Disclaimer: Masashi Kishimoto (avec plusieurs OOC de ma création et Nikita ...)
= Voilà, histoire née à la suite de l'idée stupide qui m'a fait me demander ce qui me serait arrivée si je m'étais retrouvée plongée dans l'univers d'un de mes mangas.
Sauf que je n'avais pas envie que ça soit tout rose, du pur fantasme, du Mary Sue -et donc sans intérêt à la lecture-, alors ne vous attendez surtout pas à du guimauve, et, n'oubliez pas ... le titre est "apparences trompeuses" ...
Apparences Trompeuses
Chapitre 1
"Niikiiiiiiii !"
Une voix me fit émerger de ma douce rêverie.
Kailyn m'appelait.
Que cette fille pouvait être collante ! Rousse, visage de poupée, vêtement assez court mais un style imparable, elle faisait tomber tous les garçons comme des mouches. Inexplicablement, elle m'adorait. Bon, finalement, ça pouvait peut-être s'expliquer, vu que j'étais plutôt douée en cours, contrairement à elle. Sa facilité un péter les plombs et à s'énerver était hallucinante. Je n'avais jamais rencontré une telle tête brûlée de toute ma vie.
"Oui Kailyn ?
-Tu veux bien m'expliquer pour cet exo de maths, j'ai rien pigé."
Je soupirais.
Derrière, Jessica, qui tenait absolument à ce qu'on l'appelle Jess, aussi rousse que sa soeur jumelle, était plus sympathique. Un peu fofolle sur les bords, je l'adorais quand même. Ses dreadlocks se baladais autour de son visage légèrement hâlé éclairé par deux prunelles d'un vert magnifique. Son visage était aussi parfait que celui de sa cadette de deux minutes et plutôt semblable. Son allure était presque féline, et, lorsqu'elle lorgnait Matthew, un garçon populaire du lycée qu'elle comptait bientôt ajouter à son tableau de chasse, elle avait plus l'air d'un fauve affamé que d'une adolescente de seize ans.
La dernière de notre petite bande d'exentriques étaient Jeena, une sorte de petit lutin aux courts cheveux bruns. Elle était hilarante et incroyablement perverses quand elle s'y mettait. Mais sa bouille enfantine camouflait efficacement ses airs de rapace avide et prenait aux pièges les inconscients du danger.
Que faisais-je avec ces erreurs de la natures, déesses antiques complètement timbrées, me demanderez-vous ?
Je n'étais ni jolie, ni particulièrement interessante. J'étais plutôt douée en classe, autant en français qu'en mathématiques, qu'en art ou en langues. C'était ma seule ... "particularité" disons. Cette homogénéité.
Pour mon physique, à part un nez fin et légèrement pointu que j'affectionnais, j'étais de taille quelconque, ni petite, ni grande, j'étais plutôt fine et svelte, mais je n'avais pas vraiment de formes, j'avais des cheveux bonds foncés coupé courts et des yeux bleux, qui, je devais le reconnaître, étaient plutôt sympa.
Un sorte de mélange entre le stéréotype de la blonde et le stéréotype de la fille banale et invisible. Celle qui passe partout. Avec une allure à la Gavroche. J'avais toujours une sorte de casquette sur la tête, avec des chemises ou des hauts bouffants dans lesquels mon petit veston s'amusait à sculpter des plis qui me fascinaient. Mes pantalons amples cachaient souvent ma paire de converse abîmées, toutefois les seules chaussures dans lesquelles j'étais à l'aise.
En sport, j'excellais, mais le reste de ma classe aussi, donc je me fondais dans la masse.
Malgré mes facilités en sciences, j'étais plus une littéraire. Rêver d'histoires plus farfelues les unes que les autres était mon passe temps favori.
D'ailleurs, ma rencontre avec ce qui allait changer ma vie, je la devais à mon petit lutin brun préféré. Un jour, l'air de rien, elle m'avait soufflé "j'ai regardé un truc, on m'avait dit que c'était gamin, mais en fait, c'est plutôt pas mal." Un mois plus tard, toute la journée, nous avions la droit à des séances exclusives de marteauthérapie: "Naruto, c'est trop bien ! Tu devrais les lire !" "T'as pas l'argent pour ? Regardes-les en streaming !" "T'as pas Internet ? Mais viens chez moi !" "Tu peux pas ? Emprunte les à quelqu'un !" "Tu connais personne qui les as ? T'inquiètes, je m'en occupe" "Tu veux pas déranger ?" "Si tu veux je les achète et je te les passe !"
Craquant, j'avais fini par me poser devant mon ordinateur pour regarder les premiers épisodes. Peu partante au départ, je devais bien reconnaître que j'étais rentrée dans l'histoire.
Ce n'était pas une mince affaire de regarder plus de trois-cent épisodes, alors j'avais filé à la bibliothèque où j'avais dévoré les tomes disponibles.
Finalement, Jess et Kailyn ont fini par n'en plus pouvoir d'entendre nos échanges et nos pronostics sur les aventures plus ou moins palpitantes du jinchuriki blond. Mon personnage préféré avait toujours été Kiba et la fille était Ino. Kakashi était pas mal aussi. Jeena penchait pour Gaara, Neji et, évidemment, Sasuke. Moi, les mecs froids, ce n'était pas mon genre du tout. Même avec la beauté qui allait avec. De toute façon, ce n'était que des dessins, alors pourquoi fantasmer, n'est-ce pas ?
Bref, partant de là, j'avais rencontré les personnages de l'incontournable Bleach et avait honteusement flashé sur Htsugaya, j'étais passée par One Piece donc les dessins étranges gâchait à mon goût le plaisir de la lecture.
Puis j'avais découvert Death Note, l'apothéose. Puis ce fut la sortie de Bakuman, manga tout autant appréciable. La même année, c'était 20th Century Boys, manga génial dont je lisais les vingt-deux tomes en un week-end avec en bonus, les deux tomes exclusifs de 21th Century Boys. Fullmétal Alchimiste m'enchanta et je reconnais que l'univers glauque et les histoires horribles me plaisaient assez.
Toutes les semaines, je faisais partie de ces fans acharnés qui se précipitaient sur les scans, et les voyaient défiler. Rapprochant inexorablement de la fin. J'assistais à la fin de 666 Satan, très bon manga.
Mais le coup fatal était ce soir. Vendredi.
Le dernier chapitre, le tout dernier chapitre de Naruto allait être livré, la fin tant redoutée allait être dévoilée dans ce qui promettait d'être un rebondissement énorme. J'en frémissais d'excitation. C'est pourquoi j'avais du mal à me concentrer sur les cours de la journée et que j'étais plus que d'habitude plongée dans de douces rêveries.
"Niki !"
Encore Kailyn. Du coup, je l'avais oubliée.
"Regarde, là c'est y=x, donc c'est une équation de droite ...
-Horizontale ? Verticale ?
-Mais t'as écouté les cours d'éco pas ? Tu te souviens pas de l'histoire de la diagonale ? Bah là, c'est pareil.
-Mais pourquoi tu parles d'éco alors qu'on fait des Maths ? se lamenta mon amie."
Je soupirais une nouvelle fois et me retrouvais miraculeusement libérée de ma charge par la sonnerie salvatrice. Pour une fois.
Ronchonnant, Kailyn reprit la direction de sa classe, à l'autre bout du couloir, accompagnée de Jess.
Jeena s'installa un rang devant moi, à sa place officielle, tandis que je ne bougeais pas de mon siège.
Alors que la prof faisait une entrée comme d'habitude inutile puisque le brouhaha ne cessa pas de toute l'heure, je me replongeais dans mon univers de folie ou des histoires folles s'amusaient à me titiller les méninges.
Je griffonnais parfois une idée au coin de ma feuille.
Le cours de Japonais. Mon école était spéciale, et dès que j'avais commencé à me retrouver avec une passion pour les mangas, le Japon m'avait tout de suite attirée.
Rapidement, j'avais fait quelques recherches et il s'était avéré que, par une chance incroyable, mon collège et mon lycée proposaient cette option. Me plongeant dans une étude acharnée, j'avais rapidement, et de mon propre chef, acquis une certaine maîtrise de la langue. Plus douée que tous les élèves de la classe réunis, j'avais depuis longtemps cessé d'écouter les cours barbants tenus par cet prof incapable d'avoir de l'autorité.
En deux ans, j'avais atteint un niveau de B1, ce qui était quand même énorme, bon, il fallait reconnaître que je m'étais passionée et plongée à fond dans cette discipline, mais j'étais fière de mes progrès et je m'en sortais plutôt carrément bien. Je ne parlais pas couramment, ça, c'était sûr, mais je baragouinais élégamment, disons.
L'apprentissage des kanjis avait été plus précaire et j'avais encore de grosses lacunes. Retenir autant de signes avec autant de possibilités différente n'était pas aisé ...
Bref, voilà l'aperçu des pensées qui me traversèrent jusqu'à la fin du cours.
Et de la journée.
-
Mon sac en toile customisé se balançant nonchalamment contre mes cuisses, je faisais un signe d'au revoir à mes amies avant d'enfoncer mes écouteurs dans mes oreilles. Je me dirigeais vers le bus et m'adossais au muret de pierre qui se trouvait juste à côté.
Le véhicule attendu finit par se ponter et je grimpais de dans avec impatience. Je crois que je n'ai jamais été aussi pressée de rentrer chez moi. Compostant mon ticket violet, je filais à l'arrière du bus.
Lorsqu'il freina à mon arrêt, je ne put retenir un sifflement de satisfaction très discret. Je me précipitais au dehors et courrait presque pour rentrer chez moi.
En une demi-seconde (record) j'ouvrais la porte; en une demi-minutes, j'avais retiré chaussure et veste et en une autre demi minute, je me retrouvais devant mon ordinateur; Le temps qu'il mit à s'allumer m'exaspéra et le temps qu'il mit à se connecter me fatigua.
En trois clics, j'y étais; La page chargea et je le vis. Le nouveau titre. LE dernier chapitre.
Devant l'objet de mes désirs, je m'arrêtais. Avais-je vraiment envie de connaître la fin, tout de suite ? Le vide que celà laisserait ne me rendrait pas infiniment triste ?
Je décidais finalement que je m'en foutais et que je voulais savoir.
J'ouvrais les scans.
-
Allongée sur mon lit, je n'arrivais pas à dormir.
Incroyable. Alors c'était un style de fin ouverte. Naruto se mariait avec Hinata et devenait Hokage, certes, mais Sasuke se voyait accorder un temps d'avance, une chance de fuir avant d'être capturé par Konoha que Yamato avait reconstruis en un temps record. Il restait Nunkennin, préférant garder sa fierté plutôt que ses amis. Sakura decidait de rester, et de pleurer Tsunade. Les trois du sable retournaient dans leur pays sans que Shikamaru et Temari ne finissent ensemble et l'Akatsuki était éradiqué. Ou pas.
Tobi alias Madara avait bel et bien disparu, mais aucun corps n'avait été retrouvé et l'on le soupçonnait d'être encore en vie. Quant aux autres personnages, ils survivaient ...
Danzo mourrait, tué par Saï qui finissait par s'intégrer parfaitement dans le village.
C'était tout.
Déçue, j'étais affreusement déçue.
J'avais envie de réécrire la fin du manga, j'avais envie qu'au moins, il y ait soit une Happy soit une Sad voire Death End, mais que la fin soit convennable. Ou alors que l'histoire continue pour pouvoir faire, là, un baisser de rideau acceptable.
Complètement épuisée, je finissais par sombrer dans un sommeil rempli d'idées de scénarios de ninjas.
Puis plus rien.
Noir complet.
Lumière.
Je m'éveillais en sursaut.
Manifestation !!
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