, il y avait justement quelqu'un dans le premier fauteuil venu… Il fronça les sourcils, légèrement contrarié.

C'était un homme d'apparence agréable, un sourire enjôleur aux lèvres, dans un magnifique costume trois pièces gris-vert. Il devança la question de Lestrade et dit sur un ton assez dédaigneux :

-Je suis entré par la porte, la serrure n'a pas résisté très longtemps à mes crocheteurs. Ah. C'est vrai que vous ne m'avez jamais vu. Je suis James Moriarty.

L'inspecteur sentit un frisson lui parcourir l'échine et un gémissement lui échappa. L'autre affichait maintenant un sourire supérieur. Bien. Cet homme ne serait pas difficile à manipuler. Il était un peu déçu, il avait espéré s'amuser un peu plus, que l'autre ait une réaction plus violente… Mais c'était secondaire.

Il crut vraiment avoir gagné pendant deux ou trois secondes. Jusqu'à ce que Lestrade murmure, accablé :

-Oh non… Pas jusqu'ici…

Ce fut au tour de Moriarty de lever un sourcil.

-Pardon ?

L'autre, à bout de nerf, explosa, désespéré :

-Je ne pourrais donc jamais être tranquille ? Il faut que mon travail vienne me relancer chez moi ? !

Là Moriarty était surpris. Lestrade le fusilla du regard.

-Vous voulez quoi ? !

-Je suis Moriarty, reprécisa le malfrat, vexé et ébahi que son nom, qui devait pourtant être connu de l'inspecteur lui fasse si peu d'effet.

-Je sais, je suis pas sourd, et alors ?

Il n'avait aucune intention d'être aimable avec quelqu'un qui lui avait piqué son fauteuil ! Avec une moue contrariée, il alla s'asseoir dans l'autre. Bon Dieu, quand allait-il enfin pouvoir dormir ? !

"Et alors ?" répéta Moriarty, intéressé. "Et alors je sais tout de vous, votre vie, vos affaires en cours, vos relations, le nom de toutes les personnes que vous avez croisé… Je peux même vous dire quel caleçon vous portez."

Moriarty semblait considérer ce dernier point comme le summum de l'information… Lestrade bailla :

-C'est à la portée de n'importe qui… Il suffit de regarder dans les archives de ma carte bancaire ces deux ou trois dernières années, de fouiller mon appartement de fond en comble –ce que je suppose que vous ne vous êtes pas privé de faire-, de faire le compte de mes sous-vêtements et de voir ce qui manque…C'est classique…

Le demi sommeil où il plongeait le faisait voir plus clairement certaines choses…Et après tout, il était quand même inspecteur de police, il n'avait pas besoin de Sherlock Holmes pour des broutilles dans ce genre là…

Ses yeux se fermaient tout seuls, il bailla de nouveau et se tourna de côté pour dormir. Un toussotement sec de Moriarty le rappela.

-Vous êtes encore là ? Qu'est ce que vous voulez, à la fin ?

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Pour tout dire, Moriarty n'avait pas du tout l'habitude d'être traité ainsi par une personne banale. Même Sherlock Holmes le redoutait !

Et là, un simple inspecteur de police qui venait de passer une semaine hors de chez lui –semaine, dont oui, bien sur, il avait profité pour fouiller autant que possible dans sa vie et dans son appart – ne faisait pas le moins du monde attention à lui !

Sur un ton grinçant, il lâcha :

-Je pourrais vous tuer maintenant, vous savez…

Il avait plusieurs snipers postés aux alentours et en face, et il pouvait piéger le bâtiment quand il le voulait.

Lestrade, toujours d'un ton machinal, balaya la phrase.

-Évidemment. Mais ça n'aurait pas d'intérêt… Vous ne seriez pas venu en personne. Mais allez y, tuez moi, si ça peut vous faire plaisir –Mais laissez moi dormir ! Ah ! (Il se redressa un instant, pointant son index sur l'intrus.) Ne faites pas de mal aux meubles, ils ne vous ont rien fait.

Puis il referma les yeux.

Cette fois ci, Moriarty était perplexe.

-Ça vous est égal de mourir ?

L'inspecteur ne desserra pas les paupières, énervé. Il bougonna :

-Au moins, je serais tranquille –et seul !

La lassitude l'envahit, amenant quelques larmes avec elle. Il se rassit de face, le dos enfoncé dans le dossier, la tête en arrière, une main crispée sur l'accoudoir et l'autre devant les yeux.

-Laissez moi… Je ne vous serais d'aucune utilité… Je ne peux même pas servir de moyen de pression…

Ce n'était pas faux. Moriarty se demandait un peu pourquoi il avait voulu voir l'inspecteur… Hum. Par curiosité, sans doute.

Dans l'âtre, le feu brûlait doucement, et la voix mélodieuse du malfrat se refit entendre.

-Vous pourriez me donner quelques informations professionnelles…

Lestrade releva la tête et planta ses yeux noirs dans ceux de Moriarty.

-Ne. Me. Parlez. Plus. De. Travail. En. Dehors. Des. Heures. De. Service. C'est clair ?

Il retomba dans le dossier. Ah non ! Il était allergique à toute forme de travail pour le week-end, là ! Il aimait son boulot, mais il avait eu sa dose !

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Moriarty considéra un instant l'inspecteur, un peu –un peu ! –impressionné par la détermination qu'il avait vu dans son regard.

Mmmh, il obéirait peut-être. Ou pas.

Il détailla l'homme assit en face de lui, à moitié endormi. Trente-cinq ans, en paraissant quarante, les cheveux si clairs qu'ils semblaient gris, une bonne forme physique malgré tout.

Distrait, discret, sobre, simple.

Un assez bon goût, sauf en matière de nourriture... (Ses agents avaient trouvé du riz à la sauce tomate et au roquefort dans son frigidaire. Il avait préféré éviter de vérifier.)

Il paraissait clair que la semaine avait été dure, mais ça n'aurait pas dû provoquer ce genre de réactions là… Car il était venu en connaissance de cause, évidemment.

Mais en général, la fatigue fait craquer même les personnes les plus fortes… Ah, mais il était vrai que Lestrade n'était pas « fort ». Le manque de sommeil pouvait très bien avoir l'effet inverse.

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En fait, ce n'était pas vraiment ça. L'inspecteur savait que de toutes façons, il n'avait aucune chance d'en réchapper si Moriarty décidait de le tuer. D'ailleurs, il était tout bonnement incapable de faire le moindre geste, tant ses membres étaient engourdis par le manque de sommeil.

Alors il restait passif. S'il devait mourir, il mourrait, tant pis, tant mieux. Il était fatigué de sa semaine, de son travail, de sa vie… Mais tout irait mieux après une bonne nuit de repos !

Si seulement on voulait bien la lui accorder… Il marmonna, à l'intention de Moriarty :

-Pour le boulot, passez au bureau pendant les heures de services ! Ou allez embêter Sherlock, je suis sur que vous pouvez lui soutirer toutes les informations que vous voulez en le défiant…

Et cette fois, ses yeux se fermèrent pour de bon.

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Moriarty vit le corps de l'inspecteur se détendre imperceptiblement au moment où il sombra dans le monde des rêves. Il lui faisait presque pitié…

Machinalement, il remit une bûche dans le feu. Ce geste, qu'il avait pourtant décidé de faire seul, le contraria. D'habitude, quelqu'un le faisait à sa place… Comment faisaient les gens pour faire tout ça eux-mêmes ? Ils n'étaient pas riches. Ils ne se donnaient pas les moyens d'êtres riches, ils ne se servaient pas de leurs cellules grises. Et dans un sens, c'était heureux, pour lui.

Il jeta un nouveau coup d'œil à Lestrade. Hum. Il allait attraper froid.

Il sursauta en lui-même, il était donc capable de se genre de pensées ?

Il aurait pu faire quelque chose. Il ne le fit pas. C'était déjà suffisant d'y avoir pensé…

Et puis, c'était une assurance. S'il ne voulait pas revenir, il ne reviendrait pas, et Lestrade croirait à un rêve.

Un rêve… Encore une fois, son regard s'attarda sur le policier. Que faisait-il comme rêve, en ce moment ? Les rêves demeuraient la seule chose qu'un homme possédait éternellement. Un homme qu'on empêchait de rêver devenait fou. Il rêvait éveillé. Cet homme-ci était surprenant. Il n'était peut-être pas si faible qu'il l'avait jugé.

Bah. Pour l'instant, la récréation était terminée, il avait du travail.

Comme un fantôme, il s'effaça de la pièce, la porte ne fit pas de bruit en se refermant derrière lui.

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Jim Moriarty, Lestrade.

Entre eux, ça n'aurait jamais du être.

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Fin du chapitre un.


Should I whrite some more ?

Je crains que mon Lestrade ne soit un peu Ooc… Mais il est très fatigué.

Moi aussi, d'ailleurs.

Au plaisir de vous revoir ^^

Review \(w\)