Titre : The gift.
Auteur : Antinea
Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas, sauf… vous allez voir qui.
Couples : 01x02x01.Mentions de 05xS, 03x04
Situation : Après la guerre. Heero et Duo se sont installés ensembles et sont Preventers. Ils ont dans les 27/28 ans...
Note : j'ai commencé cette fic il y a loooooooogteeeeeeeemps. Mais je pense qu'elle méritait que je la termine et vous la fasse lire... J'espère qu'elle vous plaira. Ce n'est que la première partie, mais la fic ne devrait pas compter plus que deux ou trois chapitres.
Le titre est une référence à un roman de Danièle Steel, que je n'ai pas lu mais qu'on m'a raconté (et je crois que de toute façon je ne me souviens pas de l'histoire)...
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C'était un matin ordinaire, un matin clair et froid comme le sont souvent les matins d'hiver.
C'était aussi un matin empli d'effervescence chez le couple Yuy-Maxwell. La cause : on était un 23 décembre et dans quelques heures, ils étaient attendus chez Quatre pour passer les fêtes de fin d'année entre amis.
- Heero, où est-ce que tu as mis ta chemise blanche ?
Duo s'activait dans la chambre, jonglant avec plusieurs paquets emballés, tandis que son compagnon travaillait sur son ordinateur portable.
- Déjà dans la valise.
- Ah, très bien. J'ai dû mettre le cadeau d'Hilde quelque part par là…
Il plongea la tête au fond du placard, pour en ressortir un dixième de seconde plus tard.
- Au fait, qu'est-ce que tu as prévu pour Réléna ? Soit dit en passant, elle m'a dit de te dire qu'elle n'avait plus de place pour les peluches dans sa chambre…
- Hn. Un collier.
- Sérieux ? Tu lui as acheté un bijou ?
Duo stoppa ses frénétiques recherches pour jeter un regard mi-amusé, mi-incrédule sur son cher et tendre.
- Dans une bijouterie ? ajouta t-il, le sourcil levé.
- Oui…
- J'aurais trop voulu t'y voir, rigola t-il.
Pour toute réponse, le brun lui lança un regard noir.
Heero dans une bijouterie, c'était aussi incongru que de voir Wufei je-ne-fais-pas-le-travail-d'une-onna dans une cuisine… songea Duo.
Ses pensées passant comme d'habitude du coq à l'âne, il se dirigea soudain vers la porte en s'exclamant :
- Oh, le facteur a dû passer. Pourvu qu'il n'apporte que des cartes de vœux et pas de factures…
Abandonnant son amant dans leur chambre, Duo dévala avec effervescence les escaliers pour atteindre la porte d'entrée. Ils habitaient une jolie maison, dans un beau quartier tranquille, peut-être un peu grande pour seulement deux personnes mais, comme ils recevaient souvent des amis… Il ouvrit la porte se baissa pour récupérer le lait et le journal, comme chaque matin. Cependant, comme il se relevait, il fronça les sourcils.
Quelque chose clochait.
Quelque chose qui n'aurait pas dû faire partie de son paysage ce matin là… Pourtant, c'était un matin banal. Enfin, mis à part le fait que tous les arbres de la rue étaient enguirlandés, et qu'ils devaient se dépêcher pour prendre l'avion pour se rendre dans une des nombreuses maisons de campagne de l'héritier Winner...
Le ciel était bleu, les rues étaient blanches. Et…
A quelques pas de lui, en bas des escaliers du perron, se tenait…
une…
petite…
…fille ?
Chacun surpris de la présence de l'autre, ils se regardèrent longuement…
L'enfant était emmitouflée dans un manteau blanc. Ses cheveux noirs étaient coiffés en deux couettes comiquement asymétriques, et des yeux noisettes, immenses, au bord des larmes, le fixaient, tandis qu'un pouce était furieusement tété comme une sucette. Son autre menotte était accrochée à une poupée de chiffon aux couleurs délavées…
D'abord déstabilisé, Duo finit par s'approcher précautionneusement. Etait-elle perdue ?
- Salut, toi. Qu'est-ce que tu fais là ?
Elle se contenta de le regarder sans bouger. Il jeta un coup d'œil aux alentours, mais personne n'était en vue. De toute façon, qui voudrait sortir par un froid pareil ? Il fronça les sourcils en même temps qu'il était pris d'un frisson. Oui, ils bénéficiaient d'un mois de décembre déjà particulièrement rude… Que faisait cette enfant dehors par un temps pareil ? Il tendit la main et effleura sa joue. Glacée… Il hésita un instant puis, souriant gentiment à l'enfant, lui tendit les bras.
- Il fait froid, vaut mieux rentrer au chaud…
Docilement, la petite lui ouvrit les bras en retour et se laissa porter. Duo rentra dans la maison, referma la porte derrière lui, oubliant le lait, le journal et le courrier…
Il contempla, perplexe, l'enfant dans ses bras. Qu'est-ce qui leur tombait dessus ? Un instant, il fut tenté de ressortir pour vérifier les deux bouts de la rue. Peut-être que quelqu'un allait apparaître, affolé, à la recherche d'une fillette ?...
Incertain, il finit par appeler son compagnon.
- Heero ? Tu peux descendre un instant ?
A l'étage, le japonais tendit l'oreille en entendant le ton étrangement sérieux de son amant. Avaient-ils encore reçu une lettre étrange ? De temps en temps ils en recevaient : menaces ou félicitations pour leur rôle dans la guerre, propositions d'embauche, déclarations d'amour… Breeeef. Le monde regorgeait de fous.
Il descendit en vitesse et rejoignit Duo dans l'entrée. Ce dernier tenait quelque chose dans les bras.
Quelque chose qui ressemblait fort à… un enfant ?
Interloqué, il s'arrêta à bonne distance et demanda à son compagnon :
- Duo… qu'est-ce que c'est que ça ?
Duo se tourna vers lui et lui dédia un regard indécis.
- Ah, ça, Hee-chan… me semble que c'est une gosse…
Le japonais haussa les sourcils.
Sans blague ?
- J'avais cru le remarquer, moi aussi. Mais qu'est-ce qu'elle fait chez nous ? fit-il.
Il était clairement interdit.
- Heu… je l'ai trouvée devant l'entrée.
Le brun le regarda, attendant les explications… qui semblaient ne pas venir.
- Devant la maison ? reprit-il alors, dubitatif.
- Oui, juste devant.
Comme pour appuyer ses dires, le jeune homme aux longs cheveux fit un vague geste vers la porte.
- Et il n'y avait personne autour ?
- Non. Je crois...
Duo pausa pour réfléchir, puis haussa les épaules et répondit :
- Je crois qu'elle était perdue. Où qu'on l'a abandonnée.
- Duooo…
- Il n'y avait personne d'autre dans la rue... Je pouvais pas la laisser dehors par un temps pareil, se justifia le natté.
Toujours sceptique, Heero sortit de la maison, fit quelques pas dehors, ne vit personne, se rappela qu'il était pieds nus et rentra. Lorsqu'il referma la porte derrière lui, il échangea un long regard avec son partenaire.
- Tu vois ? Y'a pas un chat dehors… confirma Duo.
Il ne savait pas d'où sortait l'enfant mais, ce qui était sûr, c'est que personne n'avait l'air de la chercher.
- Mais il y avait une petite fille, rétorqua avec entêtement le japonais. Elle n'est pas tombée du ciel, il y a certainement quelqu'un qui la cherche ?
Duo haussa les épaules en signe d'ignorance.
- On cherchera d'où elle vient plus tard, décida t-il. D'abord…
Il considéra un instant la petite qui continuait de sagement sucer son pouce en les écoutant.
- D'abord on va la réchauffer, elle est glacée.
Cela dit, il se dirigea vers le salon.
Le japonais regarda Duo disparaître de sa vue.
Mais qu'est-ce que c'est que ça ?
oOo
- C'est peut-être la fille d'un voisin ? proposa le japonais.
- Hmm… Je pense pas. On connaît pas tous nos voisins mais le quartier est assez chic. Et, d'après ses vêtements… elle ne vient pas d'une famille aisée. Peut-être même pas d'une famille moyenne, à moins qu'ils aient beaucoup d'enfants et qu'ils refilent les vêtements des plus âgés aux plus petits…
Duo, assis sur le divan, les coudes sur les genoux, contemplait pensivement l'enfant qui jouait avec sa poupée, sur le tapis, ni trop près ni trop loin de la cheminée. Il lui avait ôté son manteau dans l'espoir de trouver quelque chose qui les renseignerait sur l'identité de la petite ; des papiers, une gourmette, une étiquette… Mais rien.
La seule chose qu'il avait remarquée, c'etait qu'elle semblait en bonne santé, même si ses vêtements étaient loins d'être neufs…
- Il faut qu'on retrouve ses parents, déclara Heero.
Duo détourna avec réluctance ses yeux de l'enfant pour fixer son compagnon. Il hocha la tête.
- Je sais. Ils doivent s'inquiéter… Mais je vais leur dire un mot, quand on les aura trouvé…
Son visage pris une expression indignée.
- C'est totalement irresponsable et inconscient d'égarer un gosse par ce froid, surtout aussi jeune…
Le brun prit un instant pour plaindre les pauvres parents qui allaient avoir à faire à Shinigami dans toute sa splendeur. En attendant, il proposa :
- Appelons la police. Quelqu'un a peut-être reporté une disparition, et de toute façon, elle doit être mise au courant qu'on l'a trouvé.
Duo hocha la tête.
- Oui, on va faire ça. Ah, laisse-moi appeler, je connais quelqu'un au commissariat du coin…
Duo se leva et empoigna le téléphone trônant dans un coin, composant rapidement un numéro.
- Commissariat de X…, j'écoute ?
- Duo Maxwell des Preventers à l'appareil, est-ce Mickael est dans le coin ?
- Je vous le passe tout de suite, Monsieur Maxwell…
- 'Lo ?
- Mike ? C'est Duo.
- Maxwell ? Argh ! A chaque fois que tu m'appelles, ça découle sur des ennuis à n'en plus finir… Qu'est-ce que c'est cette fois-ci ?
L'oreille collée au combiné, Duo se mit à aller et venir dans le salon.
- Ben, figure-toi que ce matin, j'ai ouvert la porte d'entrée et devine ce que j'ai trouvé ?
- Le Père Noël en avance ?
- Haha. Non, une petite fille…
- …
- Et donc, je voudrais savoir si personne n'a déclaré une disparition d'enfants…
- …Il pourrait pas t'arriver des trucs plus… normaux, de temps en temps ? Ca nous ferait des vacances…
Un bruit de cliquetis se fit entendre de l'autre côté du fil.
- Bon, reprit Mickael, des disparitions, malheureusement, il y en a pleins. Comment elle est, ta gamine ? T'as pensé à lui demander son nom ?
- Haha. Je l'aurait fait si elle n'était pas si... petite. Elle parle pas ! Elle doit même pas avoir ses deux ans… Sinon, ben, elle est … petite ?
- Hm. Si c'est tout ce que tu peux me dire on va pas aller bien loin…
- Oh, ça va ! Elle a des cheveux noirs coiffés en couettes, des yeux marron clair, elle porte un manteau blanc et des chaussures marron. Pas mal usées, ce ne sont pas des habits neufs…
- Gourmette, bijou ?
Duo vérifia rapidement et ne trouva rien.
- Nope.
- OK... rien d'autre ? A quelle heure tu l'as trouvée ?
- Il devait être 9 heure et quart...
- Hmm… Je suis en train de vérifier nos fichiers, je n'ai rien qui lui ressemble… De plus, aucune disparition d'enfant en bas âge n'a été déclarée depuis plus d'une semaine. Bon, je vais t'envoyer quelqu'un des services sociaux pour la prendre. Devrait être là dans une heure à peu près… Sinon, je te tiens au courant si on voit arriver des parents paniqués...
- Mm, ok… tu connais l'adresse ?…
- Ouais, y'a pas d'soucis. Et pense à moi à Noël, hein ! Allez, salut, vieux !
- Salut, Mike, j'te revaudrais ça…
Secouant la tête, amusé, il raccrocha.
- Sacré Mickey…
- C'est qui, ce Mickey ?
Heero avait posé la question d'un air désintéressé. Pourtant, Duo remarqua que le coin droit de sa bouche se tordait légèrement… D'humeur taquine, il répondit :
- Mike ? C'est un pote à moi, grand, yeux verts, un corps d'athlète, je l'ai rencontré dans un bar y'a quelques mois, on a sympathisé et puis…
Voyant les prunelles d'Heero soudainement virer au noir, l'américain coupa court à la plaisanterie. Rendre Heero jaloux était amusant, le rendre de mauvaise humeur n'était pas vraiment souhaitable. Il regarda son amant s'approcher avec méfiance, mais fut tout de même surpris lorsque ce dernier, d'un mouvement rapide, l'emprisonna dans ses bras.
- Un corps d'athlète, hein ?
Duo s'apprêtait à rétablir la vérité sur Mike (un sympathique quinquagénaire marié et père de trois enfants) quand la bouche d'Heero s'approcha dangereusement de la sienne, pour lui souffler :
- J'vais t'en donner, du sport, moi…
Quelques millimètres encore à franchir…
BAM !
Ils se séparèrent en sursautant, les mains cherchant automatiquement à se saisir de l'arme la plus proche…
Quand des pleurs se firent entendre…
- Je t'avais dit que le vase sur la table basse, c'était pas une bonne idée, fit Heero.
Duo considéra un instant le vase renversé sur tapis désormais mouillé, les fleurs éparpillées partout, et l'enfant en pleurs juste à côté. S'approchant d'elle, il la prit dans ses bras et se mit en devoir de la calmer.
-Chut, c'est pas grave, y a pas de bobos… fit-il après vérification.
Heero ramassa le vase et les fleurs et les replaça sur la table. Il contempla le tapis humide, puis haussa les épaules.
- Y'a qu'à laisser sécher.
Duo fit la moue.
- Ca va faire des marques…
- Ca t'apprendra à acheter des fleurs en décembre…
Le châtain lui tira la langue.
- Elles étaient en promo…
Heero leva les yeux au ciel.
- Je vais chercher l'ordinateur pour faire des recherches sur le net, et éventuellement consulter les données des Preventers. Toi tu peux continuer à t'occuper de…
Il fit un geste en direction de l'enfant et disparut à l'étage.
Duo redirigea son attention sur ce qu'il portait dans ses bras.
Dieu merci, elle avait cessé de pleurer.
oOo
Heero redescendit quelques minutes plus tard. Duo avait redéposé l'enfant au sol, et gardait un œil attentif sur elle.
- Au fait, quelqu'un des services sociaux devrait passer la prendre dans l'heure. Le temps de terminer nos valises et on devrait être chez Quatre pour le déjeuner… Un manguanac devrait nous attendre à la sortie de l'aéroport.
- Hn.
Il jeta un coup d'œil tendre à son compagnon qui avait saisi son ordinateur portable et tapotait à vive allure sur les touches noires, de l'autre côté du divan. Il avait l'air boudeur le plus mignon du monde…
Un bruit étrange le fit sursauter. Un bruit qui se reproduisit…
- Cé golo…
Et la fillette, amusée par les gundams miniatures exposés dans la vitrine du salon, rigola encore…
- Ca parle… murmura Heero, presque hypnotisé.
Duo lui jeta un regard de travers.
- « Ca » n'a peut-être pas encore de nom, mais c'est un être humain, alors n'en parle pas comme d'un objet… sermonna t-il. Pour toute réponse, Heero haussa les épaules.
Duo reporta son attention sur l'enfant pour s'apercevoir avec horreur qu'elle recommençait à pleurer…
Les deux garçons échangèrent un regard alarmé dès que les premiers cris, plaintifs, se firent entendre.
- Chut, pleure pas, ma puce...
Duo s'accroupit près d'elle, et se trouva face à deux immenses yeux en détresse. Ne sachant trop quoi faire pour faire cesser les pleurs, il se releva et lança à Heero tout en quittant la pièce :
- Elle a peut-être faim ? Surveille-la deux secondes, je vais voir ce qu'on a à la cuisine…
- Hein ? Duo, attends…
Mais Duo n'avait rien attendu du tout et était déjà hors de la pièce. Heero fixa l'enfant, priant presque inconsciemment pour qu'elle cesse de pleurer et se tienne tranquille. Il se crut presque exaucé quand les pleurs cessèrent, mais retint son souffle lorsqu'elle se leva et avança, à petits pas malhabiles, vers lui.
Prudemment, il regarda l'enfant tenter de monter sur le canapé. Et y arriver… La petite se tint debout, se retourna, et s'assit près de lui. Heero se tenait rigoureusement immobile. Elle se pencha, comme pour regarder quelque chose sur l'écran de son ordinateur.
- ah bi ! gaba da ?
Puis, elle se laissa glisser jusqu'à terre et repartit, sous le regard du jeune homme qui recommença à respirer…
Il l'observa tandis qu'elle déambulait dans le salon, se tendit lorsque sa tête passa dangereusement près de l'angle de la table, délaissa son ordinateur et se leva, prêt à bondir, lorsqu'elle s'approcha dangereusement de la cheminée, se permit de respirer de nouveau lorsqu'elle s'en éloigna, et réagit finalement à temps lorsqu'elle se cogna légèrement contre la table basse et faillit de nouveau faire tomber le vase.
- Kuso…
Les pleurs avaient repris de plus belle. Elle ne s'était pourtant pas cognée bien fort… Ne sachant trop comment réagir, Heero s'était agenouillé près d'elle et lui tapotait maladroitement le bras, espérant vivement le retour de sa moitié. Des yeux bruns, humides et perdus, se levèrent vers lui et l'enfant se rapprocha. Sanglotant un peu moins fort, elle tendit les bras, et le regarda, pleine d'attente. Ce qu'elle voulait était très clair, mais le jeune homme ignorait comment le lui donner. De sa vie, il n'avait jamais porté d'enfant dans ses bras… Il avait toujours réussi à éviter des contacts trop rapprochés avec le fils de Wufei et Sally.
Et Duo qui ne revenait pas…
Précautionneusement, il plaça ses mains sous chaque bras tendu, et se releva en soulevant l'enfant. Une fois en haut, il la ramena contre lui et, cherchant à imiter la manière dont Duo l'avait porté tout à l'heure, la cala contre sa hanche.
- J'ai retrouvé un paquet de petits beurres, tu crois que… Heero ?
Le jeune homme s'arrêta net, surpris par la scène.
Un Heero visiblement mal à l'aise se tourna vers lui, une fillette en pleurs dans les bras.
- Elle… s'est cognée.
Duo passa du visage de son amant à celui de l'enfant, puis revint sur le premier tout en choisissant de ne pas commenter.
- Tu crois qu'elle mange des petits beurres, fit-il en agitant le paquet.
- Gâto…
Redirigeant son attention vers les bras maintenant tendu vers lui, Duo sourit, satisfait.
- On dirait que oui. Parfait...
oOo
- Tu es sûr qu'il avait dit dans l'heure ?
Heero regardait sa montre, un air frustré au visage. Cela faisait plus d'une heure qu'ils attendaient dans le salon, surveillant une gamine qui avait mis des miettes de petit beurre partout dans la pièce.
- Si on ne part pas dans les prochaines 15 minutes, on rate l'avion, ajouta le brun.
Duo, pensif, haussa distraitement les épaules.
- On prendra le suivant... Faudra juste dire à Quatre qu'il nous attende pas pour le déjeûner.
- Hn.
- Elle... elle me rappelle quelqu'un, murmura absentement le natté. Mais je ne sais pas trop qui. Peut-être un des gosses recueilli par l'orphelinat Maxwell.
Il était rare que Duo parle de son enfance, alors Heero fit taire sa frustration et s'assit près de Duo pour l'écouter attentivement.
- Je faisais pas trop attention aux plus petits, je les trouvais trop petits justement pour être intéressants. Mais des fois, soeur Hélène me demandait de m'occuper d'eux, pour qu'elle puisse faire autre chose en attendant, comme préparer le repas... Je me souviens qu'il y en avait trois ou quatre... Des bébés qui parlaient à peine. La plupart ont même pas pu fêter leur troisième anniversaire...
Heero prit la main de Duo et la pressa en signe de soutien. Le téléphone sonna, et Duo se précipita dans le hall d'entrée pour répondre.
- Duo Maxwell, j'écoute ?
- M. Maxwell, ici Anna Morris du service de la protection à l'enfance…
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Encore une fois laissé à surveiller la fillette, Heero la contempla, oubliant son énervement face au risque de retard. Il détestait être en retard.
La petite fille, jusqu'ici sagement assise sur le tapis et jouant avec sa poupée, voyant que son attention était dirigée sur elle, se leva et le rejoignit. Incertain de ce qu'elle attendait de lui, il lui tendit une main. Prenant un de ses doigts dans sa menotte, elle le secoua, souriant comme si c'était un jeu.
Il ne comprenait pas vraiment les enfants. Encore moins lorsqu'ils étaient aussi... jeunes.
Ses réflexions furent interrompues par le retour de Duo, qui, appuyé à l'embrasure de la porte, triturait sa natte.
- Heero ?
- Hn ?
- On a un problème.
- Dis-moi quelque chose que j'ignore… fit-il, ne lâchant pas l'enfant des yeux parce qu'elle se dirigeait maintenant beaucoup trop près de son portable à son goût.
- C'est pas le moment de plaisanter !
Duo s'approcha.
- Les gens du service social... Ils peuvent pas venir la récupérer avant demain…
La tête d'Heero se tourna si soudainement vers lui qu'il entendit un craquement.
- Quoi ?
Son expression était incrédule... Duo haussa les mains en signe d'impuissance, redoublant les tortions de cheveux entre ses mains.
- La neige les a bloqué de l'autre côté de la ville... Ils nous demandent de garder l'enfant jusqu'à demain...
- On est déjà en retard pour aller chez Quatre, fit Heero en fronçant les sourcils.
- Je sais. Mais qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ?
- La déposer chez quelqu'un d'autre ?
L'expression sombre sur le visage de Duo lui fit clairement comprendre qu'il ne considérait pas ça comme une bonne idée.
- On l'a trouvée, elle est notre responsabilité...
Prenant l'air hésitant, il demanda d'une voix plus douce :
- On ira chez Quatre demain ? C'est qu'à une heure d'ici, de toute façon…
Heero soupira. Il semblait finalement qu'ils n'avaient guère le choix.
- Ok. Mais tu appelles Quatre et tu lui expliques...
- Pas de problème...
Après un bref baiser sur la joue, il retourna au téléphone...
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- Rashid ? C'est Duo. Quatre ou Trowa sont là ?... Ha... Alors, tu pourrais dire à Quatre qu'on sera pas là pour midi ? On a un empêchement, on sait pas quand est-ce qu'on pourra se libérer... Non, non, c'est pas vraiment grave... Juste embêtant... Je ne sais pas... Demain, sans doute... Non, j'ai pas l'heure... T'embête pas, on prendra un taxi... Tu peux faire ça ?... Okay, c'est génial... Merci beaucoup... Non, non, je vous raconterai ça quand on sera là-bas... Okay... A demain !
Distrait par les derniers évènements, Duo raccrocha rapidement, ne remarquant pas qu'il n'avait pas très bien reposé le combiné sur son socle...
oOo
- Bon... fit Duo.
- ...
- On reste ici jusqu'à demain, mais... va falloir s'occuper d'elle.
-Je ne sais pas m'occuper d'un enfant, déclara Heero.
- Oh, pour une journée, je pense qu'on peut se débrouiller. J'appelerai bien Sally, mais elle est probablement en route pour se rendre chez Quatre...
- Réléna ?
- Idem. Et avant que tu le demandes, je pense que les autres filles aussi.
- Ok, soupira le brun. Par quoi on commence ?
- Il faut qu'on aille faire des courses, décida Duo. On ne peut pas la garder avec seulement ce qu'elle a sur elle. Elle a sûrement besoin… d'un biberon… de petits pots… de… couches…
Les deux hommes, alarmés, se regardèrent et déglutirent.
oOoOo
- T'es sûr que tu veux pas échanger ? demanda Duo encore une fois.
Ils avaient fini par arriver au centre commercial. A la plus grande horreur d'Heero, la place était affreusement bondée, 23 décembre oblige...
Heero secoua la tête énergiquement et poursuivit sa route sans s'arrêter.
- Non, ça va. Je pousse le chariot, et toi… tu la portes.
Duo regarda autour de lui, sceptique. Porter l'enfant ne le dérangeait pas vraiment, mais il sentait que les courses allaient s'avérer longues et suffisamment fatiguantes comme ça.
- Attends, j'ai une meilleure idée…
Bousculant Heero d'un coup de hanches, il se plaça devant le chariot et, d'une main, fit descendre le petit siège. Précautionneusement, il y assit ensuite l'enfant.
- Voooooooiiiiiiiiiiila… Je crois que c'est comme ça qu'il faut faire. Enfin, c'est ce que font les autres parents... Ca va, t'es bien installée, fifille ?
La petite regarda curieusement son nouveau siège et, apparemment satisfaite, se mit à remuer des jambes. Heero reprit sa place de pousseur de caddy, et la mission acheter les courses pour bébé commença. Ils traversèrent nombres de rayons... Pour finalement se retrouver devant le seul rayon du magasin dans lequel ils ne s'étaient jamais arrêtés…
Celui des couches.
Incertains, ils s'avancèrent entre les étagères, regardant curieusement tous ces produits étrangers.
Duo glissa un regard à son compagnon. Heero était étrangement... rouge ? Décidant de couper court à son malaise, il attrapa le premier paquet semblant répondre à leurs critères. C'était rose, et pour les enfants d'un an et demi à deux ans. Il espérait que ça ferait l'affaire.
- Bien. Maintenant, la nourriture.
Heero acquiesça et fit demi-tour. Heureusement, le rayon était moins... gênant.
- Elle a sûrement encore l'âge de manger des petits pots, non ?
- Certainement, acquiesça Heero, qui n'en avait pas la moindre idée.
Duo brandit devant son nez deux pots légèrements différents.
- Carottes ou légumes verts ?
Heero haussa un sourcil et répondit :
- Heu… Légumes verts ?
- Hm, moi je préfère carottes.
Et il plaça le pot orange dans le chariot. Heero leva les yeux vers le ciel, se sachant s'il devait soupirer ou sourire.
- Prend le vert aussi, on ne sais pas si un pot sera suffisant...
- Ouais, t'as raison... Seulement deux pots ? Faut qu'elle mange aussi ce soir...
Duo choisit plusieurs autres plats diversement emballés, ainsi que des compotes spécialés bébé.
- On l'a que jusqu'à demain, rappela Heero.
- Au cas où elle aimerait pas quelque chose, répondit le natté. Bon... ensuite...
- Biberon ?
Le japonais tendit la main vers l'emplacement empli de petites bouteilles à tétine.
- Ouais, biberon...
- Lequel ?
- Hum. Je sais pas, moi... Prend celui qui te plaît...
Heero lui lança un regard de travers.
- Bibi !
Heero regarda la fillette devant lui, agitant sa main vers les biberons, une expression ravie au visage.
- Je crois que c'est le diminutif de biberon, remarqua t-il très sérieusement.
Amusé, Duo répondit :
- Je crois aussi. Au moins, on sait qu'elle en utilise encore. Alors...
ll examina les diverses bouteilles.
- Elles sont toutes différentes. Tu crois que c'est parce qu'elles sont pour des âges différents ou que c'est juste une question de design ?
- Aucune idée, admit le soldat parfait.
Ils se regardaient, indécis, quand leur attention fut attirée par une présence proche qui n'avait pas bougée depuis quelques minutes. Une dame d'âge moyen, devant un caddy bien rempli, les regardaient suspicieusement.
- Tout va bien, messieurs ? demanda t-elle, son regard passant de l'enfant aux deux étranges jeunes hommes plantés devant le rayon biberon.
Duo, ne perdant pas une miette de son aplomb, répondit, un sourire charmeur aux lèvres :
- Ma soeur nous a laissé la petite parce que son mari a eu un accident, et elle ne pouvait pas emmener la gamine a l'hôpital. Malheureusement, elle n'a pas eu le temps de nous laisser ses affaires...
- Oh, je vois. Son regard s'éclaira, ayant trouvé une explication valable à cet étrange spectacle. Je suis désolée, j'espère que ce n'est rien de grave ?
- Pardon ?
- Votre beau-frère ...?
- Oh, non, un accident de travail, il s'en remettra, merci de vous en soucier.
- Prenez celui là, dit-elle en leur tendant un biberon. Si vous lui donnez du lait, n'oubliez pas de vérifier la température. Et faites lui faire faire une sieste après le repas. Le rayon des vêtements est par là-bas, si vous avez besoin d'un pyjama. Vous avez des couches ? Parfait. Pensez aussi aux lingettes ! Changez la après la sieste, et ensuite pour la mettre au lit, après son bain. Bon courage !
- Heu... merci, madame...
- Mais avec plaisir.
Satisfaite,la femme s'éloigna, après un dernier gouzi gouza destiné à l'enfant.
Heero et Duo échangèrent un regard.
- Sieste ?
- Bain ?
- Pyjama ?
L'expression d'Heero semblait dire : "tout ça c'est de ta faute"... Duo haussa les épaules et, philosophe, lança :
- On y arrivera. Ca peut pas être si compliqué que ça. Des gens font ça tous les jours... Et ils savent pas faire autant de choses que nous.
Heero leva les yeux au ciel et poussa le chariot dans le rayon vêtement.
Finalement, au bout d'une demi-heure, il semblait qu'ils avaient fait le tour de tout ce dont ils pourraient avoir besoin.
Soupirant de soulagement, Duo dit gaiement :
- Bon, je crois qu'on a tout. Opération rentrer à la maison, soldat !
- Ninmou ryoukai, répondit Heero, sourire satisfait aux lèvres.
- Kai !
Le cri plein de joie fit sourire les deux hommes.
oOo
Le premier repas s'était plutôt bien passé. Duo avait juste eu à changer de t-shirt parce qu'il avait été couvert de... truc vert. Heero, s'étant préparé au pire, avait seulement eu le sol de la cuisine à nettoyer.
Ensuite, ils l'avaient mise en pyjama et l'avait couchée dans des draps propres sur le canapé, là où ils pouvaient facilement la surveiller. Heureusement, elle n'avait pas mis longtemps à s'endormir, et n'avait guère bougé durant son sommeil. Ils supposaient qu'elle devait être fatiguée.
Maintenant elle s'était réveillée, et un défi de taille attendaient les deux garçons.
- Heero ?
- Hn ?
- Tu saurais pas, par hasard… Comment on change une couche ?
oOoOoOoOoOoOoOo
à suivre.
Je devrais poster la suite (et sans doute fin) la semaine prochaine... Enfin, j'espère. Sinon, ça vous plaît ?
