Première fiction, Jane et Lisbon.
Rien de l'univers de The Mentalist ne m'appartient.
Bonne lecture !
L'affaire traînait depuis des mois.
D'autres se chevauchaient avec celle-ci, bien entendu. Quoi qu'il en soit, ils n'avançaient pas, trop peu d'indices.
Des femmes d'une trentaine d'années étaient retrouvées mortes. Selon les rapports des légistes, elle subissaient des tortures physiques et sexuelles particulièrement inhumaines et ce, durant des semaines. Entre le moment où était signalée la disparition de la victime et le moment où on retrouvait son corps, on comptait un bon mois, parfois deux. Le responsable avait besoin de garder longtemps ses victimes, la seule chose qu'on pouvait en déduire est qu'il se sentait comme dans une relation amoureuse avec sa victime.
Lisbon et son équipe enquêtaient sur l'affaire depuis le début. Ce sont eux qui ont découvert le premier corps qui avait été jeté dans une rivière et a échoué sur une berge.
Le problème dans cette enquête, c'est que Jane n'avait aucune idée, aucune probable solution, aucun suspect. Ils en avaient interrogé des dizaines, certains hommes parfois eurent droit à plusieurs interrogatoires.
Ça faisait maintenant deux semaines que l'enquête avait pris une dimension particulière, qu'elle était un supplice pour Jane, Cho, Rigsby et Van Pelt. En effet, Lisbon avait disparu. Comme pour les autres victimes, elle était rentrée chez elle le soir, n'avait pas eu le temps de préparer le repas ou même de lancer une quelconque activité, pas de trace de lutte, ou de quoi que ce soit dans l'habitation. Pas d'emprunte, pas d'ADN, pas de témoins. Juste un porte-clés avec une capsule de canette de bière au bout déposé sur la table basse du salon. Rien d'autre, aucune autre trace. Le sac de Lisbon et sa veste étaient accrochés dans l'entrée, son téléphone, ses clés et son arme rangés à leur place. Tout était là et on ne saurait déterminer si le suspect était entré avant sa victime ou si elle le connaissait et l'avait fait entrer. Mais personne n'avait trouvé de lien entre Lisbon et les autres victimes, pas de connaissances en commun, dans des zones géographiques trop éloignées pour qu'on puisse penser à un employé de magasin ou un livreur… Aucune trace, comme si Lisbon avait disparu de la surface de la terre.
Depuis la disparition de sa supérieure, Jane avait totalement mis sa vie en suspens. Il dormait maximum deux heures par nuit, revoyant tous les dossiers en continu, il ne regardait même plus tous les jours si on avait des nouvelles pistes pour RedJohn, et s'était même mis au café pour plus de productivité.
Il avait bien entendu pensé à l'œuvre de RedJohn, mais rien ne collait, et Jane avait un autre pressentiment. C'était ailleurs, il fallait chercher autre chose. Il ne savait pas quoi, il ne savait pas où, mais ce n'était pas là.
Ses trois collègues ne comptaient pas leurs heures non plus.
Tous les quatre ne rentraient chez eux que pour se changer au début de l'enquête mais ils avaient rapidement mis de quoi se changer dans leurs casiers et ils vivaient à présent dans les bureaux du CBI. Ils y mangeaient et y dormaient aussi, utilisant le futon de Jane dans le grenier ou le canapé du consultant. Personne n'allait dans le bureau de Lisbon, pas même Jane. A part au début pour récolter des indices, quand ce ne fut plus nécessaire personne n'y remis les pieds.
Pour la première fois depuis les deux semaines où elle avait disparu, Jane y entra. Il était 21heures et il cherchait encore à côté de quoi il avait pu passer.
Alors il s'était préparé un café, la marque préférée de Lisbon. Il avait repris tous les dossiers qu'elle avait consultés, avait pris tous les rapports qu'elle avait remplis. Quand il entra dans le bureau, le mug de sa supérieure à la main, les dossiers sous le bras, il fit lentement le tour de la pièce, se préparant aux heures qui allaient suivre. Il alluma l'ordinateur, ne cherchant pas à ouvrir la session de sa supérieure, il verrait plus tard si cela était nécessaire. Il avait besoin de faire tout ce qu'elle faisait, voir ce qu'elle voyait et comprendre pourquoi elle avait été une cible. Sur le porte-manteaux il vit qu'elle avait laissé une écharpe, il la pris et la passa autour du cou et la renifla distraitement. Maintenant, il devait se mettre dans la peau de Lisbon et comprendre ce qu'elle avait compris, revivre ses dernières heures de liberté.
Alors il lut. Tout. Plusieurs fois, longtemps, encore et encore.
Puis vers trois heures du matin il cria. Il appela les autres qui cherchaient de nouveaux profils ou qui approfondissaient ceux qu'on connaissait déjà. Il leur demanda de le rejoindre rapidement dans le bureau de leur supérieure.
Il avait enfin compris. Deux semaines qu'ils cherchaient tous les quatre et il comprenait seulement maintenant. Elle avait trouvé le responsable. Alors il présenta sa théorie. Van Pelt sorti des phrases de certains interrogatoires menés par Lisbon, Cho et Rigsby complétaient et ensemble ils imbriquèrent les pièces du puzzle. Étrangement, Jane ne fit rien de compromettant, laissant ses collègues appeler les référents et appliquer les lois à la lettre.
Deux heures après, plusieurs équipes d'élite des forces de l'ordre entouraient une petite maison dans une banlieue non loin de Sacramento. Ils étaient chez le seul suspect qu'ils avaient su mettre en évidence mais n'étaient sûrs de rien, ils avaient eu le mandat plus parce que la vie de leur responsable était en danger que pour de réelles raisons.
Les choses se déroulèrent rapidement, Cho et Rigsby fouillaient la maison en silence et arrivèrent à la cave, suivis de très près par Jane. Ils tombèrent sur une porte fermée. Rapidement, ils ouvrirent le verrou et découvrirent Lisbon, mal en point, sur le sol dans le fond de la pièce. Sur la gauche de la pièce qui ne faisait pas plus de 10 mètres carrés, se trouvait un vieux matelas sale et sur la droite une table basse avec une petite bouteille d'eau à moitié vide. Au centre de cette pièce, deux chaines sortaient du sol, elles étaient accrochées aux chevilles de Lisbon. Les chaines étaient juste assez longues pour que Lisbon puisse se déplacer dans la pièce, mais pas sortir si jamais elle avait trouvé un moyen d'ouvrir la porte.
Allongée et faible, elle n'avait pas remarqué que des gens étaient entrés. Jane s'était précipité vers elle. Elle était en sous-vêtements, des plaies faites avec des lames ou du feu, plus ou moins graves et profondes éparses sur son corps. Rien sur le visage et le cou. Jane avait posé une main sur un poignet de sa supérieure pour vérifier le pouls. Il était faible et lent mais elle était en vie. Il chuchota à ses collègues qu'ils avaient besoin d'un médecin, le minimum de personnel médical, pas besoin de spectateurs supplémentaires. Il ne parlait pas fort pour ne pas faire peur à sa collègue et amie. Il lui parlait, doucement, calmement et essayait de l'asseoir et l'aider à enfiler sa veste. Le temps qu'une équipe médicale vienne, il n'arrêtait pas de repositionner sa veste sur les épaules de Lisbon, il la trouvait beaucoup trop maigre, la veste jurait avec son gabarit. Elle était d'un naturel mince habituellement, voire trop mince pour sa taille, mais elle a toujours été comme ça. Là, c'était pire et Jane se demanda ce qu'elle avait bien pu avoir à manger depuis son enlèvement. Il avait posé ses mains sur les cuisses de sa patronne en faisant quelques frictions pour tenter de la réchauffer mais elle était aussi gelée que le sol de cette cave. Jane réprima plusieurs fois des frissons. Il pensait se sentir soulagé de l'avoir près de lui, vivante mais son angoisse montait en pensant au chemin qui se présentait devant eux. D'habitude, en fin d'enquête il souhaitait une bonne chance aux victimes et à leurs familles mais là c'était son amie qui devrait apprendre à vivre avec l'après et il savait qu'il l'aiderait jusqu'à ce qu'elle aille mieux. Et connaissant sa propre expérience, il savait qu'il n'était pas doué dans « l'après-drame ». Durant les secondes qui séparaient sa demande de renforts médicaux et le moment où ils arrivèrent, il proposa à Lisbon de boire un peu. Elle ne fit aucun geste lui permettant de savoir qu'elle avait compris ce qu'il lui disait. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, Lisbon était installée sur un brancard et deux urgentistes s'affairaient autour d'elle, réalisant les premières évaluations. Jane lui avait attrapé la main et avançait au rythme du brancard, jetant un regard noir à quiconque osait croiser le sien, défiant ceux qui pourraient lui dire de lâcher la main de son amie ou même d'aller ailleurs. Il ne la lâcha pas dans l'ambulance non plus, gardant sa main dans les siennes, inquiet de voir qu'elle ne se réchauffait pas malgré les couvertures de survie. Son corps était couvert de sang séché, celui qui avait fait les scarifications et brûlures s'en était donné à cœur joie.
Avant de démarrer, il entendit que Cho était venu lui dire que le responsable, un membre de la police, avait tenté de se défendre et avait été abattu par Van Pelt. Malgré ça, Jane n'arrivait pas à se sentir soulagé, l'état de Lisbon l'inquiétait de plus en plus. Elle ne regardait même pas vers lui, le regard fixe, semblant se concentrer sur les lumières du plafond de l'ambulance, aucune expression sur le visage, aucun frisson malgré sa température corporelle basse.
Une fois à l'hôpital, les équipes installèrent Lisbon dans une pièce individuelle des urgences. Les soignant étaient synchronisés et ne parlaient pas ou peu, Jane s'en sentit reconnaissant. L'un s'occupait des bilans sanguins, un autre posait cathéters et perfusions diverses, quelqu'un d'autre faisait un électrocardiogramme, des échographies rapides, évaluation des organes vitaux… Puis un médecin arriva dans la pièce avec un paquet sous le bras et demanda à Jane de sortir. Il était accompagné d'une jeune médecin, une interne probablement.
- Hors de question, elle ne restera pas seule.
- Ne vous inquiétez pas monsieur, nous allons bien nous occuper d'elle, et nous sommes là, elle n'est pas seule.
Jane le coupa.
- Je reste avec elle, ça ne se discute pas. Vous faites ce que vous avez à faire, et je fais aussi ce que j'ai à faire. Si besoin, je ferme les yeux ou je me retourne mais je ne sortirai pas de cette pièce si elle s'y trouve encore.
Jane et le médecin entamèrent une bataille silencieuse, attendant fermement que l'autre cède. L'interne ouvrait le kit où Jane pu lire « Kit de prélèvement de viol ».
C'est le moment que choisit Lisbon pour chercher Jane des yeux et lui attraper la main. Plus personne ne discuta la présence du consultant auprès de Lisbon après cela. Elle subit encore plusieurs examens et ne fut dans une chambre au calme que plus de deux heures après son arrivée aux urgences. Jane ne lui avait plus lâché la main, sauf pour le scanner où il dût rester derrière les vitres avec le radiologue et le manipulateur radio.
Lisbon ne parlait pas, elle ne répondait que par oui ou par non avec un léger mouvement de tête pour donner ou non son accord pour les soins. Bien sûr qu'elle entendait et comprenait ce qu'on lui disait, mais non, elle n'avait pas envie de parler. Pas même à Jane.
Son mutisme persista plusieurs jours.
Jane n'avait pas quitté Lisbon depuis son hospitalisation. Il s'était approprié le divan de la chambre d'hôpital de Lisbon. Sans qu'il ne lui ait demandé, Van Pelt lui ramena de quoi manger et se changer pour qu'il n'ait pas à sortir de l'hôpital. Elle avait bien compris que Jane ne quitterait pas Lisbon avant d'être sûr qu'elle aille mieux. Pour ce geste et le soutien muet, Jane pris Van Pelt dans ses bras en guise de remerciement. Rien de plus explicite qu'un geste spontané et sincère. La jeune en fut touchée et lui rendit son étreinte. Chaque jour, l'un de leurs collègues venait les voir. Van Pelt expliqua que les familles des autres victimes avaient été prévenues et soulagées. Rigsby expliqua les détails de la fermeture de l'enquête. Cho, pour sa part esquissa un léger sourire de soutien à Lisbon et lui dit qu'il repasserait quand elle irait mieux.
Et puisqu'elle n'avait pas parlé à Jane, il ne faut pas s'attendre à ce que Lisbon ait parlé à un psychiatre ou un psychologue, malgré les nombreuses tentatives du corps soignant.
Tout ce qu'elle faisait était de se lever pour aller à la salle de bains, éteindre la télé quand ça la soulait et refuser de s'alimenter. Elle ne s'opposait cependant pas aux soins, sachant que cela pourrait changer ses modalités d'hospitalisation et alors elle serait contrainte à suivre un contrat de soins bien déterminé pour pouvoir sortir plus tard.
À la quatrième tentative, Jane arrêta d'essayer de parler avec elle. Il finit par attendre que cela vienne d'elle. Les journées étaient rythmées par le bruit des pages que Jane tournait que ce soit un livre ou des dossiers apportés par ses collègues, les soins des plaies qu'avait Lisbon, qui étaient en bonne voie de cicatrisation pour la plupart. D'après les dermatologues, elle ne devrait pas garder de mauvaises marques. Les repas que Lisbon ne touchait pas, les psychologues qui essayaient de l'aider, les infirmiers qui tentaient à tour de rôle d'être gentils, ou méchants, puis marrants, puis discrets…
Au matin du cinquième jour d'hospitalisation, Lisbon était dans la salle de bains et prenait sa douche. Jane entendit des bruits étranges, il se précipita pour voir ce qu'il se passait et il la vit se débattre avec les perfusions qui étaient emmêlées et le pied à perfusions qui allait s'écrouler car elle bougeait bien trop violemment pour que le tout garde l'équilibre. Quand elle le vit s'approcher d'elle elle pleura de rage et tenta d'arracher les aiguilles de ses bras.
- Je veux qu'on m'enlève toutes ces merdes ! Je veux qu'on me laisse tranquille avec tout ça !
Il l'empêchait de tirer sur les tubulures et l'entoura de ses bras, la reculant du jet d'eau pour qu'ils ne glissent pas.
- Vous refusez de vous alimentez et même de boire, ils sont obligés de vous poser tout ça !
Elle se débattait dans ses bras et malgré sa fragilité, il avait du mal à la garder auprès de lui.
- Je veux mourir ! Je veux mourir Jane ! Vous entendez ?! Je veux mourir…
Pour toute réponse il la serra encore plus fort dans ses bras en lui passant tant bien que mal une serviette autour du corps pour cacher sa nudité. Elle avait crié, un infirmier ne devrait pas tarder à venir voir ce qu'il se passe.
Alors qu'elle continuait à dire qu'elle voulait mourir, elle se sentit de plus en plus faible, la décharge d'adrénaline était passée. Il sentit ses jambes faiblir et eut juste le temps de mettre un bras derrière les genoux de Lisbon. Dans le mouvement elle passa ses bras autour du cou de son consultant. Dans la bataille elle avait réussit à tout dépiquer.
Il la ramena dans la chambre se dirigeant vers le lit pour l'y déposer, mais il sentit qu'elle ne le lâcherait pas, alors il se ravisa, attrapa un plaid d'une main et s'assied dans le divan. Il les installa confortablement et couvrit Lisbon du plaid, se disant qu'il aurait pu rester longtemps debout tellement elle était légère. Leurs respirations se calmaient et Jane déposa un baiser sur le front de Lisbon qui avait les yeux fermés. Il l'entoura alors de ses bras et commença à parler. Il savait qu'elle l'écoutait maintenant.
- Il faut manger, Lisbon. Sinon ils vont repiquer toutes les poches. Ou alors commencez par prendre les médicaments par voie orale… S'il vous plait… J'ai…
C'est le moment que choisit un infirmier pour entrer dans la chambre. Il était grand, avait une barbe de quelques jours et des cheveux longs qu'il tenait en chignon haut et effet décoiffé. Si elle avait rencontré cet homme ailleurs, elle l'aurait trouvé terriblement charmant, mais elle ne le regardait même pas. Doux et patient, il s'accroupit face à elle et attendit qu'elle établisse le contact visuel d'elle-même puis il s'adressa à elle avec une tendresse que Jane n'aurait imaginé d'un homme comme lui.
- Je vais récupérer les perfusions et jeter tout ça. Je vais parler au médecin et lui demander de toute prescrire par voie orale. Je vais revenir d'ici quelques minutes avec les comprimés dont vous avez besoin pour le moment et de quoi manger un peu. Je déposerai le tout et vous laisserai voir ça avec votre compagnon.
Jane fit de gros yeux et non de la tête.
- Ah, aux dernières nouvelles je pense que c'est plutôt votre ami… Vous l'avez jeté malgré ses beaux yeux ?!
Jane leva les yeux au ciel… Si en plus d'être sexy il faisait de l'humour. Finalement il n'était pas mécontent que Lisbon ne s'y intéresse pas, il était tellement son style. Manquerait plus qu'il mette des cols roulés.
Liant le geste à la parole, l'infirmier sortit de la chambre avec le pied à perfusions et revient une dizaine de minutes plus tard avec un plateau et les comprimés.
De nouveau, il attendit qu'elle le regarde et lui tendit un verre d'eau avec une coupelle où se trouvaient quatre comprimés. Son visage était barré d'un sourire discret mais sincère, le visage doux, les mots n'étaient pas nécessaires, il attendait. Elle choisirait par un geste si elle se battait ou non. Soit elle fermait les yeux et ce serait probablement voué à l'échec, soit elle attrapait le verre d'eau. Jane osait à peine respirer de peur qu'un mouvement trop brusque lui fasse prendre la mauvaise décision, il la savait en plein dilemme et ne pouvait rien faire pour l'aider à faire son choix. Elle devait le faire seule.
Lisbon mit près d'une minute avant de se décider et finit par tendre le bras pour prendre le verre que l'infirmier lui tendait.
Jane était ému et il aurait mis sa main à couper que c'était aussi le cas de l'infirmier.
Elle avala les cachets puis regarda le plateau où se trouvaient un bol de bouillon et des biscottes, gênée.
- Je… Je préférerais un peu de café si possible… S'il vous plait…
Un grand sourire traversait maintenant le visage de l'infirmier et il sortit d'un pas enjoué avec le plateau.
- Et un café pour Madame Lisbon !
Depuis cet épisode, Lisbon parlait de nouveau et s'alimentait progressivement, gardant sa fâcheuse habitude de consommer trop de café. Mais Jane ne disait rien, il était trop content qu'elle aille de l'avant.
Bien qu'elle discutait avec les gens, elle ne voulait pas approfondir les détails sur ce qui lui était arrivé. Les rapports du légiste ainsi que les anciens dossiers étaient assez détaillés, elle refusa alors d'approfondir sa déposition. De toute façon l'affaire était classée vu que le responsable était mort, elle n'avait personne à sauver avec des détails qu'elle voulait à tout prix oublier. Par chance, les médicaments qu'on lui donnait l'assommaient tellement qu'elle ne rêvait pas et pouvait donc se reposer grâce à un sommeil calme.
Parfois la nuit, Lisbon se réveillait et ne bougeait pas. Elle vérifiait que Jane était toujours là. Quand elle le voyait allongé et endormit elle se demandait pourquoi elle angoissait de croire qu'il pourrait être parti sans lui dire, car elle savait au fond qu'il ne la laisserait pour rien au monde. Tous les deux, ils étaient comme ça. Toujours là l'un pour l'autre malgré tout ce qu'ils pouvaient bien se dire. Il ne bougerait pas, elle n'avait pas à s'inquiéter pour ça. Et pourtant, c'était toujours avec beaucoup de mal et les yeux rivés sur son consultant qu'elle se rendormait.
Au douzième jour d'hospitalisation, le médecin qui s'occupait de son dossier vint lui annoncer qu'elle pourrait rentrer chez elle, qu'elle n'avait plus de soins nécessitant qu'elle soit à l'hôpital mais qu'elle devrait aller voir un psychologue toutes les deux semaines ainsi qu'un psychiatre une fois par mois, pour le moment. Néanmoins, il y avait une condition à sa sortie, elle devait ne pas être seule chez elle au moins jusqu'au premier rendez-vous avec le psychologue, soit dans une semaine.
Elle se tourna spontanément vers Jane et il acquiesça mais elle culpabilisa, il était déjà resté douze jours dans cette chambre d'hôpital avec elle. Ils n'étaient pas ensemble après tout.
- Peut-être qu'on pourrait demander à mes frères…
- Je peux rester avec vous, Lisbon.
- Vous avez déjà donné assez de votre temps, je vais appeler James.
- Lisbon, je vais vous dire la même chose qu'à l'autre abruti des urgences, je reste avec vous et ça ne se discute pas.
Le médecin sourit et Lisbon sembla soulagée.
Ils passèrent la matinée à préparer la sortie de Lisbon à faire les sacs, signer des papiers, récupérer les prescriptions que Cho irait chercher à la pharmacie, s'arranger avec van Pelt qui a déposé quelques courses chez Lisbon. A midi, un taxi était devant l'hôpital pour les emmener chez elle.
Merci d'avoir lu, la suite bientôt ! =)
