Bonjour !

Je sais. Je sais.

Commencer une nouvelle fic alors que j'ai tant d'autres en route, c'est mal (… ou pas). Mais quand j'ai de l'inspiration, je ne peux pas m'empêcher de foncer.

Voici donc le prologue d'une nouvelle fic : j'espère qu'il vous plaira et vous donnera envie de lire la suite (même s'il ne donne pas encore beaucoup d'indications sur le contenu à venir de cette histoire ^^).

Disclaimer : la plupart des personnages et lieux cités sont à J.K. Rowling.

Le titre de la fic est tiré de la chanson éponyme du groupe Within Temptation (pour celles et ceux qui aiment faire ça, vous pouvez écouter cette chanson en lisant cette fic, ça vous mettra peut-être un peu dans l'ambiance).

Rating : K

Bonne lecture à tous.


Shot in the dark

Prologue

Nous sommes les Guetteurs.

Anonymes, nous avançons.

Silencieux, nous veillons.

Vers un seul but,

Notre seule raison d'être.

Des ténèbres jusqu'à la pointe du jour,

Nous guettons.

Nous veillons.

Nous protégeons l'Elu.

Nous sommes les Guetteurs.

« Une fois introduits dans l'enceinte, comment on entre ? »

Ron se tourna vers son acolyte, mais, alors qu'il s'apprêtait à lui répondre, un mouvement suspect dans la ruelle près de laquelle ils se trouvaient attira son attention. Il posa un doigt sur ses lèvres, fit reculer son comparse dans le renfoncement du cul-de-sac qui les abritait, et sortit d'un geste assuré et silencieux sa baguette de la poche arrière de son jean.

S'accroupissant légèrement, le rouquin avança doucement la tête vers la rue, et murmura :

« Minimus lumos. » Le bout de sa baguette s'éclaira très faiblement, scintillant à peine. Achevant de s'accroupir sans bruit jusqu'au sol, Ron effleura le bitume de sa baguette, et un mince filet de lumière pâle courut alors sur le trottoir, serpentant à vive allure jusqu'au nouveau venu, qui avançait d'un pas rapide, sans se retourner vers Ron et son complice.

« Duplicare reflexio. » murmura encore le plus jeune fils Weasley, quand le trait fin de lumière toucha les pieds de l'inconnu. Ce dernier ne sentit absolument rien et poursuivit son chemin discrètement, à la faveur de la nuit qui enveloppait l'entrée du village. La lumière magique revint alors à une vitesse vertigineuse vers Ron et réintégra la baguette.

Le jeune homme se recula alors encore plus dans l'ombre de son abri, et son camarade se pencha tout comme lui vers l'instrument magique pour voir ce que celui-ci avait à leur révéler.

« Revelio reflexio. » Un halo pâle apparut, esquissant dans la lumière bleutée les traits du visage de celui qu'ils venaient d'espionner. Constatant avec soulagement qu'il ne s'agissait nullement d'un ennemi -bien au contraire !-, Ron jeta un regard entendu à l'autre jeune sorcier, qui hocha la tête, et ferma les yeux, se concentrant vers le troisième individu présent dans cette petite rue, déserte à cette heure tardive.

- Finnigan… Reviens 10 mètres en arrière. Renfoncement entre la pâtisserie Delicious Donuts et la librairie.

Il n'eut pas besoin d'ajouter plus de précision à son message mental sibyllin. Moins d'une minute plus tard, Seamus les rejoignait, se glissant entre les deux immeubles, sans un mot. Ron lui adressa un sourire rapide, et l'autre se contenta de le saluer en hochant la tête, un peu tendu.

« Désolé pour le retard. » commença Finnigan, avant de s'adresser plus précisément à son ami Gryffondor : « Le point de rendez-vous est confirmé. Minuit et quart, aile est, derrière le grand cyprès tordu. »

« Super. » acquiesça Ron, avant de préciser pour le troisième, qui regardait les deux Rouge et Or sans dissimuler sa surprise : « Ca répond à ta question : une fois dans l'enceinte, on va au point de rendez-vous que vient de nous donner Seamus. De là, notre contact sur place nous introduira dans le bâtiment. »

Si cette révélation stupéfia le jeune homme, il se retint de poser davantage de question à Weasley et Finnigan, afin de ne pas retarder leur mission. Il était plus que l'heure d'y aller, et, même si aucun d'eux n'agissait jamais avec précipitation (une de leurs règles d'or), ils ne devaient pas perdre de temps non plus. Le sorcier se contenta donc de hocher la tête, et tous trois, sans plus rien ajouter, se glissèrent de nouveau dans l'ombre du village, disparaissant rapidement dans le dédale des rues sombres et silencieuses.

Moins de dix minutes plus tard, ils en étaient sortis, et couraient, toujours sans un bruit, sur un long chemin de terre remontant la colline qui surplombait le village. Quand ils en atteignirent la cime, la grille d'une immense résidence s'offrit à leur vue, encerclant un manoir fier et austère, dont la façade blanche reflétait la lune, pleine ce soir-là. Quelques nuages la voilaient par moments, et les trois jeunes sorciers mirent à profit chacun de ces instants pour avancer avec discrétion jusqu'à leur cible.

Ils franchirent sans encombre l'enceinte de la résidence -non sans avoir lancé un sort de détection pour repérer les éventuels pièges posés dessus mais comme prévu, la protection avait été désactivée par leur contact à l'intérieur. Traverser le grand parc entourant le manoir leur prit un peu plus de temps, car ils devaient traverser de vastes espaces dégagés, et progressaient donc par étapes, prudemment.

Le danger était bien trop proche pour qu'il prenne cette nuit-là le moindre risque.

Ron avançait en tête, communiquant par gestes brefs et précis avec ses deux camarades. Seul l'un d'entre eux pratiquait la légilimancie, et ils avaient tous convenus au préalable que le langage des signes serait leur mode de communication privilégié. De toute façon, moins ils utilisaient de magie, mieux cela valait. Inutile de se faire repérer bêtement en lançant un sort dont ils auraient pu se passer…

Enfin, ils aperçurent le point de rendez-vous : se détachant clairement au milieu de la pelouse rase, un grand arbre au tronc biscornu et courbé trônait à l'est du manoir, dont ils n'étaient plus qu'à une vingtaine de mètres. Avant qu'ils ne se précipitent tous trois vers le cyprès à la faveur d'un nuage cachant la lune, Seamus retint Ron par le bras, soudainement inquiet. Le sorcier roux se retourna vers son ami, qui décrivit de la main un vaste cercle à plat, avant de pointer deux doigts écartés vers ses yeux, indiquant qu'il craignait que le terrain ne soit trop à découvert, risquant de les laisser visibles aux yeux de leurs ennemis.

Ron prit une seconde pour réfléchir, mais le troisième adolescent lui toucha le bras, et hocha de nouveau la tête d'un air entendu. Weasley n'hésita pas plus, et lui fit signe d'y aller seul en reconnaissance, tandis que Seamus et lui obliquaient sensiblement vers la droite pour s'approcher au plus près de l'arbre tout en restant dissimulés par des buissons.

Le jeune homme se glissa silencieusement jusqu'au cyprès, aussi preste et agile qu'un chat, malgré sa carrure -grand, il dépassait même Ron d'une demi-tête, mais savait se montrer d'une incroyable discrétion quand les circonstances le nécessitaient. Il sembla se fondre dans la faible pénombre du parc silencieux, et put s'abriter derrière le grand tronc très rapidement. De là, il observa les alentours, puis fit signe à ses deux camarades que personne n'était en vue. Ron et Seamus le rejoignirent en courant ventre à terre, et se plaquèrent avec lui contre le tronc.

Jetant alors un œil à la vieille montre à gousset de son père, qu'il avait glissé dans la poche de sa veste, le sorcier roux constata qu'ils avaient quelques minutes d'avance sur l'heure du rendez-vous. Tout se déroulait donc parfaitement, pour le moment.

Ils attendirent tous trois, s'exhortant à respirer calmement afin d'apaiser jusqu'à leurs battements de cœur. Rester calmes et maîtres d'eux-mêmes en toute circonstance était une autre de leurs règles maîtresses. Il ne fallait rien laisser au hasard, et un pouls affolé ou une respiration saccadée pouvaient les trahir.

Enfin, un léger changement dans l'air leur indiqua qu'ils n'étaient plus seuls. Sans même se concerter, ils s'accroupir légèrement tous trois, se positionnant instinctivement en position de combat -ou de fuite- sans toutefois sortir leurs baguettes. Ils avaient appris avec le temps à ne plus compter seulement sur leur magie dans les situations critiques - apprentissage qui n'avait pas été facile, pour des personnes dont la baguette magique faisait partie intégrante de leur être.

Mais ils n'étaient plus aujourd'hui de simples sorciers, et ils devaient prendre sur eux pour remplir leur mission en mettant en œuvre toutes leurs capacités.

Et ce, même si cela impliquait qu'ils n'utilisent pas forcément la magie.

Heureusement, la silhouette qui s'avançait avec assurance vers eux se détacha rapidement dans la lumière de la lune, révélant alors son identité -bien qu'elle ait rabattu la capuche de sa robe pour dissimuler son visage, ses cheveux se distinguaient encore par endroits.

Reconnaissant lui aussi leur contact qui approchait, le compagnon de Weasley se tendit soudainement, mais Ron lui posa immédiatement une main sur le bras pour le rassurer. Sans même avoir besoin que le rouquin se retourne vers lui, l'autre se calma à ce simple geste, mais ne put effacer totalement la stupéfaction de son visage.

« Merci d'être venue. » souffla simplement Ron quand la femme vint se glisser avec eux derrière l'arbre.

Elle hocha la tête, et eut elle aussi une légère expression de surprise en dévisageant celui qui accompagnait les deux Gryffondors.

« Mr Zabini… Quelle surprise. Encore que… bonne, bien sûr. » conclut-elle en esquissant un sourire en coin, ironique et sincère en même temps.

« Narcissa Malefoy. » répliqua Blaise d'un ton qu'il réussit à rendre neutre. « C'est moi qui devrais être le plus surpris des deux. Encore que… Non, en fait. Vu ce que nous sommes venus faire, ça n'aurait pas dû m'étonner. »

« Pas de noms ! » invectiva vertement Ron aux deux imprudents, qui se raidirent tous deux à ce rappel à l'ordre. D'un hochement de tête, le jeune homme indiqua ensuite à Seamus de monter la garde, mais celui-ci n'avait pas attendu son ordre pour remplir son rôle -qu'ils avaient défini tous ensemble bien à l'avance, de toute façon. Le fait que Weasley se sente obligé de le lui rappeler signait autant la prudence que l'inquiétude du jeune homme roux. Après tout, il avait beau avoir l'habitude maintenant de diriger les opérations de leur groupe, il savait (ils le savaient tous !) combien la mission de ce soir était capitale… et dangereuse !

Après avoir de nouveau ralentit les battements de son cœur, Ron se pencha vers Narcissa Malefoy et lui demanda si tout était prêt. Elle le lui confirma, et ajouta simplement :

« Bien sûr, il n'est pas au courant. »

Comme Blaise fronçait les sourcils, et s'apprêtait à faire une remarque, Ron s'empressa de murmurer à l'adresse de son camarade :

« L'effet de surprise. Toujours préférable. »

« Mais enfin… nous avons besoin de sa coopération. »

« Nous l'aurons. Nous venons le sauver, après tout. »

Le visage de Zabini se fit grave, et s'il n'était pas question pour lui de remettre en question les directives et décisions du chef de groupe (une autre condition indispensable de leur réussite), il ne put s'empêcher de tempérer l'assurance de Weasley :

« Pas si sûr. Il est… enfin, tu le connais. »

Ces simples mots firent hésiter pendant un instant Ron, qui tourna un regard interrogateur vers leur alliée. Narcissa haussa les épaules, et admit, d'un ton réservé :

« Je ne suis sûre de rien non plus. C'est pour cela que j'ai préféré miser sur l'effet de surprise. »

« Bon. De toute façon, ça ne change strictement rien au plan. Nous avons déjà perdu trop de temps à parler. Nous y allons. »

A ces mots, tous hochèrent la tête, et se tinrent prêts. Ils n'attendaient plus qu'un geste de Ron Weasley pour poursuivre leur opération.

Au bout de deux longues minutes, un nuage recouvrit partiellement la lune, plongeant de nouveau une partie du parc dans la pénombre. Ron leva simplement la main, et l'inclina d'un petit geste bref.

Ils pouvaient y aller.