C'est comme un jeu

Un souffle de vent s'infiltre dans la pièce par la fenêtre ouverte. Tes lèvres effleurent ma peau ; je souris. Sentir ton odeur, pouvoir te serrer contre moi, caresser ta joue si pâle, passer ma main dans tes cheveux, embrasser ton cou, contempler tes yeux... Tout cela m'a tant manqué que j'ai l'impression que ta présence est irréelle, que mon bonheur est une illusion. Comme si ce que nous vivons à cet instant précis est un rêve, un simple rêve qui pourrait prendre fin à tout moment. Tes mains descendent le long de mon torse, s'arrêtant au passage pour en redessiner les courbes du bout des doigts, puis se posent sur mes hanches. Tu ris doucement, ton regard croise le mien.

Et je prie Merlin de ne pas me réveiller.

Puis je tourne la tête pour jeter un coup d'oeil dehors et mes yeux se perdent dans les étoiles. Ma respiration s'accélère tandis que tes baisers se font plus pressants et que tes mains continuent de descendre. Une longue inspiration, ton parfum m'enivre brutalement ; mon coeur va exploser de bonheur...

- HARRY ! SORS D'ICI !

Tu sursautes en même temps que moi, et nos regardent se tournent vers la porte qui tremble sous de violents coups de poing. Tu lâches un soupir exaspéré, et je sais que comme moi, tu as sans peine reconnu la voix. Et même sans ça : il n'y a que ton frère pour avoir un comportement aussi excessif et protecteur.

Agacée, tu t'éloignes de moi. Tes mains se retirent dans une dernière caresse et tu entreprends de remettre tes cheveux en place. Je ramasse ma chemise qui traînait par terre et l'enfile, tandis que tu t'avances vers la fenêtre pour voir ton reflet sur la vitre. Satisfaite, tu souris et te tourne vers moi.

- Allons-y, avant qu'il ne défonce la porte.

Je hoche la tête en souriant, déçu malgré tout.

La prochaine fois, on verra si on peut tenir plus longtemps seuls, toi et moi, avant de se faire interrompre.

Tu sors ta baguette et lance un Alohomora, tout en faisant remarquer :

- Nos moments ensemble, c'est comme un jeu, dont la durée s'étend un peu plus chaque jour.

- J'attends la semaine prochaine avec impatience, Gin'...

A cet instant, j'aime ton sourire, j'aime la lueur dans tes yeux.

Par contre, j'aime moins Ron, enragé, qui nous attend de l'autre côté de la porte.