Disclaimer :
Yo tout le monde! Ici Saenda et Littlerosebud avec Une seconde chance!
Saenda : On espère vraiment que vous allez l'aimer, n'est-ce pas?
Littlerosebud : Ouaip! Donc j'imagine que tout le monde sait que ce sera du KratosxYuan, n'est-ce pas?
Saenda : J'espère, c'est écrit dans le résumé ._. Oh, oh! Et je dois avertir! Il va y avoir un petit peu de MithosXKratos, mais seulement de la part de Mithos. Mes fantaisies xD
Littlerosebud : Je vois… Pauvre Kratos, vraiment .
Saenda : Quoiii? ._.
Littlerosebud : Enfin… Allons y avec le vrai disclaimer! Rien ne nous appartient! Pas le monde, pas les personnages.
Saenda : Dommage. Je veux vraiment que Kratos m'appartienne. *soupir*
Littlerosebud : Et je veux vraiment Yuan. Mais on peut pas tout avoir dans la vie, non?
Saenda : Je sais, je sais… Ah, et avant qu'on commence, je dois avertir! Tous ceux qui insulteront notre histoire se verront recevoir une réponse tout aussi méchante! Vous avez été avertis! Enfin, bonne histoire tout le monde!
Chapitre 1 (P.D.V. de Kratos)
J'étais fatigué. Je n'en pouvais plus. Je n'en pouvais plus de ce travail, de cet endroit. Si seulement je pouvais en finir maintenant, tout irait beaucoup mieux. Malheureusement, rien ne pouvait marcher aussi simplement. On ne me laisserait jamais partir, j'étais un véritable prisonnier. Mais un prisonnier rebelle, il fallait se l'avouer. Car malgré le fait que je ne pouvais partir, j'étais déterminé à trouver une solution, de me battre jusqu'à la fin. Je devais trouver une solution, peu importe laquelle.
Tant qu'elle ne mettait pas ma famille en danger… Après tout, ma famille était la chose la plus importante à mes yeux et je me devais de tout faire pour la garder en sécurité.
Mes pas résonnaient dans les sombres couloirs de la bâtisse dans laquelle je me trouvais. Il n'y avait vraiment personne dans les alentours et un silence oppressant envahissait l'endroit. Je n'avais jamais aimé cette bâtisse, elle était beaucoup trop sombre à mon goût. Il n'y avait presque aucune lumière pour éclairer mon chemin et les murs étaient si gris qu'ils en étaient mornes, même tristes. C'était à peine s'il y avait des fenêtres et, lorsqu'enfin il y en avait une qui faisait son apparition, elle était recouverte de rideaux tous aussi gris que les murs. Il ne manquait plus que des cellules et on avait une véritable prison, ce qu'elle était en fait. Au sens figuré bien sûr. Car c'était ici que j'étais tenu de rester presque toutes les heures de mes journées. Et si je ne les passais pas ici, c'était parce que j'étais parti collecter l'argent d'importants clients, ou de clients qui donnaient du trouble à mon supérieur. C'était à peine si j'avais le temps de voir ma femme et mon fils. Je devais toujours m'éclipser dans la plus grande discrétion pour pouvoir les voir plus souvent, ce que je faisais couramment ces derniers temps. Et plus je m'éclipsais, plus le goût de liberté se faisait présent. Après tout, j'étais beaucoup plus heureux en-dehors de ces murs, quel humain sain d'esprit refuserait un tel bonheur? Je me devais de partir d'ici. Et j'y étais presque.
Cet endroit était le quartier général de notre 'famille'. Par famille, je n'entends pas ici la mienne, mais bien celle du travail, ce travail tant détesté. C'est malheureusement le surnom que l'on donne à son propre groupe de yakuza. Pourtant, je m'étais toujours refusé à l'appeler ainsi, sauf en présence de mon supérieur, car j'étais bien obligé. Après tout, je ne devais attirer aucun soupçon autour de moi et en tant que lieutenant direct de notre 'père', je me devais de montrer l'exemple. Au moindre indice de ma part, montrant que je voulais couper tout lien avec eux, tout était fini, plus jamais je ne pourrais m'échapper.
Je pris un tournant, mes pas résonnant toujours, et aucune âme qui vive en vue. C'était à croire que tout le monde avait déserté aujourd'hui. J'étais par contre bien placé pour savoir que c'était le jour de paye et que les enfants étaient en mission chacun de leur côté pour aller récolter l'argent des clients. Clients que l'on protégeait ou non. Mon supérieur avait ce don de faire peur aux gens. Il était d'une telle puissance que même les grandes personnalités politiques se prosternaient devant lui en tremblant d'effroi. Ce pour quoi il pouvait se permettre de faire n'importe quoi, même si généralement, cela s'avérait immoral. Il se croyait tout permis et répandre le mal était son activité favorite. C'était l'une des nombreuses raisons pour lesquelles partir se faisait pressant dans tout mon être. Je ne voulais plus voir, entendre, ni vivre toutes ces horreurs que j'étais obligé de faire. Tuer des gens parce qu'ils ne peuvent plus payer la 'protection' qu'on leur offrait, en battre d'autres pour s'assurer qu'ils obéiraient, entendre leurs pleurs et leurs supplications à longueur de journée… Ça en devenait beaucoup trop.
De plus, maintenant que j'avais fondé une famille dans le secret, je la mettais terriblement en danger. J'avais prévenu ma femme qu'une telle chose ne serait pas une bonne idée, mais elle avait insisté que tout irait bien et qu'une fois que j'aurais tout mis derrière moi et que je me construirais une nouvelle vie, nous n'aurions plus du tout besoin de nous inquiéter. J'espérais sincèrement qu'elle avait raison. Car si jamais mon supérieur apprenait ce que j'avais fait, je pouvais certainement dire adieu à ma femme et à mon fils. Et cette seule idée était suffisante pour m'effrayer grandement. Chaque année passée était un véritable poids sur les épaules, ne sachant jamais s'il apprendrait finalement ou si j'aurais encore du temps devant moi pour tout quitter.
Mes pas me menèrent finalement devant une grande porte de bois en érable sculpté et je toquai doucement dessus avant de tourner la poignée d'argent véritable et d'entrer à l'intérieur. Je refermai la porte derrière moi et m'accotai à celle-ci avant de faire face au visage que je détestais le plus.
Des cheveux blonds si longs qu'ils cascadaient dans son dos comme une chute d'eau. Des yeux verts brillants de malice et de cruauté, surtout de cruauté. Elle était si intense qu'elle suffisait à faire figer n'importe quel être qui entrerait dans ce bureau et à le faire prosterner en suppliant de lui laisser la vie sauve. Bien souvent, ces yeux étaient la preuve qu'il était sur le point de commettre un mauvais coup. J'avais appris que c'était le cas lorsqu'ils étaient légèrement plissés avec moquerie, riant des victimes qui souffriraient grandement de ses plans diaboliques.
Il arborait un sourire imbu de lui-même, un sourire qui montrait qu'il savait à quel point il avait du pouvoir sur tout autour de lui. Ses minces lèvres étaient souvent étirées en ce sourire, mais pouvait parfois s'amincirent en une moue colérique. J'ignorais sincèrement ce qui était pire; le voir en colère, ou le voir heureux parce qu'il sait pertinemment que quelqu'un va souffrir.
Son visage pouvait sembler angélique si on y jetait un seul coup d'œil, mais cette simple pensée pouvait rapidement s'avérer fatale. Car si on ne faisait pas attention à cet homme, tout était fini.
« Tu m'as demandé, Mithos? » Demandai-je avec un soupir, ne bougeant pas de l'endroit où je me tenais. J'étais le seul ici qui pouvais me permettre de le tutoyer et de l'appeler par son prénom, car je le connaissais depuis très longtemps. Tous les autres se devaient de l'appeler 'Père' ou alors 'Yggdrasil', qui s'avérait être son nom de famille.
Étonnamment, Mithos n'avait pas toujours été ainsi. Lorsqu'il était jeune, il était un véritable garçon angélique qui ne voulait que le bien des autres. Je l'avais rencontré au moment d'être pris en charge par son père. J'avais perdu mes parents étant très jeune et n'ayant nulle part où aller, son père m'avait recueilli pour faire de moi un Yakuza. J'avais rapidement fait mes preuves afin de pouvoir avoir un toit sous lequel rester. Il m'avait recueilli chez lui où j'ai rencontré Mithos. Bien vite, il s'était rapproché de moi afin que je l'aide à mettre son plan au point. Puisqu'en grandissant, son père lui remettrait naturellement la tâche de s'occuper des Yakuza entre les mains, il voulait que nous changions ce système cruel qu'était de récolter l'argent des gens grâce à la peur et la violence pour en faire quelque chose de bon afin d'aider ces personnes. J'avais rapidement accepté une telle requête, n'ayant jamais aimé faire de mal aux autres, ce qu'un tel travail impliquait. Alors, je m'étais rapidement mis à monter les échelons pour prouver mes capacités afin de pouvoir rester près de Mithos, bien que cela ne me réjouissait guère, et je pus enfin atteindre la position de lieutenant en chef tandis que Mithos prenait le relais en tant que 'père de la famille'. J'avais grandement espéré que tout irait pour le mieux, que nous serions capables ensemble de changer les choses. Malheureusement, Mithos se rendit vite compte qu'il prenait goût à tout l'argent qu'il recevait. Je savais pertinemment que l'argent pouvait corrompre les gens, mais pour le faire à ce point, je ne m'y étais jamais attendu. C'était donc avec un immense regret que j'avais vu mon ami changer du tout au tout, de passer de Mithos à Yggdrasil. Le garçon innocent qu'il était autrefois n'était plus, bien malgré le fait que j'aie essayé de le faire ressurgir de nombreuses fois.
J'ai longtemps suivi ses ordres sans dire un seul mot, croyant que je n'avais aucunement le choix dans tout cela. Pour moi, ma vie avait été tracée et j'étais obligé de rester parmi les siens et faire ce travail horrible qui était de collecter l'argent des gens et se débarrasser des 'inutilités' qui se mettaient au travers de mon chemin. Seulement, il y a quelques années de cela, huit pour être exact, j'ai rencontré une femme magnifique qui a tout bouleversé cette stupide théorie. Anna était son nom et je dois avouer qu'il lui allait bien. Un nom si doux, et pourtant joyeux et plein de vie, qui ne se laisse jamais abattre. C'était son portrait tout craché. La première fois que je l'ai rencontrée, elle se faisait poursuivre par des voyous. Je me suis rapidement débarrassé d'eux et, pour me remercier, elle m'avait offerte à dîner. Au final, même si je n'étais pas quelqu'un qui parlait beaucoup, et je ne le suis toujours pas d'ailleurs, elle a réussi à m'arracher quelques mots qui se sont bien vite transformés en une conversation. En apprenant dans quel genre de travail je me retrouvais, j'ai été surpris qu'elle ne soit pas effrayée d'avoir un yakuza avec elle. Habituellement, lorsque je parlais de ma 'profession', si l'on pouvait dire ainsi, on s'éloignait de moi avec frayeur, refusant de me parler. Mais Anna n'avait pas fait une telle chose. Elle s'était contentée de me sourire joyeusement avant de me demander plus d'informations sur moi encore. Je lui ai finalement déclaré que je n'étais pas parmi les yakuza par plaisir, mais bien parce que je m'y sentais forcé et que je ne voyais pas comment je pouvais m'en sortir. Et c'est avec bienveillance et sagesse qu'elle m'a expliqué que je n'étais pas obligé de suivre ce qui ne me plaisait pas, qu'il pouvait y avoir plusieurs autres possibilités devant moi. Ses mots avaient été si convaincants que bientôt, je me suis mis à l'aimer et à faire tourner mon monde autour d'elle plutôt qu'autour d'Yggdrasil. Après un an, nous nous marrions déjà pour avoir un fils l'année suivante. Un fils déjà si grand considérant le nombre d'années que j'avais réussi à les protéger. Mon petit Lloyd dont je suis si fier. Il ne pouvait vraiment pas savoir à quel point j'avais hâte de quitter ce monde pour enfin avoir un travail qui pourrait lui permettre d'être fier de moi en retour.
Je devais vraiment sembler perdu dans mes pensées, car j'entendis un petit toussotement de la part de mon supérieur, signe que je devrais revenir à moi et écouter ce qu'il avait à dire. Après tout, ce n'était pas pour rien qu'il m'avait appelé, et le faire attendre serait une erreur. « Si, je t'ai appelé, mais tu sembles bien fatigué Kratos. » Je haussai un sourcil. Est-ce que je rêvais ou Yggdrasil venait-il de se préoccuper de moi? C'était bien la première fois que j'entendais une telle chose sortir de sa bouche. Habituellement, il serait allé droit au but sans même mentionner quoi que ce soit sur le fait que je pourrais être fatigué. Quelque chose ne tournait pas rond et je devais avouer que je n'aimais pas ça.
« Non, tout va bien. Un peu perdu dans mes pensées, c'est tout. » Répondis-je simplement avec un haussement d'épaules, bien décidé à comprendre ce qui se tramait dans la tête de ce fou. Il me fallait trouver vite ou cela pourrait peut-être me coûter cher. Car je n'étais au courant d'aucun plan spécial, cela voulait donc dire que ça me concernait. De plus, ses yeux étaient plissés de cette manière qui n'augurait rien de bon. Si mes soupçons s'avéraient exacts, je devais me méfier et trouver rapidement ce qu'il préparait, car cela pourrait me coûter très cher.
« Pourtant, je suis certain que tu pourrais prendre un peu de repos. » Renchérit-il, son sourire s'agrandissant. « Tu travailles si fort pour moi, prendre congé une fois de temps en temps ne pourrait certainement pas te faire de mal, tu ne crois pas? » Il laissa échapper un doux rire à faire froid dans le dos. « Ne suis-je pas gentil? Je m'occupe si bien de toi, Kratos! » Ronronna-t-il de son ton mielleux. Je ne pus empêcher le frisson qui parcourut mon dos en entier, bien que mon corps resta immobile le plus possible. J'avais appris à ne montrer aucune émotion en présence de cet homme. Cela aussi pouvait s'avérer mortel.
Cependant, je ne pouvais me défaire de ce sentiment étrange qui grandissait en moi. C'était comme si Yggdrasil tenait à se débarrasser de moi, qu'il voulait me renvoyer chez moi. Je ne comprenais pas pourquoi d'ailleurs, ce n'était pas comme si j'ignorais toutes les missions, même secrètes, qui se déroulaient dans et en dehors de cet établissement. Je fronçai les sourcils, tentant de comprendre.
Me renvoyer chez moi…
Et enfin, je compris avec horreur ce qui se passait. Yggdrasil ne voulait pas me cacher quelque chose, mais plutôt me montrer quelque chose! Et ce quelque chose se déroulait en ce moment chez moi! Il devait avoir découvert pour Anna et Lloyd…
Malgré la tempête qui faisait rage à l'intérieur de moi, je gardai un visage impassible devant Yggdrasil au cas où je me tromperais, bien que ma peau entière voulait pâlir maladivement et que mon corps voulait trembler violemment sous le choc. Je souhaitais ardemment me tromper.
Je laissai échapper un soupir pour faire croire que cela m'ennuyait de me faire renvoyer ainsi, bien qu'il m'aide à dissiper ne serait-ce qu'un peu d'anxiété. « Si tu y tiens tant. » Déclarai-je d'une voix monotone. Cela sembla le désappointer puisqu'il fit une moue déçue en voyant si peu de réaction de ma part, accentuant la frayeur déjà immense en moi. « Je me force à te trouver un temps de repos alors que nous sommes si occupés et c'est ainsi que tu me remercies? » Fit-il avec une pointe de colère dans la voix. Cette fois je soupirai de nouveau et m'inclinai en relâchant un peu mon masque d'impassibilité pour montrer un faible masque de plaisir. Si en plus de préparer quelque chose de mauvais, Yggdrasil devait se mettre en colère, je pouvais être sûr que j'arriverais trop tard pour ma famille. « Pardonne-moi. C'est juste que je ne m'attendais pas à un après-midi de repos et que je ne savais pas comment réagir. Mais merci beaucoup pour ta compassion. » Déclarai-je doucement, cherchant vaguement mes mots pour ne rien mentionner de ce que je ressentais vraiment. Il sembla alors plus content et me refit son sourire si mauvais. « Ah, voilà une meilleure réaction. » Il semblait encore déçu de ne voir aucune émotion de peur sur mon visage, mais je n'allais pas lui laisser le plaisir de me voir perdre mon sang-froid devant lui. Si vraiment il avait découvert ma famille et leur avait fait du mal, plus jamais il ne recevrait quelconque plaisir de ma part, je pouvais le jurer.
Je lui fis un simple signe de tête pour le saluer avant de me retourner d'un mouvement sec pour ensuite quitter les lieux d'un pas qui semblait calme et précis, mon expression toujours aussi impassible. Je marchai ainsi jusqu'à l'entrée de la bâtisse pour être certain qu'Yggdrasil ne me surprenne avec un air de panique au visage au cas où il aurait décidé de me suivre ne serait-ce qu'un peu. À la moindre expression de frayeur, il se verrait satisfait de ses plans et saurait immédiatement qu'il avait tout découvert. Cependant, je préférais plutôt mourir que de lui laisser ce plaisir.
Finalement, quand je fus sûr qu'il n'était pas près de moi, je me mis à courir aussi vite que mes jambes me le permettaient. J'arrivai en un rien de temps à ma voiture et, bien que je ne m'en souvienne aucunement, je sais que je n'avais jamais démarré une voiture aussi rapidement avant de filer en vitesse, me préoccupant à peine de la circulation. Mon esprit était bien trop occupé sur le fait que ma femme et mon enfant pouvaient être en danger. J'eus vaguement connaissance de quelques klaxons en ma direction, car à plusieurs reprises, je faillis faire un accident, bien que je ne me sois jamais arrêté pour m'excuser, ni prendre la peine de constater si j'avais fait des dégâts. J'ignorais si c'était un ange gardien quelconque qui me protégeait, mais je pouvais jurer qu'il était efficace.
Plus j'approchais de ma destination, plus j'apercevais de la fumée gris cendre provenant… de mon quartier. Mes yeux s'écarquillèrent avec épouvante en constatant ce fait. Ce ne pouvait pas… non, ce ne pouvait pas!! Je crois bien que mon pied pesa plus fort encore sur la pédale de gaz et ce fut un miracle qu'aucun policier ne se soit mis à ma poursuite.
Au moment d'arriver dans ma rue, j'aperçu deux policiers garder l'endroit pour empêcher les gens d'entrer, ainsi qu'une banderole jaune bloquant la rue, me prouvant que quelque chose d'horrible venait d'arriver. Même si la fumée maintenant intense était suffisante comme preuve, le fait de voir des policiers donnait plus d'impact encore. Il n'y avait plus aucune place pour l'espoir qui s'était infiltré à l'intérieur de moi un peu plus tôt avant de commencer à disparaître lentement.
Je garai la voiture sur la chaussée sans vraiment regarder où je la plaçais, n'en ayant pas le temps ni la préoccupation. Je sortis en vitesse avant de me remettre à courir aussi rapidement que précédemment, ignorant complètement les deux policiers qui tentaient de m'arrêter. À nouveau, je me mettais à espérer. Espérer que cette fumée vienne d'une autre maison, que ma femme et mon fils soient tous deux saufs en train de regarder le feu en tant que spectateur. Ou alors espérer que, si vraiment le feu venait de ma maison, qu'ils s'en soient sortis à temps.
Puis, je stoppai net, mon corps ne pouvant plus bouger à l'exception des tremblements violents qui s'étaient emparés de lui, mes yeux se dilatant avec terreur devant le spectacle qui s'offrait devant moi.
Là, une petite maison autrefois charmante se faisait ravager par un incendie brûlant de mille feux. Les murs bleus gris avaient pris une teinte de cendre parmi l'orangé des flammes et étaient complètement flous. Le toit noir grondait durement, comme une plainte, prêt à s'effondrer sur la maison sans merci. Les fenêtres qui donnaient sur l'extérieur avaient toutes éclaté à cause de la chaleur intense et de la vitre était éparpillée sur le gazon. La chaleur émanait si fort que je la sentais sur ma peau, bien que je sois à des mètres d'elle.
L'orange éclatant se reflétait dans mes yeux, grandissant chaque seconde malgré l'eau jetée dessus pour le calmer. Je venais à peine de me rendre compte que des pompiers tentaient de le faire mourir, bien qu'avec les plus grandes peines. Le feu était tenace, il montait encore et encore, s'exhibant fièrement devant la destruction qu'il provoquait, ne se souciant guère des sentiments qu'il pouvait provoquer. À part peut-être dans mon cas. C'était comme s'il me raillait, se moquant de moi ouvertement pour avoir été aussi imprudent. Ce feu était Yggdrasil même, c'était ma punition pour avoir osé fonder une famille, la cacher et trahir mon maître.
Cela fut suffisant pour me faire revenir à la réalité et je me remis à courir en direction de ma maison dans l'intention de secourir ma famille. Je ne pouvais pas les laisser là-dedans! Ils étaient sûrement encore vivants, ils devaient être encore vivants! Ils ne pouvaient pas mourir maintenant, non… pas maintenant…
« ANNA! LLOYD!! » Hurlai-je avec un désespoir immense dans la voix. Je priais tous les Dieux du monde pour qu'ils soient tous deux encore vivants, pour qu'ils aient réussi à s'en sortir! Ma femme, mon enfant!
Soudain, je sentis que l'on me retenait les deux bras et je fus forcé d'arrêter. Pourquoi est-ce que l'on me retenait? Je n'avais pas le temps pour ça! Je devais aller sauver ma famille avant qu'il ne soit trop tard, je devais les sauver!!
Étrange à quel point la perte d'êtres chers pouvait me rendre irrationnel. Je savais pertinemment que me jeter dans les flammes pouvait me tuer aussi, ou alors me blesser gravement. Je n'accomplirais certainement rien à vouloir aller les chercher, peut-être même qu'il était déjà trop tard! Et pourtant, je me débattis sans ménagement, tentant de les faire lâcher prise. « Lâchez-moi! Lâchez-moi! » Hurlai-je, ma voix maintenant paniquée. « Je dois les sauver, lâchez-moi! » Si les larmes ne tombaient pas encore de mes yeux, je savais qu'elles ne prendraient pas de temps avant d'arriver. J'eus vaguement connaissance d'une réponse de la part des hommes qui me retenaient, mais je ne sais vraiment ce qu'étaient leurs mots exacts. Tout ce que je savais, c'est qu'ils refusaient de me laisser partir et que je devais me débattre encore plus.
Deux hommes de plus vinrent se joindre aux deux premiers afin de m'empêcher d'aller plus loin. J'étais pourtant déterminé à ne pas les laisser faire et me débattis comme le diable, gardant toujours mon regard fixé sur la maison, comme si je suppliais le feu d'arrêter ses ravages afin de me laisser aller chercher ma famille. Et c'est alors que je vis le toit de la maison s'effondrer durement et cette fois, les larmes affluèrent sur mes joues. Mes yeux se dilatèrent et lorsqu'enfin l'information s'enregistra dans mon cerveau, ce qu'elle semblait vouloir éviter, je cessai de me débattre. « NOOOOOOOON!!! ANNA, LLOYD!!! » Hurlai-je de nouveau avant de m'effondrer sur mes genoux en sanglotant, ma tête entre mes mains. Il m'était maintenant évident que je ne pouvais vraiment plus rien faire, que j'étais arrivé beaucoup trop tard. Si seulement j'avais eu quelques minutes de plus, si seulement j'avais su ce qu'Yggdrasil tramait…
Anna, Lloyd… pourquoi, pourquoi avez-vous eu à souffrir ainsi?!
Je ne remarquai pas les pompiers prendre finalement le dessus sur le feu qui diminua peu à peu, perdant de sa splendeur jusqu'à ce qu'il meurt complètement. Je ne remarquai pas les policiers qui venaient d'arriver et qui posaient des questions aux gens des alentours pour savoir ce qui s'était passé exactement, s'ils avaient vu quoi que ce soit qui aurait pu causer l'incendie. Ce que je remarquai cependant, ce fut bien les ambulanciers qui sortaient des débris de la maison avec des corps couverts par un drap blanc sur des civières. En les voyant, je me relevai lentement, mon corps lourd. J'avais l'impression d'avoir du plomb dans les jambes et les bras tandis que je m'approchais des civières. « Anna… Lloyd… » Dis-je tout bas, ne pouvant hausser la voix plus que ce dont je ne l'avais fait. Je tendis la main dans cette même direction, comme si je m'attendais à ce qu'Anna se relève de la civière et me prenne la main avec un sourire. Mais lorsque rien ne se passa et que l'ambulancier le plus près de moi me fit non de la tête, je n'en pus tout simplement plus. Complètement brisé, je tombai à nouveau sur les genoux et regardai dans le vague, les yeux complètements vides de quoi que ce soit.
Plus jamais je ne verrais leur sourire. Plus jamais je n'entendrais ce rire enfantin qui était une véritable musique à mon oreille. Je n'entendrais plus le son de leur voix qui m'accueillait chaleureusement à chaque fois que je revenais. Il n'y aurait plus de mots doux entre Anna et moi, plus de jeux amusants avec Lloyd. Mon si petit Lloyd qui ne verrait jamais au-delà de ses six ans, qui ne grandirait jamais pour devenir un jeune homme fier et fort. Les serrer dans mes bras serait impossible, leur présence rassurante et joyeuse n'existait plus. J'avais complètement tout perdu, exactement comme Yggdrasil le voulait. Il avait détruit ce qui m'était cher.
Anna… Lloyd…
N/A :
Saenda : J'espère que vous avez apprécié ce premier chapitre! Et j'espère surtout que j'ai bien réussi Kratos lol. C'est quand même dur à jouer un impassible qui ne veut rien montrer *soupir*
Soyez sûrs de lire le prochain chapitre quand il sera posté, ça va être celui de Littlerosebud! Et elle est vraiment géniale!
Bon, allez, c'est le temps de reviews tout le monde! S'il vous plaît?
