Chapitre 1

Esther Rosemary Keeny détestait beaucoup de choses.

En fait, elle en détestait tellement qu'elle les séparait mentalement entre ce qui l'agaçait, ce qu'elle n'aimait pas et ce qu'elle haïssait. Dans ce qui pouvait l'agacer il y avait des choses normales comme se prendre une averse parce qu'elle avait oublié son parapluie à la maison, ces fichus piafs devant sa fenêtre qui la réveillaient toujours trop tôt ou que le petit ami de sa mère s'évertue à vouloir lui faire manger des pizzas trois fromages alors qu'elle était horriblement intolérante au lactose.

Elle ne s'aimait pas elle-même, ses cheveux blonds tirant sur le roux trop mal entretenus pour être jolis, son prénom de grand-mère, ses traits trop secs, son embarras constant à l'idée d'exister, ses pieds de clowns, tous ses vêtements de seconde main, son acné qui ne partait pas malgré la crème, ses membres maigres et le fait qu'à onze ans elle soit déjà plus grande que certains de ses professeurs. Tout chez elle était maladroit et embarrassant. Karen, sa mère, s'évertuait à lui dire que ça irait mieux avec le temps mais elle n'y croyait pas une seconde. A son âge elle était déjà ravissante et populaire, Rosemary l'avait vu sur les photos.

Mais ce qu'elle haïssait réellement, d'une haine aussi viscérale que juste, c'était l'attitude peu intéressée des adultes et celle de ses pairs qui l'était beaucoup trop. Elle haïssait son casier qui ne s'ouvrait jamais sans qu'elle ne doive se battre avec parce que ça faisait rire les autres autour d'elle. Elle haïssait la cantine parce que personne ne la laissait jamais s'assoir à leur table, qu'elle se retrouvait plantée comme un piquet au milieu de la salle et que les surveillants n'intervenait pas. Depuis le temps que ça durait elle avait appris la leçon et venait à l'école avec son propre déjeuner, mais c'était humiliant de savoir qu'il y avait des endroits de l'école où elle ne pouvait pas aller. Comme les toilettes pour filles, qui sentaient mauvais mais qui étaient paradoxalement toujours bondées pour une raison qui lui échappait complètement, ou les jardins derrière le bâtiment de science car tous les gens qui lui faisaient des misères en avait fait leur fief et elle ne pouvait pas s'y rendre sans recevoir des insultes ou des saletés. Rosemary ne voyait pas en quoi elle était plus dégoûtante que ceux qui allaient chercher des cannettes dans la poubelle pour les lui jeter à la figure, mais il fallait croire qu'au collège l'hygiène c'est très relatif. Quand on pointait ses boutons en disant qu'elle ne se lavait pas, ça n'était pas important que celui qui l'accusait ait les cheveux gras et les ongles en deuil, elle avait toujours tort.

Et, se dit-elle en voyant une boulette de papier tomber dans son sac, elle haïssait vraiment le travail de groupe.

Si jamais elle attrapait celui qui avait eu l'idée d'obliger des collégiens à travailler à plusieurs il allait l'entendre ! Ou pas, parce qu'elle n'avait pas de tripes et ne haussait jamais le ton. Mais enfin c'était vrai quoi ! C'était un cauchemar du début jusqu'à la fin : d'abord tout le monde voulait se mettre avec ses copains au point que certaines filles pleuraient de grosses larmes de crocodiles pour qu'on les laisse faire et évidemment personne ne voulait se mettre avec elle alors la prof devait lui assigner un partenaire. Ensuite, soit tout le boulot était mis sur le dos d'un seul membre du groupe –généralement c'était elle- soit personne ne travaillait parce qu'ils étaient trop occupés à faire les andouilles avec leurs amis. Au final tout le monde faisait du bruit, ça énervait les professeurs, on avait perdu une heure pour rien et les élèves se retrouvaient avec du travail supplémentaire à faire à la maison.

Dans le cas présent c'était encore pire que d'habitude parce que non seulement on lui avait assigné un partenaire qui refusait de bouger le petit doigt pour l'aider, mais en plus le groupe à côté d'elle ne comptait pas travailler, préférant balancer des petites boulettes dans son sac comme si c'était une poubelle en couinant, gloussant et chuchotant entre eux comme une armée rats géants. Ce n'était pas la première fois qu'ils lui faisaient ce coup-là mais elle ne pouvait pas s'empêcher de rougir à cause de cette foutu peau de rousse qui la faisait ressembler à un dalmatien mutant rose à poids oranges, ce qui les ravissait de plus belle et rendait les petits bruits qu'ils poussaient d'autant plus insupportables.

Agacée, elle ferma son sac d'un coup sec pour qu'ils arrêtent mais ça n'eut pas l'effet escompté, au contraire ils étaient morts de rire ces hyènes, l'un d'eux fut même obligé de mettre ses deux mains sur sa bouche, affalé sur la table, pour ne pas faire trop de bruit. Ce qui ne servait à rien vu le cirque ambiant mais ça elle se garda bien de le leur dire. De toute façon, elle était trop occupée à se recroqueviller sur son devoir pour qu'aucune des boules de papiers qu'ils lançaient maintenant sur elle ne puisse l'atteindre. Rosemary fit la grimace en en voyant une laisser une grosse trace de bave sur son papier, faisant couler son encre jusqu'à en rendre la phrase incompréhensible. La prof allait la tuer, vielle harpie hypocrite. Mlle Babcock était toujours horriblement autoritaire et pourtant elle leur faisait quand même faire du travail en commun. Sauf que contrairement aux autres professeurs elle n'essayait même pas de les garder sous contrôle, elle se mettait à son bureau avec des boules quies dans les oreilles et corrigeait des copies pendant toute l'heure. Rosemary réécrivit la phrase en dessous, faisant mine d'ignorer ses tortionnaires et le type en face d'elle qui s'était ratatiné dans sa chaise dès qu'on lui avait demandé si elle avait essayé de lui rouler une pelle.

Une vive douleur dans son dos la fit sursauter et elle traça une longue ligne qui déborda jusque sur la table. Prenant une longue inspiration pendant que son voisin de derrière lui enfonçait la pointe de son compas entre les omoplates, elle ferma les yeux et mit le nez en l'air pour s'empêcher de pleurer. Pourquoi, mais pourquoi est-ce qu'ils étaient aussi odieux avec elle ? Elle avait de bonnes notes, elle était athlétique, elle venait toujours propre et elle n'embêtait jamais personne ! C'était de sa faute si elle était moche, pauvre et coincée ? Non ! Alors pourquoi ils ne pouvaient pas la laisser tranquille au lieu de pépier d'excitation en se demandant si elle allait pleurer ?

La sonnerie fut pour elle une délivrance et elle faillit bien laisser ses larmes couler à cause du soulagement. Elle se jeta hors de son siège, posa son devoir sur le bureau avant tout le monde et quitta la salle sans demander son reste, mais non sans entendre la vielle Babcock lui demander de nettoyer derrière elle.

Rosemary stoppa net.

Elle ne voulait pas. Les autres allaient se moquer d'elle encore plus et de toute façon elle ne voulait pas. Elle voulait partir. Plantée comme un piquet juste en dehors de la salle, les joues en feu et l'estomac dans les talons, elle posa un pas devant elle lentement avant de bondir comme une fusée à travers les couloirs de l'école en sentant quelqu'un l'effleurer.

Non.

NON NON NON !

Elle ne le ferait pas, elle ne se laisserait pas faire cette fois ! Et puis de toute façon… De toute façon il ne restait plus que deux semaines avant la fin de l'année alors c'est pas comme s'ils allaient pouvoir lui mettre beaucoup d'heures de colle ! Elle n'avait jamais été en colle et l'idée lui faisait peur mais… Oui mais voilà, mince, s'ils ne voulaient pas faire leur travail d'adultes et tenir les autres en laisse, pourquoi est-ce qu'elle, elle devait toujours être une élève modèle ?

Quittant la route de la ville pour arriver au chemin de terre qui la ramènerait chez elle dans une bonne heure de marche, Rosemary ralentit l'allure, à bout de souffle, pleurant, reniflant et essuyant ses larmes qui n'arrêtaient pas de couler. C'est vrai quoi ! Personne ne leur disait rien à eux, alors pourquoi dès qu'elle, elle se rebellait ou leur criait d'arrêter c'était elle qui se retrouvait avec des exercices à faire à la maison. On lui disait de les ignorer, et que c'était de sa faute d'être aussi sensible mais la petite rouquine n'y croyait pas une seconde. Selon elle, c'était parce que leurs parents à eux venaient aux rencontres parents-professeurs, qu'ils participaient aux évènements et qu'ils les emmenaient à l'école tous les jours plutôt que de les laisser marcher tout seuls.

Après un énième petit reniflement elle leva les yeux vers les murailles de maïs qui bordaient la route. Ils étaient si grands à cette époque de l'année qu'on ne pouvait plus voir au-dessus. Certains trouvaient que ça avait un effet pratiquement claustrophobique, mais Rosemary les aimait ces épis. Une fois les autres avaient essayé de lui courir après en passant à travers champ mais ils avaient vite abandonné en se rendant compte que les longues feuilles vertes étaient très coupantes. Ici, elle était en sécurité. Traînant les pieds, elle serra ses mains sur la bandoulière de son sac et regarda le sol poussiéreux. Ça n'aurait servi à rien de se presser, personne ne l'attendait à la maison. Karen était réceptionniste au petit motel au bord de la ville et ne sortirait qu'à vingt-deux heures. Après son petit-ami du moment, Lionel, possédait une petite pizzeria et prenait deux jours de repos en plein milieu de la semaine parce qu'il avait trop de clients les weekends alors elle avait des chances de le voir mais elle n'en avait pas la moindre envie. A chaque fois il lui faisait des plats au fromage au dîner, qu'elle était obligée de manger parce que sinon sa mère l'accuserait encore d'être agressive avec son potentiel beau-père et elle finirait par vider son estomac dans les toilettes avant d'aller directement se coucher sans pouvoir faire ses devoirs.

Chienne de vie.

Oh et puis mince ! Si elle pouvait dire à sa prof d'aller se faire voir elle pouvait très bien leur dire la même chose à eux ! Ça leur ferait les pieds tiens. S'ils se rendaient seulement compte qu'elle était là vu que les trois-quarts du temps elle passait sa soirée dans sa chambre à faire la tête et à en vouloir au monde entier. Oui, elle était un tout petit peu caractérielle, et alors ? C'était un pays libre, elle pouvait bien faire ce qu'elle voulait. Y compris bouder dans le maïs jusqu'à ce que mort s'en suive.

Rageusement, elle s'enfonça entre les grands épis en tapant des pieds un peu trop fort sur le sol, chose qu'elle n'aurait jamais osé faire en public, avant de s'asseoir en tailleurs par terre, tirant une tête de six pieds de long en essuyant ses dernières larmes avec son t-shirt. Puis elle s'allongea sur le sol pour regarder les quelques morceaux de ciel bleu qui n'étaient pas cachés derrière les longues tiges. C'était tellement nul d'avoir onze ans. Tellement, tellement nul. Elle poussa un long soupir tremblant. Il y avait bien une chose qui pourrait lui remonter le moral, mais l'ennui c'est que ça pourrait tout aussi bien le lui plomber pour les quelques jours à venir. Décidant finalement qu'elle ne tomberait pas plus bas, elle sortit le téléphone dernier cri dont sa mère ne connaissait pas l'existence et appela le seul numéro qu'il y avait dessus. Appeler son frère généralement ça passait ou ça cassait. Soit elle arrivait à l'avoir et il lui remonterait le moral, soit elle tombait sur le bip du répondeur et elle pleurait toutes les larmes de son corps parce qu'elle ne pouvait même pas être sûre qu'il était encore en vie. Après une attente interminable qui menaça de la refaire pleurer, elle soupira en entendant sa voix grave et rocailleuse de l'autre côté du fil.

"Bonsoir Rosemary."

"Salut Jonathan."

"Bonsoir Rosemary."

Elle leva les yeux au ciel mais se reprit de bonne grâce.

"Bonsoir Jonathan."

"C'est mieux merci." Elle poussa un petit gloussement étranglé. "Quelque chose ne va pas ?"

Comment il… Oh c'était vrai que quand elle l'appelait directement après être sortie de l'école, c'était généralement parce qu'on lui avait fait des misères et qu'elle espérait qu'il la réconforte. Elle se mordit la langue, hésitant sur la question à poser. Elle ne reprit la parole qu'après quelques minutes de silence.

"Est-ce que maman voulait de moi ?" Chuchota-t-elle.

Jonathan claqua sa langue contre son palais et dit simplement "Ah." Elle se mordit les lèvres. Quand il faisait ça, c'est que la réponse était compliquée et qu'elle ne lui plairait sans doute pas. Mais au moins lui il voulait bien prendre le temps de lui faire comprendre. Il soupira profondément et même sans le voir elle était intimement convaincue qu'il se pinçait l'arête du nez.

"Pour être très honnête je n'en ai aucune idée et tu m'en vois désolé mais je n'ai que mes spéculations à t'offrir."

Elle aimait bien le ton sérieux et doux de professeur qu'il utilisait pour lui expliquer des trucs qu'elle ne comprenait pas. C'était celui qu'il avait employé l'année dernière quand il lui avait expliqué ce que c'était que les règles. Elle avait été tellement hystérique en voyant du sang couler entre ses jambes, et ça faisait si mal qu'elle pensait qu'il y avait quelque chose de grave qui lui arrivait, alors elle avait absolument voulu lui en parler avant d'informer Karen.

"Je peux les entendre quand même s'il te plaît ?" Demanda-t-elle d'une toute petite voix.

"Et bien pour commencer, je sais déjà qu'elle ne voulait pas de moi vu qu'elle m'a abandonnée donc tu m'excuseras mais je ne lui décernerais pas le prix de la mère de l'année."

Même s'il ne pouvait pas la voir Rosemary hocha imperceptiblement la tête. Il lui avait raconté l'horrible traitement que lui avait infligé leur arrière-grand-mère après que Karen l'ai laissé là-bas en connaissance de cause. Il lui avait montré les cicatrices qui recouvraient ses avant-bras quand elle avait sept ans et elle n'avait pas pu dormir correctement pendant des jours, craignant que la vielle Mary Keeny ne sorte de sa tombe pour venir lâcher des corbeaux affamés sur elle aussi. Comme il le lui avait expliqué, ce n'était même pas le fait qu'elle l'ait abandonné qui le gênait tant que ça, après tout c'était une adolescente perdue qui ne savait pas comment s'occuper d'un enfant, mais il ne pouvait pas lui pardonner de l'avoir laissé dans un endroit où on voulait sa mort et de ne jamais être revenue pour lui. Elle n'avait plus jamais regardé sa mère de la même façon.

"Toi par contre c'est différent. Elle était plus vielle, avait accès à des contraceptifs…" Ça aussi il avait dû le lui expliquer l'année dernière. "Donc tu n'étais pas un accident comme moi, elle a dû vouloir un enfant. L'ennui… Comment dire… C'est un peu délicat."

Il souffla.

"Ton père est aussi mon père, tu t'en souviens ?"

"Oui."

"Sauf que quand elle t'a eu avec lui, il était marié et il avait deux filles."

Sans le vouloir elle écarquilla les yeux, ouvrit la bouche et poussa un petit couinement étouffé. Ça, il ne le lui avait jamais dit. Une boule se forma dans sa gorge et elle déglutit difficilement. Il reprit sans lui laisser le temps de digérer la nouvelle.

"Karen n'était pas riche et elle était dans une assez mauvaise posture." Dit-il lentement. "Notre père en revanche possédait une entreprise de construction, de plus il était très infidèle. Ils ont eu une aventure, pendant laquelle j'imagine qu'elle t'a eu pour le pousser à demander le divorce ou lui soutirer de l'argent. Ça n'a pas marché et à la place elle a épousé un homme qui s'appelait Charlie Jarvis un peu après ta naissance. C'est dans sa maison que vous vivez maintenant."

"Et lui il est où ?" Demanda-t-elle, mal à l'aise.

Elle entendit un reniflement amusé.

"C'est une longue histoire, je te la raconterais une prochaine fois si tu veux."

"D'accord." Dit-elle doucement en se redressant, toujours estomaquée par ce qu'elle venait d'apprendre.

Pourtant ce n'était pas si étonnant que ça. Personne ne voulait parler de son père et Karen avait même l'air un peu agacée quand elle abordait le sujet. Et ce n'était pas non plus comme si elle était étouffée par l'instinct maternel, à la laisser toute seule sur les routes alors qu'on entendait tout le temps parler de kidnapping à la télé, à ne jamais l'aider pour ses devoirs ou rencontrer ses professeurs ou passer du temps avec elle ou… Ou…

Sous le brûlant soleil de Géorgie, cachée au milieu des épis, Esther Rosemary Keeny se recroquevilla sur elle-même et se mit à pleurer, téléphone vissé contre l'oreille, laissant la douce voix de l'épouvantail lui empoisonner l'esprit.


Voilà pour aujourd'hui, à dans deux semaines !

-Non, Rosemary et sa mère ne sont pas des OCs. Le fait que Crane ait une sœur beaucoup plus jeune qui a les cheveux blonds vénitiens et une mère qui s'appelle Karen Keeny est tout à fait CANON ! Ça vient de Year One : Scarecrow, publié en 2005, qui est l'origin story la plus populaire de l'épouvantail. Comme elle n'avait pas de prénom je lui en ai donné un et je lui ai créé une personnalité. Son apparence est inspirée de celles de sa mère et de son frère (dans la bédé c'est un bébé).

- Je l'aie appelée Esther Rosemary Keeny à cause de deux films d'horreur pour rester dans le ton : Esther (The Orphan) et Rosemary's Baby. Rosemary est aussi la traduction anglaise de romarin.

- Je posterai une semaine sur deux jusqu'à ce que j'ai suffisamment de marge pour éviter le hiatus. En attendant oui, je sais que les chapitres sont plus courts que ceux d'Etranges Coïncidences mais, voilà, c'était le truc le plus énorme que j'ai jamais écrit et je l'ai fini en moins d'un an. Donc bon. Je ne compte pas réitérer l'exploit tout de suite. Mon objectif d'écriture actuel est surtout de réussir à finir tous les projets que j'ai sur mon disque dur depuis des années et les publier sans faire de hiatus. J'aime vraiment, mais alors vraiment pas les hiatus. Ma kryptonite vous dis-je.

- Et au fait, pour tous ceux qui se demandent pourquoi les profs vous font faire du travail de groupe au collège alors que ça sert à rien, je vous rassure c'est pas parce qu'on est débiles. On sait très bien que ça sert à rien avec des gamins qui n'ont pas envie d'être là mais d'après les directives du ministère de l'éducation c'est pour pousser les élèves à réfléchir par eux même et si t'aime pas ça tant pis parce que c'est obligatoire.

- Gerald Crane était bien marié et avait deux filles quand lui et Karen se sont revus et ont très probablement conçu la gosse de Karen à ce moment-là car Charlie Jarvis, le type avec qui Karen vivait, n'était pas le père de sa fille et en trouvant une photo de Gerald Crane il se moque d'elle, dit qu'il a l'air pété de thunes et qu'il a dû l'abandonner lui aussi. Karen ne répond pas. Plus tard, quand Batman demande à Gerald où elle est car elle est en danger de mort, il refuse initialement de lui dire, fait genre il ne la connait pas… Avant que Batou lui montre la photo récente d'une Karen prenant la pose qu'il garde dans son portefeuille et passe en mode Badman pour le faire parler. Ouais le père de Crane c'est un énorme connard.