CHAPITRE 1

Londres, sept millions d'habitants et autant de sorciers.

Centre financier mondial de premier plan, c'était lacapitale ou il fallait être si l'on voulait espérer percer dans le monde des affaires, avec New York, bien sur.

Ca, Draco Malfoy le savait. Fils unique d'une grande famille de sorciers depuis…il ne savait plus exactement de générations mais de toute façon peut importe. Ce qui comptait c'était amplifier ce nom, le dorer pour lui donner un retentissement qui passerait les océans. Et il pensait bien y être parvenu. Compter sur la fortune de papa n'était plus de son âge. Il n'avait pas trente ans mais l'âge avait-il vraiment de l'importance lorsqu'on avait du talent ? Et ça il en avait, ça coulait dans ses veines.

Bien sûr après des années a recevoir une doctrine, une façon de voir, faire tout l'opposé n'avait pas été évident mais pour gravir les échelons de la société, il fallait bien sortir du cocon ou il avait grandit et se…mélanger au commun des mortels autrement dis…aux moldus. Merlin soit loué, il n'était pas obligé de prendre cet engin barbare que les non sorciers appelaient « métro ». Non lui, avait sa voiture de sport rutilante et qui faisait beaucoup de bruit histoire de se faire remarquer mais, pas trop.

Il avait un bel appartement qu'il louait dans le quartier Knightsbridge. Pourquoi ne pas l'avoir acheté ? Pour une raison simple, les voyages. D'affaires évidemment. Londres, New York, Paris et Milan. Toutes ces villes, il y avait établi un pied à terre. L'avantage de ses mégalopoles ? L'anonymat. S'il y avait une chose que le jeune homme détestait par-dessus tout, c'était qu'on foute le nez dans ses affaires privées. Une fois sortie du boulot, tout le monde s'en fichait de qui il voyait, avec qui il sortait dîner et ça l'arrangeait parfaitement ainsi.

Sa mère, Narcissa avait voulu il y a un temps qu'il se marie.

« Pourquoi ne pas fonder une famille ? » Lui avait-elle dit.

Parce que je n'en n'ai ni le temps, ni l'envie mère.

Tu refuses de te marier ?

Je refuse de me marier. Quand j'aurais un peu plus de quarante ans j'y songerais peut être.

Mais, enfin Draco…

Je vais rater mon avion il faut que je file.

Il l'embrassa vite sur la joue et s'échappa du dressing. Non il ne lui avait pas menti, il avait vraiment eu un vol à prendre mais il était vrai que cette excuse tombait à pic. Se marier ? Et puis quoi encore ? pour avoir une bonne femme sur le dos qui le suivait partout, qui râlait parce qu'il enchaînait les heures au club et piiiiredes enfants ! des enfants bruyants, qui lui demanderaient sans arrêt des câlins et qui coûtaient encore plus chers que l'épouse !

Son père ne lui avait jamais fais de câlins et il n'en n'était pas mort sauf peut être son sens de la chaleur humaine !

Non ça, c'était totalement au dessus de ses forces et même si elle avait eu du mal à avaler la pilule, lady Malfoy avait finit par se faire une raison. Sans oublier, que son fils était encore jeune. Il rencontrerait peut être de lui-même la femme qui changerait tout.

Il n'avait pas battit tout ça brique par brique pour tout refiler à une croqueuse de diamants.

Non vraiment…rien que d'y penser…bwaaah il en avait la chaire de poule !

Il avait établit un code et des rapports très simples avec les femmes.

Primo, jamais chez lui. Secondo, pas de sentiments autre peut être que de la complicité et tertio, pas de prénom. Ces femmes avaient un diminutif, il s'en tenait à cela car c'étaient des professionnelles qui elles non plus, ne mélangez pas vie privée et vie professionnelle. C'était très bien ainsi. Au fur à mesure, il avait monté un agenda de contacts professionnels et intimes. Il ne voulait pas avoir à subir la compagnie d'une idiote surtout pour des dîners avec des représentants ou les gérants de ses clubs.

Quels clubs ? de magie évidemment ! Les moldus en prenaient plein la vue assurément et le moins qu'on puisse dire c'était que ça payait bien. En six mois, il avait fait la moitié de son chiffre d'affaire. Ils raffolaient de ce genre de spectacle surtout que là, ça n'avait rien n'a voir avec les petits numéros qu'on voyait habituellement, les spectateurs étaient littéralement scotchés voila pourquoi ça marchait du tonnerre. Son business était florissant et il pouvait se permettre d'engager également des prestidigitateurs et illusionnistes non sorciers. C'était peut être ça, le luxe.

Bonsoir Monsieur Malfoy à demain.

Bonsoir.

Votre attaché case monsieur

Merci.

Draco se saisit de la petite mallette noire que lui tendait l'une de ses secrétaires et quitta la tour d'ivoire ou il passait l'essentiel de ses journées. Encore une femme qui lui faisait les yeux doux mais à laquelle il ne prêtait pas la moindre attention. Que s'imaginait-elle au juste ? Qu'il allait se lancer dans une relation avec une employée ? Elle était bien naïve…et avec le cul quelle se tapait il était sur quelle devait aimer les glaces cette grosse dondon.

Confortablement assit sur ses sièges en cuir, messire Malfoy fit ronronner le moteur de sa belle Audi et lança le bolide jusqu'au quartier de luxe ou il résidait le temps de ses séjours londoniens.

Les garages s'étaient pratiques, au moins une voiture à cinquante mille euros ne risquait pas de disparaître pendant la nuit. Autre avantage de vivre dans un quartier huppé, c'était le réceptionniste à l'entrée de l'immeuble comme dans les grands hôtels. Il faisait office de vigil, d'hôte d'accueil et de concierge.

Bonsoir Henry. Draco s'accouda au comptoir de marbre.

Bonsoir Mr Malfoy.

Des messages pour moi ?

Oui Monsieur, une lettre de la compagnie d'électricité et une autre de l'association des Arts et de la Culture.

Se disant, le dénommé Henry lui remit les dites enveloppes non ouvertes biensûr, il s'était contenté de lire le logo pour l'une et le cachet pour l'autre. Eh oui, Henry faisait aussi office de secrétaire à ses heures perdues. Le but était d'assurer une certaine proximité avec les hôtes de l'immeuble sans toute fois s'immiscer dans leur vie privé.

Merci.

Bonne soirée Monsieur.

Sans même ranger son courrier, Draco appela l'ascenseur, après huit heures de triturage de neurones il n'avait absolument pas envie de prendre les escaliers, il payait bien assez de charges pour cette cage à oiseaux. Les portes s'ouvrirent enfin devant lui qui n'avait pas eu la patience d'attendre d'être rentré pour ouvrir l'une des enveloppes, celle de l'association. A l'intérieur un carton qu'il sortit de la main droite ou brillait à son annulaire la chevalière aux armoiries de la famille.

« Ah…oui… »

le carton disait ceci :

« A l'intention de Monsieur Malfoy,

L'association de Grande Bretagne des Arts et de la Culture vous convie à son quarante sixième festival annuel du spectacle samedi 10 décembre à partir de 20h.

Seront présents des sommités de la scéne ainsi que le Ministre de la Culture.

Veuillez à renvoyer ce coupon de participation au plutôt afin que nous répondions au mieux aux attentes de nos invités.

En comptant sur votre présence, recevez Monsieur, nos sincères salutations. »

« Blablabla… »

Encore une occasion pour récolter des dons plutôt…enfin…il était vrai que cette réception lui donnait également la possibilité de trouver de nouveaux investisseurs et partenaires. Il irait donc. Plus qu'à trouver un smoking.

Qui disait smoking, disait aussi séances de mesures et d'essayages. Car il était évident qu'il ne mettait que du sur mesure. Trois semaines étaient passée depuis qu'il avait reçu le carton d'invitation et il était très content des services de la couturière de la boutique Emysson du Chemin de Traverse. Entreprise toute jeune qui avait pour client les goldens boys de Londres et qui tout comme Draco avait obtenue une excellente image de marque en peu de temps.

Cette coupe vous convient-elle ainsi Monsieur Malfoy ?

Oui la veste est correcte mais je trouve que le pantalon est encore un peu long.

C'est ainsi qu'il doit être porté Monsieur, une coupe plus courte ne serait pas adéquate pour vous.

Mmh…

Pas encore convaincu, le regard critique de son client se posa sur le reflet que projetait le miroir en face d'eux.

Tournez vous. Là, regardez. Si je coupe plus on verra trop la chaussure. Ca fera moins classe.

Miss Judy connaissait son métier et elle savait de quoi elle parlait autant quelle était convaincu d'avoir raison. Le problème, était de convaincre également son client que c'était le cas. Elle le connaissait bien cet homme là et il n'était pas facile. Il pouvait tout aussi bien décidé de l'envoyer paître et d'aller acheter ailleurs que de lui dire « amen » là, qu'allait-il décider ?

Hmm…Après tout…c'est vous la pro d'la couture, pas moi.

Il n'avait pas envie de se prendre la tête avec ça, il avait mieux à penser.

Très bien Monsieur. Je vous l'emballe immédiatement.

Parfait.

Que c'était appréciable de ne pas répéter trente six fois les mêmes choses. D'avoir à faire à des gens motivés et compétents.

A sa sortit du magasin, Draco jeta un œil à sa montre, il avait encore trois heures devant lui. C'était largement suffisant pour envoyer quelque mail, prendre une douce, appeler le gérant du club de Paris et s'habiller. Il n'avait demandé à personne de l'accompagner pour cette fois. La solitude lui allait tout aussi bien et il ne connaissait pas une femme suffisamment éduquée et digne d'intérêt pour être à son bras ce soir. Comme disait le dicton : « mieux vaut être seul que mal accompagné »

La salle des fêtes était déjà bien remplit lorsqu'il arrivé à dix neuf heures quarante cinq. Rien de surprenant à cela quand on savait que ce gala était prisé et reconnu en Europe.

Le regard diaphane de Draco balaya l'assistance présente. Toutes et tous étaient élégamment habillés queue de pie ou smoking pour les uns, robes longues ou tailleurs pour les autres. Cette salle polyvalente pouvait contenir trois milles personnes alors ça ne serait pas l'espace qui manquerait.

Malfoy, je penserais bien que vous seriez déjà ici.

L'interpellé se tourna vers la voix qui l'avait nommé et se contenta d'un sourire de convenance.

Comme tous les ans je suppose.

Peut-il en être autrement ? Rit l'homme en serrant la main de son cadet face à lui.

C'était un homme au teint rubicond avec une moustache noire parfaitement taillée qui lui barrait le visage d'une oreille à l'autre.

Je ne vois pas votre épouse, elle n'est donc pas là ?

Oh Magda est à Vienne pour voir notre fille.

C'est dommage, j'aurais aimé lui présenter mes hommages.

Vous pouvez toujours les présenter à ma cavalière.

Le jeune homme tiqua mais rien sur son visage ne montra sa surprise.

Elle était partit se prendre un verre elle ne devrait plus…oh justement la voici.

Le gris de ses yeux se posèrent sur une silhouette menue habillée d'une sobre robe de velours noire s'arretant au dessus du genoux accessoirisée d'un boléro en cachemire blanc. Au cou et aux oreilles de la cavalière de son interlocuteur, de délicates perles blanche. Ses cheveux caramel coiffés de manière fluide en chignon laissaient deux ou trois mèches frôler ses épaules. La jeune demoiselle n'était pas forcément grande mais ses escarpins noirs en donnaient l'impression et allongeaient ses jambes d'exquise façon. Draco avait remonté ses yeux par « étage » pour croiser ceux face à lui. Couleur ambre, ses prunelles étaient mises en valeur par deux traits gris et un maquillage élégant, sa bouche rendue gourmande par le gloss. Elle était proprement délicieuse.

Ce fut la première vision qu'il eut d'Hermione.