Titre : Hideuse douceur.
Auteur : Eschyle.
Source : Vampire Diaries
Genre : Angst
Rating : M car certaines images peuvent être dures
Paring : Damon/Elena et Damon/Stefan
Disclaimer : Les personnages ne sont pas les miens, ils appartiennent à Julie Plec et Kevin Williamson.
Résumé : L'histoire est une suite hypothétique du 4x08 : Stefan et Elena viennent libérer Damon, mais ce qu'ils vont trouver n'est pas ce à quoi ils s'attendaient.
Notes : Je ne suis pas satisfaite de ce one-shot que je trouve bâclé mais il fallait absolument que je m'exorcise de cette suite que j'imagine depuis que j'ai visionné l'épisode. Je n'ai aucune envie de voir Damon redevenir mauvais (comme certains pensent que ça va arriver), par-contre l'idée d'un Damon traumatisé me séduit, et j'avais besoin de la coucher sur le papier. Un peu d'indulgence svp, ce n'est que mon 3ème OS :).
Des années, des dizaines d'années passées à graver les murs de sa cellule, une barre pour chaque jour en enfer, une barre pour se rappeler que tout ceci avait un début, et donc sûrement une fin.
Damon avait tout fait pour oublier ce cauchemar, pour oublier la sensation grinçante du métal sur sa peau, oublier le goût métallique de son propre sang dans sa bouche, oublier les cris d'horreur qu'il étouffait en voyant ses organes lui être arrachés, oublier l'indescriptible souffrance que représentaient ces morts incessantes, sans jamais connaître le soulagement du repos éternel, seule sa douleur était éternelle.
Et après tout ce temps, ces visions venaient lui exploser au visage.
Les scientifiques de l'organisation Augustine n'avaient pu le garder que quelques jours cette fois-ci, mais qu'importe. Cela avait été suffisant pour réveiller en lui ce qu'il avait eu tant de mal à enfouir... Au point où il en était, le temps n'avait plus d'importance, seule la souffrance en avait, cette souffrance qui lui hurlait aux oreilles, qui transformait chaque parcelle de sa peau en brasier. Le simple souffle du vent était aussi tranchant qu'un rasoir, le moindre bruit réduisait son cerveau à l'agonie.
Alors, quand son frère venu le libérer voulut le soutenir, le prendre par les épaules pour l'aider à sortir de sa geôle, il hurla.
Jamais Stefan n'avait entendu un tel cri, un cri inhumain, celui d'un animal à l'agonie. Et pourtant il en avait entendu, des pleurs, des supplications. Une vie de ripper, cela laisse des traces. Mais pour la première fois, en entendant ce hurlement de bête blessé, il trembla.
Ne me touche pas, ne me touche pas, ne me touche pas….
Le murmure était répété en boucle, comme une litanie, une prière destinée à éloigner les mauvais esprits.
Paralysé par cette vision irréelle de son frère, son protecteur, Stefan appela après Elena, ne sachant qui, hormis elle, saurait rassurer Damon. La jeune femme, qui surveillait le couloir pendant leur évasion, se précipita dans la cellule en entendant l'appel étranglé de Stefan. La vision d'horreur qui l'attendait stoppa net les battements de son cœur, suffisamment longtemps pour qu'elle réalise qu'elle aurait sûrement perdu connaissance si elle était humaine.
Les yeux de Damon étaient révulsés, un filet de salive coulait de la commissure de ses lèvres, ses vêtements dégoulinaient d'un sang noir, encore frais, mais le plus choquant restait sa position : les bras repliés devant son visage, comme un enfant battu se protégeant d'un mauvais coup, le corps secoué de spasmes. Dans un élan spontané d'amour, Elena encercla Damon de ses bras, chassant les larmes de ses yeux pour tenter de capter son regard.
Quand le vampire sentit la peau souple et chaude de celle qu'il aimait, il hoqueta et bascula en arrière. Son intention n'était pas de lui échapper mais un instinct de survie primal lui hurlait de ne laisser personne le toucher, ni même le frôler. Leur peau n'était que papier de verre contre la sienne, elle ne saurait que le blesser davantage, lui dont le corps entier avait été mis à vif tant de fois déjà.
La panique d'Elena commençant à surpasser son soulagement de revoir Damon vivant, elle se tourna vers Stefan, le regard affolé, perdu, cherchant des réponses. Mais l'ancien ripper, sous le choc, fixait son frère avec stupéfaction, comme s'il se demandait qui donc avait échangé l'homme qu'il connaissait depuis sa naissance contre cet être misérable. Les larmes coulaient sur ses joues.
Comprenant qu'elle était la seule à pouvoir agir pour l'instant, la jeune vampire chercha à apaiser suffisamment Damon pour qu'il accepte de les suivre à l'extérieur.
Damon, Damon je suis là, je suis venue te sauver, je suis venue parce que je t'aime, tu n'as rien à craindre, viens avec nous Damon, mon amour…
Quand elle put enfin capter son regard fuyant, elle retint un sanglot. En lieu et place de son expression habituelle, séductrice et provocante, Elena vit des cendres.
Les cendres de l'âme de Damon.
