La version officieuse
J'étais encore chamboulée. Jasper m'avait sauté dessus pour une simple goutte de sang. Et j'avais été sauvée par Edward, l'amour de ma vie, pour être projetée sur une table de verre. Ô cruelle destinée. A présent, mes bras lacérés par des coupures, je suivais Carlisle dans son bureau, pour nous isoler des autres, de plus en plus incapables de se retenir.
Assise sur son bureau, je le regardais avec attention me recoudre. Il était précis, professionnel. La proximité de nos deux corps, ainsi que leurs positions : lui entre mes jambes, moi la main accrochée à sa chemise pour stabiliser mon bras commençait à me provoquer des bouffées de chaleur. Je voulais serrer les genoux et faire taire cette partie de mon corps qui s'éveillait sans autorisation, mais cela m'était défendu par la masse debout devant moi.
Un corps parfait, long, élancé, musclé qui transpirait le raffinement. Ce qui devait arriver, arriva. Ses narines frémirent. Ses yeux fixèrent les miens puis caressèrent mon nez pour s'attarder sur ma bouche. Je ne pus m'empêcher de les mouiller et inconsciemment mes jambes s'ouvrirent permettant à nos deux entrejambes de se frôler. J'étais tétanisée. Son regard n'était plus celui du « gentil docteur », mais d'un chasseur et devinez qui était la proie ?
Avant que l'adrénaline ne me fasse faire des choses que je regretterais demain, j'ouvris la bouche :
- Comment fais-tu Carlisle pour résister au sang ? Il finissait sa couture et son nettoyage.
- Beaucoup d'années de pratique, mais il y a des contreparties.
- Des contreparties ?
- Oui, lorsque nous sommes saisis de frénésie pour le sang, nous sommes prêts à baiser jusqu'à plus soif.
J'étais choquée de son langage mais je n'eus pas le temps de traiter l'information. Il avait pris ma main et la portait à sa matraque que je ne pus m'empêcher de regarder avec de grands yeux pour ne pas en perdre une bouchée tandis que ma main ne suivant que son instinct commençait un mouvement de haut en bas sur le tissu de son pantalon. La chaleur qui était montée subitement dans mon corps fit pointer mes tétons. Je les sentais rigides et leur frottement sur mon soutien-gorge me sembla intolérable. J'entendis un cri étouffé et je me rendis compte qu'il s'agissait de la manifestation de mon excitation. D'un geste assuré, Carlisle souleva la belle robe qu'Alice m'avait offerte pour plonger ses doigts en moi en un geste précis tout en me fixant toujours sans expression particulière.
Cet homme beau et sexy me désirait. J'étais perdue.
- Qu'est-ce que tu veux Bella ? me dit-il d'un ton séducteur pendant qu'il me travaillait de ses doigts savants.
- Je …je ne sais pas. Ahhh !
- Tu mens Bella, ce n'est pas bien. Une gentille fille comme toi. Tu ne veux pas que je te traite de tous les noms ? Ou que je te punisse ?
J'avais du mal à respirer. Ces propositions m'excitaient, j'imaginais à quel point cela devait être jouissif d'avoir Carlisle profaner des insanités pendant qu'il me donnait une bonne fessée. Une vague de cyprine atterrit sur ses doigts pour toute réponse. Je commençais à être en sueur.
- Tu es si douce Bella, si humide sous mes doigts. J'aime les petites vierges comme toi. Brusquement son expression changea et son ton se fit plus dur. Edward s'est assez pavané à ton côté sans te toucher pour me provoquer. Il a bien eu sa revanche.
De quoi parlait-il ? Revanche de quoi ?
Si Carlisle avait été un pianiste et moi un instrument, il aurait fait partie de la catégorie des virtuoses en n'en pas douter. J'étais prête à le supplier comme une chienne en chaleur pour qu'il aille jusqu'au bout. Je me concentrais trois secondes et demie pour me saisir de sa ceinture et l'ouvrir.
- Voilà une bonne idée m'encouragea-t-il.
Je détachais le bouton, il était de plus en plus difficile de se concentrer avec sa deuxième main qui effleurait à qui mieux mieux mon sein gauche. Une frayeur me traversa l'esprit tout à coup.
- Et si les autres arrivent ?
- Esmée les a envoyé chasser et je suis chargé de te ramener. Esmée est au courant de ce qu'il me fait ?
- Oui, Esmée sait, me répondit-il, elle nous couvre.
- Pourquoi ?
- Tu verras, répondit-il sans me donner d'explication supplémentaire. Ils sont assez loin maintenant, tu peux crier tant que tu veux, j'aime entendre les vocalises de la jouissance que je provoque. Je vais t'embrasser maintenant, me prévint-il.
J'étais suspendue les yeux fermés et les lèvres tendues quand je sentis sa bouche sur mes lèvres intimes. Ses doigts en étaient au point de me pincer le téton pendant que sa langue me pénétrait goulument. Mon paquet de nerfs était malmené avec dextérité par son majeur et son index qui l'encerclaient sans discontinuer. Je m'abandonnais lorsque la vague arriva. Incapable de continuer mes actions stimulantes sur son beau manche. La force de l'impact n'était comparable avec aucune séance privée que je m'étais accordée. Pendant que les vagues s'abattaient et refluaient les unes, les autres, il me lapa avec entrain.
- Putain Bella, que tu es belle quand tu jouis, s'exclama-t-il. Il arracha l'excuse de string que je portais et qui n'avait gêné en rien son action précédente avec un éclair de folie dans les yeux. Je le voyais perdre peu à peu sa raison d'homme et devenir de plus en plus une bête néanmoins ce constat ne me fit pas peur. Je contrôlais la situation. Je le voulais ici et maintenant. Trop de frustrations s'étaient accumulées depuis des mois. Une seule chose me tourmentait dernièrement : le sexe. Et Carlisle était prêt à m'en donner. La femelle en chaleur qui sommeillait se révélait en cet instant.
- Carlisle, donne-moi ce que je veux maintenant, lui ordonnais-je.
- Et que veux-tu ?
- Ta queue. Cru et sans équivoque. Je ne me reconnaissais plus. Où était Bella la timide ?
- Méfie-toi, car tu pourrais bien être exaucée, petite trainée. Dit-il en souriant.
- C'est bien mon intention. Lui répondis-je en le fixant sans ciller. Il enleva sa chemise, finit de baisser sa braguette ainsi que son pantalon et son sous-vêtement pour que se révèle enfin ce colosse que je n'avais pu qu'imaginer auparavant. Il se caressa consciencieusement en me regardant. Il voulait que je le supplie pour reprendre l'avantage.
Je mis mes mains à bonne usage et entrepris de me masturber en suivant le rythme qu'il s'appliquait. Sous les sensations je me cambrais et empaumais un sein.
Il ne dit rien, nous savions qu'il n'y avait pas eu de gagnant à notre petit jeu, il positionna simplement la tête de son pénis à mon entrée et poussa. J'accueillis ce corps étranger avec délectation, ivre de désir. Téméraire, je ne me souciais en rien d'une quelconque conséquence physique. Je parle de la douleur relative à la défloration. J'avais raison. Mon excitation avait atténué toute sensation inconfortable, il est vrai que je l'imaginais déjà me chevauchant durement. Il procédait avec précaution mais constatant mon enthousiasme, avança plus fortement pendant que je l'encourageais en lui plantant mes talons dans son fessier musclé.
- C'est bien ce que tu veux ? M'envoya-t-il avec l'intensité d'un soufflet.
- Oui, Carlisle, miaulais-je sans une once de retenue.
- Alors tu vas l'avoir. Il exécuta une poussée bien plus forte que la précédente et je me sentis remplie, par un homme que je n'aimais pas mais que je désirais, pendant que celui que j'aimais ne pouvait supporter l'idée de passer aux actes avec moi. Pourtant je ne culpabilisais pas. Etonnant.
A peine après avoir attendu que mon corps s'habitue à sa taille, il commençait déjà des va et vient en s'accrochant à mes hanches. Je m'accrochais de plus en plus à son cou me contentant de gémir et de haleter. J'étais encore au bord du gouffre et lui était en pleine possession de ses moyens à me travailler de ses coups de butoir.
J'allais atteindre mon pic quand il se retira de moi et se tourna pour positionner son pénis dans la bouche d'Esmée que je n'avais pas vu arriver.
Je n'eus pas le temps d'y réfléchir bien longtemps puisqu'il avait reprit son va et vient avec ses doigts, titillant mon clitoris avec son pouce. Je clampais sur ses doigts pendant qu'il se déversait dans la bouche de son épouse en criant gutturalement.
- Oh ma chérie, ta bouche est si bonne. Celle-ci se contenta de se passer la langue sur les lèvres pour ne rien perdre de sa semence. Tu as apprécié son gout ?
- Tout à fait, mon amour. Tu sais à quel point le sang de l'hymen est une vraie friandise pour moi.
- Il en reste peut-être en Bella. Tu devrais vérifier. Insinua-t-il froidement. J'écartais les jambes automatiquement.
Esmée était comme en transe en contemplant ma chatte rougie. Avant que j'aie pu réaliser ce qui se passait la langue d'Esmée s'enfonçait et ses gémissements me faisaient vibrer de l'intérieur. J'avais encore assez de conscience pour voir Carlisle nous regarder et enfoncer deux doigts dans sa femme qui s'empressa d'accélérer son rythme dans mes chairs. Je n'avais pourtant jamais été attirée par une femme. Que m'arrivait-il ? Carlisle avait-il lui aussi un don ? Le don de manipuler les esprits ? Les désirs peut-être ? Je m'inventais des excuses pendant que je jouissais à plus soif de ses deux êtres ? Résultat de la frustration que m'imposait Edward ?
Esmée nettoya tout le suc que je pus lui donner et se releva contente et rassasiée.
Elle ne me jeta pas un coup d'œil.
- Tu peux la raccompagner maintenant. J'en ai fini avec elle.
- Oui, Esmée. Dit-il d'un ton …soumis ?
J'avais encore la tête qui tournait, pantelante. Il m'aida à descendre du bureau et à lisser ma robe toute chiffonnée par ses exercices.
- Carlisle, peux-tu m'expliquer ?
- Tu ne sais pas tout de notre famille Bella. Celle qui dirige tout, c'est Esmée, et elle te voulait. Ou plutôt ton sang.
- Et Edward ?
- Edward, depuis qu'il te connaît ne se laissait pas manipuler par ses volontés. L'incident de Jasper a tout changé. Une faille s'est glissée dans son esprit te concernant. Bientôt, il te quittera. Peut-être qu'il reviendra avec nous.
- Comment cela ?
- J'étais en couple avec lui avant de trouver Esmée. Il ne me l'a pas vraiment pardonné depuis le temps. Puis avec toi il a trouvé le bon moyen de se venger. Viens je vais te ramener.
J'étais stupéfaite. Je n'avais été que leur jouet dans leurs petites querelles internes ? Je devrais être atterrée. Je n'étais que surprise.
- Mon attirance pour Edward ?
- Fabriquée bien sûr. Que ressens-tu pour lui maintenant ?
- Une vague amitié ?
- Il est fort, hein ? Le plus étonnant est qu'il se soit pris à son propre jeu. Mais ce soir il a baissé sa garde et j'ai pu agir.
- Comment vais-je vivre à présent ?
- Ne t'en fais pas, ce sera comme si nous n'avions jamais existé. Demain tu te réveilleras et tu ne te souviendras que de la version officielle. Jasper t'a attaqué, Edward t'a raccompagné. Bonne nuit Bella. Dit-il tout à coup, nous étions déjà devant ma maison. Je me tournais vers lui et là je sus qu'il ne m'avait dit qu'une partie de la vérité, il s'approcha et m'embrassa profondément.
- Adieu ma belle, tu garderas une place spéciale dans mon souvenir.
